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3 avril 2024 3 03 /04 /avril /2024 13:46

L'église de Fillé (72) est dédiée à Saint Martin de Vertou et sa première mention apparaît en 1233 dans le cartulaire de la Couture (Ecclesiam de Filleio). C’est un bâtiment aux éléments architecturaux hétéroclites allant du XIème siècle au XXème siècle. Les traces les plus anciennes du bâtiment sont visibles sur le pignon ouest et correspondent à un appareillage que l’on peut sans doute placer au XIème siècle ou au XIIème siècle. Le chevet avec ses trois contreforts est plutôt du XIIIème siècle. On sait que vers 1735 les habitants sont convoqués car la fabrique doit refaire la pointe du pignon qui menace de s’écrouler. Puis la Libération de 1944 a provoqué un grave incendie; les troupes américaines ont tiré sur le clocher pour y déloger d’éventuels soldats allemands. L’édifice a alors entièrement brûlé.

 

 

La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
Extrait cadastral de 1844 avec l'ancien presbytère à droite de l'église et le cimetière au devant de l'église.

Extrait cadastral de 1844 avec l'ancien presbytère à droite de l'église et le cimetière au devant de l'église.

Le chevet avec les classiques trois contreforts (XIIIème siècle)

Le chevet avec les classiques trois contreforts (XIIIème siècle)

Appareillage roman sur le pignon ouest.

Appareillage roman sur le pignon ouest.

Source : AD72

Source : AD72

L'église de Fillé après l'incendie d'août 1944 (cliché Gaignon).

L'église de Fillé après l'incendie d'août 1944 (cliché Gaignon).

La statue qui nous intéresse ici a réussi à passer au travers de ces destructions. Il s'agit d'une Vierge à l'Enfant en terre cuite d’une hauteur de 1,30 m. et qui a été classée le 16 juillet 1908. On sait qu’en 1761 il existait un autel de la Vierge, mais nous n’avons pas pour le moment trouvé de document attestant la présence de cette terre cuite au XVIIème siècle dans l’église. Il est cependant tentant de penser qu’une œuvre d’une telle qualité soit issue d’un don fait par un personnage riche. Or à cette époque à Fillé, le personnage de haut rang est Jean Leboindre, bourgeois du Maine, conseiller au Parlement de Paris, entre 1647 et 1651, puis exilé en province au moment de la Fronde. Il revient à Fillé dans les années 1650 pour s’occuper de son domaine du Gros Chesnay.

La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)

On peut, sans modestie aucune, parler de véritable œuvre d’art. Elle est attribuée à Charles Hoyau, sculpteur décédé en 1644. On sait peu de choses sur lui mais on reconnaît dans plusieurs œuvres du Maine son savoir faire. Plusieurs de ses sculptures, dont certaines sont signées, se trouvent encore dans la Sarthe : la plus célèbre d’entre elles est la Sainte Cécile jouant de l’Orgue et visible dans la cathédrale du Mans. Mais on rencontre d’autres statues à Cérans-Foulletourte, La Flèche, Marolles-les-Braults, etc.

Pour de plus amples renseignements sur la statuaire en terre cuite du Maine, il est conseillé de se rendre sur le site "Sculptures en terre cuite du Maine".

Sainte Cécile (cathédrale du Mans)

Sainte Cécile (cathédrale du Mans)

Sainte Cécile, détail (cathédrale du Mans)

Sainte Cécile, détail (cathédrale du Mans)

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3 mars 2024 7 03 /03 /mars /2024 12:22

La métairie de la Livardière à Fillé sur Sarthe (Sarthe)

 

1676 : Pierre Paigeot, marchand demeurant au château du Grochenay, procureur de Jean Leboindre (conseiller au Parlement, seigneur du Grochenay, Fillé, Spay, Buffes, la Beunêche et autres lieux) passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à Pierre Benoist, laboureur.

Le locataire doit payer 200 livres par an.

 

Laboureur (n. m.) : Terme qui revient très fréquemment dans la région de La Suze alors que le mot « métayer » est peu utilisé. Le laboureur est un exploitant agricole qui est plus important que le bordager ; il exploite une métairie.

 

Métairie (n. f.) : grosse ferme exploitée par un métayer ; elle est plus importante qu’un bordage. Dans la région de La Suze, ce n’est pas le faire-valoir qui différencie une métairie d’un bordage mais plutôt la superficie, la métairie occupant une plus grande superficie.

Acte de bail de 1676 (Source AD72)

Acte de bail de 1676 (Source AD72)

1693 : Françoise Bechefert, veuve de monsieur Leboindre (doyen au Parlement, seigneur du Grochenay et autres lieux) demeurant à Paris paroisse de St Sulpice, passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à Jean Blanchard, laboureur.

Le locataire doit payer 200 livres par an et fournir 1 couple de chapons paillés à la Toussaint portés au château du Grochenay.


 

1735 : Marie Françoise Catherine Doujat, femme de Jean Baptiste Leboindre (conseiller en la grande chambre du Parlement de Paris, chevalier, seigneur du Gros Chesnay, Buffes, Spay, Fillé, la Beunêche, Vauguion et autres lieux), demeurant à Paris rue et cul de sac Saint Dominique quartier Saint Michel paroisse Saint Jacques du Haut Pas, passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à Pierre Tuffière, laboureur.

Le locataire doit payer 160 livres par an. Il doit fournir 6 bonnes poulardes grasses à Noël rendues au château du Gros Chesnay.


 

1741 : Jean Joseph Leboindre, chevalier, baron de la Beunêche, seigneur du Grochenay, Buffes, Spay, Fillé, Vauguyon et autres lieux, conseiller au Parlement, demeurant rue St Dominique, quartier St Michel, paroisse St Jacques du Haut Pas, passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à Pierre Tuffière, laboureur.

Le locataire doit payer 165 livres par an et fournir 6 bonnes poulardes grasses à Noël, 8 livres de beurre frais, 1 charrois au Mans.

 

La livardière et son environnement (carte de Cassini, 1765)

La livardière et son environnement (carte de Cassini, 1765)

1748 : Jean Joseph Leboindre, chevalier, seigneur de Vauguyon, Grochenay, Buffes, Spay, Fillé, Guécélard, Roézé et autres lieux, conseiller du roi au Parlement, demeurant à Paris rue St Dominique paroisse St Jacques du Haut Pas, passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à Pierre Tuffière, laboureur.

Le locataire doit payer 160 livres par an et fournir six bonnes poulardes grasses à Noël.


 

1754 : Jean Joseph Leboindre, baron de la Beunêche, seigneur de Vauguyon, Buffes, Grochenay, Spay, Fillé, Guécélard, Roézé et autres lieux, conseiller au Parlement, demeurant rue St Dominique quartier St Michel paroisse St Jacques du haut, passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à Pierre Tuffière.

Le locataire doit payer 175 livres par an et fournir 6 bonnes poulardes grasses à Noël.


 

1762 : Louis François Daniel de Beauvais écuyer seigneur de Grochenay, Buffes, Spay, Fillé, Vauguyon, La Beuneiche et autres lieux,  demeurant ville du Mans paroisse St Nicolas, passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à Pierre Tuffière.

Le locataire doit payer par an 170 livres et fournir 1 oie grasse et 4 poulardes grasses à Noël, 6 livres de beurre frais et 1 charrois au Mans.

Carte de Cassini, 1765

Carte de Cassini, 1765

1777 : description des terres de la Livardière

 : 21

LIEU DIT : La Livardière

TYPE : Métairie

SUPERFICIE : 4067.72 ares

ORGANISATION INTERNE :

63.5 journaux = bâtiments, cours, jardin, terres labourables, pâturages

18 hommées de prés

QUALITE DES FONDS : mauvais et médiocre

VALEUR TOTALE : 173 livres 5 sols

PROPRIETAIRE : De BEAUVAIS

RESIDENCE : Le Mans

PROFESSION : Noble

LOCATAIRE : Pierre TUFFIERE

PROFESSION : Métayer

 

 

 

 

 

1794 : La citoyenne Marthe Plumard veuve de feu Louis François Daniel de Beauvais demeurant ville du Mans baille au citoyen René Mauboussin cultivateur la métairie de la Livardière.

Le locataire doit payer par an 432 livres et fournir 4 poulets, 4 poulardes grasses, 1 oie grasse, 20 livres de beurre, 3 charrois au Mans.


 

1801 : Marthe Plumard, veuve de Louis François Daniel de Beauvais et demeurant Ste Croix Les Le Mans, passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à René Mauboussin, cultivateur.

Le locataire doit payer 432,50 francs par an. Il doit aussi faire 3 charrois jusqu’au Mans ; il doit fournir 4 poulets, 4 poulardes grasses, 1 oie grasse, 30 livres de beurre.

Cadastre, 1810

Cadastre, 1810

Cadastre 1844

Cadastre 1844

1832 : La métairie de la Livardière, située communes de Fillé-Guécelard et Voivres, sur le bord de la grande route du Mans à la Suze, faite valoir par le sieur Mauboussin, composée de bons bâtiments, de 46 journaux de terre labourable, 20 hommées de pré, 4 journaux de pâture, cours et jardins, est à vendre.

Vue aérienne (1949)

Vue aérienne (1949)

Vue aérienne après l'implantation des carrières (cliché de 1990)

Vue aérienne après l'implantation des carrières (cliché de 1990)

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24 décembre 2023 7 24 /12 /décembre /2023 10:48

1776 –  Visite et montrée sur les moulins de Fillé


 

Page 1/8

En marge

24 avril 1776

Montrée des tournans

Virans et a(utres) du moulin

Ou grands moulins de

Fillé entre Louis

Bigot meunier sortant

Et Michel Menon

Par Mathurin

Houdayer et

Pierre Rousseau

Experts

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Aujourd’huy mardy vingt quatrieme jour du

mois d’avril mil sept cent soixante seize sur les neuf

heures du matin,

Devants nous Hilaire Jean Joseph Raguideau notaire

et tabellion royal au Maine demeurant à Royzé+

etants dans la maizon des grands moulins de Fillé

situés paroisse de même nom y transportés exprest

Sont comparus en leurs personnes Louis Bigot

meulnier fermier desd(its) moulins y demeurant et dont

il quitte demain lexploittation lesquels dits

moulins apartiennent a Louis François Daniel

de Beauvais ecuyer seigneur de Grochenay, Buffes

Spay, Fillé, Vauguyon, La Beuneiche et autres lieux

demeurant ville du Mans d’une

part,

Et Michel Menon aussy meulnier dem(euran)t paroisse

de Coulans fermier entrant auxd(its) moulins d’autre

part,

Carte de Jaillot (1706)

Carte de Jaillot (1706)

Entre lesquelles parties a été fait ce qui suit

Scavoir que led(it) Bigot lors de son entrée en lesd(its)

moulins de Fillé s’etant chargé de meulles

moulages, tournans, virans, et autres ustancilles

diceux pour et moyennant la somme de quattre

cent trente six livres cinq sols de prizée vers

mond(it) s(ieu)r de Beauvais suivant le proces

verbal de montrée recu devant nous le trente

un octobre mil sept cent soixante sept controlé

à La Suze le quattre novembre suivant et sobligea

de rendre le tout a la fin de ses jouissances en

 

Page 2/8

pareil nombre et de la valleur de lad(ite) somme

Ils ont convenu de se regler présentement entreux

fermiers sortant et entrant au sujet desd(ites) meulles

moullages tournans et virans et ustancilles desd(its)

moulins, et a cet effet de faire faire visitte et

montrée sur lesd(ites) chozes avec estimation de celles

qui sestiment, pour laquelle faire ils ont

convenu scavoir led(it) Bigot de la personne de Mathurin

Houdayer, dem(euran)t paroisse de Cerans et led(it) Menon

de celle de Pierre Rousseau dem(euran)t ville du Mans

tous deux juindres et ammouleurs et experts

ordinaires a ce sujet et auxquels ils ont declaré

sen raporter pour lad(ite) visitte et montrée ainsy qua

leurs arbitrations a leurs offres de les faire

comparoir presentem(en)t devant nous pour en

recevoir le serment en tel cas requis.

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Et a linstant sont lesd(its) Houdayer et Rousseau

juindres et ammouleurs ayant par nous

notaire été donné lecture de la convention et

nommination cy dessus faitte de leurs

personnes par lesd(ites) parties pour experts au fait

des presentes ils ont le tout agrée et acceptée pourquoy

nous avons d’eux pris et recu le serment en tel

cas requis lequel ils ont preté et dit nestre

parents allies serviteurs ny domestiques crediteurs

ny obligés desd(ites) parties les connoistre suffisamment

ensembles les chozes qu’ils ont avoir et visitter et

estimer et estre en age de coutume, auquel effet nous

leur avons enjoint de bien et exactem(en)t voir et visitter

les meulles, moulages, roues, rouets, tournans et virans

desd(its) moulins et de faire une juste et sincere estimation

 

Page 3/8

desd(ites) chozes qui sestime et du tout nous en

donner son raport pour estre inscript ensuitte des

presentes ce qu’ils ont promis et juré faire en

leur ame et conscience selon leur connoissances dont les

avons jugés, Et a laquelle visitte et estimation procedant

en présence et ce requerant lesd(ites) parties deument etablies

et sans prejudicier a leurs dus et droits respectifs

lesd(its) experts nous a dit et raporté

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Premierement que la meulle courante du petit moulin

a seigle a cinq pieds huit poulces de hauteur sur

vingt poulces depaisseur surquoy deduisant trois

poulces pour la charge reste dix sept poulces

de bonne meulle estimésll a la somme de cent soixante

dix huit livres dix sols a raizon de dix livres dix

sols le poulces cy…………………………………….178tt…..10s

ll concordamment par lesd(its) experts,

Que le moulage a pareille hauteur que la

meulle courante et a dix poulces d’epaisseur

surquoy deduisant pareillem(en)t trois poulces

pour la charge reste sept poulces de bonne

meulle estimés par led(it) Houdayer a huit livres dix sols le

poulce ce qui fait cinquante neuf livres dix sols cy….59tt…..10s

Et par led(it) Rousseau a cinquante six livres sur le pied de huit

 

livres le poulce cy………………………………………56tt

[en marge] discord 3tt…..10s

La roue et rouet dud(it) moulin a été estimée par led(it)

Houdayer pour les façons seullem(en)t a la somme de

vingt livres cy…………..20tt

Et par led(it) Rousseau celle de seize livres

cy………………………..16tt

L’arbre du même moulin estimé aussy pour la

façon seullem(en)t concordamment par lesd(its) experts a

 

Page 4/8

la somme de dix huit livres cy……………18tt

La roue du grand moulin pour la façon seullement

a eté estimée par led(it) Houdayer seul a la somme de

trente huit livres cy…………..38tt

[en marge] discord 8tt

Montrée au moulin de Fillé (1766)

L’arbre dud(it) moulin aussy pour la façon a eté estimé

par led(it) Houdayer seul a la somme de huit livres

cy……………………………………………8tt

Et par led(it) Rousseau aussy seul a celle de six

livres cy…………………………………….6tt

[en marge] 2tt

Le rouet dud(it) moulin estimé par led(it) Houdayer seul aussy

pour la façon a neuf livres cy……………9tt

Et par led(it) Rousseau aussy seul a cinq livres

cy…………………………………………..5tt

[en marge] 4tt

Le rouet couché dud(it) grand moulin a pareillement

été estimé avec la lanterne pour la façon

par led(it) Houdayer seul a la somme de trente huit

livres cy…………………………………..38tt

Et par led(it) Rousseau aussy seul a trente livres

cy…………………………………………30tt

[en marge] 8tt

Que la meullle courante du grand moulin a seigle

et froment a cinq pieds neuf poulces

de hautteur sur douze poulces huit lignes d’epaisseur

surquoy deduisant les trois poulces pour

la charge reste neuf poulces huit lignes de bonne meulle

estimés par led(it) Houdayer seul a sept livres

le poulce ce qui revient a la somme de soixante

 

Page 5/8

sept livres treize sols quattre deniers cy….67tt…..13…..4d

Et par led(it) Rousseau aussy seul a six livres dix sols

le poulce ce qui revient a celle de soixante deux livres

seize sols huit deniers Cy………………….62tt…..16…..8

[en marge] discord 4tt…..16…..8

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Que le moulage du même moulin a pareille

hautteur que la meulle courante et a vingt un

poulces trois lignes depaisseur surquoy deduisant

aussy trois poulces pour la charge reste dix huit

poulces trois lignes de bonne meulle estimés par

led(it) Houdayer a onze livres le poulce ce qui

revient a la somme de deux cent livres quinze sols

cy…………………………………….200tt…..15

Et par led(it) Rousseau a dix huit livres quinze sols le

poulce ce qui revient a celle de cent quattre vingt quinze

livres dix huit sols neuf deniers cy…195tt…..18s…..9

[en marge] 4tt……16…..3

Qui est tout ce que lesd(its) experts nous ont dit et

raporté de letat actuel desd(its) moulins lecture

a eux donnée de leur present raport et de leurs

arbitrations cy dessus et des autres parts ils ont

chacun en leur egard que le tout contient veritté et y

ont persisté sans y vouloir augmenter ny diminuer

dont les avons jugés et ont requis taxe que nous

leur avons faitte de chacun six livres

Lesquelles sommes leur ont presentem(en)t été payées

par lesd(its) Bigot et Menon dont a ce moyen ils

demeurent quittes

Calcul fait du prix des estimations dud(it) Houdayer

elles reviennent a la somme de six cent trente sept

livres huit sols quattre deniers,

et celles dud(it) Rousseau a celle de cinq cent

 

Page 6/8

quattre vingt dix huit livres cinq sols cinq d(eniers)

ce qui fait de discord entre lesd(its) deux experts la

somme de trente neuf livres deux sols douze deniers

ce que voyants et considerants les frais d’avoir au

tiers ils sont convenus de partager leur

different par moytié ce qui a été accordé entre lesd(its)

Bigot et Menon, au moyen de quoy leurs arbitrations

demeurent fixées a la somme de six cent dix sept

livres seize sols dix deniers, sur laquelle levant

la somme de quattre cent trente six livres cinq sols de

prizée apartenante a mond(it) s(ieu)r de Beauvais

propriéttaire reste la somme de cent quattre vingt

une livres onze sols dix deniers de plus vallue

que led(it) Menon a presentement et a vue de nous notaire et des termoins

cy apres payée aud(it) Bigot dont a ce moyen il demeure

quitte vers luy,

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Item lesd(its) experts nous ont encore dit et raporté avoir

trouvé touttes les garnitures desd(its) moulins mentionnés dans

la montrée des autres parts raportées,

A l’egard de la meulle courante du moulin a froment

de cinq pieds cinq poulces de hauteur sur un pied

sept lignes depaisseur lesd(its) experts ont declaré qu’il

se trouve feslé par le derrière, le moulage a pareille

hauteur que la meule courante sur dix poulces sept

lignes d’epaisseur lequel se trouve cassé en plusieurs

endroits, au moyen de quoy le meulnier actuel sera

tenu de payer de la meulle courante dix livres pour chaque

poulces de moins quelle se trouvera a la fin de ses jouissances

et aussy cinq livres par poulce pour le moulage

Item lesd(its) experts ont estimé les arbres

roues et rouets du petit moulin pour leur valleur actuelle a la somme de

 

 

 

Page 7/8

quattre vingt livres cy………………………80tt

Comme aussi larbre roue et rouets du grand moulin ainsy

que le rouet couché et la lanterne du même a été estimé par led(it)

Rousseau seul pour aussy la valleur actuelle du tout

a la somme de cent vingt livres cy……..120tt

Et a led(it) Menon reconnu que toutes les ferrures desd(its)

moulins sont en bon etat fors lasnielle de la meulle du

moulin a froment que mond(it) sieur bailleur fournira

neufve comme aussy a encore reconnu que les arbres desd(its)

moulins sont garnis de douze fretes de fert de

quattre turillons six frettes sur trois fuzées, une frette

sur la lanterne du rouet couché, trois asneilles, trois

ferts, un fert dans l’arbre du rouet, deux frettes

au poteau dud(it) rouet couché, une goupille a la grande

fuzée, trois autres goupilles aux trois autres fuzées

trois poids et trois poislettes, un crapeau deau sur le

rouet couche trois poteaux de fert dans loeuil des

moulages, un rouet a lever les meulles et deux

lanternes, trois tremés, un cercle de fert

sur chacune des trois meulles courantes qui sont

garnies de quattre crochets et six boucles pour les

lever, des carreaux de couverture aux meulles des

reuzoires, traquets, tracquetoires et augets, trois

huge a recevoir la farine et des carreaux au

plancher desd(its) moulins.

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Calcul fait de la valleur actuelle desd(its) arbres roues

et rouets et lanterne le tout revient a la somme de

deux cent livres que led(it) Menon promet et soblige

payer touttes fois et quantes

a mond(it) s(ieu)r de Beauvais propriéttaire,

payeront a communs frais lesd(its) experts le

 

Page 8/8

cousts du present proces verbal de convention et

raport de visitte et montrée ainsy que d’une

expedition qui en sera delivré a mond(it) s(ieu)r le

propriéttaire

Dont du tout acte et jugé touttes lesd(ites) parties

et experts de leur consentement après lecture faitte

de ce que dessus, fait et dressé le present proceds

verbal de visitte et montrée et iceluy arresté

lieu susd(it) par nous notaire royal et commis susd(it)

et soussigné presents l les s(ieu)rs François La Barre m(archan)d en l’art

de chirurgie dem(euran)t ville de La Suze et Jacques Morillon sarger dem(euran)t aud(it) Royzé

temoins a ce requis avec nous soussignés lesd(ites)

parties fors led(it) Rousseau expert ont déclaré ne

scavoir signer de ce enquis. + ayant commission

de messieurs les greffiers de l’ecritoire de la

ville du Mans soussigné, Glozes et, leur, ils

pour, du petit mouin, aussy, et la lanterne

Rayé quinze mots que sillabes le tout nul

plus encore rayé un autre mot aussy nul

aprouvé ceux surchargés et racommodés comme

bons.

 

[signatures] P. Rousseau, Labarre

J. Morillon

Raguideau

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Quelques informations

 

 

Tournants et virants : Ce sont les pièces mobiles d’un moulin (les meules et le mécanisme).

 

Moulins de Fillé : Les moulins de Fillé appartenaient à la famille Daniel de Beauvais qui possédait le château du Gros Chenay à Fillé ; cette famille acquiert ces biens des Leboindre. Ces moulins étaient nommés « moulins de Buffes » et dépendaient donc de la seigneurie de Buffes sur l’autre rive de la Sarthe. Vers le milieu du 17ème siècle, Jean Leboindre obtient la terre de Buffes ; dès lors les moulins deviennent « moulins de Fillé ».

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Louis François Daniel de Beauvais : Le 4 décembre 1757, Jean François Leboindre, seigneur du Gros Chenay, décède sans héritier direct. En 1759, ses biens sont évalués pour être vendus. En 1760, Louis François Daniel de Beauvais passe le bail du port de Fillé en tant que seigneur du Gros Chenay.

 

Prisée : évaluation des biens fournis par le propriétaire au locataire pour peupler sa location.

 

Juindre : Celui qui travaille sur les meules des moulins.

 

Ammouleur : on dit aussi « amoulangeur ». Le spécialiste de la machinerie du moulin.

 

Meule courante : C’est la meule supérieure ; on dit aussi « tournante », « volante ». Elle est mobile.

 

Rouet : La roue dentée qui transmet le mouvement de l’axe horizontal de la roue vers l’axe vertical du mécanisme.

 

Lanterne : Cylindre dans lequel s’engagent les dents du rouet. Elle permet l’entraînement du mécanisme.

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Lasnielle : (l’anille) La pièce métallique qui permet l’entraînement de la meule.

 

Turillon : (tourillon) Extrémité de l’arbre.

 

Fuzée : (fusée) barre à l’extrémité de l’axe.

 

Traquets : pièces de bois sous la trémie pour faire tomber les céréales sous la meule.

 

Huge : (ou huche) meuble bas s’ouvrant sur le dessus.

Montrée au moulin de Fillé (1766)
Montrée au moulin de Fillé (1766)
Montrée au moulin de Fillé (1766)
Montrée au moulin de Fillé (1766)
Montrée au moulin de Fillé (1766)
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3 décembre 2023 7 03 /12 /décembre /2023 12:11

Le domaine médiéval de Buffe semble être attesté dès l’époque carolingienne. Installé en bordure de la Sarthe, il contrôle une courbe de la rivière et peut-être un passage à gué. C’est un schéma classique qui se retrouve sur d’autre sites proches : Grand Mont à Fillé, Mondan à Guécélard, la Beunêche à Roézé, le bourg de Roézé, etc.

Nous ne nous attarderons ici que dans le recensement de quelques documents des XVIIème et XVIIIème siècles.

 

Buffe à Guécélard aux XVIIème et XVIIIème siècles

14 septembre 1616 : Charles Jamin vend à Jullian Mullocheau trois planches de vigne au clos du Gros Chesnay. Une des planches relève du fief et seigneurie de Buffe.

 

3 décembre 1620 : Nicolas Grassin, laboureur demeurant à la Forêt à Roezé, vend à Pierre Clotreau, homme de labeur demeurant au Foullay à Roezé, trois planches de vigne situées au clos du Gros Chesnay. La vigne relève du fief et seigneurie de Buffe.

 

31 mai 1632 : André Mesnager, vigneron demeurant à l’Oliverie à Fillé, vend à Mathurin Clottereau, vigneron demeurant aux Petits Roys à Roezé, une lotie de jardin situé au bas du clos de vigne du Gros Chesnay. Ce jardin relève du fief de Buffe.

 

14 novembre 1643 : François Hervé, prêtre de Guécélard, vend à Jacques Bellenger, marchand à Moncé, deux journaux de terre dans les Grands Jardins de Fillé. Cette terre relève du fief et seigneurie de Buffe.

 

19 septembre 1644 : Thomas Godefray, tisserand en toiles, vend à Michel Niepceron, marchand meunier aux moulins de Fillé, le Champ Escaubuet proche des Gesleries. Il relève censivement du fief et seigneurie de Buffe.

 

31 mars 1645 : Dans les partages de Guillaume Loriot, il est question d’un bien voisin du jardin dépendant du moulin de Buffe.

 

1647 : Dans les partages de Jacques Fouineau, le seigneur de Buffe est dit propriétaire des moulins de Fillé.

 

20 mai 1654 : Izabel Loriot vend à Michel Niepceron, marchand meunier une maison en ruine dans le bourg de Fillé. On parle de la rue qui va du bourg de Fillé aux moulins de Buffe.

Buffe, atlas de Trudaine XVIIIème siècle

Buffe, atlas de Trudaine XVIIIème siècle

28 novembre 1654 : Jean Leboindre, conseiller du Roi en sa cour du Parlement à Paris, se rend au château seigneurial de Buffe pour y prêter foi et hommage entre les mains du marquis de la Paluelle. Arrivé au château de Buffe, il y trouve Agathe Papiel femme de Jean Brossard concierge du logis de Buffe. Devant la porte seigneuriale et principale entrée dudit lieu, Jean Leboindre offre foi et hommage pour ses terres, fief et seigneurie du Gros Chesnay.

 

21 septembre 1656 : Izabel Hertaux vend à Michel Niepceron, marchand meunier à Fillé, une lotie de terre dans les Grands Jardins proches des moulins de Buffe.

 

18 avril 1657 : François Loriot, notaire au Mans, vend à Michel Niepceron, marchand meunier aux moulins de Buffe, une planche de vigne située au clos du Gros Chesnay.

 

28 juin 1659 : Charles Vallée, homme de peine demeurant aux Geleries à Fillé, vend à Charles Regnard, marchand à La Suze, un morceau de terre dépendant de la pièce de la Reuche à Fillé. Elle est tenue censivement du fief et seigneurie de Buffe.

 

12 septembre 1659 : Marie Loriot, demeurant aux Geleries, passe le bail d’un pré sur les bords de la rivière à Martin Loyseau, serger. Ce pré se situe le long de la ruelle à aller du bourg de Fillé aux moulins de Buffe.

 

17 février 1660 : Pierre Belasier, homme de peine, vend à Michel Niepceron, marchand meunier demeurant au bourg de Fillé, trois planches de vigne au clos du Gros Chesnay tenues censivement des fiefs et seigneuries de Buffe et de Gros Chesnay.

 

31 octobre 1660 : François Joze, charpentier demeurant à Fillé, vend à Mathurin Clotereau, marchand demeurant à Fillé, un jardin autrefois en vigne tenu censivement du fief et seigneurie de Buffe.

 

16 novembre 1660 : Jean Leboindre, seigneur du Gros Chesnay, fait un échange de terre avec Georges Sallé, marchand demeurant à Fillé. Georges Sallé cède un clotteau de terre nommé les Bacconnières et tenu censivement de la seigneurie de Buffe.

 

16 mars 1662 : Jean Poirier l’aîné, marchand meunier demeure aux moulins de Fillé dépendant du château de Buffe.

 

11 juillet 1665 : Isaac de la Palluelle marquis seigneur de Buffe fait procéder à l’estimation des meubles et bestiaux qui se trouveront sur les moulins de Fillé dépendant de Buffe.

 

29 juin 1668 : Jean Leboindre est dit seigneur de Buffe.

 

19 novembre 1669 : Marc Bellanger, notaire royal demeurant à Roezé, se déplace au lieu et métairie de la Grange dépendant de la terre de Buffe à la requête de Jean Leboindre. Il y fait une visite des lieux.

Buffe à Guécélard aux XVIIème et XVIIIème siècles

21 décembre 1670 : Anne Morillon échange avec Jean Leboindre une terre. Elle obtient 25 sillons de terre à prendre dans la pièce des Derrières dépendant de la métairie des Grandes Iles ; elle relève du fief et seigneurie de Buffe.

 

12 mai 1671 : Jean Héron, marchand tisserand demeurant au bourg de Guécélard, vend une lotie de jardin et un bâtiment en forme de grange qui sont tenus censivement du fief et seigneurie de Buffe.

 

6 juin 1675 : Jean Brossard, marchand, demeure au château de Buffe. Le « seigneur aura le droit de chasser ou de faire chasser sur les terres de Buffe lorsqu’il sera au pays ». Le seigneur se réserve la chambre verte au bout de l’allée de la maison de Buffe au lieu de celle qui était au précèdent bail car elle a été abattue.

 

15 décembre 1687 : Jean Leboindre, conseiller au Parlement, seigneur du Gros Chesnay, Spay, Fillé, Buffe, la Beunêche et autres lieux, passe le bail de la grande prée du domaine de Buffe à Louis Brossard, marchand au bourg de Guécélard.

 

20 avril 1688 : Marin Beucher, laboureur, prend le bail du lieu et métairie de la Grange de Buffes. Sont cités les douves du château de Buffe, la garenne de Buffe, le portail du château de Buffe, le gué de Buffe.

 

4 mai 1688 : Louis Brossard, sieur de la Rivière, est fermier du domaine de Buffe.

 

27 mai 1688 : Marin Tanchot et René Fisson, maçons, font des travaux à la métairie de la Grange de Buffe. Ils doivent faire un four au pignon de la maison de la même grandeur que celui de la métairie du Gros Chesnay. La voûte sera en tuffeau, les murailles auront dix neuf pouces d’épaisseur.

Carte de Jaillot (1706)

Carte de Jaillot (1706)

1 décembre 1689 : Jacques Houdayer et Pierre Rigollet, maçons à Cérans, Marin et Etienne Tanchot, maçons à Roezé, sont appelés par Jean Leboindre pour faire des travaux au château de Buffe « savoir de démolir le portail en pierre de taille qui est au bas de la cour dudit château avec l’huisserie de la petite porte à côté et rétablir ledit portail de la manière et forme qu’il est dans un autre endroit sur les fondements qui sont tirés au bas de la cour vis-à-vis de la porte dudit château et y faire un pilastre de chaque côté semblable à celui qui est présent d’un côté n’y en ayant point de l’autre à cause de la petite porte laquelle ne sera point rétablie et les pierres de laquelle seront remplacées à faire lesdits pilastres. Plus à rehausser les murailles du petit bâtiment qui est au bout du grand corps de logis dudit Buffe du côté du Nord jusqu’à pareille hauteur que celles dudit grand corps de logis et en faire déposer les croisées et surplus que ledit seigneur désirera faire lesquels tailleront en oculi. Ils arracheront le vieil entablement de tuffeau qui est au pignon du grand corps de logis ».

 

7 janvier 1690 : Pierre Jarossay, bordager, devient concierge du château de Buffe. Il devra « bêcher, dresser et tenir le jardin dudit Buffe, entretenir les allées et bordures de buis qui seront fait faire par mondit sieur dans ledit jardin y aidant même ledit Jarossay de sa personne lesquelles allées pavera et tondra les buis chacun an mondit sieur Leboindre ayant préalablement fait sabler lesdites allées, comme aussi ledit Jarossay tondra et entretiendra les plants d’aubépines qui sont dans ledit jardin et entretiendra les autres plants d’arbres qui y sont et seront mis. Il doit entretenir les fossés qui bordent la grande avenue qui a été faite de neuf. Ledit Jarossay logera dans la boulangerie dudit Buffe  et chambre en appentis au bout dont il jouira et dune petite étable pour y mettre une vache et du revenu dudit jardin tant pour ce qu’il en sèmera et que les fruits d’icelui et d’un petit préau qui est entre l’entrée au gué de la rivière dudit Fillé et les douves dudit Buffe et encore pour et moyennant  deux charges de blé seigle que mondit sieur Leboindre lui livrera chacun an avec une busse de vin ou cidre au choix dudit seigneur lequel homme fera champage audit Jarossay une vache sur le domaine dudit Buffe sans être obligé fournir audit Jarossay aucun foin ni paille pour sa nourriture d’hiver et ledit Jarossay nourrira un cochon ; mondit sieur Leboindre ni pourra rien prétendre. En outre s’oblige ledit Jarossay d’entretenir les arbres qui seront plantés dans le verger qui sera fait, de veiller à empêcher le passage de gens et bêtes par la cour dudit Buffe et au travers de ladite allée neuve ».

 

4 avril 1695 : René Chevallier, prêtre curé de Fillé, procureur de Françoise Beichefert (veuve de Jean Leboindre), passe le bail de la grande prée de la terre de Buffe à Louis Brossard, sieur de la Rivière, marchand demeurant paroisse de Fillé.

Buffe sur la carte de Cassini (XVIIIème siècle)

Buffe sur la carte de Cassini (XVIIIème siècle)

14 février 1702 : Guy Sallier, conseiller au grand conseil, veuf de Marie Françoise Leboindre, est seigneur de la terre, fief et seigneurie de Buffe. Françoise Beichefert, mère de Marie Françoise Leboindre, lui remet les titres de féodalité de la terre, fief et seigneurie de Buffe.

 

13 mars 1721 : Marie Françoise Catherine Doujat passe la bail de la Grange de Buffe à René Angibault, laboureur demeurant lieu et métairie de Buffe.

 

3 décembre 1728 : Marie Françoise Catherine Doujat passe le bail du petit domaine de Buffe et de toutes les chambres basses du château de Buffe à Pierre Gaignon, charpentier demeurant au château de Buffe. Il doit prendre soin du grand jardin du château et en tailler les arbres.

 

5 janvier 1733 : le droit de pêche au dessous des chaussées des moulins de Fillé dépend de la terre de Buffe.

 

28 février 1733 : Marie Françoise Catherine Doujat, épouse de Jean Baptiste François Leboindre, conseiller en la grande chambre du Parlement de Paris, chevalier, seigneur du Gros Chesnay, Buffe, Spay, Fillé, la Beunêche, Vauguion et autres lieux, passe le bail de la métairie de la Grange de Buffe à Marin Alleton, laboureur, mari de Magdelaine Godefroy demeurant audit lieu de la métairie de la Grange de Buffe paroisse de Fillé.

 

22 novembre 1738 : Marie Françoise Catherine Doujat, épouse de Jean Baptiste François Leboindre, conseiller en la grande chambre du Parlement de Paris, chevalier, seigneur du Gros Chesnay, Buffe, Spay, Fillé, la Beunêche, Vauguion et autres lieux, passe le bail de la métairie de la Grange de Buffe à Marin Alleton, laboureur, mari de Magdelaine Godefroy demeurant audit lieu de la métairie de la Grange de Buffe paroisse de Fillé.

 

18 novembre 1739 : Jean Joseph Leboindre passe le bail du petit domaine du château de Buffe à Jacques Tanchot. Il doit prendre soin du grand jardin du château de Buffe et en tailler les arbres. Le verger du petit domaine est à l’abandon depuis 3 à 4 ans.

 

24 septembre 1741 : Jean Joseph Leboindre passe un bail sur un droit de pêche au dessous des chaussées des moulins de Fillé. Ce droit de pêche dépend de la terre de Buffe.

 

17 mai 1744 : Catherine Formage du Plessis, au nom de Jean Joseph Leboindre, conseiller du Parlement, chevalier, seigneur du Gros Chesnay, Vauguion, Buffe, Spay, Fillé, la Beunêche, Guécélard, Roezé et autres lieux, passe le bail de la Grange de Buffe à Marguerite Budan, veuve de Jean Josée, et à son fils Jean Grosbois.

 

10 octobre 1745 : Jean Joseph Leboindre passe le bail du petit domaine du château de Buffe à Jean Degoullet. Il doit prendre soin du grand jardin du château de Buffe et en tailler les arbres. Le bailleur pourra venir prendre des poires à couteau dès leur maturité s’il en a besoin. Le locataire aura les fruits du grand jardin et du verger.

 

Décembre 1746 : inventaire des effets de la communauté entre Jean François Leboindre et défunte Anne Suzanne Tiraqueau son épouse. Jean Degoullet est dit fermier du petit domaine de Buffe, la veuve de Jean Nieceron est fermière des prées de Buffe, François Loizeau est fermier de la rivière de Buffe.

 

26 décembre 1750 : Jean Joseph Leboindre passe le bail du petit domaine du château de Buffe. à René Tuffière, bordager. Il aura soin du grand soin du grand jardin de Buffe, le seigneur s’en réservant les fruits à couteau. Comme le verger est en friche depuis sept à huit ans, le bailleur s’oblige de contribuer de moitié au défrichement de celui-ci.

Buffe

Buffe

14 septembre 1755 : Jean Joseph Leboindre, chevalier, seigneur de Vauguion, Gros Chesnay, Buffe, Spay, Fillé, la Beunêche, Roezé et autres lieux, conseiller au Parlement, passe le bail de la métairie de la Grange de Buffe à Jean Grosbois, laboureur, mari de Jeanne Hulot demeurant dite métairie de la Grange de Buffe paroisse de Fillé.

 

Aout 1759 : Jean Gasnier a passé deux jours à faire un pilier dans l’écurie du château de Buffe qui était prêtre à tomber.

 

30 août 1761 : Louis François Daniel de Beauvais, écuyer, seigneur du Gros Chesnay, Buffe, Spay, Fillé, la Beunêche, Vauguyon et autres lieux, passe le bail du domaine du château de Buffe à René Tuffière, bordager demeurant au château de Buffe. Le domaine est composé du château et autres bâtiments, cours, issues, jardins et vergers, du jardin de la métairie de la Grange en proximité du château, de la pièce de terre nommée la Groye de Buffe,  de la pièce de terre nommée la Groye dépendant de la Grange, d’une pièce de terre nommée la Pierre, d’une portion de terre nommée le Clotteau Bignon, de l’avenue du château de Buffe, d’environ un journal de terre qui sera pris dans la pièce de la Galopière, du petit pré de Buffe, du panage dans le chemin du gué, d’une petite portion du pré du Port, du pré du Verger. Le seigneur se réserve des chambres hautes et un des greniers du château ; il se réserve aussi de pouvoir faire abattre par pied la charmille qui est autour du jardin de Buffe. Le locataire pourra mettre le jardin en trèfle ; il pourra aussi prolonger l’avenue de Buffe jusqu’à la barrière de la première cour du château pour servir de passage et chemin pour exploiter les prairies et en prolongeant ladite avenue, il fera faire un fossé de chaque côté et au bout dans l’alignement des anciens et dont la jetée sera en dedans de ladite avenue.

 

20 septembre 1767 : Le général des habitants de Fillé se réunit. Feu Jean Joseph Leboindre a légué à la fabrique de Fillé « la somme de dix mille livres pour être employée à l’augmentation, décoration, réparation et entretien de l’église de Fillé et notamment à élever un tombeau en mausolée en marbre dans la chapelle dite de Buffe où il a désiré être enterré ».

 

23 mai 1768 : Louis François Daniel de Beauvais passe le bail du domaine du château de Buffe à René Tuffière, bordager. Le propriétaire se réserve deux chambres basses, les chambres hautes et un grenier ; il se réserve aussi de pouvoir abattre la charmille autour du jardin de Buffe. Le locataire devra fournir deux boisseaux des plus belles noix cueillies sur le domaine.

 

14 septembre 1777 : une description des propriétés de la paroisse de Fillé précise la composition de Buffe : bâtiments, cours, jardins, terres labourables et pâtis. Ces biens appartiennent à Louis François Daniel de Beauvais et sont affermés à la veuve Tanchot. Le tout s’étend sur 26,75 journaux et 3 hommées de prés (soit une superficie d’environ 15 hectares).

 

11 septembre 1785 : Marthe Plumard de Rieux, veuve de Louis François Daniel de Beauvais, passe le bail du domaine de Buffe à Jacques Fleury, bordager. La propriétaire se réserve le droit d’avoir un cheval sur le domaine.

 

24 juillet 1786 : Bail des moulins de la Beunêche. Louis Thomas, meunier des moulins de la Beunêche (appartenant à Marthe Plumard de Rieux) doit aller chercher quatre charges de blé dans les greniers de Buffe, les moudre et les porter au château du Gros Chesnay.

 

26 juin 1787 : Bail de la ferme du domaine du Gros Chesnay. Joseph Morillon, métayer, doit fournir chaque année une charge de froment, une charge de seigle et une charge d’avoine mesure du Mans comble ou ras le bois mesure de La Suze rendues dans les greniers du château de Buffe.

 

15 février 1794 : La citoyenne Marthe Plumard, veuve de feu citoyen Louis François Daniel de Beauvais, demeurant au Mans passe le bail du lieu de Buffe à Jacques Fleury, cultivateur.

Archive notariale, 1654

Archive notariale, 1654

Archive notariale, 1689

Archive notariale, 1689

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17 août 2023 4 17 /08 /août /2023 08:16

La destruction prochaine de l’ancien bureau de poste de Spay, sans doute en octobre 2023, pour implanter une médiathèque est l’occasion de revenir sur Maurice Levesque, prolifique architecte manceau.

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Il est né au Mans le 7 décembre 1877 de François Alexis Levesque, négociant demeurant rue Montoise, et de Angelina Louise Morand son épouse. A noter que dans l’acte le prénom est orthographié « Morice ». Il se marie à La Suze le 24 août 1909 avec Lucie Devic et décède au Mans le 13 octobre 1976. Il est inhumé à Roézé.

Acte de naissance de Maurice Levesque

Acte de naissance de Maurice Levesque

Maurice Levesque

Maurice Levesque

Ses études d’architecte débutent dans les dernières années du XIXème siècle. Il exerce ensuite au Mans de 1907 jusqu’en 1942 ; l’activité sera poursuivie par l’architecte Raymond Baroin. Il aurait d’abord exercé au 52 rue Gambetta, puis au 50 de la rue Montoise et enfin au 51 de la rue Auvray où il réside depuis 1926 ; c’est d’ailleurs cette maison qu’il occupait encore lors de son décès.

On lui doit de nombreuses constructions aussi bien privées qu’administratives ; il avait ainsi parfois plusieurs chantiers en même temps. Citons par exemple au Mans la maison du 26 rue de Constantine avec une belle façade ornée. Ou encore l’atelier de ganterie Neyret rue de la Crochardière, mais aussi le bureau de poste de Brains-sur-Gée. Il est pareillement l’architecte de la mairie de Torcé-en-Vallée construite en 1926. Il a également réalisé des monuments aux morts comme ceux de Spay ou de Loué ou encore de Laigné-en-Belin par exemple.

Le Mans, rue de Constantine

Le Mans, rue de Constantine

Le Mans, rue Auvray

Le Mans, rue Auvray

Le Mans, entreprise Neyret

Le Mans, entreprise Neyret

Spay, monument aux morts

Spay, monument aux morts

Spay, monument aux morts

Spay, monument aux morts

Laigné en Belin, monument aux morts

Laigné en Belin, monument aux morts

Torcé en Vallée, mairie

Torcé en Vallée, mairie

Brains sur Gée, mairie (ancien bureau de poste)

Brains sur Gée, mairie (ancien bureau de poste)

Son travail est souvent caractérisé par l’utilisation de la brique qui devient un élément de décor que ce soit par ses dispositions géométriques ou par le contraste des couleurs ; la brique sert pour les linteaux, les pieds-droits, les bandeaux, etc. Mais ce n’est pas systématique ; il construit en même temps des bâtiments entièrement en pierre. C’est peut-être cela qui a fait sa réussite et son succès : la capacité à comprendre et à s’adapter aux désirs des clients.

Le Mans, rue des Muriers

Le Mans, rue des Muriers

Le Mans, rue de la Rose

Le Mans, rue de la Rose

Le Mans, rue Auvray

Le Mans, rue Auvray

Le Mans, rue Auvray

Le Mans, rue Auvray

Le Mans, rue de Constantine

Le Mans, rue de Constantine

Maurice Levesque est assurément un des plus grands architectes de la région mancelle. On se félicitera de la sauvegarde sur la commune de Fillé il y a quelques années de l’école des filles construite par Levesque. Au lieu de raser le bâtiment, la municipalité avait opté pour une intégration dans l’aménagement du restaurant scolaire. Il faut bien admettre que ce fut une bonne idée et que cette mise en valeur donne du cachet au quartier.

Fillé sur Sarthe, ancienne école des filles

Fillé sur Sarthe, ancienne école des filles

Maintenant que vous avez vu le travail de Maurice Levesque, il est fort probable que vous repériez ses réalisations au détour d’une rue.

 

Voir aussi : https://www.patrimoine.paysdelaloire.fr/maurice-levesque-architecte-manceau/?highlight=levesque

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18 février 2023 6 18 /02 /février /2023 22:23

La lande de Pierre Aube à Fillé sur Sarthe

 

Il existe sur la route qui va de Fillé à Voivres un lieu-dit nommé « Pierre Aube » qui correspond à une zone boisée entre la route de Voivres et la route des Vignes. Il existe d’autres lieux nommés Pierre Aube, ou ses dérivés, en France : Saint Germain des Champs (Yonne), Landéan (Ille-et-Villaine), Adervielle Pouchergues (Hautes Pyrénées), Lamayou (Pyrénées Atlantiques), Arrigas (Gard), etc.

Photographie aérienne (1948)

Photographie aérienne (1948)

Carte de Jaillot (1706)

Carte de Jaillot (1706)

Carte de Cassini (1765)

Carte de Cassini (1765)

La lande de Pierre Aube à Fillé sur Sarthe
Plan du début du XIXè siècle. Les landes sont visibles à droite.

Plan du début du XIXè siècle. Les landes sont visibles à droite.

Les plans anciens et les différents cadastres du XIXème siècle n’indiquent aucune ferme portant ce nom ; cependant un bordage (Mathurin Brincoustu bordager vers les années 1670) est signalé dans quelques actes notariés du XVIIème siècle sans qu’il soit possible de le localiser. Le lieu désigne une lande dépendant avant la Révolution de la terre du Gros Chesnay dont des parcelles sont louées à divers fermiers. Il y est fait mention également d’un lieu de paissage c’est à dire une zone où viennent paître les bêtes. Les actes notariés précisent que l’on va « en la lande Pierre Aube ».

Acte notarié de 1657

Acte notarié de 1657

Cadastre 1844

Cadastre 1844

Cadastre 1844

Cadastre 1844

Cadastre 1844

Cadastre 1844

Dans la Sarthe, de nombreux lieux-dits portent le nom de « Pierre ». Pour la région de Fillé, citons la présence de ce toponyme sur Cérans-Foulletourte, Guécélard, Mézeray, Spay, etc. Certains désignent la présence de monuments mégalithiques remontant au néolithique (ex : Pierre Couverte à Parigné le Pôlin). On peut donc raisonnablement penser que le nom « Pierre Aube » (c'est-à-dire la pierre blanche) est le témoin d’un monument préhistorique présent sur la commune de Fillé.

Cette idée est confortée par des découvertes archéologiques faites dans les environs. On a trouvé dans quelques champs de Fillé des objets préhistoriques datant du néolithique (entre 6000 et 2000 avant Jésus Christ). La vallée de la Sarthe a toujours été un axe de circulation et il est logique de ramasser des objets de cette époque sur la commune.

Parmi ces découvertes, un objet se distingue. Il s’agit d’une meule trouvée près du Clos Colin. Elle permettait à une famille de produire de la farine à partir de céréales. C’est en quelque sorte l’ancêtre du moulin de Fillé.

Outils préhistoriques découverts sur Fillé

Outils préhistoriques découverts sur Fillé

Outil préhistorique, Fillé

Outil préhistorique, Fillé

Meule à moudre

Meule à moudre

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8 novembre 2022 2 08 /11 /novembre /2022 18:38

La présentation de Jacques Tuault dans cet article permet d’illustrer une constante des campagnes sarthoises, à savoir le rôle du monde paysan qui, à l’époque qui nous intéresse ici, est le principal générateur d’emplois.

Jacques Tuault père est né à Saint Michel de Chavaignes (Sarthe) en 1656. On ne sait pour quelle raison, mais il arrive ensuite dans la région de Spay. Le 24 septembre 1685, il y épouse Anne Lecrenais qui décède dans cette même paroisse le 22 juin 1697. Veuf, il se marie alors avec Anne Frettaux le 10 février 1698 également à Spay. Elle décède à Allonnes le 7 mai 1710 ; le même jour est inhumé son fils Jacques âgé d’un an. Puis le 10 avril 1714, Jacques Tuault épouse Marie Herbet à Allonnes. Jacques Thuault, fermier du Gros Chesnay, est inhumé à Fillé le 20 mai 1736 « en présence de sa femme, de ses fils, filles, gendres et autres ». De l’ensemble de ces unions vont naître au moins vingt et un enfants.

Baptême de Jacques Tuault à Saint Michel de Chavaignes en 1656 (AD72)

Baptême de Jacques Tuault à Saint Michel de Chavaignes en 1656 (AD72)

Mariage à Spay en 1685 (AD72)

Mariage à Spay en 1685 (AD72)

Mariage à Spay en 1698 (AD72)

Mariage à Spay en 1698 (AD72)

Eglise de Spay

Eglise de Spay

Mariage à Allonnes en 1714 (AD72)

Mariage à Allonnes en 1714 (AD72)

Eglise d'Allonnes

Eglise d'Allonnes

Sépulture de Jacques Tuault à Fillé en 1736 (AD72)

Sépulture de Jacques Tuault à Fillé en 1736 (AD72)

Le 10 mai 1733, « haute et puissante dame Marie Françoise Catherine D’Oujat, épouse haut et puissant messire Jean Baptiste François Leboindre conseiller en la grand chambre du Parlement de Paris, chevalier, seigneur du Gros Chesnay, Buffes, Spay, Fillé, Vauguion, la Beunêche et autres lieux » passe le bail de la métairie du domaine de Gros Chesnay (Fillé) à « Jacques Tuaut laboureur et Marie Herbet … demeurants paroisse de Royzé ». Jacques Tuaut s’engage « d’en faire bailler et payer de ferme chacuns ans à madite dame la somme de deux cent quatre vingt livres à deux termes et payements egaux ». Il s’engage aussi « de faire chacuns ans pour madite dame Leboindre 10 journées de bœufs a charroyer quand ils en seront requis, de bailler aussy chacuns ans a madite dame dans le temps de Noël six bonnes poulardes grasses dans son chasteau du Gros Chesnay et 2 chapons pailliers dans le temps de Toussaint le tout de chaque année ». Jacques Tuaut signe d’une écriture relativement aisée ; sa femme déclare ne savoir signer.

Cabinet D'Hozier

Cabinet D'Hozier

Le Gros Chenay à Fillé, cadastre 1810 (AD72)

Le Gros Chenay à Fillé, cadastre 1810 (AD72)

Le Gros Chenay au XVIIIè siècle

Le Gros Chenay au XVIIIè siècle

Quant à Jacques Tuault fils, il est baptisé à Allonnes le 21 février 1715. Puis il est mentionné comme témoin lors de la rédaction du testament de Marie Françoise Catherine Doujat le 12 juillet 1735 ; il y est dit garçon laboureur.

Baptême de Jacques Tuault à Allonnes en 1715 (AD72)

Baptême de Jacques Tuault à Allonnes en 1715 (AD72)

Le 9 avril 1737, Jacques Tuault fils, garçon laboureur, assiste à la vente des biens de Laurent Jouanneaux (fermier de la métairie de Buffard à Guécélard appartenant à Marie Françoise Catherine D’Oujat, femme de Jean Baptiste François Leboindre seigneur du Gros Chesnay à Fillé). Il y achète « 2 petits bœufs poil blond avec leurs jougs et courroies » pour la somme de 63 livres. Il achète également « 2 autres bœufs poil brun avec leurs jougs et courroies » pour la somme de 50 livres. Il acquiert aussi 4 boisseaux de chènevis (graine de chanvre) pour la somme de 4 livres. Il obtient aussi « une mauvaise selle de cheval avec une bride » pour la somme de 5 livres.

Le 3 février 1739 est signé un bail entre Marie Herbet et Jean Joseph Baptiste Leboindre, seigneur du Gros Chesnay à Fillé (également chevalier, conseiller du Parlement, seigneur de Buffes, la Beunêche, Vauguyon et Spay) [acte]. Marie Herbet est dite veuve de Jacques Thault (laboureur) et demeure avec son fils Jacques à la métairie du domaine du Gros Chesnay à Fillé. Elle prend ladite métairie avec son fils pour la durée de « 6 années entières, parfaites et consécutives ». C’est le renouvellement du bail précédemment passé par son mari. Fait également partie de ce bail, le regain des trois allées de l’étang du Gros Chesnay du côté du Bois Fanchon. Le bail se monte à 280 livres pour chaque année à payer « dans le château du Gros Chesnay ou autres endroits jusqu’à trois lieux de distance, entre les mains de telles personnes qu’il lui plaira désigner ». La première demie ferme est à payer à la Toussaint et la seconde à la Saint Marc suivant. Ils devront aussi fournir chaque année « 5 journées de bœufs à charroyer quand ils en seront requis, bailler et fournir aussi tous les ans dans le temps de Noël 6 bonnes poulardes grasses rendues au château du Gros Chesnay, 2 bons chapons paillés à la Toussaint. Pour les réparations des logis et bâtiments de ladite métairie, ils devront fournir et faire employer 2 milliers de bons bardeaux neufs de bois chêne, et en faire retourner pareil nombre du vieil » ; ils doivent aussi « 2 journées de maçon et 4 de terrasseur fournies et servies de toutes matières » ceci une fois pendant le bail. Ils doivent aussi « ramasser les bardeaux qui tomberont par les vents et les faire remonter ; pour ce qui est des haies et fossés d’en réparer 150 toises par an es endroits les plus nécessaires des terres dudit lieu, et d’en rendre 200 toises en état à la fin du présent bail ; de planter sur les terres 6 sauvageaux par an et faire les antheures nécessaires qu’ils conserveront du péril des bestiaux à leur possible ; de faire la vigne dépendante de ladite métairie de ses façons ordinaires et des provains suffisamment terrassés chacun an » ... « S’obligent aussi lesdits preneurs de charroyer chacuns ans le foin du pré des Fontaines audit lieu des Fontaines pour le regain seulement ». La veuve Herbet déclare ne savoir signer, son fils Jacques signe mais d’une plume hésitante.

Février 1739 (AD72)

Février 1739 (AD72)

Les Tuault, laboureurs à Fillé

Puis le 27 avril 1740, « Jacques Tuault, fils de feu Jacques Tuault et de Marie Herbet » épouse Marie Moriceau à Fillé.

Le 7 juin 1740, Jacques Rocher, bordager demeurant à Fillé et curateur des biens de Marie Rocher, propose aux enchères le bail de la métairie du Mortier Noir à Fillé et appartenant au curé Gouau de Ruaudin. Jacques Tuau fils, laboureur et mari de Marie Moriceau, propose la somme de 180 livres par an. « Et après avoir attendu jusques à 7 heures du soir et qu’il n’est comparu personne qui ait voulu faire la condition meilleure lesdites métairies chambres et dépendances demeurent du consentement dudit curateur adjugées pour ledit temps de 6 ans 10 mois 7 jours ».

Devenu veuf de Marie Moriceau, il épouse le 3 juillet 1742 Anne Pellepoir.

Le 16 juin 1743, Jacques Tuaut, laboureur demeurant à Fillé et mari de Anne Pelpoil, acquiert « un quartier et demy de vigne ou environ scittué au clos de la Richardière parroisse dudit Fillé en 9 planches dont 5 sont en un tenant ». Le montant de l’achat est de 24 livres.

Le 13 février 1746, Marie Hebert, veuve de Jacques Tuaut laboureur, renouvelle son bail sur la métairie du Gros Chesnay. Le fermage n’est plus que de 250 livres par an, sans doute parce que le seigneur Leboindre s’est réservé une pièce de terre nommé la Cure. On remarquera d’ailleurs que le montant inscrit sur le bail est de 270 livres mais qu’il a été corrigé en 250 livres. Les autres conditions sont identiques au bail de 1739.

En décembre 1746 est dressé un inventaire au château du Gros Chesnay à Fillé après le décès d’Anne Suzanne Tirraqueau, femme de Jean Joseph Leboindre. « Marie Herbet veuve Jacques Tuaut fermière du lieu et métairie du Grochenay audit Fillé » doit 44 sols (2 livres 4 sols) à Jean Joseph Leboindre «  du reste de terme échu de Toussaint dernier ».

Marie Herbet décède à Fillé le 4 octobre 1750. Le 28 novembre 1751 est alors signé un nouveau bail sur la métairie du Gros Chesnay entre Jean Joseph Leboindre et Jean Joseph Langlois.

Fillé, parcelles de vignes, cadastre 1810 (AD72)

Fillé, parcelles de vignes, cadastre 1810 (AD72)

Le 8 décembre 1761, Jacques Tuaut fils est témoin dans l’acte de la concession des places de bancs de l’église de Fillé. On le voit ensuite apparaître dans des actes notariés où il est signalé comme propriétaire de divers biens comme par exemple des vignes aux clos du Grochenay, de la Richardière ou encore des Huaudières. Il avait aussi une maison aux Jambellières.

Jacques Tuault fils avait épousé en 1776 à Mézeray Anne Martineau. C’est dans cette même paroisse qu’il décède en 1782.

Location des bancs, Fillé 1761 (AD72)

Location des bancs, Fillé 1761 (AD72)

Sépulture de Jacques Tuault, Mézeray, 1785 (AD72)

Sépulture de Jacques Tuault, Mézeray, 1785 (AD72)

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2 juillet 2022 6 02 /07 /juillet /2022 20:40

On commence à bien connaître l'histoire de la seigneurie du Gros Chesnay à Fillé (72). Les jardins ont même acquis une certaine célébrité avec l'arrivée d'Alain Passard, chef triple étoilé du restaurant l'Arpège à Paris. En effet, il a créé au Gros Chesnay un vaste jardin biologique qui approvisionne son restaurant parisien.

 

Le Gros Chesnay en 1819

 

Plusieurs documents anciens nous permettent de mieux connaître les jardiniers des 17ème et 18ème siècles. En voici quelques extraits :

 

 

28 mars 1690

 

 

Contrat d’apprentissage :

 

 

Catherine Cornillau, fille de Louis Cornillau jardinier et concierge du château du Gros Chesnay, passe contrat pour apprendre le métier de tailleur et couturière en habit.

 

 

(Louis Cornillau est cité pour la première fois dans un acte de 1688 en tant que concierge du château du Gros Chesnay).

 

 

7 janvier 1733

 

 

Mariage de Jacques Tanchot (cuisinier au Gros Chesnay) avec Marie Potier : Jean Amiard (jardinier au Gros Chesnay) est présent lors de la rédaction du contrat de mariage.

 

 

(Jean Amiard apparaît dans les actes en 1722 et est qualifié de domestique au Gros Chesnay. Par la suite, il est assez souvent qualifié de marchand).

 

 

10 février 1733

 

 

Jean Amiard (beau frère de la future) assiste au mariage entre Jacques Tanchot (garçon cuisinier au Gros Chesnay) et Marie Potier

 

 

12 juillet 1735

 

 

Testament de Marie Françoise Catherine Doujat, épouse de Jean Baptiste François Leboindre : elle donne à Jean Amiard son jardinier (ainsi qu’à sa femme Anne Pottier)  la somme de 100 livres.

 

 

22 août 1737

 

 

Mesurée des grains de Buffard par Mme Leboindre :

 

 

Jean Amiard, jardinier demeurant au château du Gros Chesnay, fait faire la mesurée des grains de Laurent Jouanneaux fermier de la métairie de Buffard. La vente des grains paiera les créances du locataire.

 

 

12 décembre 1742

 

 

Constitution de rente par Jean Joseph Leboindre :

 

 

Jean Joseph Leboindre accorde à Jean Amiard, son jardinier demeurant au château du Gros Chesnay, une rente de 80 livres annuelle et perpétuelle.

 

 

1, 2, 3 et 22 décembre 1746

 

 

Inventaire des effets de la communauté entre Jean Joseph Leboindre et feue Suzanne Tiraqueau sa femme, au château du Gros Chesnay :

 

 

Jean Amiard, jardinier, est présent lors de l’inventaire.

 

 

« Item dans la chambre du jardinier un bois de lit sanglé, un mattelas de boure un lit de plumes et un traversin a taye de couetty le tout garny de plumes meslée, une vieille couverture de lainne blanche le tout estimé douze livres avec deux chezes de bois d’aulne enfoncée de jonc cy 12tt

 

 

Item quattre arrosouërs de cuisvre estimés douze livres cy 12tt

 

 

Item une pelle a beicher quattre rasteaux a dents de fert, un volant, une paire de forces le tout estimé avec deux scies a travers et un sicot a cinq livres cy 5tt »

 

 

1 juin 1755

 

 

Testament de Jacques Hangard (ancien domestique de Jean Joseph Leboindre) :

 

 

« … Plus donne led(it) testateur … a Jean Dubois domestique dud(it) château de Groschesnay … six livres aussy pour les recompenses des bons soins qu’ils ont eu de luy …

 

 

Fait et passé aud(it) chasteau de Grochenay parr(oiss)e ddu(it) Fillé … en presence de … Thomas Leroux m(aîtr)e jardinier ».

 

 

4 juillet 1756

 

 

Bail d’une grange au bourg de Fillé :

 

 

« Fait et passé aud(it) Fillé … presents … Thomas Leroux m(aîtr)e jardinier ».

 

 

14 février 1758

 

 

Inventaire des biens de Jean Joseph Leboindre au château du Gros Chesnay :

 

 

« … il est du a Thomas Leroux jardinier la somme de six cent soixante livres pour gages courus jusqu'au p(remi)er fevrier present mois a raison de cent vingt livres par an sur laquelle deduisant soixante livres recus le vingt cinq novembre dernier reste la somme de six cent livres cy 600tt …

 

 

Jean Dubois sous jardinier est entré au service de Mons(ieu)r Le Boindre le vingt un juillet mil sept cent cinquante quatre et luy est du pour ses gages et courant a raison de quarante cinq livres par an suivant la declara(ti)on de mond(it) s(ieu)r Le Boindre porté par son testament a cent cinquante livres et en outre deux cent vingt neuf livres pour journées de travail par luy fait auparavant faisant ces deux sommes celle de trois cent soixante dix neuf livres cy 379tt »

 

 

31 avril 1758

 

 

Créanciers de Jean Joseph Leboindre :

 

 

« Furent présents …

 

 

Thomas Leroux jardinier dem(euran)t au château de Grochenay … Jean Dubois sous jardinier … »

 

 

3 février 1759

 

 

Testament de Thomas Leroux :

 

 

« Fut present Thomas Leroux jardinier au chasteau de Grochenay … lequel est tenu au lit de maladie corporelle et neantmoins sain d’esprit et d’entendement ainsy qu’il nous est apparu …

 

 

Item led(it) Leroux testateur nous a declaré qu’il a des effets dans une chambre au village d’Yvry pres Paris … ».

 

 

5 février 1759

 

 

Inventaire des meubles de feu Thomas Leroux :

 

 

« … Thomas Leroux aussy domestique aud(it) chasteau du Grochenay en qualitté de jardinier seroit decedé ce jourd’huy  sur les neuf heures aud(it) chasteau de Grochenay dans la chambre qu’il occupoit …

 

 

Si est trouvé scavoir une tasse, des boucles de soulliers et des boucles de jarretieres et une paire de boutons de manche de chemise dont la chaine d’un est cassée le tout d’argent, un cachet de cuisard ( ?)

 

 

Item une tabatiere de nacre de perle dont le tour est d’argent doré

 

 

Item un tome de livre intitulé La psalmodie interieure de l’office des morts, un autre intitulé Epitres et Evangiles des dimenches

 

 

Un autre des prieres du soir et du matin, un autre livre intitulé prieres et interventions chretiennes, des heures a luzage de Paris et un autre intitulé Courtes prieres devant la Ste messe et encor un autre intitulé L’ordinaire de la messe

 

 

Item un sacq de toille dans lequel il s’est trouvé la somme de cent cinquante livres en vingt cinq pieces dargent de chacun six livres

 

 

Item habit de drap canelle et une veste de pluche rouge, une culotte de panne rouge, et une autre culotte de drap canelle

 

 

Item un mauvais habit et une veste de drap canelle, une veste de bazin blanc, quattre autres mauvaises culottes de plusieurs sortes d’étoffe presque de nulle valeur, et un mauvais gilet blanc

 

 

Item deux paires de bas d’etain, une de fil et une de lainne uzée et deux autres paires de bas sans pied,

 

 

Item cinq chemises de toille fine garnies, sept autres chemises de toille de brin, deux coiffes de bonnet de toille de lin, neuf cols de differentes toilles, et un de taffetars noir,

 

 

Item trois paires de gans de cuir dont une fourrée de peau, une paire de gans de film a uzage de femme, et une paire de chaussons aussy de fil, un petit paquet de plusieurs sortes d’etoffe, une aulne de toille de brin neuve et une canne de gis a poume de coco,

 

 

Item une rape a tabac, cinq couteaux de poche, un compas, trois razoirs, et un cuir, une ecritoire et deux mauvais canifs, un ? a razoir, un couteau a tailler, deux poires a poudre et un sac a ?, une paire de jarretieres de lainne,

 

 

Item cinq mouchoirs de coton de plusieurs couleurs pour la poche de soye neuf pour le col, quattre autres mauvais mouchoirs de ? pour la poche et un au(tre) mauvais de soye pour le col,

 

 

Item un bonnet de lainne, deux de cotton, deux mauvais chapeaux, un vieil sacq d’etamines pour voyager, deux mauvaises ? et deux paires de souliers dont une de peu de valeur, deux mauvaises paires de cizeaux, et un peigne de corne

 

 

Item s’est trouvé dans les poches dud(it) deffunt et sur un careau dans une ecuelle de terre huit livres douze sols en monnoye qui ont été mis dans le sac avec l’autre argent,

 

 

Item un étuit a lunette et dans iceluy une paire de lunettes a tour d’argent ainsy qu’il paroist … »

 

 

5 février 1759

 

 

Acte de décès de Thomas Leroux :

 

 

« Le cinq fevrier mil sept cent cinquante neuf est décédé le sieur Thomas Leroux jardinier au château de Groschenay agé d’environ soixante dix ans et le lendemain a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse par nous curé sousigné en presence de Laurent Amiard et Jean Dubois domestique au même château et encore m(aîtr)e Froger vicaire et Jaque Tanchot sacriste »

 

 

2 décembre 1759

 

 

Acquit de plusieurs particuliers sur la succession de Jean Joseph Leboindre :

 

 

« Et led(it) Jean Dubois cent trente cinq livres pour pareilles trois années de ses gages a raison de quarante cinq livres par an la premiere echeüe le vingt un juillet aud(it) an mil sept cent cinquante sept Et les deux autres le vingt un juillet dernier … »

 

 

8 juillet 1760

 

 

Procuration de plusieurs particuliers (créanciers Le Boindre » :

 

 

« Furent présents …

 

 

Jean Dubois garçon jardinier … »

 

 

22 septembre 1761

 

 

Procuration de plusieurs des créanciers de feu Monsieur Le Boindre :

 

 

« Furent présents …

 

 

Jean Dubois jardinier dem(euran)t aud(it) Fillé domestique de Mons(ieu)r Le Boindre et son donnataire… »

 

 

27 octobre 1782

 

 

Remboursement de Paul Rocher au sieur Urbain Violette :

 

 

« Fut présent le s(ieu)r Urbain Violette jardinier demeurant au château de Grochenay paroisse de Fillé … »

 

 

 

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