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3 avril 2024 3 03 /04 /avril /2024 13:46

L'église de Fillé (72) est dédiée à Saint Martin de Vertou et sa première mention apparaît en 1233 dans le cartulaire de la Couture (Ecclesiam de Filleio). C’est un bâtiment aux éléments architecturaux hétéroclites allant du XIème siècle au XXème siècle. Les traces les plus anciennes du bâtiment sont visibles sur le pignon ouest et correspondent à un appareillage que l’on peut sans doute placer au XIème siècle ou au XIIème siècle. Le chevet avec ses trois contreforts est plutôt du XIIIème siècle. On sait que vers 1735 les habitants sont convoqués car la fabrique doit refaire la pointe du pignon qui menace de s’écrouler. Puis la Libération de 1944 a provoqué un grave incendie; les troupes américaines ont tiré sur le clocher pour y déloger d’éventuels soldats allemands. L’édifice a alors entièrement brûlé.

 

 

La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
Extrait cadastral de 1844 avec l'ancien presbytère à droite de l'église et le cimetière au devant de l'église.

Extrait cadastral de 1844 avec l'ancien presbytère à droite de l'église et le cimetière au devant de l'église.

Le chevet avec les classiques trois contreforts (XIIIème siècle)

Le chevet avec les classiques trois contreforts (XIIIème siècle)

Appareillage roman sur le pignon ouest.

Appareillage roman sur le pignon ouest.

Source : AD72

Source : AD72

L'église de Fillé après l'incendie d'août 1944 (cliché Gaignon).

L'église de Fillé après l'incendie d'août 1944 (cliché Gaignon).

La statue qui nous intéresse ici a réussi à passer au travers de ces destructions. Il s'agit d'une Vierge à l'Enfant en terre cuite d’une hauteur de 1,30 m. et qui a été classée le 16 juillet 1908. On sait qu’en 1761 il existait un autel de la Vierge, mais nous n’avons pas pour le moment trouvé de document attestant la présence de cette terre cuite au XVIIème siècle dans l’église. Il est cependant tentant de penser qu’une œuvre d’une telle qualité soit issue d’un don fait par un personnage riche. Or à cette époque à Fillé, le personnage de haut rang est Jean Leboindre, bourgeois du Maine, conseiller au Parlement de Paris, entre 1647 et 1651, puis exilé en province au moment de la Fronde. Il revient à Fillé dans les années 1650 pour s’occuper de son domaine du Gros Chesnay.

La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)

On peut, sans modestie aucune, parler de véritable œuvre d’art. Elle est attribuée à Charles Hoyau, sculpteur décédé en 1644. On sait peu de choses sur lui mais on reconnaît dans plusieurs œuvres du Maine son savoir faire. Plusieurs de ses sculptures, dont certaines sont signées, se trouvent encore dans la Sarthe : la plus célèbre d’entre elles est la Sainte Cécile jouant de l’Orgue et visible dans la cathédrale du Mans. Mais on rencontre d’autres statues à Cérans-Foulletourte, La Flèche, Marolles-les-Braults, etc.

Pour de plus amples renseignements sur la statuaire en terre cuite du Maine, il est conseillé de se rendre sur le site "Sculptures en terre cuite du Maine".

Sainte Cécile (cathédrale du Mans)

Sainte Cécile (cathédrale du Mans)

Sainte Cécile, détail (cathédrale du Mans)

Sainte Cécile, détail (cathédrale du Mans)

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20 janvier 2024 6 20 /01 /janvier /2024 21:41

Registre paroissial de Voivres – année 1787

Lorsque la divine providence nous appella a la conduite de cette
Paroisse le 15 mai 1773 nous vimes avec douleur que le temple
Du Seigneur avoit été négligé d’un tems immemorial qu’il tomboit en
Ruines manquant absolument de tout. Des masses de pierres brutes
Composoient les autels il n’y avoit ni ornemens ni linges point de livres
Un mur servoit d’appui de communion elle n’etoit point lambrisée il n’y
Avoit que trois croisés trois mauvaises portes deparés sur le point en un
Mot tomber tout avoit besoin de reconstruction n’ayant aucun
Revenu a nottre fabrique nous ne pouvions en esperer aucun secours
Nottre cœur etoit dans l’opprestion nous formames des lors le projet
De retablir la maison du Seigneur nous comencames par faire des
La premiere annee plafond le cœur le chancel et la nef de l’eglise
Nous fimes faire un pulpitre et achetames les livres de chant.
Les chappes, la banniere les linges et autres ornemens furent fournis
Quelques tems après. Nous comuniquames au seigneur de cette paroisse
Aux patrons, propriétaires et habitans le projet de faire reconstruire
Les trois autels nous ayants promis de nous aider je recues des
Susdits la somme d’environ 1300tt. Les habitans firent les voitures
Gratis cette somme etoit bien mince pour entreprendre un ouvrage
Qui devoit couter environ 3500tt avec un revenu aussi modique que
Celuy de la cure de Voivres sans patrimoine nous resolumes des
Lors de mettre la main a l’œuvre. Le 27 xbre 1786 la premiere
Pierre du grand autel fut placée avec solennité par maitre
Gui Jacques Livré chanoine sindic de l’eglise roiale de St Pierre
La Cour Sainte Chapelle du Mans au nom des doyens chanoines et
Chapitre de laditte eglise patrons de cette paroisse (cette 1ere
Pierre est derriere le tabernacle) les deux petits autels furent
Elévés en même tems les fonts baptismaux, les benitiers, les
Credences furent placés dans le même tems. Les portes furent relargis
Et faites a neuf. On fit trois croisés neuves et les vitraux des
Autres remis a neuf ; le tabernacle et les statue renouvellés
Le sanctuaire et la sacristie baissés de 18 pouces. Lappui
De communion en fer posés. Toutte leglise carrelée a neuf
Tous les bans neufs et uniformes, le cœur qui ne faisoit qu’un
Avec le chancel et la nef fait a neuf. La banquette pour asseoir
Le prêtre, les cartons de l’autel les six chandelliers argentés, les
Tabourets pour les chantres une superbe aube tout fut fourni
Au même tems. Tout etait achevé a la fin du mois de juillet
1787. Le cinq aoust suivant jour de la fête patronale de
Cette eglise les formalités en pareil cas requises et duement observées
La benediction des trois autels de cette paroisse fut faitte par
Messire Jacques Nepveu de la Manouilliere prêtre chanoine
De l’eglise du Mans et en presence de messire René d’Aux
Chevalier seigneur des paroisses de Chemiré, Louppelande, St Benoist,
Etival et Voivres (marquis d’Aux), lequel faisant pour la premiere fois son entrée
Dans laditte eglise fut receu a la grande porte d’ycelle et com
Plimenté par mondit sieur abbé Nepveu et conduit dans
La chapelle de St Pierre par tout le clergé chantant l’himne
Te Deum. Le seigneur etoit accompagné de sa famille savoir
Mesdemoiselles Renée, Agathe, Sophie et Mélanie d’Aux
Ses filles, de Mlle Olivier et encore en presence et assistance
De messire Daniel de Beauvais ecuyer seigneur de Fillé, Spai, Roisé
Le Groschesnaie, de dame Adélaide Victoire Daniel de Beauvais
Demoiselle epouse de messire de Fontaine chevallier seigneur
Baron de St Victeur, de messire de l’Estangt seigneur de Chantenai
Avocat du Roi au sièges présidial et sénéchaussée du Mans
De messieurs maitres Louis Quiet curé de Pruillé, René Moreau
Curé de Fay, René Bruneau curé de Spay, Jacques Achard curé
De Fillé, Pierre Lejariel du Bari curé de Roissé et La Suze
Nicolas Lebaron curé de Fercé, Louis Branchu curé de Chemiré
Jacques Lecoutteux curé de Maigné, René Peron curé d’Etival
Les Le Mans, Gui Jacques Livré et Guillaume Savare mon frere
Chanoines de l’eglise Roiale de St Pierre la Cour Ste Chapelle
Du Mans, de Jacques Tuffier diacre de l’eglise du Mans, de Julien Blin
Principal du collège de La Suze, de Françoise Gourdin epouse de
Defunt Francois Savare ma mere, de Gervais Savare mon frere
Ancien receveur des aides de Brissac et d’une multitude innombrable
De peuple des paroisses circonvoisines et de maitre René Nicolas
Savare curé de laditte paroisse qui a signé le present
le six janvier 1788
R. N. Savare c. de Voivres
Et pour perpetuer la memoire de la presente erection et rénovation
D’autels nous transcrivons a la suitte dudit verbal une piece de vers
A nous adressée par monsieur maitre Bellanger curé de St Georges
Du Plain et prononcé en presence de nos confreres lesquels ont
Requis la presente déliberation

Carte postale ancienne montrant l'église de Voivres au début du XXè siècle

Carte postale ancienne montrant l'église de Voivres au début du XXè siècle

Ad Rectorem

Ergo tuum completur opus, dignissime Rector,

Ara nitet curis aedificata tuis !

Quam tibi grata dies lucet ! Quam pura voluptas

Pertentat pectus, dulcis amice, tuum !

Applaudunt operi, acclamant juvenesque, senesque,

« Divine ornatum diligit ille domus,

Hic pius exornat templum, pius erigit aras. »

Urget te studium nobile, sanctus amor.

O factum egregium, longi memorabile secli !

Grex tibi commissus, jubilat, ardet, ovat.

Ut tibi meritas gestit persolvere grates

Et vota et memori pectore promit, amans.

Jungimur et turbae concordes, fausta precari

Una est vox cunctis, omnibus unus amor.

« Vivat is extinctum dilectus pastor in aevum.

Vivat is laetos et sine nube dies.”

Une tentative de restauration maladroite du maître-autel en 2005.

Une tentative de restauration maladroite du maître-autel en 2005.

René Nicolas Savare : Comme il le dit lui-même, il prend la cure de Voivres le 15 mai 1773. Il succède ainsi à Jacques Goussault décédé le 4 mai 1773 à l’âge d’environ 52 ans. Lors de « l’arrangement des registres des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse de Voivres » au presbytère le 17 mai, René Nicolas Savare est présent. Le 19 mai 1773, il rédige son premier acte dans les registres paroissiaux.

Signature du curé Savare dans les registres paroissiaux de Voivres

Signature du curé Savare dans les registres paroissiaux de Voivres

Entre le 24 et le 29 mai 1773 se déroule la vente des biens du curé Goussault. René Nicolas Savare y achète quelques biens :

 

2 crémaillères et 1 crémaillon de fer pour la somme de 2 livres.

1 paire de chenets avec 1 paire de pinces, 1 pelle à feu et 1 tire marrons pour la somme de 3 livres 19 sols.

1 gril pour la somme de 1 livre 13 sols.

1 gril, 1 rôti pain, 1 broche à percer, 1 main de fer, 1 soufflet pour la somme de 1 livre 10 sols.

1 barre de fer avec sa boule pour la somme de 3 livres.

1 devant de four en tôle pour la somme de 3 livres 3 sols.

4 coins de fer et 1 grande hache à bûcher pour la somme de 4 livres 19 sols.

1 chandelier de cuivre jaune pour la somme de 4 livres 5 sols.

1 paire de balances de cuivre avec 1 poids d’une livre, 1 autre poids de fer d’une demie livre, 1 autre poids d’un quarteron de potin pour la somme de 3 livres.

1 hachereau, 1 compas, 1 égoïne pour la somme de 1 livre 18 sols.

1 poêle à frire pour la somme de 4 livres 8 sols.

1 boîte à sel pour la somme de 2 livres 10 sols.

1 fusil pour la somme de 8 livres 1 sol.

2 mauvaises poêles à frire pour la somme de 2 livres 1 sol.

1 rôtissoire garni de ses cordes, chaînes, poulies, avec 2 broches et 1 poids de pierre pour la somme de 11 livres et 1 sol.

1 râpe à sucre, 2 lanternes, 1 cuiller à pot en fer, 2 cuillers en fer blanc et en cuivre à arroser le rôti pour la somme de 2 livres.

1 poissonnier de cuivre rouge pour la somme de 3 livres et 1 sol.

2 casses (une de terre et une de tôle), 1 garde casse en fer pour la somme de 1 livre 10 sols.

1 réchaud de cuivre rouge pour la somme de 4 livres 6 sols.

1 paire de bassinoires de cuivre rouge pour la somme de 9 livres 5 sols.

1 passette de cuivre jaune pour la somme de 2 livres 10 sols.

1 casserole de cuivre rouge pour la somme de 3 livres.

1 casserole de cuivre rouge pour la somme de 2 livres 19 sols.

1 petite casserole de cuivre rouge pour la somme de 2 livres 2 sols.

2 tourtières de cuivre jaune pour la somme de 2 livres 10 sols.

1 poêlon de cuivre jaune pour la somme de 2 livres 13 sols.

2 marmites de fonte avec 1 couvercle de tôle pour la somme de 1 livre 10 sols.

1 marmite, 1 cuiller à pot, 1 écumoire et 1 couvercle pour la somme de 2 livres 3 sols.

3 autres marmites de fonte de « peu de valeur » pour la somme de 16 sols.

1 chaudron de fonte de moyenne grandeur pour la somme de 1 livre 19 sols.

1 grand chaudron de fonte pour la somme de 7 livres.

1 mère vache sous poil rouge pour la somme de 87 livres.

1 mère vache sous poil rouge avec un veau de lait pour la somme de 83 livres.

1 taure (génisse) d’un an sous poil rouge brun pour la somme de 27 livres.

1 cheval sous poil souris avec son bas et 1 cordeau pour la somme de 50 livres.

1 selle de cheval couverte de panne bleue, 1 housse d’étoffe et 1 bride pour la somme de 28 livres et 11 sols.

1 autre selle avec sa bride et équipée de ses sangles pour la somme de 8 livres et 5 sols.

2 sangles et 1 mesure pour la somme de 1 livre et 1 sols.

1 fourche, 1 vouge, 1 pelle, 1 volant, 1 croc, 1 pelle à bêcher pour la somme de 7 livres et 1 sol.

1 fourche, 1 broc, 1 tranche, 1 croc et 1 râteau à dents de fer pour la somme de 5 livres 3 sols.

2 draps de toile commune pour la somme de 9 livres.

2 draps de toile commune de chacun quatre aulnes pour la somme de 8 livres 6 sols.

12 essuies mains de grosse toile pour la somme de 6 livres 10 sols.

2 nappes de toile commune de chacune cinq quarts pour la somme de 2 livres.

2 autres nappes pareilles aux précédentes pour la somme de 1 livre 15 sols.

2 autres nappes de toile commune pour la somme de 2 livres 7 sols.

2 draps de toile commune de trois aulnes chacun pour la somme de 4 livres et 15 sols.

6 chaises dans la cuisine pour la somme de 1 livre 10 sols.

1 grande « huge » pour la somme de 4 livres.

1 devant de feu en fonte pour la somme de 12 livres 6 sols.

1 rideau servant de portière à la cuisine avec sa vergette de fer pour la somme de 1 livre 16 sols.

1 table ployante de sapin pour la somme de 1 livre 10 sols.

1 armoire à un battant fermant à clé pour la somme de 10 livres 3 sols.

1 bois de lit garni de ses fonds avec 1 paillasse, 1 couette, 1 traversin, 3 oreillers le tout rempli de plumes mêlées, 1 couverture de laine verte, 4 rideaux, 1 dossier, 1 plafond grandes et petites pentes de damas de coq couleur bleu, 3 vergettes de fer pour la somme de 50 livres 5 sols.

2 seilles, 1 godet, 1 carreau à la cheminée et 1 à la poutre, 2 tamis, 2 triangles de fer et 1 mauvais coffre pour la somme de 1 livre 1 sol.

6 chaises de bois d’aune enfoncées de jonc pour la somme de 2 livres.

1 pelote de ficelle pour la somme de 18 sols.

12 essuies mains de grosse toile pour la somme de 4 livres 1 sol.

1 baratte liée de trois cercles de fer, 1 baratton et 1 « coulouere » de bois, 1 plat de bois et sa cuiller pour la somme de 2 livres et 17 sols.

1 pot rempli de graisse de porc pour la somme de 4 livres 6 sols.

2 fers à repasser pour la somme de 2 livres et 3 sols.

1 dessus de cloche et 1 mortier de fonte pour la somme de 11 sols.

1 garde casse pour la somme de 2 livres.

1 poêle à châtaignes, 1 garde casse de fer, le tout de peu de valeur, 3 mauvais soufflets et 1 bourriche pour la somme de 12 sols 3 deniers.

2 fers à repasser pour la somme de 2 livres 3 sols.

2 draps de toile de brin pour la somme de 8 livres 6 sols.

2 draps de toile de brin de chacun 4 aunes pour la somme de 8 livres.

100 bouteilles de verre de Rouen pour la somme de 24 livres.

1 grande paire d’armoires à deux battants en bois de noyer pour la somme de 37 livres.

1 busse de vin de la récolte dernière (fut et liqueur) pour la somme de 36 livres.

1 buffet à quatre battants et deux tiroirs en bois de poirier pour la somme de 30 livres.

1 huilier de cristal pour la somme de 1 livre 11 sols.

1 douzaine d’assiettes de faïence pour la somme de 2 livres 5 sols.

1 douzaine d’assiettes de caillou dont partie, sont fêlées pour la somme de 18 sols.

2 grands plats de caillou pour la somme de 15 sols 3 deniers.

12 assiettes de faïence pour la somme de 1 livre 15 sols.

3 plats de caillou pour la somme de 1 livre 6 sols.

3 salières de cristal pour la somme de 1 livre 8 sols.

3 petits plats de caillou pour la somme de 1 livre 8 sols.

2 saladiers de faïence pour la somme de 1 livre.

4 assiettes de caillou pour la somme de 15 sols.

9 assiettes de caillou pour la somme de 1 livre 14 sols.

12 assiettes de caillou fêlées pour la somme de 1 livre 4 sols.

1 lot d’assiettes et plats fêlés avec 1 bouteille de verre à liqueur pour la somme de 17 sols.

2 pots et 1 eraigne pour la somme de 1 livre 4 sols.

1 table de sapin avec son ployant pour la somme de 1 livre 3 sols.

2 bonnets de coton pour la somme de 2 livres 16 sols.

2 bonnets de coton pour la somme de 2 livres 9 sols.

3 paires de manchettes pour la somme de 2 livres 4 sols.

2 fûts de boisseaux, 1 pelle « fustière » et 2 cribles pour la somme de 3 livres 1 sol.

1 paire de chenets, 1 pelle à feu, 2 paires de pinces, 1 tire marrons pour la somme de 8 livres.

2 poches de grosse toile pour la somme de 1 livre 16 sols.

4 bissacs pour la somme de 1 livre 1 sol.

6 taies d’oreiller pour la somme de 3 livres 16 sols.

2 nappes de toile commune pour la somme de 3 livres.

2 nappes de toile de brin pour la somme de 3 livres 2 sols.

2 nappes pour la somme de 2 livres 10 sols.

1 nappe de 2 aulnes de toile de brin pour la somme de 2 livres 4 sols.

1 douzaine de serviettes de toile de brin pour la somme de 8 livres 10 sols.

1 grand cuvier avec sa chantepleure de potin pour la somme de 6 livres.

1 petit cuvier avec 1 baquet pour la somme de 2 livres 1 sols.

9 fûts de busses de pipes et quarts vides pour la somme de 11 livres 6 sols.

1 fût de pipe et 1 fût de busse vides pour la somme de 7 livres 6 sols.

2 poulains avec tous les chantiers de la cave, 1 grand baril à vinaigre, 1 garde manger, 1 travouil pour la somme de 3 livres.

1 fût de charnier avec du porc salé pour la somme de 13 livres 3 sols.

2 paires de harasses avec leurs cordes pour la somme de 2 livres.

1 mauvaise civière pour la somme de 16 sols.

1 câble pour monter les gerbes pour la somme de 6 livres 13 sols.

1 petite couette, 1 traversin, 1 lodier piqué servant de couverture, 1 couette, 1 traversin à taie de toile rempli de plumes de poules pour la somme de 9 livres.

1 coffre de bois de chêne fermant de clé pour la somme de 5 livres 12 sols.

1 douzaine de serviettes de toile de brin pour la somme de 9 livres 5 sols.

12 serviettes de toile de brin pour la somme de 12 livres 6 sols.

12 serviettes de toile de brin pour la somme de 19 livres 1 sol.

1 bois de lit garni de ses fonds et paillasse, 1 couette, 1 traversin, 1 oreiller le tout de couetty rempli de plumes d’oie, 1 couverture de laine blanche, 1 courtepointe d’indienne, 1 dossier, 1 plafond, des petites pentes le tout d’indienne, 4 rideaux, 3 pentes de droguet vert, 2 tringles tournantes pour la somme de 163 livres 14 sols.

100 bouteilles de verre pour la somme de 24 livres.

4 carafes et un levrier de caillou pour la somme de 1 livre 6 sols.

2 draps de toile de brin de 6 aulnes pour la somme de 17 livres 10 sols.

4 chandeliers de cuivre ou potin et 1 chandelier à main avec des mouchettes dessus pour la somme de 5 livres.

12 chaises de noyer ou guignier pour la somme de 8 livres.

8 chaises de bois de noyer pour la somme de 2 livres 10 sols.

2 dessus de table dont une a sa rallonge de sapin pour la somme de 7 livres.

1 porte à diner d’étain avec 7 mauvaises fourchettes de fer pour la somme de 5 livres.

1 mauvais van pour la somme de 2 livres.

7 mauvais carreaux avec 1 fût de quart de busse et 1 lot de douelles pour la somme de 3 livres 7 sols.

1 paire d’armoires à deux battants fermant à clé avec un tiroir en bois de chêne pour la somme de 40 livres 1 sol.

1 bois de lit garni de ses fonds et paillasse, 1 couette, 1 traversin, 1 oreiller, 1 petite baillière, deux petites couvertures de laine blanche, des rideaux d’étoffe de couleur verte, 3 vergettes de fer, le tout de peu de valeur pour la somme de 36 livres.

1 busse de vin de la récolte dernière (fût et liqueur) pour la somme de 40 livres.

1 busse de cidre (sans le fût) de la récolte dernière pour la somme de 21 livres 10 sols.

15 livres de vaisselle d’étain pour la somme de 11 livres 12 sols 6 deniers.

 

Il apparaît clairement que René Nicolas Savare s’équipe pour habiter le presbytère de Voivres. Par contre, il n’achète aucun vêtement ni livre religieux.

Le presbytère de Voivres au début du XXè siècle

Le presbytère de Voivres au début du XXè siècle

Très rapidement le curé Savare se soucie de l’état de l’église de Voivres. Ainsi le 11 juillet 1773, le général des habitants est convoqué pour savoir « si ils doivent faire lambrisser ou plafoner leur eglize qui a un besoin de l’un ou de l’autre indispensable, pour la decoration d’icelle ornement et embellissement pour le service divin ». Faute d’argent suffisant, il sera décidé de la plafonner en blanc ; les travaux seront effectués par Jean Dupuy, plafonneur originaire de la paroisse de Bouillancourt en Picardie. Il est également choisi de faire quelques travaux sur le mur du cimetière.

Intérieur de l'église de Voivres (cliché Paul Cordonnier, AD72)

Intérieur de l'église de Voivres (cliché Paul Cordonnier, AD72)

En juillet 1774, Savare demande à ce que soient abattues les ruines d’une maison dépendant de la cure afin de faire construire à la place une écurie.
 

Le 12 février 1780, le général des habitants se réunit. Pierre Ruiller, procureur et syndic de la paroisse «  a remontre aux dits habitans que le cimetiere de la dite paroisse secrouloit meme leglize est en un danger evident de secrouler aussi que leglize etant dénuée dornements convenables pour sa solemnité du service de Dieu pourquoi demande a estre authorize par lesdits habitans a employer pour les refections dudit cimetiere soutien des terres diceluy meme pour le soutien de ladite eglize … surquoy lesdits habitans ont murement confere ensemble et apres mure deliberation ils ont este d’avis et donnent pouvoir audit Ruiller leur procureur de fabrique de conjointement et de l’avis du sieur curé dudit Voevres faire faire un mur autour du cimetiere dudit lieu des escaliers pour y monter, d’achepter des chappes et autres ornements convenables … et faire conjointement et avec lagrement dudit sieur curé tout ce qui conviendra et d’y employer les deniers quil peut avoir entre les mains dont il delivrera des quittances qui luy seront allouees en decharge dans le compte quil rendra de la gestion et administration des deniers de ladite fabrique promettant avoir pour agreable tout ce quil fera pour la construction des murs dudit cimetière, la decoration de leglize et tout ce qui sera necessaire destre fait ». Là encore, le curé obtient des habitans l’autorisation de faire des travaux sur l’église.

 

Le dernier acte des registres qu’il rédige à Voivres est un baptême du 3 septembre 1791.

René Nicolas Savare décède au Mans le 25 mars 1792.

Acte de sépulture de René Savarre en 1792 (paroisse du Crucifix au Mans, AD72)

Acte de sépulture de René Savarre en 1792 (paroisse du Crucifix au Mans, AD72)

Vers 1835, le curé Bichette rédige les « Chroniques de la paroisse de Voivres ». Il apporte quelques renseignements complémentaires mais sans que l’on connaisse aujourd’hui l’origine de ses sources (peut être des documents restés au presbytère). En particulier, il signale que lors de la destruction de l’ancien autel, on aurait trouvé un squelette dans celui-ci.

 

Inauguration de la restauration du retable de Voivres en 2008

Inauguration de la restauration du retable de Voivres en 2008

Restauration du retable de Voivres (2008)

Restauration du retable de Voivres (2008)

Restauration du retable de Voivres (2008)

Restauration du retable de Voivres (2008)

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30 juillet 2023 7 30 /07 /juillet /2023 15:26

La "chapelle" de Flacé offre un aperçu intéressant concernant l’aspect d'une église rurale de la période romane. Même si tous les éléments visibles ne datent pas de cette époque, l'allure générale reste celle d'une église entre les Xème et XIème siècles.

Le hameau de Flacé de nos jours

Le hameau de Flacé de nos jours

La chapelle de Flacé

La chapelle de Flacé

Cette construction se situe en bordure d'un chemin ancien venant d'Etival-Lès-Le Mans et se poursuivant vers Athenay (aujourd'hui sur la commune de Chemiré-le-Gaudin). Sur le cadastre de 1809, le cimetière est au Nord et à l'Est de l'église. Il est difficile d’affirmer que l’implantation médiévale est liée à un abandon de la villa des Fourneaux au détriment d’un nouveau site situé plus en contrebas un peu au-dessus de la confluence des ruisseaux du Renom et de Pont Tore ; mais l’hypothèse vaut la peine d’être évoquée.

Carte de Jaillot (1706)

Carte de Jaillot (1706)

Cadastre 1843

Cadastre 1843

Cadastre 1809

Cadastre 1809

La paroisse de Flacé sera rattachée à celle de Souligné-sous-Vallon le 8 octobre 1810 (Souligné-sous-Vallon est devenue Souligné-Flacé en 1935). Elle apparaît pour la première fois en 1169 dans le cartulaire de la Couture du Mans à propos d’un problème de dîme où un certain Herbert est cité comme prêtre de Flacé. Il existe bien un « Flaciacum » cité à la fin du VIIIème siècle, mais il est difficile de pouvoir assurer qu’il s’agit de Flacé.

Délibération municipale (1810)

Délibération municipale (1810)

LA NEF

La nef semble avoir gardé ses dimensions originelles : 14 m. le longueur sur 7 mètres de largeur. L'appareillage des murs nord et sud semble le confirmer. Sur ces deux murs, le système classique de cette époque est utilisé : petit appareillage de moellons en roussard et calcaire. Cependant, il n'est pas homogène sur toute la longueur.

Le mur nord est composé dans sa partie occidentale de lits réguliers de moellons. A la base, on compte une dizaine de lits de calcaire ; puis au dessus arrive une dizaine de lits de roussards. Puis on repart sur une série de calcaire. Plus haut il ne parait pas y avoir d'organisation si claire. Faut-il envisager deux phases de construction ? Dans la partie haute des murs se trouvent trois petites meurtrières, dont l’arc sommital est gravé pour simuler des claveaux, peu visibles car elles ont été bouchées puis recouvertes par un enduit et la litre. La partie orientale de ce mur est plus difficile à lire mais il ne parait pas y avoir de continuité dans la technique de construction. On retrouve bien des petits moellons mais les matériaux semblent différents. On remarquera que la bande de roussard se termine, du moins pour certains d'entre eux, non pas par des moellons carrés par des moellons rectangulaires. Que s'est-il passé ? Cela est difficile à expliquer. On pourrait imaginer un rallongement de la nef mais cette explication ne tient pas lorsque l'on regarde le mur sud. Le chaînage oriental alterne roussard et calcaire, créant un décor.

On peut encore y apercevoir l’ancienne litre seigneuriale.

Le mur nord.

Le mur nord.

Le mur sud, comme souvent, a connu un certain nombre de modifications. Mais il n'a pas été abattu comme le prouvent les trois baies romanes toujours présentes et placées comme sur le mur Nord. On retrouve sur la partie orientale du mur l'alternance entre les lits de moellons en roussard et en calcaire. Il semblerait donc y avoir un décor jouant sur des bandes claires et foncées. Un portail existait au sud. A l'extérieur cela se remarque par les changements d'appareillage ; l’œil exercé y repérera un morceau de colonnette et quelques autres pierres aménagées.

Nous n'avons pas d'éléments pour dater cette porte ni la raison du bouchage de ce passage, permettant pourtant un accès plus aisé puisque le chemin principal d’accès à Flacé passait au pied du mur sud. Il a du avoir lieu assez tôt lorsque l'on regarde la chronologie relative de ce mur. Les fenêtres actuelles sont donc les dernières creusées ; on peut penser qu'elles furent ouvertes au XVIème siècle lors de la modification du portail ouest, voire même pour éclairer les fonts baptismaux, et aussi au XVIIIème siècle pour éclairer les retables. A proximité immédiate se trouve une fenêtre bouchée, visible par l’utilisation d'un matériau de rebouchage de module différent. Cette fenêtre appartient donc à un état antérieur. Or ce rebouchage s'appuie sur le rebouchage de la porte. Il semble donc que cette porte pouvait remonter au moyen-âge et a été bouchée assez rapidement. Cette ouverture devait surtout correspondre à une entrée. On pourrait penser qu'il s'agissait de la porte du cimetière mais cela n'est pas logique puisque ce dernier se situe au Nord. La porte sud est-elle devenue l'entrée principale et la porte de la façade a-t-elle servi d'accès au cimetière. C'est probable vu la configuration des lieux.

 

Alain Valais, dans sa thèse sur les églises du premier âge roman soutenue en 2021, propose une datation qui pourrait être antérieure à 1050 pour les parties les plus anciennes de la nef.

Le mur sud.

Le mur sud.

Un linteau de fenêtre romane à claveaux simulés.

Un linteau de fenêtre romane à claveaux simulés.

Le mur sud avec le fantôme du portail.

Le mur sud avec le fantôme du portail.

Un élément architectural.

Un élément architectural.

L'examen du pignon Est montre clairement que la charpente a été réorganisée. On ne trouve pas les moellons irréguliers mais des assises de calcaire plat. La corniche de ce pignon correspond à un travail de l'extrême fin du moyen-âge, peut être en même temps que le portail ouest.

On y remarquera également quelques joints en relief du côté du chaînage d’angle sud qui pourraient appartenir à une très ancienne phase du bâtiment.

Des vestiges de jointoyage.

Des vestiges de jointoyage.

LA FAÇADE OUEST

La façade n'est pas celle d'origine. On retrouve le petit appareillage cubique mais sans grande organisation. On a réutilisé le matériau de la première façade pour remonter celle-ci. Le portail est de l'extrême fin du moyen-âge. On retrouve de chaque côté et en bas des monogrammes : du côté nord, celui de Jésus sous la forme d’une IHS entrelacé ; celui du côté sud, endommagé, peut-être interprété comme « am » pour « ave maria ».

On peut penser que cette porte correspond au moins à un second état de la façade. Le premier état, celui d'origine, a disparu. Au dessus du portail se trouve un arc de décharge composé de pierres calcaires placées sur le champ. La porte actuelle n'est pas centrée sur cet arc ; il devait donc servir pour un état antérieur. Au dessus du portail, on remarque une baie à arc brisé qui renfermait une statue mutilée de Jean Baptiste.

Auparavant, elle devait être ouverte et permettre un éclairage de la nef. Le chaînage avec les murs latéraux de la nef est réalisé essentiellement en calcaire.

La partie haute de la façade ouest.

La partie haute de la façade ouest.

Le monogramme IHS

Le monogramme IHS

Le monogramme am.

Le monogramme am.

Jean Baptiste dans son ancien emplacement.

Jean Baptiste dans son ancien emplacement.

Le portail ouest.

Le portail ouest.

La façade ouest

La façade ouest

LE CHEVET

Le chevet parait plus récent que la nef même si à certains endroits il est chaîné avec elle. Par contre la technique d'appareillage est différente. On retrouve bien un petit module mais les moellons ne sont pas clairement lisibles.

Les baies sont aussi intéressantes à étudier. Celle de la partie Nord est en roussard et ressemble techniquement à celles visibles sur la nef. La meurtrière sud a été remplacée par une baie plus importante. Par contre la fenêtre axiale est plus importante et n'utilise pas la même technique de construction que les autres meurtrières. Cette fenêtre avait sans doute une fonction d'éclairage plus importante en relation avec la pratique cultuelle (éclairage de l'officiant, d'une peinture ou d'une statue ?).

Le chevet pourrait être postérieur à la nef avec une datation à situer au tournant des XIème et XIIème siècles.

La fenêtre sud du chevet.

La fenêtre sud du chevet.

La fenêtre axiale du chevet.

La fenêtre axiale du chevet.

Le côté nord du chevet.

Le côté nord du chevet.

L’INTÉRIEUR

L’intérieur de l’édifice a peu évolué et garde donc un aspect proche de ce qu’il était sous l’Ancien Régime.

Des fresques des XVème et XVIème siècles ornent l'intérieur de cette église : saint Jean l’Évangéliste, saint Martin partageant son manteau, saint Michel terrassant le dragon, saint François recevant les stigmates, sainte Barbe, saint Pierre, messe de saint Grégoire, saint Nicolas et la résurrection des trois enfants, saint Jean et la coupe empoisonnée, saint Michel terrassant le dragon.

Saint Nicolas.

Saint Nicolas.

Saint Martin.

Saint Martin.

Trois retables ont été ajoutés au XVIIIème siècle.

Le retable central en bois sculpté est agrémenté d'un panneau en terre cuite représentant le baptême de Jésus. Des niches reçoivent des statues en terre cuite : saint Jean-Baptiste à gauche et la Vierge à l'Enfant à droite. L'ensemble de ce retable est couronné par le Père Éternel bénissant.

  • Marque d'auteur : DURAND FE. Date : 1718.

  • Luc Durand est né en 1652 à Beaumont. En 1673, il rentre comme apprenti chez Jean II Mongendre dit Le Jeune. Il s'installe successivement paroisse de la Couture et paroisse Saint-Pavin-de-la-Cité (en 1721), toujours au Mans.

     

Retables latéraux du XVIIIème siècle.

  • Les retables comportent chacun deux panneaux peints sur bois, dont un au dessus de l'autel et un en retour dans l'arc d' accès au chœur. Côté nord : L' Ange gardien et saint Julien. Côté sud : saint Michel et saint Sulpice. Les statues, en terre cuite polychrome, se trouvent dans les niches supérieures des retables.

  • Ces deux retables latéraux datent probablement de la même époque que le retable du maître-autel ; ils ont donc été exécutés vers 1718.

On peut voir d'ailleurs à l'extérieur de l'église la pierre de l'ancien autel démonté lors de l'installation des retables.

Le retable central (baptême de Jésus par Jean Baptiste).

Le retable central (baptême de Jésus par Jean Baptiste).

La Vierge à l'Enfant.

La Vierge à l'Enfant.

Saint Julien faisant jaillir une source.

Saint Julien faisant jaillir une source.

Panneau central du retable.

Panneau central du retable.

Jean Baptiste.

Jean Baptiste.

L'ancienne pierre d'autel.

L'ancienne pierre d'autel.

On y voit aussi une dalle funéraire de Élisabeth de la Rivière, épouse de Anne François de Couterne, seigneur du Bois de Maquillé et aussi de la paroisse de Flacé. Fille de François de la Rivière, seigneur de la Groirie à Trangé, elle est décédée au château de la Roche à Sceaux-sur-Huisne mais a été inhumée à Flacé en 1695. Elle avait épousé Denis Le Vayer au château de la Sauvagère à Chemiré-le-Gaudin en 1642, puis Anne François de Couterne en 1684, également en la chapelle de la Sauvagère. A noter qu’elle et son mari avaient nommé la grosse cloche de l’église de Sceaux-sur-Huisne en 1693.

Plusieurs mots de la dalle ont été piquetés, sans doute au moment de la Révolution Française.

La dalle funéraire de Elisabeth de la Rivière.

La dalle funéraire de Elisabeth de la Rivière.

Acte d'inhumation de Elisabeth de la Rivière.

Acte d'inhumation de Elisabeth de la Rivière.

Les monogrammes de Denis Le Vayer et de Elisabeth de la Rivière au château de la Sauvagère.

Les monogrammes de Denis Le Vayer et de Elisabeth de la Rivière au château de la Sauvagère.

Quelques terres cuites du Maine présentes à Flacé :

La poutre de gloire possède trois statues du XVIIème siècle : Vierge de douleur, Christ, saint Jean l’Évangéliste.

On trouve aussi une sainte Barbe (protectrice contre les incendies) du XVIème siècle repeinte à plusieurs reprises, ainsi qu’un saint Sébastien (protecteur contre les maladies).

Sainte Barbe.

Sainte Barbe.

Saint Sébastien.

Saint Sébastien.

La poutre de gloire.

La poutre de gloire.

Fonts baptismaux

En tant qu’église paroissiale, Flacé avait bien évidemment des fonts baptismaux. En général la zone baptismale se situe à l’entrée des églises ; elle marque justement l’arrivée dans le monde des chrétiens. A Flacé, elle est encore entourée d’une balustrade de bois. La cuve octogonale en calcaire, chiffre symbolique de la résurrection, date peut-être de la fin du Moyen-âge ou du XVIème siècle. Elle servait à pratiquer le baptême par aspersion ou infusion. Quant à la petite cuve, elle contenait l’eau bénite qui allait servir audit baptême. Les deux cuves sont protégées par un couvercle de bois afin d’éviter de souiller l’eau bénite.

En général, les rituels des diocèses sont très explicites sur la manière dont on procède au sacrement du baptême. L’eau est bénite le samedi saint ou la veille de la Pentecôte ; puis elle doit ensuite être conservée dans les fonts baptismaux d’où l’importance d’un système de fermeture. L’ouvrage précise également comment procéder au renouvellement de l’eau bénite.

Les fonts baptismaux de Flacé.

Les fonts baptismaux de Flacé.

Bancs

L’église de Flacé garde également ses antiques bancs. Les paroisses plus aisées ont souvent procédé au renouvellement de ceux-ci à la fin du XVIIIème siècle, au cours du XIXème siècle voire même au XXème siècle. On a alors fait une certaine amélioration de ce mobilier.

A Flacé on conserve une version très basique des bancs puisqu’il s’agit de simples madriers rabotés et vernis. Sous l’Ancien Régime, les places sont mises à la location par la fabrique qui gère l’église et ses biens. Souvent à l’issue de la grande messe du dimanche, le procureur syndic qui est responsable de la gestion de ces biens, assisté par le notaire, organise la mise aux enchères des places. Celles de devant sont souvent acquises par les gens d’importance (nobles locaux, artisans, laboureurs, etc.) ; les moins riches prennent les autres places. C’était une forme de participation volontaire au financement de l’entretien de l’édifice .

Les bancs avec les font baptismaux à l'entrée.

Les bancs avec les font baptismaux à l'entrée.

Inscriptions

Deux inscriptions en écriture gothique sont gravées sur des dalles de pierre afin de garder en mémoire la fondation de messes. Elles concernent Mathurin Ricordeau, chapelain de la chapelle saint René et Guillaume Lecoq.

L'inscription concernant Guillaume Lecoq.

L'inscription concernant Guillaume Lecoq.

L'inscription concernant Mathurin Ricordeau.

L'inscription concernant Mathurin Ricordeau.

Registres paroissiaux

Malheureusement, les registres paroissiaux les plus anciens ne remontent qu’à 1673. Signalons tout de même ici quelques actes un peu particuliers :

 

Le dix septième jour dud(it) mois de decembre 1703 est

né un enfant pendant le mariage de Jean Fouque et

de Renée Bachelot sa femme epouses dans notre église

de Flacé le cinquième jour de juillet dernier+, lequel

Fouque nous estant venu trouver nous a requis de ne

pas baptizer led(it) enfant en son nom n’estant de ses

œuvres, apres quoy led(it) enfant ayant esté

aporté a l’église aujourd’huy dix neufieme jour dud(it)

mois de decembre et presenté par René Bachelot pere

de lad(ite) Renée Bachelot demeurant paroisse d’Auvers sous

Monfaucon qui nous a declaré de la part de lad(ite) Bachelot

sa fille mere dud(it) enfant que led(it) enfant n’est pas du

fait dud(it) Fouque son mary mais de celuy d’Estienne

Langlois garcon demeurant dans la paroisse de Lognes

avant le mariage dud(it) Fouque et d’elle, Led(it) enfant

a esté par nous curé soussigné baptizée et nommée

Marguerite par led(it) René Bachelot et Marguerite

Michelin de cette paroisse ses parein et mareine

+ de cette paroisse lesd(its) jour et an que dessus, lesd(its)

Bachelot et Michelin ont declaré ne savoir signer

enquis, signé Renvoysé

 

 

 

Le seziême jour d’octobre an que dessus mourut de

grand matin en la maison seigneurialle du Bois de

Maquilly m(aît)re Thomas Jolivet p(rê)b(t)re chanoine de l’Eglise

de S(ain)t Pierre du Mans et chapelain de la chapelle de lad(ite)

maison seigneurialle du Bois et le mesme jour son

corps fut inhumé sur les six heures du soir dans l’Eglise

de Flacé par m(aît)re Jacques Guyon p(rêt)re curé de Souligné

[signature] F Maudet

 

 

Le dix neufiezme jour d’avril l’an mil six cens

quatre vingt quinze mourut en sa maison du Verger

située en la paroisse de Viviers haute et puissante

dame Anne de Moulins veuve de messire René

de Couterne chevalier# seigneur de cette paroisse

et le lendemain son corps fut inhumé en l’Eglise

de Flacé proche la fosse de sond(it) mary par

monsieur le curé de Torcé en Charnie

Extrait du registre parroissial de Flacé.

Extrait du registre parroissial de Flacé.

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