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2 août 2022 2 02 /08 /août /2022 07:41

4. Les traces laissées par les Cénomans en Sarthe

On trouve de très nombreuses traces archéologiques des Aulerques Cénomans en Sarthe. Certains sites ont seulement été repérés par prospections pédestres ou aériennes, d’autres ont été fouillés.

 

2. Quelques sites ruraux gaulois en Sarthe

Grâce à l’archéologie aérienne, on connaît de très nombreux sites agricoles fossoyés. Mais en l’absence de fouilles, il est difficile de déterminer si ces sites sont gaulois ou gallo-romains, même si parfois il y a une certaine continuité.

Avessé (Sarthe)

Avessé (Sarthe)

Coulombiers (Sarthe)

Coulombiers (Sarthe)

Les Mées, Thoigné (Sarthe)

Les Mées, Thoigné (Sarthe)

Saint-Calais (Sarthe)

Saint-Calais (Sarthe)

Sainte-Cérotte (Sarthe)

Sainte-Cérotte (Sarthe)

On a tout de même quelques sites qui ont été fouillés lors d’aménagements (autoroutes, LGV, etc.) et qui fournissent donc des indications chronologiques quant à l’occupation de ces structures rurales agricoles.

Ainsi lors des travaux sur l’A28 au niveau de la commune de Vivoin plusieurs sites gaulois ont été fouillés, mais comme les décapages ne se font que sur l’emprise du tracé autoroutier les informations restent assez parcellaires. Cependant la synthèse de ces diverses opérations permettent de voir que nous sommes en présence de bâtiments en bois protégés par des séries de fossés et dont l’essentiel du matériel archéologique est composé de céramiques utilitaires. Le site le plus complet sur la commune de Vivoin est celui de la Petite-Nèmerie dont certains vestiges sont antérieurs à l’époque gauloise. Mais concernant l’occupation laténienne, plusieurs bâtiments semi-circulaires ou rectangulaires sur poteaux ont été mis en évidence ; là encore le matériel archéologique est essentiellement composé de céramique utilitaire. Il faut noter également la mise en évidence d’un réseau de chemins qui montre une structuration de l’espace.

Vivoin (fouilles Bruno Aubry)

Vivoin (fouilles Bruno Aubry)

Le site du Grand-Aunay à Yvré-L’Evêque est plus ambigu. Les fouilles archéologiques réalisées en 1997 ont révélé une structure quadrangulaire fossoyée couvrant une superficie d’environ 7000 m2. Situé à proximité immédiate de l’Huisne, cet enclos évoque une structure agricole classique comme on en connaît tant d’autres en Sarthe. Le lieu est au pied de la butte d’Auvours dont un des lieux-dits, sur la commune de Champagné, s’appelle « Verdun » ; or ce toponyme est typiquement gaulois. Par contre, le mobilier archéologique est plus élaboré que celui découvert dans d’autres fermes gauloises. Les archéologues ont par exemple mis au jour des fragments de moules monétaires, ce qui tendrait à prouver que cette « ferme » était aux mains d’un personnage d’une certaine importance juste avant l’implantation de l’administration romaine.

Yvré L'Evêque (Sarthe), Le Grand Aunay

Yvré L'Evêque (Sarthe), Le Grand Aunay

La nécropole des Truberdières à Ecommoy a livré une quinzaine d’enclos funéraires situés entre le VIème s. et le IVème s. av. J.-C. Mais le site contient peu de mobilier : de rares objets en métal (fibule et bracelets), de la céramique liée aux inhumations. La fouille n’a pas pu déceler de traces d’habitat dans l’emprise.

 

A Saint-Corneille, le site de la Chapelle a livré quelques traces de bâtiments agricoles de la fin de l’époque gauloise et semblant appartenir à une ferme dont la zone résidentielle était en dehors de l’emprise de l’aménagement de la LGV.

 

Le site des Nouis à Coulans-sur-Gée a permis de fouiller presque en intégralité une ferme gauloise qui paraît avoir été abandonnée au commencement du Ier s. av. J.-C. Un vaste enclos polygonal, entouré d’un talus à l’origine délimite la ferme. On y entrait du côté Est par un grand portail qui devait montrer l’importance du propriétaire. On pénètre alors dans une première cour puis ensuite dans l’enclos intérieur où se trouvaient les habitats. On a trouvé à proximité des fours pour une activité métallurgique et datés du VIIIème s. au Vème s. av. J.-C. mais sans que l’on puisse affirmer qu’il y ait un lien avec la ferme.

Coulans Sur Gée (Sarthe), fouilles Eric Mare

Coulans Sur Gée (Sarthe), fouilles Eric Mare

Lors de la construction de la LGV, toute une séquence d’occupation a été mise au jour au lieu-dit Bas de Braie à Fontenay sur Vègre. Pour ce qui nous intéresse ici, les archéologues ont repéré un cheminement gaulois, un habitat avec une maison sur poteaux ainsi qu’un grenier pour le stockage des céréales, et un enclos cultuel ou funéraire.

 

A Lavernat, le site de Vau Blanchard a été fouillé en 2006. Il s’agit d’un vaste enclos trapézoïdal d’environ 6500 m2 dont l’occupation remonte à la fin de l’époque gauloise et qui a perduré à l’époque romaine. Les vestiges sont assez rares ; à l’intérieur de l’enclos deux bâtiments sur poteaux ont été identifiés. Les archéologues ont émis l’hypothèse qu’il s’agissait là d’une modeste ferme familiale.

 

Cela montre également que les Cénomans ne vivaient pas dans des zones très boisées. Les études sur les graines mais également sur les ossements tendent à prouver que les paysages étaient très ouverts avec une gestion de territoires essentiellement composés de champs et déjà structurés par des chemins.

Rappel de la loi sur la protection du Patrimoine Archéologique :

Art. L. 542-1 - Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d'objets métalliques, à l'effet de recherches de monuments et d'objets pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche.

A suivre : Les Cénomans et le métal

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