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12 octobre 2024 6 12 /10 /octobre /2024 17:29

La commune de Fillé est connue pour son moulin que l’on peut dater du Moyen-Age, mais sans pouvoir donner un siècle avec précision. Ce moulin était rattaché à la seigneurie de Buffes. Mais les prospections archéologiques sur le territoire communal ont permis de reculer de quelques milliers d’années l’activité de production de farine dans ce secteur géographique.

Une parcelle, proche du Clos Colin à Fillé, a livré une meule dormante à va-et-vient datant de l’époque néolithique (6000 av. J.-C. jusqu’à 2200 av. J.-C.) ; certaines ont pu être utilisées jusqu’à l’âge du Fer. Il s’agit d’un gros bloc de grès pesant presque 9 kg, mesurant 35 cm sur 28 cm. La face inférieure, naturelle, est bosselée. La face supérieure a été piquetée et aplanie pour la rendre abrasive.

Meule néolithique, face supérieure, Fillé (Sarthe)

Meule néolithique, face supérieure, Fillé (Sarthe)

Meule néolithique, profil, Fillé (Sarthe)

Meule néolithique, profil, Fillé (Sarthe)

Les fouilles menées en 1999 sur le site du Parc à Vivoin avaient amené la découverte d’une meule sur un site d’habitat néolithique moyen. Un autre exemplaire est également signalé en fouille sur la commune de Fyé. Les prospections archéologiques pédestres ont également permis de repérer d’autres meules comme à Conlie ( meule dite à cuvette).

Meule à cuvette, Conlie (Sarthe)

Meule à cuvette, Conlie (Sarthe)

A partir du 2ème siècle av. J.-C., un autre type de meule apparaît : la meule rotative. Elle est composée d’une partie « dormante » (meta) et une partie « mouvante » (catillus). On installe alors un manche en bois dans un trou sur le côté du catillus afin d’exercer un mouvement rotatif qui écrasera les grains entre les deux parties de la meule.

Meule rotative (catillus)  provenant de Oisseau le Petit (72). Son diamètre est de 42 cm.

Meule rotative (catillus) provenant de Oisseau le Petit (72). Son diamètre est de 42 cm.

En haut, le trou par où est versé le grain. Sur le flanc, le trou pour le manche en bois permettant d'actionner la meule.

En haut, le trou par où est versé le grain. Sur le flanc, le trou pour le manche en bois permettant d'actionner la meule.

Les découvertes de meules à va-et-vient sont relativement rares. Elles ont parfois été cassées ou réemployées dans des murs. Celle du Clos Colin à Fillé aurait pu servir de borne pour limiter une parcelle.

Par contre les meules rotatives sont plus fréquentes, mais on trouve surtout des morceaux et rarement la meule entière. C’est le cas par exemple à Voivres où trois morceaux ont été découverts en prospection.

Ces meules servaient à écraser du grain bien sûr mais aussi d’autres produits (légumineuses, glands, chamotte, etc.). A Voivres, un morceau a été découvert sur des vestiges de bas fourneaux et on peut se demander si cette meule n’a pas servi à broyer du minerai de fer.

Voivres Lès Le Mans (Sarthe)

Voivres Lès Le Mans (Sarthe)

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15 juillet 2024 1 15 /07 /juillet /2024 10:42

La rivière Sarthe naît dans le département de l’Orne en la commune de Soligny-la-Trappe au lieu-dit Somsarthe à l’altitude de 205 m. Elle entre dans le département auquel elle donne son nom, au niveau de la commune de Roullée ; puis ensuite elle sert pendant de nombreux kilomètres de limite départementale entre l’Orne et la Sarthe. Elle entre alors pleinement dans le département sarthois au niveau de Saint Léonard des Bois pour en ressortir à Précigné en ayant, là encore, servi de limite départementale. Le cours d’eau poursuit alors son cheminement dans le Maine-et-Loire où, rejoignant la Mayenne, il formera la Maine. La Sarthe aura alors parcouru un peu plus de 300 km.

Carte de Jaillot (1706)

Carte de Jaillot (1706)

Fontaine Saint Clair à Saint-Aquilin (AD61)

Fontaine Saint Clair à Saint-Aquilin (AD61)

La vallée de la Sarthe à La Fresnaye sur Chédouet

La vallée de la Sarthe à La Fresnaye sur Chédouet

La Sarthe à Pincé

La Sarthe à Pincé

La première partie de son parcours la fait longer la partie orientale du Massif Armoricain en traversant les Alpes Mancelles ; elle a alors un aspect torrentueux. Puis après Fresnay-sur-Sarthe, elle atteint les zones plus planes et serpente au travers de la campagne au milieu des prés. La rivière s’élargit et prend un aspect plus calme. Elle est rejointe au Mans par l’Huisne ; en voici d’ailleurs une description dans un ouvrage de 1620 : « Huine donc ainsi grossie et accreuë descend à Seaux, Pont de Genne, Champigny,Yvré, et à Pontleue prés du Mans, au dessous duquel elle se descharge dedans Sarthe sa sœur aisnée, à laquelle elle est contrainte de ceder son nom, et dedespit qu'elle en a, marche plus de deux grandes lieuës coste à coste, sansse vouloir mesler avec elle, et se faisant recognoistre en ses eaux claires et blanches d'avec celles de Sarthe noirastres et sombres1 ».

1BRY DE LA CLERGERIE (Gilles), Histoire des pays et comté du Perche et duché d'Alençon, 1620, p.13

La Sarthe à Saint Léonard des Bois

La Sarthe à Saint Léonard des Bois

Fresnay sur Sarthe

Fresnay sur Sarthe

Neuville sur Sarthe

Neuville sur Sarthe

Solesmes

Solesmes

Un nom stable dans le temps

Son nom a peu évolué dans le temps, ce qui laisse à penser qu’il s’agit d’un toponyme très proche de son nom originel. Il apparaît de très nombreuses fois dans les Actus pontficum cenomannis in urbe degentium. Si l’on considère que les Gesta Innocentii, qui racontent les actes de l’évêque manceau Innocent (533-558), s’appuient sur des documents connus au moment de la rédaction des dits Actus1 (vers 835-855), il y est dit que l’évêque Victeur avait fait construire une église où reposent ses successeurs « ultra fluvium Sartae » ; il pourrait donc s’agir du nom connu au VIème siècle. Au VIIème siècle, les Gesta Domni Bertichramni (testament de Saint Bertrand) donnent aussi la forme « Sartae » (Antedictus namque domnus Bertichramnus fecit quandam cellulam ultra fluvium Sartae).

Un diplôme de 676 de Thierry III, roi des Francs, fait mention de l’installation au Mans du monastère Sainte Marie « infra Sartam fluvium »2. Les Actus Pontificum, dans un texte des environs de 835 relatant la translation de la dépouille de Julien depuis le quartier du Pré vers la cathédrale nouvellement édifiée par l’évêque Aldric, citent également « ultra fluvium Sartae ». Le Livre Noir de l’abbaye Saint Florent de Saumur en Anjou rapporte pour l’année 848 l’expression « Sartam fluvium » dans un diplôme concernant un don à ladite abbaye.

On pourrait ainsi multiplier les exemples à l’envi.

1BIARNE (Jacques), Les premiers évêques du Mans, depuis les Fastes épiscopaux de Louis Duchesne, in La foi dans le siècle, PUR, 2009, p. 109-119

2BREQUIGNY (Louis George Oudard Feudrix de), PORTE DU THEIL (François Jean Gabriel de La ), Diplomata, chartae, epistolae, leges, Tome II, Paris, 1849, p. 172

Le Livre Noir (IXème siècle)

Le Livre Noir (IXème siècle)

Qu’en est-il du « h » dans la Sarthe ?

On lit parfois que c’est au moment de la Révolution que la lettre « h » est apparue pour transformer définitivement « Sarte » en « Sarthe ». Mais il semble que ce soit au cours du XVIIIème siècle que l’orthographe du nom de la rivière mute et s’oriente lors vers sa forme actuelle. Des documents du XVIIème siècle indiquent également « Sarthe » ; c’est le cas par exemple de la carte de Cloppenbourg (1630) sur le comté du Perche. Ou encore le pouillé de l’archevêché de Tours1 qui cite en 1648 «  la cure de Sainct Benoist sur Sarthe ».

Au XVIème siècle également on retrouve « Sarthe ». Ainsi Sébastien Münster2 dans sa description du pays du Maine évoque la présence des Cénomans et la fondation du Mans. Dans ce récit légendaire, il évoque Leman, fils de Paris, qui réédifie une ville qu’il nomme Le Mans et qu’il donne le nom de « Sarthe » à la rivière qui l’avoisine.

Même aux époques plus lointaines, il y a des exemples avec la lettre « h » telle la charte de fondation de l’abbaye de Perseigne au milieu du XIIème siècle (« In dedicatione autem ecclesie et in dotis nomine dedi eis apud Rolers prata que sunt a fosseio sicut rivulus qui vocatur Rugemmar circuit usquequo recipitur in Sartham et eamdem Sartham in proprio dominio ad piscandum, ab illo scilicet loco quo predictus rivulus in ea descendit usque ad predictum fosseium et sicut dicta prata extenduntur in longum et latum. »3).

1Pouillé général contenant les bénéfices de l'archevêché de Tours, Paris, 1648, p. 52-53

2MÜNSTER (Sébastien), La cosmographie universelle de toute le Monde, Paris, 1575, p. 45

3FLEURY (Gabriel), Cartulaire de l’abbaye cistercienne de Perseigne, Mamers 1880, p. 3-4

Carte de Cloppenbourg (1630)

Carte de Cloppenbourg (1630)

Extrait des poèmes de Théodulfe d'Orléans (IXème siècle)

Extrait des poèmes de Théodulfe d'Orléans (IXème siècle)

Extrait du testament de Jean de Lexille (XIVème siècle)

Extrait du testament de Jean de Lexille (XIVème siècle)

Alors, quelle est l’origine du nom « Sarthe » ?

L’hydronyme « Sarthe » s’appuie sur une racine très ancienne, peut-être pré-celtique ; c’est sans doute la même étymologie que « Saar » en Allemagne ou encore que «Serre» dans les Ardennes ou même « Cère » qui naît dans le Cantal. L’origine en serait « sar/ser/sor » voulant dire « cours d’eau », « écoulement ».

Notons que la source à Somsarthe peut se traduire par point haut (source) de la Sarthe.

Une rivière vivante

Il ne s’agit pas ici de montrer tous les éléments qui se sont développés sur et autour du cours d’eau, mais juste d’évoquer l’importance de la rivière dans les activités humaines au travers des âges.

 

La vallée de la Sarthe est fréquentée depuis longtemps puisque diverses découvertes archéologiques indiquent une présence très ancienne. Les interventions de l’INRAP, par exemple, ont ainsi révélé un site moustérien à Fontenay-sur-Vègre (72) qui a été placé entre -60 000 et – 50 000 ans1. Les fouilles menées par Paléotime à la fin de l’année 2012 au Bois de Sirion sur la commune d’Auvers-Le-Hamon (72) proposent une occupation dans la même fourchette chronologique2. Sur la commune du Mans, la découverte du site de «Château-Gaillard », en limite avec Rouillon, a livré du matériel lithique qui pourrait remonter à environ 75 000 ans3. Mais d’autres pièces archéologiques trouvées dans la région de Sablé (72) en prospection permettent de remonter plus loin dans le temps vers -400 000/-300 000.

On verra également s’installer dans les zones très proches de la rivière des ouvrages fortifiés à l’époque protohistorique : Narbonne à Saint-Léonard-des-Bois ou le Chatelier à Saint-Jean-d’Assé.

13 Voivres

Outil paléolithique (Voivres Lès Le Mans)

Outil paléolithique (Voivres Lès Le Mans)

Outil paléolithique (Voivres Lès Le Mans)

Outil paléolithique (Voivres Lès Le Mans)

Outil paléolithique (Voivres Lès Le Mans)

Outil paléolithique (Voivres Lès Le Mans)

La butte de Narbonne à Saint Léonard des Bois

La butte de Narbonne à Saint Léonard des Bois

Le rempart protohistorique de la butte de Narbonne à Saint Léonard des Bois

Le rempart protohistorique de la butte de Narbonne à Saint Léonard des Bois

On ne connaît quasiment rien de l’utilisation de la rivière à l’époque antique, si ce n’est d’hypothétiques passages. Au moyen-âge, la Sarthe permet de contrôler la circulation et on verra des fortifications s’élever aux points stratégiques pour surveiller les divers mouvements. On citera par exemple les châteaux de Fresnay, Beaumont, La Guierche, La Suze, Malicorne ou encore Sablé. Certains seigneurs disposent des droits de pêche sur la rivière et ce jusqu’à l’abolition des privilèges en 1790. On sait aussi par les les miracula d’Ermentaire (IXème siècle) qu’une femme, accompagnant son fils malade, prend le bateau près du Mans pour se rendre en pèlerinage à Saint-Philbert de Grandlieu ; descendant la Sarthe et la Loire, son navire vient aborder au portus de Rezé.

Le site du château de Fresnay sur Sarthe (Xème siècle)

Le site du château de Fresnay sur Sarthe (Xème siècle)

Le site du château de Beaumont sur Sarthe (XIème siècle)

Le site du château de Beaumont sur Sarthe (XIème siècle)

La Suze sur Sarthe en 1695 (implantation d'un château début XIème siècle)

La Suze sur Sarthe en 1695 (implantation d'un château début XIème siècle)

Le site castral de Sablé sur Sarthe (Xème siècle)

Le site castral de Sablé sur Sarthe (Xème siècle)

Ensuite la rivière perd sa fonction stratégique mais reste toujours difficile à franchir. Les ponts sont rares et on passe soit à gué soit par des bacs. De plus la plupart des bateaux de marchandises ne remontent que jusqu’à Malicorne ; là il faut soit continuer le transport par route ou soit décharger pour recharger sur de plus petites embarcations. Jusqu’à la fin du XIXème siècle, entre Le Mans et Sablé seule la ville de La Suze permet de passer le cours d’eau sur un pont. On voit, avec les progrès de la Révolution industrielle, certaines communes faire des demandes pour pourvoir franchir la rivière en sûreté. C’est le cas à Spay à partir de 1880, date à laquelle la commune émet une demande ; elle fut renouvelée lors de la séance du conseil municipal le 14 décembre 1886 et l’agent voyer émet un avis favorable. Dès lors, la construction d’un pont à voie unique pourra commencer. Elle est confiée à l’entreprise Fonteix, rue du Marché aux Porcs au Mans. Les parties métalliques seront sous-traitées à la société Baudet, Donon et Cie de Paris. Les travaux s’achèvent en 1890.

Le site du château de Malicorne et son barrage (dessin de 1695)

Le site du château de Malicorne et son barrage (dessin de 1695)

Le vieux pont de la Suze à la fin du XIXème siècle

Le vieux pont de la Suze à la fin du XIXème siècle

Plan du pont de Spay (fin XIXème siècle)

Plan du pont de Spay (fin XIXème siècle)

On circule depuis longtemps sur la rivière. Mais l’installation des moulins sur la rivière va perturber la circulation à cause de la mise en place des barrages. Vers le milieu du XIXème siècle, des canaux permettront de contourner les difficultés au sud du Mans. Par exemple en 1846 est lancée l’idée d’une construction, entre Fillé et Roézé, qui permettra de contourner les moulins de Fillé et de la Beunêche. Les travaux sont achevés en 1860. Mais le train connaît sa phase de développement et la navigation va commencer à décliner.

L'entrée du canal à Fillé (carte postale ancienne)

L'entrée du canal à Fillé (carte postale ancienne)

Le canal à Roézé

Le canal à Roézé

Canal de Spay (cadastre ancien)

Canal de Spay (cadastre ancien)

L’eau de la rivière sert aussi pour certaines industries comme les tanneries ou encore pour le rouissage du chanvre. Cela n’est pas sans certains désagréments. Ainsi Victor Eugène Ardouin Dumazet (1852-1940), journaliste qui rédige des guides touristiques (Voyage en France), rapporte en 1898 : « Le rouissage est une cause puissante d’insalubrité. Pendant deux mois, la Sarthe et ses affluents roulent une eau noire et nauséabonde ; l’infection est telle que, dans la traversée de la ville du Mans, les quais sont désertés par les promeneurs. Depuis la fin d’août jusqu’au milieu de septembre, le rouissage est en pleine activité, mais l’infection des eaux se prolonge bien souvent pendant les premiers jours d’octobre ».

On pourrait aussi citer les marbreries de Solesmes qui vont connaître un développement important au cours du XIXème siècle. On utilise la rivière à la fois pour la force hydraulique mais aussi pour le transport des blocs de marbre.

Rouissage du chanvre à Juillé

Rouissage du chanvre à Juillé

Moulin à chanvre au Mans

Moulin à chanvre au Mans

Marbrerie de Solesmes

Marbrerie de Solesmes

Tanneries de La Suze

Tanneries de La Suze

Grands moulins de Saint Georges au Mans

Grands moulins de Saint Georges au Mans

Au cours du XXème siècle, le tourisme se développe également. Les Alpes Mancelles commencent à accueillir les touristes. Au Mans, les bains Boulay proposent de se baigner dans la rivière. Les plages apparaissent comme à Noyen par exemple. A Fillé, le moulin devient une zone attractive.

La plage de Fresnay sur Sarthe

La plage de Fresnay sur Sarthe

La plage de Noyen sur Sarthe

La plage de Noyen sur Sarthe

L'hôtel pour touristes à Saint Léonard des Bois

L'hôtel pour touristes à Saint Léonard des Bois

L'hôtel pour touristes à Saint Léonard des Bois

L'hôtel pour touristes à Saint Léonard des Bois

La Sarthe à Moulins le Carbonnel

La Sarthe à Moulins le Carbonnel

La Sarthe à Sougé le Ganelon

La Sarthe à Sougé le Ganelon

La Sarthe à Saint Aubin de Locquenay

La Sarthe à Saint Aubin de Locquenay

La Sarthe à Vivoin

La Sarthe à Vivoin

La Sarthe à Saint Marceau

La Sarthe à Saint Marceau

La Sarthe à Teillé

La Sarthe à Teillé

La Sarthe à Montbizot

La Sarthe à Montbizot

La Sarthe à Sainte Jamme sur Sarthe

La Sarthe à Sainte Jamme sur Sarthe

La Sarthe à Chemiré le Gaudin

La Sarthe à Chemiré le Gaudin

La Sarthe à Fercé sur Sarthe

La Sarthe à Fercé sur Sarthe

La Sarthe à Dureil

La Sarthe à Dureil

La Sarthe à Avoise

La Sarthe à Avoise

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11 février 2024 7 11 /02 /février /2024 12:21

Un bail des moulins de Spay – 1747 (Extraits)

Du cinquième jour du mois de mars mil sept cent quarante sept après midi. Devant nous René Bellanger notaire et tabellion royal au Maine demeurant à Roezé, furent présents personnellement établis Monseigneur Jean Joseph Leboindre, baron de la Beuneiche, chevalier, seigneur de Vauguyon, le Groschesnay, Buffes, Spay, Fillé Guécélard, Roezé et autres lieux, conseiller du Roy en sa cour de parlement demeurant ordinairement a Paris rue et cul de sac Saint Dominique, quartier Saint Michel paroisse de Saint Jacques du Haut Pas …

Et Pierre Lefeuvre le jeune maître meunier et Françoise Gaupuceau sa femme de lui suffisamment autorisée devant nous au sujet des présentes demeurant aux moulins du Gué de Maulny paroisse de La Couture d’autre part.

Source AD72

Source AD72

Entre lesquelles parties a été fait ce qui suit. Savoir que … le seigneur Leboindre a par ces présentes baillé à titre de ferme et promis garantir auxdits Pierre Lefeuvre et Françoise Gaupuceau … preneurs pour eux et pour le temps et terme de six années entières, parfaites et consécutives … à commencer du jour et fête de Paques … mil sept cent quarante neuf et finir en pareil temps lesdites années révolues.

Savoir est les grands moulins de Spay situés paroisse du même nom consistant en la maison et bâtiments, domaine, roues, rouets, meules, moulages, tournants et virants … qu’en ont ci-devant jouit et jouiront jusques audit jour de Pâques mil sept cent quarante neuf Michel Lechat et à présent Magdelaine Froger sa veuve …

Le moulin de Spay sur la carte de Cassini (1765)

Le moulin de Spay sur la carte de Cassini (1765)

Le moulin de Spay sur la carte de Jaillot (1706)

Le moulin de Spay sur la carte de Jaillot (1706)

Lesdits Pierre Lefeuvre et Françoise Gaupuceau sa femme preneurs … promettent et s’obligent … d’en faire bailler et payer de ferme chacun an à mondit seigneur Leboindre ou à telles autres personnes qu’il lui plaira leur désigner jusques à trois lieues de distance desdits moulins la somme de trois cent quatre vingt livres … la première demie ferme montant à cent quatre vingt dix livres … au jour de Toussaint mil sept cent quarante neuf et le second qui sera de pareille somme au jour de Pâques suivant et ainsi continuer d’an en an et de terme en terme, outre et sans diminution de ladite ferme de bailler et fournir tous les ans à mondit seigneur Leboindre dans le temps de Noël douze bonnes poulardes grasses rendues audit château de Groschesnay, pour les réparations desdits moulins de faire faire six journées de maçon et six de terrasseur servies et fournies de toutes matières, de faire employer sur iceux deux milliers de bardeaux neuf lesquels leurs seront fournis par mondit seigneur et en faire retourner pareil nombre du vieil à leurs frais le tout une fois pendant le présent bail. Pour ce qui est des haies et fossés d’en réparer quarante toises par an  es endroits les plus nécessaires des terres desdits moulins. Et de planter sur icelles quatre sauvageaux aussi par an, de les enter avec ceux qui y sont à présent lorsqu’ils y seront propres et de les conserver du péril des bestiaux à leur possible en les armant d’épines …

S’obligent en outre lesdits preneurs d’entretenir toutes les ferrures d’iceux moulins en bon état pour leur service sans en prétendre aucune récompense ni paiement de mondit seigneur Leboindre lequel fournira à iceux preneurs le bois nécessaire pour faire les arbres, roues et rouets dont il sera besoin auxdits moulins le prenant par eux dans les endroits qui leur seront marqués jusqu’à demie lieue de distance desdits moulins après qu’il leur aura été fait abattre …

Demeurent tenus lesdits preneurs d’avoir un bateau fort suffisamment pour porter un ou deux chevaux chargés sur la rivière duquel on pourra servir lorsqu’il faudra travailler aux chaussées et autres choses desdits moulins pour charroyer les matières sans aucun dédommagement. Et en outre tenir la porte batelière d’icelles chaussées ouvertes quand besoin sera pour ledit travail, et dans le temps d’hiver lorsqu’il gèlera à glacer la rivière afin d’éviter la ruine desdites chaussées jusqu’à quinze jours de suite dans un an …

Dont de ce que dessus lecture faite auxdites parties, elles en sont demeurées d’accord … Fait et passé audit château du Groschesnay paroisse dudit Fillé es présence de Michel Jamin le jeune et louis Doré marchands sargers demeurant audit Roezé.

Chaussée du moulin de Spay (cadastre 1810, AD72)

Chaussée du moulin de Spay (cadastre 1810, AD72)

Moulin de Spay au début du XXè siècle

Moulin de Spay au début du XXè siècle

LEBOINDRE : La famille Leboindre est originaire de la Ferté Bernard puis migre au Mans où elle occupe quelques offices lui donnant une certaine notoriété. Le plus connu est Jean Leboindre (né en 1620 et décédé en 1693), doyen du Parlement de Paris. Jean Joseph Leboindre, dont il question dans ce bail, est le petit-fils de Jean Leboindre ; il meurt sans héritier (mais ruiné) en 1757. On lira avec intérêt dans Jean Leboindre, Débats du Parlement de Paris pendant la minorité de Louis XIV, présenté par Robert Descimon et Orest Ranum, Honoré Champion Editeur, 1997 l’intéressant commentaire fait sur cette famille.

Les Leboindre possédaient plusieurs métairies et bordages, ainsi que deux autres moulins (la Beunêche à Roezé et les moulins de Fillé).

Ils habitent à Paris mais viennent de temps en temps à Fillé au château du Grochenay. C’est probablement Jean Leboindre qui a fait édifier le château actuel du Grochenay.

Bail du moulin de Spay 1747
Le château du Gros Chesnay à Fillé, édifié par les Le Boindre au XVIIè siècle.

Le château du Gros Chesnay à Fillé, édifié par les Le Boindre au XVIIè siècle.

PIERRE LEFEUVRE : Il prend donc le bail des moulins de Spay en 1747, le renouvelle en 1754 puis quitte le lieu en 1761. C’est sans doute le même Pierre Lefeuvre que l’on retrouve en 1762 lors d’une visite des moulins de Fillé ; il demeure alors paroisse de St Jean de la Chevrie au Mans.

C’est peut être une personne de sa famille que l’on rencontre dans un acte de 1679 sur les moulins de la Beunêche ; il est dit meunier, charpentier et ammouleur. Il réside à Cérans.

MICHEL LECHAT : Il arrive aux moulins de Spay en prenant le bail en 1737. Lui aussi vient de la paroisse de La Couture au Mans. Il renouvelle son bail en 1742. Mais il meurt le 10 mars 1744 à Spay âgé d’environ 42 ans et est inhumé dans l’église.

LIEUE : correspond à 4551 mètres.

POULARDE : La poularde accompagne souvent les baux. Avec le chapon, elle fait partie de ces produits volaillers de qualité élevés dans la Sarthe. Cependant, on doit faire une différence entre la « poularde » et « la poularde du Mans » ; la seconde désigne plutôt une sorte de produit que l’on nommerait aujourd’hui « label rouge » alors que la « poularde » ne désigne qu’une jeune poule engraissée. On peut lire l’article de Jeanne Dufour, La tradition des volailles fermières dans le Maine : des poulardes d’hier aux volailles de Loué d’aujourd’hui, Bulletin de la Société d’Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe, 1993, p. 125 à 146.

La poularde de La Flèche dans le l'ouvrage "Monographie des races de poules par Victor La Perre de Roo" (1882)

La poularde de La Flèche dans le l'ouvrage "Monographie des races de poules par Victor La Perre de Roo" (1882)

TERRASSEUR : Personne qui fait les terrasses (mélange d’argile et de paille pour les constructions en terre).

BARDEAUX : Planchettes de bois servant de couverture sur le toit (comme pour une tuile). Les bardeaux sont souvent en châtaigner.

TOISE : unité de longueur valant 1,95 mètre.

SAUVAGEAU : Pousse sauvage d’un arbre. Cette pousse est ensuite entée (greffée), puis protégée des animaux par une protection d’épines autour du pied de l’arbre.

CHAUSSEE : Levée de terre permettant l’aménagement du site du moulin. Sur l’extrait cadastral de Spay on voit très bien cette chaussée qui partage la rivière en deux morceaux.

PORTE BATELIERE : Porte sur le barrage permettant de faire passer les bateaux.

Le moulin de Spay au début du XXème siècle

Le moulin de Spay au début du XXème siècle

Le moulin de Spay au début du XXème siècle

Le moulin de Spay au début du XXème siècle

Bail du moulin de Spay 1747
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24 décembre 2023 7 24 /12 /décembre /2023 10:48

1776 –  Visite et montrée sur les moulins de Fillé


 

Page 1/8

En marge

24 avril 1776

Montrée des tournans

Virans et a(utres) du moulin

Ou grands moulins de

Fillé entre Louis

Bigot meunier sortant

Et Michel Menon

Par Mathurin

Houdayer et

Pierre Rousseau

Experts

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Aujourd’huy mardy vingt quatrieme jour du

mois d’avril mil sept cent soixante seize sur les neuf

heures du matin,

Devants nous Hilaire Jean Joseph Raguideau notaire

et tabellion royal au Maine demeurant à Royzé+

etants dans la maizon des grands moulins de Fillé

situés paroisse de même nom y transportés exprest

Sont comparus en leurs personnes Louis Bigot

meulnier fermier desd(its) moulins y demeurant et dont

il quitte demain lexploittation lesquels dits

moulins apartiennent a Louis François Daniel

de Beauvais ecuyer seigneur de Grochenay, Buffes

Spay, Fillé, Vauguyon, La Beuneiche et autres lieux

demeurant ville du Mans d’une

part,

Et Michel Menon aussy meulnier dem(euran)t paroisse

de Coulans fermier entrant auxd(its) moulins d’autre

part,

Carte de Jaillot (1706)

Carte de Jaillot (1706)

Entre lesquelles parties a été fait ce qui suit

Scavoir que led(it) Bigot lors de son entrée en lesd(its)

moulins de Fillé s’etant chargé de meulles

moulages, tournans, virans, et autres ustancilles

diceux pour et moyennant la somme de quattre

cent trente six livres cinq sols de prizée vers

mond(it) s(ieu)r de Beauvais suivant le proces

verbal de montrée recu devant nous le trente

un octobre mil sept cent soixante sept controlé

à La Suze le quattre novembre suivant et sobligea

de rendre le tout a la fin de ses jouissances en

 

Page 2/8

pareil nombre et de la valleur de lad(ite) somme

Ils ont convenu de se regler présentement entreux

fermiers sortant et entrant au sujet desd(ites) meulles

moullages tournans et virans et ustancilles desd(its)

moulins, et a cet effet de faire faire visitte et

montrée sur lesd(ites) chozes avec estimation de celles

qui sestiment, pour laquelle faire ils ont

convenu scavoir led(it) Bigot de la personne de Mathurin

Houdayer, dem(euran)t paroisse de Cerans et led(it) Menon

de celle de Pierre Rousseau dem(euran)t ville du Mans

tous deux juindres et ammouleurs et experts

ordinaires a ce sujet et auxquels ils ont declaré

sen raporter pour lad(ite) visitte et montrée ainsy qua

leurs arbitrations a leurs offres de les faire

comparoir presentem(en)t devant nous pour en

recevoir le serment en tel cas requis.

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Et a linstant sont lesd(its) Houdayer et Rousseau

juindres et ammouleurs ayant par nous

notaire été donné lecture de la convention et

nommination cy dessus faitte de leurs

personnes par lesd(ites) parties pour experts au fait

des presentes ils ont le tout agrée et acceptée pourquoy

nous avons d’eux pris et recu le serment en tel

cas requis lequel ils ont preté et dit nestre

parents allies serviteurs ny domestiques crediteurs

ny obligés desd(ites) parties les connoistre suffisamment

ensembles les chozes qu’ils ont avoir et visitter et

estimer et estre en age de coutume, auquel effet nous

leur avons enjoint de bien et exactem(en)t voir et visitter

les meulles, moulages, roues, rouets, tournans et virans

desd(its) moulins et de faire une juste et sincere estimation

 

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desd(ites) chozes qui sestime et du tout nous en

donner son raport pour estre inscript ensuitte des

presentes ce qu’ils ont promis et juré faire en

leur ame et conscience selon leur connoissances dont les

avons jugés, Et a laquelle visitte et estimation procedant

en présence et ce requerant lesd(ites) parties deument etablies

et sans prejudicier a leurs dus et droits respectifs

lesd(its) experts nous a dit et raporté

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Premierement que la meulle courante du petit moulin

a seigle a cinq pieds huit poulces de hauteur sur

vingt poulces depaisseur surquoy deduisant trois

poulces pour la charge reste dix sept poulces

de bonne meulle estimésll a la somme de cent soixante

dix huit livres dix sols a raizon de dix livres dix

sols le poulces cy…………………………………….178tt…..10s

ll concordamment par lesd(its) experts,

Que le moulage a pareille hauteur que la

meulle courante et a dix poulces d’epaisseur

surquoy deduisant pareillem(en)t trois poulces

pour la charge reste sept poulces de bonne

meulle estimés par led(it) Houdayer a huit livres dix sols le

poulce ce qui fait cinquante neuf livres dix sols cy….59tt…..10s

Et par led(it) Rousseau a cinquante six livres sur le pied de huit

 

livres le poulce cy………………………………………56tt

[en marge] discord 3tt…..10s

La roue et rouet dud(it) moulin a été estimée par led(it)

Houdayer pour les façons seullem(en)t a la somme de

vingt livres cy…………..20tt

Et par led(it) Rousseau celle de seize livres

cy………………………..16tt

L’arbre du même moulin estimé aussy pour la

façon seullem(en)t concordamment par lesd(its) experts a

 

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la somme de dix huit livres cy……………18tt

La roue du grand moulin pour la façon seullement

a eté estimée par led(it) Houdayer seul a la somme de

trente huit livres cy…………..38tt

[en marge] discord 8tt

Montrée au moulin de Fillé (1766)

L’arbre dud(it) moulin aussy pour la façon a eté estimé

par led(it) Houdayer seul a la somme de huit livres

cy……………………………………………8tt

Et par led(it) Rousseau aussy seul a celle de six

livres cy…………………………………….6tt

[en marge] 2tt

Le rouet dud(it) moulin estimé par led(it) Houdayer seul aussy

pour la façon a neuf livres cy……………9tt

Et par led(it) Rousseau aussy seul a cinq livres

cy…………………………………………..5tt

[en marge] 4tt

Le rouet couché dud(it) grand moulin a pareillement

été estimé avec la lanterne pour la façon

par led(it) Houdayer seul a la somme de trente huit

livres cy…………………………………..38tt

Et par led(it) Rousseau aussy seul a trente livres

cy…………………………………………30tt

[en marge] 8tt

Que la meullle courante du grand moulin a seigle

et froment a cinq pieds neuf poulces

de hautteur sur douze poulces huit lignes d’epaisseur

surquoy deduisant les trois poulces pour

la charge reste neuf poulces huit lignes de bonne meulle

estimés par led(it) Houdayer seul a sept livres

le poulce ce qui revient a la somme de soixante

 

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sept livres treize sols quattre deniers cy….67tt…..13…..4d

Et par led(it) Rousseau aussy seul a six livres dix sols

le poulce ce qui revient a celle de soixante deux livres

seize sols huit deniers Cy………………….62tt…..16…..8

[en marge] discord 4tt…..16…..8

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Que le moulage du même moulin a pareille

hautteur que la meulle courante et a vingt un

poulces trois lignes depaisseur surquoy deduisant

aussy trois poulces pour la charge reste dix huit

poulces trois lignes de bonne meulle estimés par

led(it) Houdayer a onze livres le poulce ce qui

revient a la somme de deux cent livres quinze sols

cy…………………………………….200tt…..15

Et par led(it) Rousseau a dix huit livres quinze sols le

poulce ce qui revient a celle de cent quattre vingt quinze

livres dix huit sols neuf deniers cy…195tt…..18s…..9

[en marge] 4tt……16…..3

Qui est tout ce que lesd(its) experts nous ont dit et

raporté de letat actuel desd(its) moulins lecture

a eux donnée de leur present raport et de leurs

arbitrations cy dessus et des autres parts ils ont

chacun en leur egard que le tout contient veritté et y

ont persisté sans y vouloir augmenter ny diminuer

dont les avons jugés et ont requis taxe que nous

leur avons faitte de chacun six livres

Lesquelles sommes leur ont presentem(en)t été payées

par lesd(its) Bigot et Menon dont a ce moyen ils

demeurent quittes

Calcul fait du prix des estimations dud(it) Houdayer

elles reviennent a la somme de six cent trente sept

livres huit sols quattre deniers,

et celles dud(it) Rousseau a celle de cinq cent

 

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quattre vingt dix huit livres cinq sols cinq d(eniers)

ce qui fait de discord entre lesd(its) deux experts la

somme de trente neuf livres deux sols douze deniers

ce que voyants et considerants les frais d’avoir au

tiers ils sont convenus de partager leur

different par moytié ce qui a été accordé entre lesd(its)

Bigot et Menon, au moyen de quoy leurs arbitrations

demeurent fixées a la somme de six cent dix sept

livres seize sols dix deniers, sur laquelle levant

la somme de quattre cent trente six livres cinq sols de

prizée apartenante a mond(it) s(ieu)r de Beauvais

propriéttaire reste la somme de cent quattre vingt

une livres onze sols dix deniers de plus vallue

que led(it) Menon a presentement et a vue de nous notaire et des termoins

cy apres payée aud(it) Bigot dont a ce moyen il demeure

quitte vers luy,

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Item lesd(its) experts nous ont encore dit et raporté avoir

trouvé touttes les garnitures desd(its) moulins mentionnés dans

la montrée des autres parts raportées,

A l’egard de la meulle courante du moulin a froment

de cinq pieds cinq poulces de hauteur sur un pied

sept lignes depaisseur lesd(its) experts ont declaré qu’il

se trouve feslé par le derrière, le moulage a pareille

hauteur que la meule courante sur dix poulces sept

lignes d’epaisseur lequel se trouve cassé en plusieurs

endroits, au moyen de quoy le meulnier actuel sera

tenu de payer de la meulle courante dix livres pour chaque

poulces de moins quelle se trouvera a la fin de ses jouissances

et aussy cinq livres par poulce pour le moulage

Item lesd(its) experts ont estimé les arbres

roues et rouets du petit moulin pour leur valleur actuelle a la somme de

 

 

 

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quattre vingt livres cy………………………80tt

Comme aussi larbre roue et rouets du grand moulin ainsy

que le rouet couché et la lanterne du même a été estimé par led(it)

Rousseau seul pour aussy la valleur actuelle du tout

a la somme de cent vingt livres cy……..120tt

Et a led(it) Menon reconnu que toutes les ferrures desd(its)

moulins sont en bon etat fors lasnielle de la meulle du

moulin a froment que mond(it) sieur bailleur fournira

neufve comme aussy a encore reconnu que les arbres desd(its)

moulins sont garnis de douze fretes de fert de

quattre turillons six frettes sur trois fuzées, une frette

sur la lanterne du rouet couché, trois asneilles, trois

ferts, un fert dans l’arbre du rouet, deux frettes

au poteau dud(it) rouet couché, une goupille a la grande

fuzée, trois autres goupilles aux trois autres fuzées

trois poids et trois poislettes, un crapeau deau sur le

rouet couche trois poteaux de fert dans loeuil des

moulages, un rouet a lever les meulles et deux

lanternes, trois tremés, un cercle de fert

sur chacune des trois meulles courantes qui sont

garnies de quattre crochets et six boucles pour les

lever, des carreaux de couverture aux meulles des

reuzoires, traquets, tracquetoires et augets, trois

huge a recevoir la farine et des carreaux au

plancher desd(its) moulins.

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Calcul fait de la valleur actuelle desd(its) arbres roues

et rouets et lanterne le tout revient a la somme de

deux cent livres que led(it) Menon promet et soblige

payer touttes fois et quantes

a mond(it) s(ieu)r de Beauvais propriéttaire,

payeront a communs frais lesd(its) experts le

 

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cousts du present proces verbal de convention et

raport de visitte et montrée ainsy que d’une

expedition qui en sera delivré a mond(it) s(ieu)r le

propriéttaire

Dont du tout acte et jugé touttes lesd(ites) parties

et experts de leur consentement après lecture faitte

de ce que dessus, fait et dressé le present proceds

verbal de visitte et montrée et iceluy arresté

lieu susd(it) par nous notaire royal et commis susd(it)

et soussigné presents l les s(ieu)rs François La Barre m(archan)d en l’art

de chirurgie dem(euran)t ville de La Suze et Jacques Morillon sarger dem(euran)t aud(it) Royzé

temoins a ce requis avec nous soussignés lesd(ites)

parties fors led(it) Rousseau expert ont déclaré ne

scavoir signer de ce enquis. + ayant commission

de messieurs les greffiers de l’ecritoire de la

ville du Mans soussigné, Glozes et, leur, ils

pour, du petit mouin, aussy, et la lanterne

Rayé quinze mots que sillabes le tout nul

plus encore rayé un autre mot aussy nul

aprouvé ceux surchargés et racommodés comme

bons.

 

[signatures] P. Rousseau, Labarre

J. Morillon

Raguideau

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Quelques informations

 

 

Tournants et virants : Ce sont les pièces mobiles d’un moulin (les meules et le mécanisme).

 

Moulins de Fillé : Les moulins de Fillé appartenaient à la famille Daniel de Beauvais qui possédait le château du Gros Chenay à Fillé ; cette famille acquiert ces biens des Leboindre. Ces moulins étaient nommés « moulins de Buffes » et dépendaient donc de la seigneurie de Buffes sur l’autre rive de la Sarthe. Vers le milieu du 17ème siècle, Jean Leboindre obtient la terre de Buffes ; dès lors les moulins deviennent « moulins de Fillé ».

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Louis François Daniel de Beauvais : Le 4 décembre 1757, Jean François Leboindre, seigneur du Gros Chenay, décède sans héritier direct. En 1759, ses biens sont évalués pour être vendus. En 1760, Louis François Daniel de Beauvais passe le bail du port de Fillé en tant que seigneur du Gros Chenay.

 

Prisée : évaluation des biens fournis par le propriétaire au locataire pour peupler sa location.

 

Juindre : Celui qui travaille sur les meules des moulins.

 

Ammouleur : on dit aussi « amoulangeur ». Le spécialiste de la machinerie du moulin.

 

Meule courante : C’est la meule supérieure ; on dit aussi « tournante », « volante ». Elle est mobile.

 

Rouet : La roue dentée qui transmet le mouvement de l’axe horizontal de la roue vers l’axe vertical du mécanisme.

 

Lanterne : Cylindre dans lequel s’engagent les dents du rouet. Elle permet l’entraînement du mécanisme.

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Lasnielle : (l’anille) La pièce métallique qui permet l’entraînement de la meule.

 

Turillon : (tourillon) Extrémité de l’arbre.

 

Fuzée : (fusée) barre à l’extrémité de l’axe.

 

Traquets : pièces de bois sous la trémie pour faire tomber les céréales sous la meule.

 

Huge : (ou huche) meuble bas s’ouvrant sur le dessus.

Montrée au moulin de Fillé (1766)
Montrée au moulin de Fillé (1766)
Montrée au moulin de Fillé (1766)
Montrée au moulin de Fillé (1766)
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