17 novembre 2024
7
17
/11
/novembre
/2024
14:07
La commune d’Etival-Lès-Le Mans (Sarthe) possède un riche passé ; on ne manquera pas de visiter son église romane qui est, architecturalement parlant, des plus belles du canton de La Suze (Sarthe).
Quelques trouvailles archéologiques ont été faites sur le territoire communal. La plus importante découverte fut un trésor monétaire composé de 3369 pièces romaines. La prospection aérienne a également apporté des informations nouvelles. Un enclos circulaire a été vu en 1998 (il était à nouveau visible en juin 2006) ; en 1990, un petit bâtiment rectangulaire pouvant correspondre à une petite villa est apparu dans les cultures. L’activité sidérurgique est également bien présente dans la commune ; au 19ème siècle, on signale plusieurs amas de scories mais sans localisation. Un toponyme très révélateur attire l’attention : la Ferrière.
Les prospections ont révélé une présence préhistorique avec un certain nombre d’outils en silex. Parmi ces objets qui remontent à la Préhistoire, signalons une armature de flèche longue de 28 mm, large de 21 mm du côté du tranchant et épaisse de 3 mm. Le matériau est un silex orangé fin qui rend cette armature translucide. C’est l’extrémité la plus étroite qui était fixée dans la hampe de la flèche ; la partie la plus large (le tranchant) blessait la victime. On peut dater cet objet du milieu du néolithique, c'est-à-dire vers 4300 à 3300 av. J.-C.
Etival-Lès-Le Mans (Sarthe) - armature néolithique
Etival-Lès-Le Mans (Sarthe) - armature néolithique
Rappel de la loi : La prospection archéologique est soumise à autorisation administrative délivrée par le préfet de région. L’utilisation des détecteurs de métaux dans les parcelles qui recèlent des vestiges archéologiques est strictement interdite. Le non respect de la loi est soumis à de lourdes sanctions.
Code du Patrimoine :
Art. L. 531-1 – Nul ne peut effectuer sur un terrain lui appartenant ou appartenant à autrui des fouilles ou des sondages à l'effet de recherches de monuments ou d'objets pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie, sans en avoir au préalable obtenu l'autorisation.
La demande d'autorisation doit être adressée à l'autorité administrative ; elle indique l'endroit exact, la portée générale et la durée approximative des travaux à entreprendre.
Dans le délai, fixé par voie réglementaire, qui suit cette demande et après avis de l'organisme scientifique consultatif compétent, l'autorité administrative accorde, s'il y a lieu, l'autorisation de fouiller. Elle fixe en même temps les prescriptions suivant lesquelles les recherches devront être réalisées.
Art. L. 542-1 - Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d'objets métalliques, à l'effet de recherches de monuments et d'objets pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche.
12 octobre 2024
6
12
/10
/octobre
/2024
17:29
La commune de Fillé est connue pour son moulin que l’on peut dater du Moyen-Age, mais sans pouvoir donner un siècle avec précision. Ce moulin était rattaché à la seigneurie de Buffes. Mais les prospections archéologiques sur le territoire communal ont permis de reculer de quelques milliers d’années l’activité de production de farine dans ce secteur géographique.
Une parcelle, proche du Clos Colin à Fillé, a livré une meule dormante à va-et-vient datant de l’époque néolithique (6000 av. J.-C. jusqu’à 2200 av. J.-C.) ; certaines ont pu être utilisées jusqu’à l’âge du Fer. Il s’agit d’un gros bloc de grès pesant presque 9 kg, mesurant 35 cm sur 28 cm. La face inférieure, naturelle, est bosselée. La face supérieure a été piquetée et aplanie pour la rendre abrasive.
Meule néolithique, face supérieure, Fillé (Sarthe)
Meule néolithique, profil, Fillé (Sarthe)
Les fouilles menées en 1999 sur le site du Parc à Vivoin avaient amené la découverte d’une meule sur un site d’habitat néolithique moyen. Un autre exemplaire est également signalé en fouille sur la commune de Fyé. Les prospections archéologiques pédestres ont également permis de repérer d’autres meules comme à Conlie ( meule dite à cuvette).
Meule à cuvette, Conlie (Sarthe)
A partir du 2ème siècle av. J.-C., un autre type de meule apparaît : la meule rotative. Elle est composée d’une partie « dormante » (meta) et une partie « mouvante » (catillus). On installe alors un manche en bois dans un trou sur le côté du catillus afin d’exercer un mouvement rotatif qui écrasera les grains entre les deux parties de la meule.
Meule rotative (catillus) provenant de Oisseau le Petit (72). Son diamètre est de 42 cm.
En haut, le trou par où est versé le grain. Sur le flanc, le trou pour le manche en bois permettant d'actionner la meule.
Les découvertes de meules à va-et-vient sont relativement rares. Elles ont parfois été cassées ou réemployées dans des murs. Celle du Clos Colin à Fillé aurait pu servir de borne pour limiter une parcelle.
Par contre les meules rotatives sont plus fréquentes, mais on trouve surtout des morceaux et rarement la meule entière. C’est le cas par exemple à Voivres où trois morceaux ont été découverts en prospection.
Ces meules servaient à écraser du grain bien sûr mais aussi d’autres produits (légumineuses, glands, chamotte, etc.). A Voivres, un morceau a été découvert sur des vestiges de bas fourneaux et on peut se demander si cette meule n’a pas servi à broyer du minerai de fer.
Voivres Lès Le Mans (Sarthe)
18 février 2023
6
18
/02
/février
/2023
22:23
La lande de Pierre Aube à Fillé sur Sarthe
Il existe sur la route qui va de Fillé à Voivres un lieu-dit nommé « Pierre Aube » qui correspond à une zone boisée entre la route de Voivres et la route des Vignes. Il existe d’autres lieux nommés Pierre Aube, ou ses dérivés, en France : Saint Germain des Champs (Yonne), Landéan (Ille-et-Villaine), Adervielle Pouchergues (Hautes Pyrénées), Lamayou (Pyrénées Atlantiques), Arrigas (Gard), etc.
Photographie aérienne (1948)
Plan du début du XIXè siècle. Les landes sont visibles à droite.
Les plans anciens et les différents cadastres du XIXème siècle n’indiquent aucune ferme portant ce nom ; cependant un bordage (Mathurin Brincoustu bordager vers les années 1670) est signalé dans quelques actes notariés du XVIIème siècle sans qu’il soit possible de le localiser. Le lieu désigne une lande dépendant avant la Révolution de la terre du Gros Chesnay dont des parcelles sont louées à divers fermiers. Il y est fait mention également d’un lieu de paissage c’est à dire une zone où viennent paître les bêtes. Les actes notariés précisent que l’on va « en la lande Pierre Aube ».
Dans la Sarthe, de nombreux lieux-dits portent le nom de « Pierre ». Pour la région de Fillé, citons la présence de ce toponyme sur Cérans-Foulletourte, Guécélard, Mézeray, Spay, etc. Certains désignent la présence de monuments mégalithiques remontant au néolithique (ex : Pierre Couverte à Parigné le Pôlin). On peut donc raisonnablement penser que le nom « Pierre Aube » (c'est-à-dire la pierre blanche) est le témoin d’un monument préhistorique présent sur la commune de Fillé.
Cette idée est confortée par des découvertes archéologiques faites dans les environs. On a trouvé dans quelques champs de Fillé des objets préhistoriques datant du néolithique (entre 6000 et 2000 avant Jésus Christ). La vallée de la Sarthe a toujours été un axe de circulation et il est logique de ramasser des objets de cette époque sur la commune.
Parmi ces découvertes, un objet se distingue. Il s’agit d’une meule trouvée près du Clos Colin. Elle permettait à une famille de produire de la farine à partir de céréales. C’est en quelque sorte l’ancêtre du moulin de Fillé.
Outils préhistoriques découverts sur Fillé
Outil préhistorique, Fillé
9 octobre 2022
7
09
/10
/octobre
/2022
15:37
DES HOMMES PRÉHISTORIQUES À VOIVRES
Des découvertes archéologiques montrent que la région de La Suze est occupée depuis fort longtemps.
Sur les hauteurs, là où le plateau domine l’ancienne vallée de la Sarthe, quelques outils trahissent la présence d’une occupation remontant au paléolithique moyen. L’ensemble, composé de quelques racloirs ou déchets atypiques, correspond à une industrie moustérienne (- 35 000 à - 250 000 ans).
Les matériaux employés sont caractéristiques de cette période ; le silex, mais aussi le grès, ont été façonnés par les hommes préhistoriques. En effet, les hommes travaillent la pierre qu’ils ont à leur disposition. On retrouve dans notre région des objets et matériaux semblables sur à Fontenay sur Vègre (Sarthe) et à Hambers (Mayenne).
On peut aisément imaginer l’habitat de Voivres. Selon les périodes, le climat est soit plus rude qu’aujourd’hui soit comme le notre. Ainsi, lors d’une période froide la végétation est dominée par de grandes plaines herbeuses avec peu d’arbres (sapins, bouleaux, chênes). Lorsque le climat se réchauffe, la végétation ressemble à la notre. Évidement, les espèces animales présentes varient suivant le type de climat
Sur le plateau dominant l’ancien lit de la Sarthe, un petit groupe humain néandertalien composé s’installe sur le plateau. De là, cette tribu nomade observe la vallée où passent quelques troupeaux de rennes, bisons, chevaux, aurochs, etc. Il y a bien de rares mammouths mais ils ne sont pas chassés. L’habitat est installé sur le plateau ; il s’agit de quelques huttes faites de branchages voire de peaux de bêtes.
Vraisemblablement, le site n’était pas très favorable à la chasse. La tribu quitte l’endroit pour s’installer ailleurs ne laissant derrière elle que quelques outils.
Rappel de la loi : La prospection archéologique est soumise à autorisation administrative délivrée par le préfet de région. L'utilisation des détecteurs de métaux dans les parcelles qui recèlent des vestiges archéologiques est strictement interdite. Le non respect de la loi est soumis à de lourdes sanctions.
Code du Patrimoine :
Art. L. 531-1 – Nul ne peut effectuer sur un terrain lui appartenant ou appartenant à autrui des fouilles ou des sondages à l'effet de recherches de monuments ou d'objets pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie, sans en avoir au préalable obtenu l'autorisation.
La demande d'autorisation doit être adressée à l'autorité administrative ; elle indique l'endroit exact, la portée générale et la durée approximative des travaux à entreprendre.
Dans le délai, fixé par voie réglementaire, qui suit cette demande et après avis de l'organisme scientifique consultatif compétent, l'autorité administrative accorde, s'il y a lieu, l'autorisation de fouiller. Elle fixe en même temps les prescriptions suivant lesquelles les recherches devront être réalisées.
Art. L. 542-1 - Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d'objets métalliques, à l'effet de recherches de monuments et d'objets pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche.