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27 novembre 2024 3 27 /11 /novembre /2024 15:42

En avril 1917, le Président Wilson engage les États-Unis dans la Première Guerre Mondiale. Un système de conscription est créé. Dès lors, des troupes américaines vont débarquer pour rallier le front et on comptera au moment de l'armistice environ deux millions de soldats américains en France. La Sarthe et Le Mans sont, de par l'organisation du réseau de transport, une plaque tournante pour la redistribution des troupes vers les ports du retour.

Le Président américain Woodrow Wilson

Le Président américain Woodrow Wilson

A. Avant l'armistice

Des troupes américaines s'arrêtaient déjà au Mans après leur arrivée en France. La zone de transit est nommée 2nd Depot Division. La 83th Division du général Glenn arrive en France au cours du mois de juin 1918 et va gérer la dite zone en formant plus de 195 000 militaires1. Certaines unités restent là quelques jours pour suivre des formations comme par exemple une formation aux gaz2. Ou encore les dernières unités de la 34th Division qui débarquent en France le 24 octobre 1918 ; elles sont ensuite cantonnées dans la zone mancelle3. En fait certaines divisions américaines arrivées au cours de l'automne 1918 restent au Mans comme troupes de réserve. D'ailleurs elles quitteront la France dès décembre 1918 sans être montées au combat. Le témoignage d'un soldat américain explique assez bien ce parcours en France à partir de l'automne 1918 : « Nous avons pris la mer le 29 septembre et sommes arrivés à Brest, France, le 8 octobre 1918. Nous sommes restés à Brest pendant 3 jours et nuits. Nous étions stationnés à Cremay pendant 2 semaines et de là nous sommes allés au Mans. Nous sommes arrivés là le 30 octobre, nous sommes restés un jour, et avons ensuite été transférés par camion à Cérans-Foulletourte, en France [...] et de là nous sommes allés à Saint-Ouen [...]. Nous étions sur le champ de tir le 11 novembre, jour de l'armistice. De là, nous sommes allés à Écommoy [...]. Nous quittâmes Écommoy le 1er janvier 1919, retournâmes à Brest et arrivâmes aux États-Unis le 23 janvier 1919.4 » 

La région mancelle est organisée par les autorités américaines en zones administratives : La Suze, Ecommoy, Mayet, Conlie et Laigné en Belin5. Des clichés montrent des exercices de tirs dans les communes de La Suze et de Mayet en octobre 1918.

183rd Division Association, 83rd division record of events, Thunderbolt, vol. 43, n°2, 1988, p. 6

2Joseph W.A. Whitehorn, The inspectors general of the United States Army 1903-1939, 1998, p. 227

3http://www.newrivernotes.com/topical_history_ww1_oob_american_forces.htm

4https://etvma.org/veterans/arl-b-kelly-6676/

5Order of battle of the United States land forces in the world war, American Expeditionary Forces : Divisions, volume 2, Center of military history, United States Army, Washinton, D.C., 1988, p. 363

 

Le stand de tir de Guécélard

Le stand de tir de Guécélard

Entrainement de la 83ème Division, région de La Suze

Entrainement de la 83ème Division, région de La Suze

En juillet 1918, des cérémonies se déroulent au Mans à l'occasion des fêtes nationales américaine et française. Des troupes américaines défilent alors sur la place des Jacobins.

En octobre 1918, l'AEF chaplain school s'était installée au château d'Aux (Villaines) à Louplande. La question des chapelains était rapidement devenue une question d'importance avec plus de deux millions de soldats envoyés en Europe. De plus, ces hommes devaient avoir une formation propre aux activités en zone de combat. En France, une école a été ouverte à Neuilly-sur-Suize (Haute-Marne) permettant aux religieux d'avoir une préparation militaire ; elle sera ensuite déplacée à Louplande1.

En décembre 1918, se déroulent les fêtes franco-américaines autour des personnages de La Fayette, qui fut député de la Sarthe, et du monument Wilbur Wright en présences des hautes autorités françaises et américaines2.

1On trouvera des renseignements plus complets dans Michael Snape, God and Uncle Sam, Religion and America's Armed Forces in World War II, The Boydell Press, 2015

2Stéphane Tison, Une fête pour promouvoir une certaine idée de la paix. Le Mans, 22 décembre 1918, Matériaux pour l’histoire de notre temps, 2018/3 N° 129-130, p. 22-27

 

Défilé du 14 juillet 1918 au Mans

Défilé du 14 juillet 1918 au Mans

22 décembre 1918, Place de la République au Mans

22 décembre 1918, Place de la République au Mans

Mémorial de Haute-Loire, 23 décembre 1918

Mémorial de Haute-Loire, 23 décembre 1918

Chateau de Villaines, Louplande (Sarthe)

Chateau de Villaines, Louplande (Sarthe)

B. Les camps de transit au Mans et en Sarthe en attendant le retour vers les États-Unis1

L'armistice étant signé le 11 novembre 1918, une armée d'occupation reste sur les zones de combat. Mais l'idée du rapatriement des troupes américaines vers leur pays va logiquement prendre place chez l'état-major, surtout que pour beaucoup de soldats américains le fait de rester en Europe n'a aucun sens. Le Mans area n'est alors qu'un élément du Service of Supply (Service d'Approvisionnement). Cependant, l'abondance de soldats fera qu'il va falloir prendre le temps d'organiser ce rapatriement et d'étaler les départs depuis la France. En attendant le départ, il faudra implanter des camps de transit en arrière des ports d'embarquement sur la façade atlantique face aux États-Unis2 (Bordeaux, Saint-Nazaire et Brest). De plus Le Mans bénéficie d'une toute récente gare de triage mise en service en 1914 dans la zone sud du Mans entre la route d'Angers et la Sarthe3. La zone mancelle permet ainsi de desservir rapidement les ports de Bordeaux, Saint-Nazaire, Brest et Le Havre en profitant d'un réseau ferré qui permet de se connecter directement sur ces zones4. Par ailleurs, le réseau départemental de tramways à vapeur sur voie étroite est bien réparti sur le territoire et permet d’accéder au Mans dans de bonnes conditions. Également, les services d’hygiène de l’armée américaine sont intéressés par la qualité du réseau d’eau. En effet, dès 1906, une usine des eaux moderne permet de bénéficier d’une ressource assez facile à traiter et à distribuer vers les camps manceaux en utilisant également le réservoir de Gazonfier5. Le Mans area devient à partir de la mi-décembre 1918 une unité particulière nommée American Embarkation Center. Auparavant c’est à Écommoy que se faisait l’organisation des retours vers les États-Unis6. C'est ainsi que la Sarthe s'est retrouvée avec une arrivée massive de doughboys du corps expéditionnaire américain (American Expeditionary Force). Cette zone couvre une surface au delà des limites du département et dont Le Mans est le centre. Le capitaine Hinman nous décrit cet espace comme un territoire d’environ 150 km sur 100 km, limité par des villes telles que Nogent-le-Rotrou, Alençon, Laval, Château-Gontier, La Flèche, Vendôme et Saint-Calais7. Elle va accueillir jusqu'à plus de 200 000 hommes simultanément8. Cette immense zone a été divisée en secteurs pouvant accueillir les quartiers généraux de dix divisions9.

1Une excellente étude concernant la Sarthe pendant la Première Guerre Mondiale a été publiée en 1991 : André Ligné, Les Sarthois au temps de la Première Guerre Mondiale, Editions Bordessoules, 1991

2Lors de l'arrivée des troupes américaines, les ports de la Manche servent surtout pour les troupes anglaises et ceux de la Méditerranée sont tournées vers l'arrivée des hommes et des matières des colonies. Cependant selon les besoins, des navires américains ont également débarqués dans ces ports.

3Capitaine J. Marty, Le Mans, nœud de voies ferrées, Annales de Bretagne, tome 46, N° 3-4, 1939, p. 217

4Summary of service YMCA in the Embarkation Center, From december 1918 to july 1919, The Arcady press and mail advertising Co, Portland, 1920, p. 4

5Jack J. Hinman Jr, A water supply of the service of supplies, A.E.F., Journal (American Water Works Association), Vol. 7, No. 2,1920, p. 182-183

6Summary of service YMCA in the Embarkation Center, From december 1918 to july 1919, The Arcady press and mail advertising Co, Portland, 1920, p. 166

7Jack J. Hinman Jr, A water supply of the service of supplies, A.E.F., Journal (American Water Works Association), Vol. 7, No. 2,1920, p. 179

8Johnson et Brown, Official athletic almanac of the American Expeditionary Forces, 1919, p. 25

9The Evening Record, 13 mars 1919

 

Carte publiée dans CMH vol. 15

Carte publiée dans CMH vol. 15

Une liste des camps est donnée par le YMCA1 : Le Mans Depot Division (Classification Camp, Spur Camp, Camp Etat, Overhaul Park, Salvage Camp, Parigné-l'Évêque et plusieurs camps annexes dans et autour de la ville), Forwarding Camp (aussi appelé « camp d’Arnage » par les locaux), Belgian Camp (dit aussi « camp d’Auvours »), Écommoy, La Suze, Sablé, Conlie, Ballon, Montfort, La Ferté-Bernard, Mayenne, Laval, Château-Gontier, Alençon et Rennes.

1YMCA (Young Men's Christian Association) : mouvement de jeunesse religieux spirituel puis d'assistance né au Royaume-Uni dans la première moitié du XIXème siècle. Cette organisation se diffuse en Amérique du Nord et c'est tout naturellement que le mouvement va s'impliquer dans l'aide aux soldats américains.

 

C. L'arrivée

A partir de la fin des hostilités, et selon les ordres des différents régiments, les troupes américaines migrent vers l'ouest de la France. Les premières troupes arrivent au Mans dès le mois de novembre 1918 comme l'indiquent les ordres du 2ème Corps d'Armée US. Ainsi la 30th Division est cantonnée au Mans à partir du 24 novembre 19181. Les consignes sont strictes quant au comportement à avoir : les soldats représentent l'armée et le peuple des États-Unis ; ils doivent donc avoir une attitude digne2.

Après parfois de longues marches au travers des anciens champs de bataille, les soldats embarquent dans des trains. Chaque convoi devait être composé de 17 wagons plats, de 30 wagons fermés et d'une voiture pour les officiers3. Le voyage dure quelques jours4 et se fait souvent dans des wagons à bestiaux abritant une soixantaine d'hommes. L'intendance doit gérer les difficultés d’approvisionnement. Des accidents se produisent parfois et certains soldats meurent lors du retour vers Le Mans. Ce fut le cas par exemple pour les soldats Walter A. Mankins et SC Siquerious du 113th F.A. décédés en janvier 1919 à Trondes (Meurthe et Moselle)5. Le Norwich Bulletin (Connecticut) rapporte dans son édition du 18 avril 1919 que 14 soldats américains et 6 soldats français, essentiellement des Bretons, furent tués près du Mans dans un accident ferroviaire. Il s'agit de l'accident de Sillé-le-Guillaume dont un compte-rendu fut publié dans le quotidien l'Ouest-Eclair des 18 et 19 avril 1919. Quatre trains se suivaient à moins de 20 minutes d’intervalle ; le premier train rencontrant des problèmes mécaniques entre Conlie et Sillé est obligé de s'arrêter. Une mauvaise interception de l'information a fait que le train suivant n'a pu éviter la collision, provoquant un très lourd bilan humain. L'article parle de soldats américains permissionnaires mais on peut penser qu'ils rejoignaient plutôt Brest afin d'embarquer vers les États-Unis.

1http://www.newrivernotes.com/topical_history_ww1_oob_american_forces.htm

2Colonel Joseph Hyde Pratt, Diary of Colonel Joseph Hyde Pratt, Commanding 105th Engineers, AEF, Edwards and Broughton Company, Raleigh, 1926, p. 245

3Colonel Joseph Hyde Pratt, Diary of Colonel Joseph Hyde Pratt, Commanding 105th Engineers, AEF, Edwards and Broughton Company, Raleigh, 1926, p. 236

4Le 113th F .A. met cinq jours à atteindre Le Mans dans de difficiles conditions de voyage. History of the 113th Field Artilley 30th Division, The History Committe of 113th F. A., Raleigh, N.-C., 1920, p. 189

5History of the 113th Field Artilley 30th Division, The History Committe of 113th F. A., Raleigh, N.-C., 1920, p. 130

 

La Une du Ouest-Eclair du 19 avril 1919

La Une du Ouest-Eclair du 19 avril 1919

Au Forwarding Camp, les troupes entrantes passent par le R.T.O. (Railroad Transportation Office) où le YMCA propose un chocolat aux arrivants, jusqu'à 10 000 certains jours1. L'efficacité de ce service surprend d'ailleurs certains hauts gradés.

En arrivant au camp, il faut passer par la zone d'épouillage où l'on reste entre trois et dix jours2. C'est un moment assez difficile pour les hommes qui doivent pendant ce temps rester isolés des autres. Cette désinfection est décrite par le 1er lieutenant William Holmes Dyer du 317th Ammunition Train. Les hommes enlèvent leurs vêtements et les déposent en tas sur le sol ; puis plus loin ils ôtent leurs sous-vêtements. Alors ils entrent dans une pièce chauffée et ont droit à un bain avec savon et désinfectant. Ensuite, ils reçoivent un nouveau lot de vêtements propres, mais pas toujours avec les bonnes tailles. Dès lors, ils intègrent de nouvelles baraques pour éviter toute nouvelle contamination3.

1Summary of service YMCA in the Embarkation Center, From december 1918 to july 1919, The Arcady press and mail advertising Co, Portland, 1920, p. 29

2Summary of service YMCA in the Embarkation Center, From december 1918 to july 1919, The Arcady press and mail advertising Co, Portland, 1920, p. 24

3http://home.earthlink.net/~gskwink/InHonor.html

 

Des aménagements au Forwarding Camp (source YMCA)

Des aménagements au Forwarding Camp (source YMCA)

Pour ceux qui arrivent dans les villes ou villages, il faut loger chez l’habitant. Les officiers sont dans les châteaux et maisons, alors que les soldats trouvent abri dans les granges1. C'est ce que se passe pour le 103rd Field Artillery (26th Division) lorsqu'il arrive à Pontvallain. On cherche les meilleures cuisinières capables de cuisiner les French fried potatoes et aussi les élevages de lapins.

Le journal du colonel Joseph Hyde Pratt relate l'arrivée des troupes à Marolles en novembre 19182. Le premier soucis est lié à la consommation d'alcool dont sont friands un certain nombre de soldats ; cependant, et à leur décharge, il faut bien reconnaître que les sarthois ont trouvé dans cette consommation une bonne occasion de se faire de l'argent. Les cafés sont bien sûr en cause dans cette histoire mais le colonel rapporte que les habitants en profitent également en vendant aux soldats du « cognac3 ». Le rappel à l'ordre passe par des sanctions telles que la perte de leur grade pour les caporaux et les sergents, mais aussi par un travail avec le maire et le curé.

La Fighting Battery C du 102nd Field Artillery (26th Division) arrive en Sarthe au cours du mois de janvier 1919 pour prendre ses quartiers dans la région de Mayet. Un passage du journal de guerre écrit lors du retour aux États-Unis reflète assez bien le sentiment qui habitait alors les soldats : « Vers le 26 janvier, nous sommes arrivés à Mayet dans la zone d’embarquement du Mans, au milieu de la neige qui tombait. En une demi-heure, nous avions achevé la tâche de déchargement et nous étions en route pour le cantonnement en ville.
Mayet était plutôt une grande ville, en fait la plus grande où nous ayons jamais été hébergés et nous avons commencé à douter sur notre présence à Mayet ou de notre déménagement dans un village plus petit, mais pour une fois la chance était avec nous et nous sommes restés ici.

Jusqu'à présent, nous n'avions reçu aucun ordre précis concernant le départ de France pour la maison. Les rumeurs étaient nombreuses comme toujours. Nous avons entendu des histoires d'autres divisions qui partaient pour la maison. Le fait que nous soyons dans un centre d’embarquement nous laissait à penser que nous allions bientôt avoir des précisions. Si nous avions l’intention de nous maintenir en France pendant longtemps ou de nous assigner une autre tâche, nous n’aurions pas été envoyés dans cette région et nous avons tous attendu patiemment ».4

L'arrivée sur la Sarthe et la dispersion vers les différentes zones de cantonnement va nécessiter d'avoir un réseau routier de bonne qualité. Ainsi, le 105th Regiment of Engineers (30th Division) se verra confier en février 1919 la mission d'entretien du quart nord-est du réseau routier sarthois entre les routes de Saint-Calais et d'Alençon5. La priorité porte sur la route nationale 138 dite route d'Alençon. Les matériaux nécessaires à l'entretien seront pris dans une carrière à Fresnay-sur-Sarthe. Un état des routes est effectué et les camions transportent la pierre pour réparer les mauvaises portions telles que celles au sud de Beaumont-sur-Sarthe ou encore au nord de Oisseau-le-Petit. Les principaux axes routiers sont inspectés un à un et des ordres sont donnés afin que différents groupes interviennent pour effectuer les réparations. En fait, ce régiment avait reçu sa mission dès le début du mois de décembre 1918 afin de faciliter la circulation des troupes américaines en Sarthe6. Début mars, le régiment reçoit l'ordre de se rendre au Forwarding Camp afin de préparer son rapatriement.

1Henry T. Samson et George C. Hull, The war story of C battery, One hundred and third artillery, France 1917-1919, The Plimpton Press, 1920, p. 220

2Colonel Joseph Hyde Pratt, Diary of Colonel Joseph Hyde Pratt, Commanding 105th Engineers, AEF, Edwards and Broughton Company, Raleigh, 1926, p. 244

3Il doit plutôt s'agir de la goutte produite dans les fermes à partir du cidre.

4Lieutenant Edward D. Sirois et caporal William McGinnis, Smashing Throuh « the Word War » with Fighting Battery C., 102nd F. A., « Yankee Division », 1917-1918-1919, The Week Press, Salem, Massachusetts, 1919, p. 139-140

5Willard P. Sullivan et Harry Tucker, The history of the 105th Regiment of Engineers, George H. Doran Company, New-York, 1919, p. 267

6Colonel Joseph Hyde Pratt, Diary of Colonel Joseph Hyde Pratt, Commanding 105th Engineers, AEF, Edwards and Broughton Company, Raleigh, 1926, p. 249

 

Une carte américaine concernant la partie nord-est de la Sarthe

Une carte américaine concernant la partie nord-est de la Sarthe

A SUIVRE Partie 2 « Divers camps en Sarthe »

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1 novembre 2023 3 01 /11 /novembre /2023 14:30

Longtemps oublié, l’édifice de la Perrière à Voivres-Lès-Le Mans a été redécouvert il y a quelques années1 ; c’est aujourd’hui une une ferme. Adossé au plateau de Louplande, il domine la vallée de l’Orne Champenoise, ancien lit de la Sarthe, où passait un cheminement ancien. Aujourd’hui, c’est la route reliant Le Mans à La Suze qui passe à cet endroit.

Cet espace géographique est occupé depuis la Préhistoire puisqu’on y a découvert des outils que l’on peut rattacher à l’époque néandertalienne. Par la suite, une villa romaine est implantée. Au Moyen-Age, le bourg de Saint-Léonard devient le siège d’une importante seigneurie dont le personnage le plus connu est sans doute Guillaume des Roches.

1 BOUTON Philippe,  Le logis de la Perrière à Voivres lès Le Mans, Bulletin de la Société d’Agriculture Sciences et Arts de La Sarthe, 1996, p.3-14

 

 

Carte de Cassini (1765)

Carte de Cassini (1765)

UN BÂTIMENT AU PLAN SIMPLE

Un grand rectangle de 16,50 m. sur 8,90 m., voilà à quoi pourrait se résumer le bâtiment de la Perrière. Une sorte de longère améliorée à laquelle on aurait adjoint deux constructions agricoles de part et d’autre. L’entrée se fait par une haute façade en roussard soutenue par trois contreforts et orientée au sud-est. Une fois passée la porte ogivale chanfreinée, on pénètre dans une grande salle éclairée par quatre fenêtres. C’est du moins la première approche que l’on peut avoir du bâtiment.

Façade sud de la Perrière

Façade sud de la Perrière

L'IMPORTANCE DES DÉCORS

Devant cette imposante façade, on devine tout de suite que ce bâtiment n’est pas ordinaire malgré sa rusticité. On a joué avec les décors, modestes certes, mais voulus. Au dessus de la porte d’entrée, entre l’arc ogival et l’arc de décharge tous deux en roussard, on a inclus un arc de pierres en calcaire. Au sommet du pignon, une fenêtre à remplage géminé surmonté d’un oculus trifolié assure l’éclairage mais montre aussi l’importance du lieu. Cette ouverture ouvragée rappelle fortement une autre fenêtre de ce type visible à Asnières-sur-Vègre (72).

Le logis médiéval de la Perrière à Voivres Lès Le Mans (Sarthe)
La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

Asnières-sur-Vègre (Sarthe)

Asnières-sur-Vègre (Sarthe)

En entrant dans la grande salle, la cheminée placée sur le mur ouest, et montant à plus de 6 m. de hauteur, devait marquer le visiteur. Son contrecœur est d’ailleurs décoré de pierres en calcaire alternant des lits horizontaux et des lits en arrêtes de poisson.

Une grande et haute fenêtre à coussièges, preuve d’une certaine aisance, perce le mur sud. Malheureusement la partie haute de cette ouverture a été détruite pour permettre un meilleur accès pour l’activité agricole. En face, sur le pignon nord, la grande fenêtre du haut est composée d’une alternance de pierres de roussard et de calcaire, alors que sur la partie extérieure seul le roussard a été utilisé.

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

UN ÉDIFICE PLUS COMPLEXE QU'IL N'Y PARAIT

Cela semble évident, cette grande salle servait aux réceptions. C’est donc qu’il existait d’autres pièces. Effectivement, une porte sur le mur ouest ouvre aujourd’hui sur une étable. Arrivé dans cette pièce, on voit sur le mur deux piédroits en roussard correspondant à une cheminée adossée à celle de la grande pièce. D’ailleurs en haut le conduit est commun.

 

Pareillement, au fond de la grande pièce sur le mur Est, une porte correspondant aujourd’hui à l’accès de la cave, ouvrait sur une troisième pièce. Dans cette pièce, on voit encore les restes d’une autre cheminée. C’est également de ce côté que se trouve le puits laissant à penser que l’on pourrait être du côté des cuisines.

De même deux rangées de corbeaux en crochet sur les façades avant et arrière montrent qu’il y avait sur les pignons des auvents. On peut justement imaginer sur la façade sud, c’est à dire celle par où on accède à la grande salle de réception, une structure de type large perron ou estrade protégée par une avancée charpentée.

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

DE QUEL TYPE DE BÂTIMENT S'AGIT-IL ?

Pour certains, cet édifice était une chapelle. Ils étaient influencés par la haute fenêtre sud qui évoque l’architecture des constructions religieuses. Mais ni l’orientation, et encore moins la cheminée ne favorisent cette idée.

Pour d’autres, nous serions en présence d’une grange. Là encore, la cheminée tord le cou à cette hypothèse.

On parle aussi d’une maladrerie mais les documents des différentes époques ne parlent jamais d’une présence religieuse sur le site de la Perrière.

Reste donc la solution de l’habitat, mais un habitat pour qui ?

 

Toujours est-il qu’au XVIIIème siècle, l’édifice est à usage agricole comme le montrent les visites et montrées faites sur le lieu de la Perrière.

1790 : « Sont comparus le s(ieu)r Marin Joubert m(archan)d fermier du lieu de la métairie de la Perrière p(aroi)sse de Voivres de laquelle il est sorty du jour de St Marc dernier lad(ite) métairie apartenante à mons(ieu)r le Marquis d’Aux+, d’une part +dem(euran)t p(aroi)sse de Moncé en Belin Et François Cosnilleau lab(oureu)r fermier actuel d’icelle métairie dans laquelle il a entré led(it) jour de St Marc dernier d’autre part,

Que le ventail de la porte de la grange est garny de pentes et gonds et se ferme de clef et celuy d’entre lad(ite) grange et l’écurie se ferme avec un verrouil seulement, l’aire de lad(ite) grange est en état mais il n’y a point de seuil à la porte, sy trouve une fenestre sans ventail ny aparance dy en avoir eû, Qu’à la porte de l’étable aux bœufs il se trouve deux ventaux de porte garnis de pentes et se ferment avec un valet de fert un loquet poussier et une serrure avec sa clef, les creiches sont construites de vieux bouts de charpentes sans rateliers, le sinas est construit de onze soliveaux de vieilles charpentes et de sept morceaux du bois rond et enfoncés de quelques rameaux pour le soutien des fourages les murs sont en état ainsy que l’aire ; le ventail de la porte d’entre lad(ite) étable et la grange se ferme avec un verrouil lequel est attaché à une vieille plaque de serrure pour mémoire »

DES TEXTES RARES MAIS PRÉCIEUX

Des actes notariés des 17ème et 18ème siècles nous précisent qu’à cette époque la Perrière est une métairie appartenant aux seigneurs de Villaines à Louplande. L’édifice qui nous intéresse est qualifié de grange, fonction qu’il remplissait encore il y a quelques années. Vu le volume qu’il représente, on comprend aisément que telle fut sa fonction pendant de nombreux siècles. Mais la cheminée et les décors montrent bien que ce n’était pas sa vocation originelle.

Une deuxième catégorie de documents apporte des éléments intéressants. Ils appartiennent au cartulaire de Château du Loir[2]. Quel lien y a t-il entre Château du Loir et Voivres ? Il se trouve simplement qu’à un certain moment du moyen age, les seigneuries de Château du Loir et La Suze (ainsi que Louplande) appartiennent à la même famille.

Plusieurs textes de ce cartulaire citent le toponyme « Perrière » mais sans jamais préciser sur quelle paroisse ! Il y est question entre le 12ème et le milieu du 13ème de vassaux des seigneurs de Louplande nommés Guérin et Raoul de la Perrière. Le 29 avril 1288 Béatrix « comtesse de Dreux et de Montfort, dame de Château du Loir », baille à Jean Le Bordier l’hébergement de la Borderie à Roezé. Dans ce texte, la Borderie est dite voisine de la métairie de Guérin de la Perrière. Or, 800 mètres séparent les deux lieux.

29 avril 1288 – Contrat par lequel Béatrix de Monfort baille à Jean Le Bordier, paroissien de Roezé, l’hébergement de la Borderie, en la châtellenie de La Suze.

 

Sçachent tous presens et advenir que en nostre présence en dreit establi, Jehan Le Bordier, de la paroisse de Roezé, requenut et confessa que noble dame Béatrix, comtesse de Dreux et de Montfort, dame dou Chatiau dou Leir, li a baillié a tousjourmes et que il a prins et grantement reeu a soy et a ses heirs de ladicte comtesse, pour ung muy de seigle, a la mesure de La Suze, de anuel et perpetuel rente, le hebergement de la Borderie, si comme il se poursiet, et toutes les terres, tous les prés, toutes les pastures, tous les arbres, tous les fossez et toutes les haies appatenans audict hebergement, lequel hebergement, o toutes les appartenances devantdictes, est assis en la chastellerie de Lassuze, ez fiez à ladicte comtesse, entre la métoierie Guarin de la Perrière et la métoierie au prieur d’Oezé, en ladicte parroisse, sus l’eve que l’en appelle l’Orne si com l’en dit ; lequel blé de rente à ladicte mesure, de autressi bon blé et d’autressi bel come le meillour et le plus bel qui ou temps de checune souste seroit treuvé amendre et vendre ou pais à dous deniers manseis delasche de chacun septier, ledict Jehan promet, pour soy et pour ses hoirs, et est tenu rendre à ladicte comtesse et à ses heirs, ou chastel de Lassuse, au jour de la Toussains chacun an doresnavant, et est tenu rendre et restorer tous cous et tous dommages à ladicte comtesse et à ses heirs, se aucuns en soustenoient par defaute d’aucune souste doudict bled. Desquiex cous et dommages le baillif dou Chatiau dou Leir qui seroit au temps seroit creu tout a son plein dict sans autre preuve. Et a rendre ledict blé audict terme chacun an et les cous et les dommages, si comme dessus est dict et devisé, oblige ledict Jehan à ladicte comtesse et à ses heirs et à lor allouez sey ou ses heirs et à tous ses biens meubles et immeubles présens et avenir à prendre et à vendre. Et est tenu ledict Jehan, par la foy de son corps, que contre lesdictes chouses ne vendre, renunciant en cet faict à toute exception de fraude et de décevance et à toutes autres resons et allégations de faict et de dreit qui li porroient valoir à venir contre la tenor de cestes présentes lettres.

Et nous toutes lesdictes chouses, à la requeste doudict Jehan, sentenciaument adjugeons à tenir et entérigner par le jugement de nostre court dou Mans.

Ce fut donné le jour de joedy après le Sainct Marc l’Evangéliste, en l’an de grâce mil dous cens quatre vingt et oict.

 

Cartulaire de Château du Loir

 

OÙ L'ON AVANCE L’HYPOTHÈSE D'UN PETIT HABITAT SEIGNEURIAL

Nous serions en présence d’un rare vestige d’habitat seigneurial des 13ème et 14ème siècles du type manoir-halle. La puissance n’apparaît plus dans l’importance d’une fortification mais par une construction, certes toujours imposante, où apparaissent de nouveaux éléments tel que les décors. Le bâtiment de la Perrière pourrait être une forme primitive des manoirs qui vont se répandre après la guerre de Cent Ans. 

Il existe en Sarthe d’autres bâtiments laïcs de cette époque : Chenu, Fontenay-sur-Vègre, Les Mées, Saint-Marceau, Saint-Rémy-du-Val, Souligné-Flacé, Vezot, Vivoin, etc.

 

A noter que l’édifice a pu servir au XVIème de temple protestant ; c’est du moins ce que laisse entendre une montrée de 1740. Il faut sans doute appuyer cette idée sur le fait que Nicolas de Champagne, comte de La Suze, mort en 1567, était membre du consistoire du Mans.

Le logis médiéval de la Perrière à Voivres Lès Le Mans (Sarthe)
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28 avril 2023 5 28 /04 /avril /2023 11:36

A l'occasion de l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale en Europe, nous présentons ici l'exposition que nous avions réalisée et montrée dans divers lieux du département au début des années 2000. Nous mettrons plusieurs pages concernant les aérodromes américains installés en Sarthe.

Nos remerciements à tous ceux qui nous ont prêté les documents : les vétérans américains, les familles Brier, Champroux, Cosnard, Dupas, Dutertre, Gaignon, Guittet, Jarry, Lelasseux, Leroux, Lochet, Magne, Richard, Samson, Serceau, Trouvé, la Mairie de Louplande, les Archives Départementales de la Sarthe, le Service Technique de l'Aviation Civile, ainsi que ceux que nous aurions pu oublier.

Et enfin les personnes qui souhaitent en connaître plus sur la Libération de la Sarthe peuvent consulter l'imposant ouvrage de Fabrice Avoie, Sarthe, août 1944, histoire d'une Libération, 1ère édition mai 2009.

Après le démantèlement de l’aérodrome, les propriétaires et les locataires des terrains réquisitionnés peuvent obtenir des dommages.

Dès 1944, des constats sont réalisés. Ainsi le 9 octobre 1944, soit quelques jours après le départ du 406th F.G., Ch. Guellier expert à La Suze rédige un constat concernant l’exploitation de l’Oierie. On y trouve huit pages sur l’état des parcelles occupées et les dégâts causés ainsi qu’un plan à main levée de la zone.

L’inventaire est d’une grande précision. Par exemple « le champ de l’Oierie » (parcelle n° 360, section D) occupe une superficie de cinq hectares et un are. Dedans se trouvait « un trou de DCA de six mètres de diamètre et de soixante dix centimètres de profondeur » qu’il faut reboucher. Un champ « était ensemencé en betteraves espacées de soixante centimètres et vingt-quatre rangs dans une longueur de dix mètres, récolte perdue ».

Les arbres arrachés sont également inventoriés. La parcelle n° 357 de la section D était plantée de « six sauvageons de trois ans », de « sept fruitiers de trente ans, dont quatre de pommes à couteaux » soit une « perte de 250 kgs de pommes à couteau » et de « 250 kgs de pommes à cidre ». Sur une haie « il existait cinq ormeaux et quinze souches (ormeaux de 1,30 X 15,00) qui ont été abattus ». La description se poursuit sur plusieurs pages.

Août 1944 : Le devenir de l'aérodrome américain A-36 à Louplande (Sarthe)
Août 1944 : Le devenir de l'aérodrome américain A-36 à Louplande (Sarthe)
Août 1944 : Le devenir de l'aérodrome américain A-36 à Louplande (Sarthe)

Les indemnités sont assez longues à arriver. D’autant qu’il existe certains points de désaccord, voire de litige, entre les propriétaires et l’administration. Un rapport de l’ingénieur des TPE en date de mars 1948 précise qu’un devis réalisé par M. Guellier, expert, pour dommages subis s’élève à une somme de 59 799 francs. Mais après une contre expertise, cette indemnité est ramenée à 53 300 francs ; cette somme est acceptée par le propriétaire. Les dossiers d’indemnisation déposés aux Archives Départementales contiennent des courriers allant jusqu’en 1954. En effet, une loi de 1949 modifie les conditions d’indemnisation et certains exploitants ont refait des dossiers. 

De plus, on remarque, en comparant le plan américain de 1944 et les constats réalisés par les experts, que certaines déclarations ne correspondent pas à ce qui est indiqué par le plan !

 

Août 1944 : Le devenir de l'aérodrome américain A-36 à Louplande (Sarthe)
Août 1944 : Le devenir de l'aérodrome américain A-36 à Louplande (Sarthe)
Août 1944 : Le devenir de l'aérodrome américain A-36 à Louplande (Sarthe)

OÙ L’ON REPARLE D’UN AÉRODROME SUR LES COMMUNES DE LOUPLANDE ET VOIVRES !

Une étude de la DDE réalisée en 1975 envisage l’installation d’un aérodrome pour « court-courriers et charters européens ». Un plan très précis, fait sur un fond de carte IGN au 1/25000ème, nous en donne son implantation. Il est axé est-ouest sur les communes de Louplande et Voivres. Une piste de 2650 mètres sur 45 de large est prévue.

Le 16 octobre 1976, lors du congrès cantonal des maires à Souligné-Flacé, M. Le Theule, député, annonçait qu’une commission réunie à la Préfecture (8 octobre) venait de se prononcer à l’unanimité pour l’implantation d’un aérodrome à cheval sur les communes de Louplande et Voivres. Quatre sites avaient été étudiés : les sites d’Auvours, Saint Jean d’Assé, Beaufay et Louplande.

 
Août 1944 : Le devenir de l'aérodrome américain A-36 à Louplande (Sarthe)

En février 1977, « l’Association de Défense contre l’implantation de l’aérodrome Louplande – Voivres » est créée. Elle regroupe un certains nombres de personnes des communes concernées.

Août 1944 : Le devenir de l'aérodrome américain A-36 à Louplande (Sarthe)

Un courrier de Joël Le Theule, en date du 14 janvier 1977 précise l’intervention du député lors du congrès cantonal : « Si j’ai le premier évoqué cette question, lors d’une réunion des Maires et Adjoints du Canton de La Suze, c’est pour que ceux-ci prennent une position hostile. Je pense que cela n’est pas sérieux et la meilleure solution est l’agrandissement de l’aérodrome tel qu’il est ». Dans un autre courrier daté du 25 février 1977, il confirme son attitude : « Mon opposition à la construction de l’aérodrome Louplande-Voivres est totale (…). Mon objectif était d’une part d’informer les élus et d’autre part de provoquer des réactions pour éviter la réalisation de ce projet, même s’il n’est prévu que dans une quinzaine d’années, car il me paraît sur de multiples plans anti-économique ».

Le 8 mai 1978, Joël Le Theule revient sur le projet. Mais à l’époque il est Ministre de Transports. Ses propos sont clairs : « Il est exclu qu’un aérodrome soit installé entre Voivres et Louplande. La seule possibilité à laquelle le Préfet de la Sarthe et moi-même sommes attachés, est l’éventuel agrandissement de la piste du Mans. Faire autre chose serait de la folie ».

 

Août 1944 : Le devenir de l'aérodrome américain A-36 à Louplande (Sarthe)
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26 avril 2023 3 26 /04 /avril /2023 12:26

A l'occasion de l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale en Europe, nous présentons ici l'exposition que nous avions réalisée et montrée dans divers lieux du département au début des années 2000. Nous mettrons plusieurs pages concernant les aérodromes américains installés en Sarthe.

Nos remerciements à tous ceux qui nous ont prêté les documents : les vétérans américains, les familles Brier, Champroux, Cosnard, Dupas, Dutertre, Gaignon, Guittet, Jarry, Lelasseux, Leroux, Lochet, Magne, Richard, Samson, Serceau, Trouvé, la Mairie de Louplande, les Archives Départementales de la Sarthe, le Service Technique de l'Aviation Civile, ainsi que ceux que nous aurions pu oublier.

Et enfin les personnes qui souhaitent en connaître plus sur la Libération de la Sarthe peuvent consulter l'imposant ouvrage de Fabrice Avoie, Sarthe, août 1944, histoire d'une Libération, 1ère édition mai 2009.

Les vétérans du 406th Fighter Group ont décrit le camp de Louplande. Le campement se fait « entièrement sous la tente, les installations étaient particulièrement commodes, les mess bien aménagés, les douches convenables et les bureaux réduits au minimum nécessaire ». Le contact avec la population est bon et est même qualifié de « bien meilleur que partout ailleurs ». Dans le journal des faits marquants du 406th FG, on trouve cette mention qui illustre bien les clichés suivants :

"9/44 : French town folk visit base to greet Americans and watch P-47's take off and other examples of gratitude and friendship."

Les aviateurs gardent un bon souvenir de quelques dîners à La Flèche et de sorties à Paris ! De plus les conditions météorologiques sont bonnes ce qui rend acceptable le campement de toile. Il faut cependant signaler qu’il y eut des pertes lorsque le 406th FG se trouvait basé à Louplande : 4 hommes pour le 512th, 1 homme pour le 513th, 1 homme pour le 514th. L’historique du 514th y fait d’ailleurs référence : « Au cours de cette période, nous avons perdu l'un de nos commandants de vol en la personne du capitaine E. C. Heckman. Il a été abattu par la flak alors qu'il était engagé dans une mission d'appui au sol rapproché. Ironiquement, ce caprice du destin a privé le capitaine Heckman d'un congé de repos aux États-Unis, qu'il attendait dans quelques jours. Un jour plus tard, le lieutenant R.T. Shelton a connu le même sort lors d'une mission de soutien de colonne blindée. La troisième et dernière perte de personnel navigant précieux à Louplande est survenue au lieutenant RW McHugh, qui a été blessé au combat lors d'un bombardement en piqué ».

La population assiste au ballet des avions à Louplande.

La population assiste au ballet des avions à Louplande.

Les enfants Dutertre et un Mustang P51 (cliché Dutertre)

Les enfants Dutertre et un Mustang P51 (cliché Dutertre)

Un dimanche sur l'aérodrome A-36 de Loulpande (cliché vétérans américains)

Un dimanche sur l'aérodrome A-36 de Loulpande (cliché vétérans américains)

Maurice Trouvé, de Louplande, devant le "lounge" de la 514ème escadrille (cliché vétérans américains)

Maurice Trouvé, de Louplande, devant le "lounge" de la 514ème escadrille (cliché vétérans américains)

"Lounge" du 514th (cliché vétérans américains)

"Lounge" du 514th (cliché vétérans américains)

Des mécaniciens américains préparant un avion (cliché vétérans américains)

Des mécaniciens américains préparant un avion (cliché vétérans américains)

Un mécanicien pose dans un avion (cliché vétérans américains)

Un mécanicien pose dans un avion (cliché vétérans américains)

Mécaniciens, caisses de munitions, bombe et réservoir additionnel (cliché vétérans américains)

Mécaniciens, caisses de munitions, bombe et réservoir additionnel (cliché vétérans américains)

Un aérodrome à la campagne (cliché vétérans américains)

Un aérodrome à la campagne (cliché vétérans américains)

Une douche chaude (cliché vétérans américains)

Une douche chaude (cliché vétérans américains)

Deux mécaniciens et une bombe de 250 kg (cliché vétérans américains)

Deux mécaniciens et une bombe de 250 kg (cliché vétérans américains)

Page de l'historique du 512th (source : 512th)

Page de l'historique du 512th (source : 512th)

La banderole du "lounge" du 514th en Allemagne (source : 514th)

La banderole du "lounge" du 514th en Allemagne (source : 514th)

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25 avril 2023 2 25 /04 /avril /2023 10:46

A l'occasion de l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale en Europe, nous présentons ici l'exposition que nous avions réalisée et montrée dans divers lieux du département au début des années 2000. Nous mettrons plusieurs pages concernant les aérodromes américains installés en Sarthe.

Nos remerciements à tous ceux qui nous ont prêté les documents : les vétérans américains, les familles Brier, Champroux, Cosnard, Dupas, Dutertre, Gaignon, Guittet, Jarry, Lelasseux, Leroux, Lochet, Magne, Richard, Samson, Serceau, Trouvé, la Mairie de Louplande, les Archives Départementales de la Sarthe, le Service Technique de l'Aviation Civile, ainsi que ceux que nous aurions pu oublier.

Et enfin les personnes qui souhaitent en connaître plus sur la Libération de la Sarthe peuvent consulter l'imposant ouvrage de Fabrice Avoie, Sarthe, août 1944, histoire d'une Libération, 1ère édition mai 2009.

Plusieurs modèles d'avions vont utiliser la piste de Louplande :

  • Des chasseurs bombardiers Republic P47 Thunderbolt : ce fut l’avion le plus plus produit lors de la Seconde de Guerre Mondiale ; sa robustesse en a fait un des appareils les plus appréciés par les pilotes.

  • Des transporteurs de troupes et de matériel Dakota DC3 : cet appareil né avant la guerre va vite devenir indispensable pour le transport des troupes.

  • Des chasseurs Northrop P61 Black Widow : c’est un chasseur de nuit équipé d’un radar.

  • Des chasseurs Lockheed P38 Lightning : ils apparaissent souvent dans les témoignages sous le nom de « double-queues ». C’est aux commandes d’un tel appareil que disparaît Antoine de Saint-Exupéry en juillet 1944.

Un P47 au décollage. Ce gros appareil de 8 tonnes en charge a un rayon d'action d'environ 3000 km grâce à ses réservoirs additionnels (cliché Sledzik)

Un P47 au décollage. Ce gros appareil de 8 tonnes en charge a un rayon d'action d'environ 3000 km grâce à ses réservoirs additionnels (cliché Sledzik)

Le P47 possède huit mitrailleuses Browning de 12.7 mm. (cliché Sledzik)

Le P47 possède huit mitrailleuses Browning de 12.7 mm. (cliché Sledzik)

Un P47 faisant le plein sur l'aérodrome de Louplande. Il s'agit de l'ancien modèle du P47 avec une verrière qui laisse un angle mort d'environ 20° à l'arrière (cliché H Brier)

Un P47 faisant le plein sur l'aérodrome de Louplande. Il s'agit de l'ancien modèle du P47 avec une verrière qui laisse un angle mort d'environ 20° à l'arrière (cliché H Brier)

Le P47D à Louplande. Il possède une verrière dite "en goutte d'eau" qui permet d'avoir une vision à 360° (cliché H Brier)

Le P47D à Louplande. Il possède une verrière dite "en goutte d'eau" qui permet d'avoir une vision à 360° (cliché H Brier)

Un décollage à Louplande (source : http://www.512thfightersquadron.com/42-26681.htm)

Un décollage à Louplande (source : http://www.512thfightersquadron.com/42-26681.htm)

La préparation d'un P47 à Louplande avant un départ en mission. Une bombe est placée sous l'aile (cliché Dutertre)

La préparation d'un P47 à Louplande avant un départ en mission. Une bombe est placée sous l'aile (cliché Dutertre)

L’aérodrome A-36 a abrité le 406th Fighter Group regroupant les 512ème, 513ème et 514ème escadrilles. Chaque escadrille a un code inscrit sur l’avion : la 512ème porte le code L3, la 513ème le code 4P et la 514ème le code O7

  • La 512ème escadrille de combat (Fighter Squadron) est affectée au camp de Saint-Léonard (Louplande) le 4 septembre 1944. Ensuite, elle rejoint de camp de Mourmelon le 20 septembre 1944. Cette escadrille est inactivée le 1er juillet 1959.

  • La 513ème escadrille de combat est affectée au camp de Saint-Léonard le 4 septembre 1944. Elle rejoint le camp de Mourmelon le 22 septembre 1944. Cette escadrille est désactivée le 8 janvier 1961.

  • La 514ème escadrille est affectée à Saint Léonard le 28 août 1944. Elle gagne le camp de Mourmelon le 24 septembre 1944. Elle est désactivée le 8 janvier 1961.

L’appellation « Fighter Squadron » est utilisée entre le 30 mai 1944 et le 20 août 1946. Ces trois escadrilles ont rejoint le 406th F.G. pour la période allant du 1er mars 1943 au 20 août 1946.


 

Le 406th F.G. appartient à la 9th US Air Force qui fut créée en Afrique du Nord en novembre 1942 puis transférée en Grande-Bretagne en octobre 1943. La devise du 406th F.G. était « Soutenir, Attaquer, Détruire » et son nom de code était « Stardust ».

Ce groupe de chasse est commandé par le colonel Anthony V. Grossetta originaire de Tucson en Arizona (États-Unis).Il dirige l’unité du 6 novembre 1943 jusqu’au 9 mai 1945. Le groupe a effectué 13612 sorties.

L’unité est créée le 1er mars 1943 mais son appellation est alors 406th Bomb Group. Elle se constitue entre mars et juillet 1943 ; en août 1943 elle devient le 406th Fighter Bomber Group et c’est à ce moment qu’elle est formée des 512ème, 513ème et 514ème escadrilles. Elle réside à Tampa en Floride puis rejoint ensuite la Caroline du Sud et s’entraîne au combat aérien. Le 23 mars 1944, le 406th F.G. s’embarque à destination du Royaume-Uni et se base à Ashford dans le Kent. Il rejoint le XIX Tactical Air Command de la 9ème US Air Force. Les premières missions (« missions géographiques ») commencent en mai 1944. Les pilotes accompagnent les bombardiers en vol dans le nord-ouest de la France, en Belgique et en Allemagne, mais trouvent ces sorties assez monotones. Début juin, le groupe reçoit les couleurs propres aux opérations d’invasions du continent : trois bandes blanches séparées par deux bandes noires. Les photographies faites par H. Brier en septembre 1944 sur le terrain de Louplande montrent encore ces marques distinctives (fig. 10). Le 5 juin, les instructions prévoient la couverture aérienne d’Utah Beach puis des missions de destructions des infrastructures ennemies.

Le 406th F.G. disposait de 60 appareils (il en a perdu 133 lors de ses missions) et d’environ 1200 hommes (85 sont décédés pendant les missions). Les témoignages locaux parlent d’une centaine d’avions au sol mais il ne semble pas avoir d’autres groupes de combat que le 406th F.G..

Le 25 juillet 1944, le 406th F.G. s’installe pour la première fois en France sur l’ALG A-13 (Tour en Bessin dans le Calvados). Puis il s’installe sur le A-14 (Creteville dans la Manche) d’où il soutient la 3ème Armée U.S. qui avance vers Le Mans.

La 4 septembre, le 406th F.G. s’installe sur l’ALG A-36 à Louplande. Les missions sont de deux types : d’abord soutenir l’avancée de la 79ème Division d’Infanterie U.S. et de la 2ème D.B. française. L’autre tache est de participer aux opérations de réduction de la poche de Brest. Certaines missions allaient aussi jusque dans les Vosges pour aider la 7ème Armée U.S. qui remontait depuis le Sud de la France.

Un Dakota DC3 à Louplande. C'est un avion transporteur de troupes et de matériel (cliché Gaignon)

Un Dakota DC3 à Louplande. C'est un avion transporteur de troupes et de matériel (cliché Gaignon)

Des décors personnalisent certains appareils (cliché Gaignon)

Des décors personnalisent certains appareils (cliché Gaignon)

L'avion P61 Black Widow

L'avion P61 Black Widow

Le Voivrais Alfred Lelasseux était mitrailleur sur un P61. Il est venu par deux fois s'approvisionner en munitions sur l'aérodrome de Louplande.

Le Voivrais Alfred Lelasseux était mitrailleur sur un P61. Il est venu par deux fois s'approvisionner en munitions sur l'aérodrome de Louplande.

Août 1944 : Les avions de l'aérodrome américain A-36 à Louplande (Sarthe)
Le pilote Howard Park du 406th FG, 513th FS (cliché Park)

Le pilote Howard Park du 406th FG, 513th FS (cliché Park)

Des pilotes américains à Louplande. Au centre : Bernard Sledzik (406thFG, 514th FS) (cliché Sledzik)

Des pilotes américains à Louplande. Au centre : Bernard Sledzik (406thFG, 514th FS) (cliché Sledzik)

Le pilote Stan Wyglendowski, 406th FG, 512 FS (cliché Wyglendowski)

Le pilote Stan Wyglendowski, 406th FG, 512 FS (cliché Wyglendowski)

Un extrait des missions du 514th FS lors de sa présence à Louplande :

"When Lt. General Patton's phenomenal armies by-passed beleaguered German troops on Brest Peninsula and plunged eastward across France, we were forced to follow suit by making a comparatively long trek to our new destination - Loupeland, France, or Air Strip A.36 according to its military designation. The same problem of distance existed here but we remained for approximately four weeks. Daily missions were flown in direct support of our brothers in service - Third Army - punching and staving off every thrust directed at them by Hitler's fanatical contingent.

Along in this period we lost one of our veteran flight commanders in the person of Captain E. C. Heckman. He was brought down by flak while engaged in a close ground support mission. Ironically, this quirk of fate deprived Captain Heckman of a rest leave in the United States, which he was expecting in a couple of days. A day later Lt. R. T. Shelton met the same fate while on an armored column support mission. The third and last loss in valuable flying personnel while at Laupeland occurred to Lt. R. W. McHugh, who was wounded in action while dive-bombing.

First of two principal accomplishments by our splendid airmen occurred an 1 September 1944, on which date the 514th, led by Major G. I. Ruddell, raked up and down Metz Airdrome with damaging machine gun fire to account for the appalling number of twelve planes destroyed and twenty or more damaged. Lt. Hilton L. Lewis was discoverer of this pilot's dream through a break in a heavy cloud layer and immediately reported his revelation to Major Ruddell. Despite low fuel and ammunition supply since they were returning from another mission, Major Rudell unhesitatingly led his" Raiders" down for the killing. This, by far, was the best hunting day to date.

Foremost and perhaps most appreciable commendation far outstanding performance of duty in armed conflict was the Unit Presidential Citation justly awarded to our 406th Fighter Group for action south of the Laire river on 7 September 1944. Thirty-six P-47s of the Group, twelve of them 514th's, raced south of the Laire river in the vicinity of Chateauraux, France, to find and destroy a column of enemy vehicles and military transport, which was attempting to escape from southeastern France through the Belfort Gap. As a result of decisive destruction and ferocity of attack, General Elster, his staff and twenty thousand troops were forced to capitulate. During the surrender, General Elster requested presence of Brigadier General O. P. Weyland, Chief of XIX Tactical Air Command, to insure cessation of further air attacks."

Août 1944 : Les avions de l'aérodrome américain A-36 à Louplande (Sarthe)
Les avions du 512th sq quelques mois plus tard en Belgique (source : http://www.512thfightersquadron.com)

Les avions du 512th sq quelques mois plus tard en Belgique (source : http://www.512thfightersquadron.com)

(source : http://www.512thfightersquadron.com)

(source : http://www.512thfightersquadron.com)

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22 avril 2023 6 22 /04 /avril /2023 10:47

 A l'occasion de l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, nous présentons ici l'exposition que nous avions réalisée et montrée dans divers lieux du département au début des années 2000. Nous mettrons plusieurs pages concernant les aérodromes américains installés en Sarthe.

Nos remerciements à tous ceux qui nous ont prêté les documents : les vétérans américains, les familles Brier, Champroux, Cosnard, Dupas, Dutertre, Gaignon, Guittet, Jarry, Lelasseux, Leroux, Lochet, Magne, Richard, Samson, Serceau, Trouvé, la Mairie de Louplande, les Archives Départementales de la Sarthe, le Service Technique de l'Aviation Civile, ainsi que ceux que nous aurions pu oublier.

Et enfin les personnes qui souhaitent en connaître plus sur la Libération de la Sarthe peuvent consulter l'imposant ouvrage de Fabrice Avoie, Sarthe, août 1944, histoire d'une Libération, 1ère édition mai 2009. 

L’armée de Patton traverse Louplande le 7 août 1944 au soir. La 9th Air Force avait déjà repéré dans la région mancelle un certain nombre de sites favorables à l’implantation de pistes. Le 15 août, des géomètres américains explorent l’est de la commune de Louplande. Les habitants du secteur essaient de les interroger pour connaître le but de leur activité. Le 16 août, des soldats américains du IX Engineer Command se présentent et aident les agriculteurs de la zone concernée à ramasser leurs récoltes. C’est à ce moment que la population apprend la nouvelle de l’implantation d’un aérodrome.

Les témoignages américains montrent que l’avancée des unités du génie se fait sans problème, la région étant débarrassée des unités allemandes. Le seul problème réside dans les difficultés d’approvisionnement car la logistique a du mal à suivre l’avancée rapide. Il faut, par exemple, que le carburant acheminé depuis le Royaume-Uni puisse arriver jusqu’aux aérodromes.

Le plan américain a été dressé par le 846th Engineer Aviation Battalion qui appartenait au 924th Engineer Aviation Regiment lui-même sous l’autorité du IX Engineer Command relevant donc de la 9th Air Force. Ce bataillon est arrivé en Normandie en juillet 1944 avant de poursuivre son travail en Belgique, aux Pays-Bas et enfin en Allemagne. Avant Louplande, ce bataillon avait participé à l’installation de l’A-13 à Tour-en-Bessin (Calvados) mais également au début des travaux sur l’A-34 à Brecé (Mayenne).

Carte américaine (1st Army), août 1944

Carte américaine (1st Army), août 1944

Plan américain de 1944

Plan américain de 1944

Août 1944 : l'aérodrome américain A-36 à Louplande (Sarthe)
Août 1944 : l'aérodrome américain A-36 à Louplande (Sarthe)
Positionnement de l'aérodrome sur fond cadastral

Positionnement de l'aérodrome sur fond cadastral

Photo aérienne 1949 (source Géoportail)

Photo aérienne 1949 (source Géoportail)

Rappel de la législation en vigueur : L'utilisation des détecteurs de métaux est strictement interdite sur ces sites historiques. En cas de problème, prévenir la gendarmerie.

Code du Patrimoine,

Art. L. 542-1 - Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d'objets métalliques, à l'effet de recherches de monuments et d'objets pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche.

 

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