A l'occasion de l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale en Europe, nous présentons ici l'exposition que nous avions réalisée et montrée dans divers lieux du département au début des années 2000. Nous mettrons plusieurs pages concernant les aérodromes américains installés en Sarthe.
Nos remerciements à tous ceux qui nous ont prêté les documents : les vétérans américains, les familles Brier, Champroux, Cosnard, Dupas, Dutertre, Gaignon, Guittet, Jarry, Lelasseux, Leroux, Lochet, Magne, Richard, Samson, Serceau, Trouvé, la Mairie de Louplande, les Archives Départementales de la Sarthe, le Service Technique de l'Aviation Civile, ainsi que ceux que nous aurions pu oublier.
Et enfin les personnes qui souhaitent en connaître plus sur la Libération de la Sarthe peuvent consulter l'imposant ouvrage de Fabrice Avoie, Sarthe, août 1944, histoire d'une Libération, 1ère édition mai 2009.
Plusieurs modèles d'avions vont utiliser la piste de Louplande :
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Des chasseurs bombardiers Republic P47 Thunderbolt : ce fut l’avion le plus plus produit lors de la Seconde de Guerre Mondiale ; sa robustesse en a fait un des appareils les plus appréciés par les pilotes.
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Des transporteurs de troupes et de matériel Dakota DC3 : cet appareil né avant la guerre va vite devenir indispensable pour le transport des troupes.
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Des chasseurs Northrop P61 Black Widow : c’est un chasseur de nuit équipé d’un radar.
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Des chasseurs Lockheed P38 Lightning : ils apparaissent souvent dans les témoignages sous le nom de « double-queues ». C’est aux commandes d’un tel appareil que disparaît Antoine de Saint-Exupéry en juillet 1944.
Un P47 au décollage. Ce gros appareil de 8 tonnes en charge a un rayon d'action d'environ 3000 km grâce à ses réservoirs additionnels (cliché Sledzik)
Un P47 faisant le plein sur l'aérodrome de Louplande. Il s'agit de l'ancien modèle du P47 avec une verrière qui laisse un angle mort d'environ 20° à l'arrière (cliché H Brier)
Le P47D à Louplande. Il possède une verrière dite "en goutte d'eau" qui permet d'avoir une vision à 360° (cliché H Brier)
La préparation d'un P47 à Louplande avant un départ en mission. Une bombe est placée sous l'aile (cliché Dutertre)
L’aérodrome A-36 a abrité le 406th Fighter Group regroupant les 512ème, 513ème et 514ème escadrilles. Chaque escadrille a un code inscrit sur l’avion : la 512ème porte le code L3, la 513ème le code 4P et la 514ème le code O7
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La 512ème escadrille de combat (Fighter Squadron) est affectée au camp de Saint-Léonard (Louplande) le 4 septembre 1944. Ensuite, elle rejoint de camp de Mourmelon le 20 septembre 1944. Cette escadrille est inactivée le 1er juillet 1959.
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La 513ème escadrille de combat est affectée au camp de Saint-Léonard le 4 septembre 1944. Elle rejoint le camp de Mourmelon le 22 septembre 1944. Cette escadrille est désactivée le 8 janvier 1961.
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La 514ème escadrille est affectée à Saint Léonard le 28 août 1944. Elle gagne le camp de Mourmelon le 24 septembre 1944. Elle est désactivée le 8 janvier 1961.
L’appellation « Fighter Squadron » est utilisée entre le 30 mai 1944 et le 20 août 1946. Ces trois escadrilles ont rejoint le 406th F.G. pour la période allant du 1er mars 1943 au 20 août 1946.
Le 406th F.G. appartient à la 9th US Air Force qui fut créée en Afrique du Nord en novembre 1942 puis transférée en Grande-Bretagne en octobre 1943. La devise du 406th F.G. était « Soutenir, Attaquer, Détruire » et son nom de code était « Stardust ».
Ce groupe de chasse est commandé par le colonel Anthony V. Grossetta originaire de Tucson en Arizona (États-Unis).Il dirige l’unité du 6 novembre 1943 jusqu’au 9 mai 1945. Le groupe a effectué 13612 sorties.
L’unité est créée le 1er mars 1943 mais son appellation est alors 406th Bomb Group. Elle se constitue entre mars et juillet 1943 ; en août 1943 elle devient le 406th Fighter Bomber Group et c’est à ce moment qu’elle est formée des 512ème, 513ème et 514ème escadrilles. Elle réside à Tampa en Floride puis rejoint ensuite la Caroline du Sud et s’entraîne au combat aérien. Le 23 mars 1944, le 406th F.G. s’embarque à destination du Royaume-Uni et se base à Ashford dans le Kent. Il rejoint le XIX Tactical Air Command de la 9ème US Air Force. Les premières missions (« missions géographiques ») commencent en mai 1944. Les pilotes accompagnent les bombardiers en vol dans le nord-ouest de la France, en Belgique et en Allemagne, mais trouvent ces sorties assez monotones. Début juin, le groupe reçoit les couleurs propres aux opérations d’invasions du continent : trois bandes blanches séparées par deux bandes noires. Les photographies faites par H. Brier en septembre 1944 sur le terrain de Louplande montrent encore ces marques distinctives (fig. 10). Le 5 juin, les instructions prévoient la couverture aérienne d’Utah Beach puis des missions de destructions des infrastructures ennemies.
Le 406th F.G. disposait de 60 appareils (il en a perdu 133 lors de ses missions) et d’environ 1200 hommes (85 sont décédés pendant les missions). Les témoignages locaux parlent d’une centaine d’avions au sol mais il ne semble pas avoir d’autres groupes de combat que le 406th F.G..
Le 25 juillet 1944, le 406th F.G. s’installe pour la première fois en France sur l’ALG A-13 (Tour en Bessin dans le Calvados). Puis il s’installe sur le A-14 (Creteville dans la Manche) d’où il soutient la 3ème Armée U.S. qui avance vers Le Mans.
La 4 septembre, le 406th F.G. s’installe sur l’ALG A-36 à Louplande. Les missions sont de deux types : d’abord soutenir l’avancée de la 79ème Division d’Infanterie U.S. et de la 2ème D.B. française. L’autre tache est de participer aux opérations de réduction de la poche de Brest. Certaines missions allaient aussi jusque dans les Vosges pour aider la 7ème Armée U.S. qui remontait depuis le Sud de la France.
Le Voivrais Alfred Lelasseux était mitrailleur sur un P61. Il est venu par deux fois s'approvisionner en munitions sur l'aérodrome de Louplande.
Des pilotes américains à Louplande. Au centre : Bernard Sledzik (406thFG, 514th FS) (cliché Sledzik)
Un extrait des missions du 514th FS lors de sa présence à Louplande :
"When Lt. General Patton's phenomenal armies by-passed beleaguered German troops on Brest Peninsula and plunged eastward across France, we were forced to follow suit by making a comparatively long trek to our new destination - Loupeland, France, or Air Strip A.36 according to its military designation. The same problem of distance existed here but we remained for approximately four weeks. Daily missions were flown in direct support of our brothers in service - Third Army - punching and staving off every thrust directed at them by Hitler's fanatical contingent.
Along in this period we lost one of our veteran flight commanders in the person of Captain E. C. Heckman. He was brought down by flak while engaged in a close ground support mission. Ironically, this quirk of fate deprived Captain Heckman of a rest leave in the United States, which he was expecting in a couple of days. A day later Lt. R. T. Shelton met the same fate while on an armored column support mission. The third and last loss in valuable flying personnel while at Laupeland occurred to Lt. R. W. McHugh, who was wounded in action while dive-bombing.
First of two principal accomplishments by our splendid airmen occurred an 1 September 1944, on which date the 514th, led by Major G. I. Ruddell, raked up and down Metz Airdrome with damaging machine gun fire to account for the appalling number of twelve planes destroyed and twenty or more damaged. Lt. Hilton L. Lewis was discoverer of this pilot's dream through a break in a heavy cloud layer and immediately reported his revelation to Major Ruddell. Despite low fuel and ammunition supply since they were returning from another mission, Major Rudell unhesitatingly led his" Raiders" down for the killing. This, by far, was the best hunting day to date.
Foremost and perhaps most appreciable commendation far outstanding performance of duty in armed conflict was the Unit Presidential Citation justly awarded to our 406th Fighter Group for action south of the Laire river on 7 September 1944. Thirty-six P-47s of the Group, twelve of them 514th's, raced south of the Laire river in the vicinity of Chateauraux, France, to find and destroy a column of enemy vehicles and military transport, which was attempting to escape from southeastern France through the Belfort Gap. As a result of decisive destruction and ferocity of attack, General Elster, his staff and twenty thousand troops were forced to capitulate. During the surrender, General Elster requested presence of Brigadier General O. P. Weyland, Chief of XIX Tactical Air Command, to insure cessation of further air attacks."
Les avions du 512th sq quelques mois plus tard en Belgique (source : http://www.512thfightersquadron.com)
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