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11 février 2024 7 11 /02 /février /2024 12:21

Un bail des moulins de Spay – 1747 (Extraits)

Du cinquième jour du mois de mars mil sept cent quarante sept après midi. Devant nous René Bellanger notaire et tabellion royal au Maine demeurant à Roezé, furent présents personnellement établis Monseigneur Jean Joseph Leboindre, baron de la Beuneiche, chevalier, seigneur de Vauguyon, le Groschesnay, Buffes, Spay, Fillé Guécélard, Roezé et autres lieux, conseiller du Roy en sa cour de parlement demeurant ordinairement a Paris rue et cul de sac Saint Dominique, quartier Saint Michel paroisse de Saint Jacques du Haut Pas …

Et Pierre Lefeuvre le jeune maître meunier et Françoise Gaupuceau sa femme de lui suffisamment autorisée devant nous au sujet des présentes demeurant aux moulins du Gué de Maulny paroisse de La Couture d’autre part.

Source AD72

Source AD72

Entre lesquelles parties a été fait ce qui suit. Savoir que … le seigneur Leboindre a par ces présentes baillé à titre de ferme et promis garantir auxdits Pierre Lefeuvre et Françoise Gaupuceau … preneurs pour eux et pour le temps et terme de six années entières, parfaites et consécutives … à commencer du jour et fête de Paques … mil sept cent quarante neuf et finir en pareil temps lesdites années révolues.

Savoir est les grands moulins de Spay situés paroisse du même nom consistant en la maison et bâtiments, domaine, roues, rouets, meules, moulages, tournants et virants … qu’en ont ci-devant jouit et jouiront jusques audit jour de Pâques mil sept cent quarante neuf Michel Lechat et à présent Magdelaine Froger sa veuve …

Le moulin de Spay sur la carte de Cassini (1765)

Le moulin de Spay sur la carte de Cassini (1765)

Le moulin de Spay sur la carte de Jaillot (1706)

Le moulin de Spay sur la carte de Jaillot (1706)

Lesdits Pierre Lefeuvre et Françoise Gaupuceau sa femme preneurs … promettent et s’obligent … d’en faire bailler et payer de ferme chacun an à mondit seigneur Leboindre ou à telles autres personnes qu’il lui plaira leur désigner jusques à trois lieues de distance desdits moulins la somme de trois cent quatre vingt livres … la première demie ferme montant à cent quatre vingt dix livres … au jour de Toussaint mil sept cent quarante neuf et le second qui sera de pareille somme au jour de Pâques suivant et ainsi continuer d’an en an et de terme en terme, outre et sans diminution de ladite ferme de bailler et fournir tous les ans à mondit seigneur Leboindre dans le temps de Noël douze bonnes poulardes grasses rendues audit château de Groschesnay, pour les réparations desdits moulins de faire faire six journées de maçon et six de terrasseur servies et fournies de toutes matières, de faire employer sur iceux deux milliers de bardeaux neuf lesquels leurs seront fournis par mondit seigneur et en faire retourner pareil nombre du vieil à leurs frais le tout une fois pendant le présent bail. Pour ce qui est des haies et fossés d’en réparer quarante toises par an  es endroits les plus nécessaires des terres desdits moulins. Et de planter sur icelles quatre sauvageaux aussi par an, de les enter avec ceux qui y sont à présent lorsqu’ils y seront propres et de les conserver du péril des bestiaux à leur possible en les armant d’épines …

S’obligent en outre lesdits preneurs d’entretenir toutes les ferrures d’iceux moulins en bon état pour leur service sans en prétendre aucune récompense ni paiement de mondit seigneur Leboindre lequel fournira à iceux preneurs le bois nécessaire pour faire les arbres, roues et rouets dont il sera besoin auxdits moulins le prenant par eux dans les endroits qui leur seront marqués jusqu’à demie lieue de distance desdits moulins après qu’il leur aura été fait abattre …

Demeurent tenus lesdits preneurs d’avoir un bateau fort suffisamment pour porter un ou deux chevaux chargés sur la rivière duquel on pourra servir lorsqu’il faudra travailler aux chaussées et autres choses desdits moulins pour charroyer les matières sans aucun dédommagement. Et en outre tenir la porte batelière d’icelles chaussées ouvertes quand besoin sera pour ledit travail, et dans le temps d’hiver lorsqu’il gèlera à glacer la rivière afin d’éviter la ruine desdites chaussées jusqu’à quinze jours de suite dans un an …

Dont de ce que dessus lecture faite auxdites parties, elles en sont demeurées d’accord … Fait et passé audit château du Groschesnay paroisse dudit Fillé es présence de Michel Jamin le jeune et louis Doré marchands sargers demeurant audit Roezé.

Chaussée du moulin de Spay (cadastre 1810, AD72)

Chaussée du moulin de Spay (cadastre 1810, AD72)

Moulin de Spay au début du XXè siècle

Moulin de Spay au début du XXè siècle

LEBOINDRE : La famille Leboindre est originaire de la Ferté Bernard puis migre au Mans où elle occupe quelques offices lui donnant une certaine notoriété. Le plus connu est Jean Leboindre (né en 1620 et décédé en 1693), doyen du Parlement de Paris. Jean Joseph Leboindre, dont il question dans ce bail, est le petit-fils de Jean Leboindre ; il meurt sans héritier (mais ruiné) en 1757. On lira avec intérêt dans Jean Leboindre, Débats du Parlement de Paris pendant la minorité de Louis XIV, présenté par Robert Descimon et Orest Ranum, Honoré Champion Editeur, 1997 l’intéressant commentaire fait sur cette famille.

Les Leboindre possédaient plusieurs métairies et bordages, ainsi que deux autres moulins (la Beunêche à Roezé et les moulins de Fillé).

Ils habitent à Paris mais viennent de temps en temps à Fillé au château du Grochenay. C’est probablement Jean Leboindre qui a fait édifier le château actuel du Grochenay.

Bail du moulin de Spay 1747
Le château du Gros Chesnay à Fillé, édifié par les Le Boindre au XVIIè siècle.

Le château du Gros Chesnay à Fillé, édifié par les Le Boindre au XVIIè siècle.

PIERRE LEFEUVRE : Il prend donc le bail des moulins de Spay en 1747, le renouvelle en 1754 puis quitte le lieu en 1761. C’est sans doute le même Pierre Lefeuvre que l’on retrouve en 1762 lors d’une visite des moulins de Fillé ; il demeure alors paroisse de St Jean de la Chevrie au Mans.

C’est peut être une personne de sa famille que l’on rencontre dans un acte de 1679 sur les moulins de la Beunêche ; il est dit meunier, charpentier et ammouleur. Il réside à Cérans.

MICHEL LECHAT : Il arrive aux moulins de Spay en prenant le bail en 1737. Lui aussi vient de la paroisse de La Couture au Mans. Il renouvelle son bail en 1742. Mais il meurt le 10 mars 1744 à Spay âgé d’environ 42 ans et est inhumé dans l’église.

LIEUE : correspond à 4551 mètres.

POULARDE : La poularde accompagne souvent les baux. Avec le chapon, elle fait partie de ces produits volaillers de qualité élevés dans la Sarthe. Cependant, on doit faire une différence entre la « poularde » et « la poularde du Mans » ; la seconde désigne plutôt une sorte de produit que l’on nommerait aujourd’hui « label rouge » alors que la « poularde » ne désigne qu’une jeune poule engraissée. On peut lire l’article de Jeanne Dufour, La tradition des volailles fermières dans le Maine : des poulardes d’hier aux volailles de Loué d’aujourd’hui, Bulletin de la Société d’Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe, 1993, p. 125 à 146.

La poularde de La Flèche dans le l'ouvrage "Monographie des races de poules par Victor La Perre de Roo" (1882)

La poularde de La Flèche dans le l'ouvrage "Monographie des races de poules par Victor La Perre de Roo" (1882)

TERRASSEUR : Personne qui fait les terrasses (mélange d’argile et de paille pour les constructions en terre).

BARDEAUX : Planchettes de bois servant de couverture sur le toit (comme pour une tuile). Les bardeaux sont souvent en châtaigner.

TOISE : unité de longueur valant 1,95 mètre.

SAUVAGEAU : Pousse sauvage d’un arbre. Cette pousse est ensuite entée (greffée), puis protégée des animaux par une protection d’épines autour du pied de l’arbre.

CHAUSSEE : Levée de terre permettant l’aménagement du site du moulin. Sur l’extrait cadastral de Spay on voit très bien cette chaussée qui partage la rivière en deux morceaux.

PORTE BATELIERE : Porte sur le barrage permettant de faire passer les bateaux.

Le moulin de Spay au début du XXème siècle

Le moulin de Spay au début du XXème siècle

Le moulin de Spay au début du XXème siècle

Le moulin de Spay au début du XXème siècle

Bail du moulin de Spay 1747
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20 janvier 2024 6 20 /01 /janvier /2024 21:41

Registre paroissial de Voivres – année 1787

Lorsque la divine providence nous appella a la conduite de cette
Paroisse le 15 mai 1773 nous vimes avec douleur que le temple
Du Seigneur avoit été négligé d’un tems immemorial qu’il tomboit en
Ruines manquant absolument de tout. Des masses de pierres brutes
Composoient les autels il n’y avoit ni ornemens ni linges point de livres
Un mur servoit d’appui de communion elle n’etoit point lambrisée il n’y
Avoit que trois croisés trois mauvaises portes deparés sur le point en un
Mot tomber tout avoit besoin de reconstruction n’ayant aucun
Revenu a nottre fabrique nous ne pouvions en esperer aucun secours
Nottre cœur etoit dans l’opprestion nous formames des lors le projet
De retablir la maison du Seigneur nous comencames par faire des
La premiere annee plafond le cœur le chancel et la nef de l’eglise
Nous fimes faire un pulpitre et achetames les livres de chant.
Les chappes, la banniere les linges et autres ornemens furent fournis
Quelques tems après. Nous comuniquames au seigneur de cette paroisse
Aux patrons, propriétaires et habitans le projet de faire reconstruire
Les trois autels nous ayants promis de nous aider je recues des
Susdits la somme d’environ 1300tt. Les habitans firent les voitures
Gratis cette somme etoit bien mince pour entreprendre un ouvrage
Qui devoit couter environ 3500tt avec un revenu aussi modique que
Celuy de la cure de Voivres sans patrimoine nous resolumes des
Lors de mettre la main a l’œuvre. Le 27 xbre 1786 la premiere
Pierre du grand autel fut placée avec solennité par maitre
Gui Jacques Livré chanoine sindic de l’eglise roiale de St Pierre
La Cour Sainte Chapelle du Mans au nom des doyens chanoines et
Chapitre de laditte eglise patrons de cette paroisse (cette 1ere
Pierre est derriere le tabernacle) les deux petits autels furent
Elévés en même tems les fonts baptismaux, les benitiers, les
Credences furent placés dans le même tems. Les portes furent relargis
Et faites a neuf. On fit trois croisés neuves et les vitraux des
Autres remis a neuf ; le tabernacle et les statue renouvellés
Le sanctuaire et la sacristie baissés de 18 pouces. Lappui
De communion en fer posés. Toutte leglise carrelée a neuf
Tous les bans neufs et uniformes, le cœur qui ne faisoit qu’un
Avec le chancel et la nef fait a neuf. La banquette pour asseoir
Le prêtre, les cartons de l’autel les six chandelliers argentés, les
Tabourets pour les chantres une superbe aube tout fut fourni
Au même tems. Tout etait achevé a la fin du mois de juillet
1787. Le cinq aoust suivant jour de la fête patronale de
Cette eglise les formalités en pareil cas requises et duement observées
La benediction des trois autels de cette paroisse fut faitte par
Messire Jacques Nepveu de la Manouilliere prêtre chanoine
De l’eglise du Mans et en presence de messire René d’Aux
Chevalier seigneur des paroisses de Chemiré, Louppelande, St Benoist,
Etival et Voivres (marquis d’Aux), lequel faisant pour la premiere fois son entrée
Dans laditte eglise fut receu a la grande porte d’ycelle et com
Plimenté par mondit sieur abbé Nepveu et conduit dans
La chapelle de St Pierre par tout le clergé chantant l’himne
Te Deum. Le seigneur etoit accompagné de sa famille savoir
Mesdemoiselles Renée, Agathe, Sophie et Mélanie d’Aux
Ses filles, de Mlle Olivier et encore en presence et assistance
De messire Daniel de Beauvais ecuyer seigneur de Fillé, Spai, Roisé
Le Groschesnaie, de dame Adélaide Victoire Daniel de Beauvais
Demoiselle epouse de messire de Fontaine chevallier seigneur
Baron de St Victeur, de messire de l’Estangt seigneur de Chantenai
Avocat du Roi au sièges présidial et sénéchaussée du Mans
De messieurs maitres Louis Quiet curé de Pruillé, René Moreau
Curé de Fay, René Bruneau curé de Spay, Jacques Achard curé
De Fillé, Pierre Lejariel du Bari curé de Roissé et La Suze
Nicolas Lebaron curé de Fercé, Louis Branchu curé de Chemiré
Jacques Lecoutteux curé de Maigné, René Peron curé d’Etival
Les Le Mans, Gui Jacques Livré et Guillaume Savare mon frere
Chanoines de l’eglise Roiale de St Pierre la Cour Ste Chapelle
Du Mans, de Jacques Tuffier diacre de l’eglise du Mans, de Julien Blin
Principal du collège de La Suze, de Françoise Gourdin epouse de
Defunt Francois Savare ma mere, de Gervais Savare mon frere
Ancien receveur des aides de Brissac et d’une multitude innombrable
De peuple des paroisses circonvoisines et de maitre René Nicolas
Savare curé de laditte paroisse qui a signé le present
le six janvier 1788
R. N. Savare c. de Voivres
Et pour perpetuer la memoire de la presente erection et rénovation
D’autels nous transcrivons a la suitte dudit verbal une piece de vers
A nous adressée par monsieur maitre Bellanger curé de St Georges
Du Plain et prononcé en presence de nos confreres lesquels ont
Requis la presente déliberation

Carte postale ancienne montrant l'église de Voivres au début du XXè siècle

Carte postale ancienne montrant l'église de Voivres au début du XXè siècle

Ad Rectorem

Ergo tuum completur opus, dignissime Rector,

Ara nitet curis aedificata tuis !

Quam tibi grata dies lucet ! Quam pura voluptas

Pertentat pectus, dulcis amice, tuum !

Applaudunt operi, acclamant juvenesque, senesque,

« Divine ornatum diligit ille domus,

Hic pius exornat templum, pius erigit aras. »

Urget te studium nobile, sanctus amor.

O factum egregium, longi memorabile secli !

Grex tibi commissus, jubilat, ardet, ovat.

Ut tibi meritas gestit persolvere grates

Et vota et memori pectore promit, amans.

Jungimur et turbae concordes, fausta precari

Una est vox cunctis, omnibus unus amor.

« Vivat is extinctum dilectus pastor in aevum.

Vivat is laetos et sine nube dies.”

Une tentative de restauration maladroite du maître-autel en 2005.

Une tentative de restauration maladroite du maître-autel en 2005.

René Nicolas Savare : Comme il le dit lui-même, il prend la cure de Voivres le 15 mai 1773. Il succède ainsi à Jacques Goussault décédé le 4 mai 1773 à l’âge d’environ 52 ans. Lors de « l’arrangement des registres des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse de Voivres » au presbytère le 17 mai, René Nicolas Savare est présent. Le 19 mai 1773, il rédige son premier acte dans les registres paroissiaux.

Signature du curé Savare dans les registres paroissiaux de Voivres

Signature du curé Savare dans les registres paroissiaux de Voivres

Entre le 24 et le 29 mai 1773 se déroule la vente des biens du curé Goussault. René Nicolas Savare y achète quelques biens :

 

2 crémaillères et 1 crémaillon de fer pour la somme de 2 livres.

1 paire de chenets avec 1 paire de pinces, 1 pelle à feu et 1 tire marrons pour la somme de 3 livres 19 sols.

1 gril pour la somme de 1 livre 13 sols.

1 gril, 1 rôti pain, 1 broche à percer, 1 main de fer, 1 soufflet pour la somme de 1 livre 10 sols.

1 barre de fer avec sa boule pour la somme de 3 livres.

1 devant de four en tôle pour la somme de 3 livres 3 sols.

4 coins de fer et 1 grande hache à bûcher pour la somme de 4 livres 19 sols.

1 chandelier de cuivre jaune pour la somme de 4 livres 5 sols.

1 paire de balances de cuivre avec 1 poids d’une livre, 1 autre poids de fer d’une demie livre, 1 autre poids d’un quarteron de potin pour la somme de 3 livres.

1 hachereau, 1 compas, 1 égoïne pour la somme de 1 livre 18 sols.

1 poêle à frire pour la somme de 4 livres 8 sols.

1 boîte à sel pour la somme de 2 livres 10 sols.

1 fusil pour la somme de 8 livres 1 sol.

2 mauvaises poêles à frire pour la somme de 2 livres 1 sol.

1 rôtissoire garni de ses cordes, chaînes, poulies, avec 2 broches et 1 poids de pierre pour la somme de 11 livres et 1 sol.

1 râpe à sucre, 2 lanternes, 1 cuiller à pot en fer, 2 cuillers en fer blanc et en cuivre à arroser le rôti pour la somme de 2 livres.

1 poissonnier de cuivre rouge pour la somme de 3 livres et 1 sol.

2 casses (une de terre et une de tôle), 1 garde casse en fer pour la somme de 1 livre 10 sols.

1 réchaud de cuivre rouge pour la somme de 4 livres 6 sols.

1 paire de bassinoires de cuivre rouge pour la somme de 9 livres 5 sols.

1 passette de cuivre jaune pour la somme de 2 livres 10 sols.

1 casserole de cuivre rouge pour la somme de 3 livres.

1 casserole de cuivre rouge pour la somme de 2 livres 19 sols.

1 petite casserole de cuivre rouge pour la somme de 2 livres 2 sols.

2 tourtières de cuivre jaune pour la somme de 2 livres 10 sols.

1 poêlon de cuivre jaune pour la somme de 2 livres 13 sols.

2 marmites de fonte avec 1 couvercle de tôle pour la somme de 1 livre 10 sols.

1 marmite, 1 cuiller à pot, 1 écumoire et 1 couvercle pour la somme de 2 livres 3 sols.

3 autres marmites de fonte de « peu de valeur » pour la somme de 16 sols.

1 chaudron de fonte de moyenne grandeur pour la somme de 1 livre 19 sols.

1 grand chaudron de fonte pour la somme de 7 livres.

1 mère vache sous poil rouge pour la somme de 87 livres.

1 mère vache sous poil rouge avec un veau de lait pour la somme de 83 livres.

1 taure (génisse) d’un an sous poil rouge brun pour la somme de 27 livres.

1 cheval sous poil souris avec son bas et 1 cordeau pour la somme de 50 livres.

1 selle de cheval couverte de panne bleue, 1 housse d’étoffe et 1 bride pour la somme de 28 livres et 11 sols.

1 autre selle avec sa bride et équipée de ses sangles pour la somme de 8 livres et 5 sols.

2 sangles et 1 mesure pour la somme de 1 livre et 1 sols.

1 fourche, 1 vouge, 1 pelle, 1 volant, 1 croc, 1 pelle à bêcher pour la somme de 7 livres et 1 sol.

1 fourche, 1 broc, 1 tranche, 1 croc et 1 râteau à dents de fer pour la somme de 5 livres 3 sols.

2 draps de toile commune pour la somme de 9 livres.

2 draps de toile commune de chacun quatre aulnes pour la somme de 8 livres 6 sols.

12 essuies mains de grosse toile pour la somme de 6 livres 10 sols.

2 nappes de toile commune de chacune cinq quarts pour la somme de 2 livres.

2 autres nappes pareilles aux précédentes pour la somme de 1 livre 15 sols.

2 autres nappes de toile commune pour la somme de 2 livres 7 sols.

2 draps de toile commune de trois aulnes chacun pour la somme de 4 livres et 15 sols.

6 chaises dans la cuisine pour la somme de 1 livre 10 sols.

1 grande « huge » pour la somme de 4 livres.

1 devant de feu en fonte pour la somme de 12 livres 6 sols.

1 rideau servant de portière à la cuisine avec sa vergette de fer pour la somme de 1 livre 16 sols.

1 table ployante de sapin pour la somme de 1 livre 10 sols.

1 armoire à un battant fermant à clé pour la somme de 10 livres 3 sols.

1 bois de lit garni de ses fonds avec 1 paillasse, 1 couette, 1 traversin, 3 oreillers le tout rempli de plumes mêlées, 1 couverture de laine verte, 4 rideaux, 1 dossier, 1 plafond grandes et petites pentes de damas de coq couleur bleu, 3 vergettes de fer pour la somme de 50 livres 5 sols.

2 seilles, 1 godet, 1 carreau à la cheminée et 1 à la poutre, 2 tamis, 2 triangles de fer et 1 mauvais coffre pour la somme de 1 livre 1 sol.

6 chaises de bois d’aune enfoncées de jonc pour la somme de 2 livres.

1 pelote de ficelle pour la somme de 18 sols.

12 essuies mains de grosse toile pour la somme de 4 livres 1 sol.

1 baratte liée de trois cercles de fer, 1 baratton et 1 « coulouere » de bois, 1 plat de bois et sa cuiller pour la somme de 2 livres et 17 sols.

1 pot rempli de graisse de porc pour la somme de 4 livres 6 sols.

2 fers à repasser pour la somme de 2 livres et 3 sols.

1 dessus de cloche et 1 mortier de fonte pour la somme de 11 sols.

1 garde casse pour la somme de 2 livres.

1 poêle à châtaignes, 1 garde casse de fer, le tout de peu de valeur, 3 mauvais soufflets et 1 bourriche pour la somme de 12 sols 3 deniers.

2 fers à repasser pour la somme de 2 livres 3 sols.

2 draps de toile de brin pour la somme de 8 livres 6 sols.

2 draps de toile de brin de chacun 4 aunes pour la somme de 8 livres.

100 bouteilles de verre de Rouen pour la somme de 24 livres.

1 grande paire d’armoires à deux battants en bois de noyer pour la somme de 37 livres.

1 busse de vin de la récolte dernière (fut et liqueur) pour la somme de 36 livres.

1 buffet à quatre battants et deux tiroirs en bois de poirier pour la somme de 30 livres.

1 huilier de cristal pour la somme de 1 livre 11 sols.

1 douzaine d’assiettes de faïence pour la somme de 2 livres 5 sols.

1 douzaine d’assiettes de caillou dont partie, sont fêlées pour la somme de 18 sols.

2 grands plats de caillou pour la somme de 15 sols 3 deniers.

12 assiettes de faïence pour la somme de 1 livre 15 sols.

3 plats de caillou pour la somme de 1 livre 6 sols.

3 salières de cristal pour la somme de 1 livre 8 sols.

3 petits plats de caillou pour la somme de 1 livre 8 sols.

2 saladiers de faïence pour la somme de 1 livre.

4 assiettes de caillou pour la somme de 15 sols.

9 assiettes de caillou pour la somme de 1 livre 14 sols.

12 assiettes de caillou fêlées pour la somme de 1 livre 4 sols.

1 lot d’assiettes et plats fêlés avec 1 bouteille de verre à liqueur pour la somme de 17 sols.

2 pots et 1 eraigne pour la somme de 1 livre 4 sols.

1 table de sapin avec son ployant pour la somme de 1 livre 3 sols.

2 bonnets de coton pour la somme de 2 livres 16 sols.

2 bonnets de coton pour la somme de 2 livres 9 sols.

3 paires de manchettes pour la somme de 2 livres 4 sols.

2 fûts de boisseaux, 1 pelle « fustière » et 2 cribles pour la somme de 3 livres 1 sol.

1 paire de chenets, 1 pelle à feu, 2 paires de pinces, 1 tire marrons pour la somme de 8 livres.

2 poches de grosse toile pour la somme de 1 livre 16 sols.

4 bissacs pour la somme de 1 livre 1 sol.

6 taies d’oreiller pour la somme de 3 livres 16 sols.

2 nappes de toile commune pour la somme de 3 livres.

2 nappes de toile de brin pour la somme de 3 livres 2 sols.

2 nappes pour la somme de 2 livres 10 sols.

1 nappe de 2 aulnes de toile de brin pour la somme de 2 livres 4 sols.

1 douzaine de serviettes de toile de brin pour la somme de 8 livres 10 sols.

1 grand cuvier avec sa chantepleure de potin pour la somme de 6 livres.

1 petit cuvier avec 1 baquet pour la somme de 2 livres 1 sols.

9 fûts de busses de pipes et quarts vides pour la somme de 11 livres 6 sols.

1 fût de pipe et 1 fût de busse vides pour la somme de 7 livres 6 sols.

2 poulains avec tous les chantiers de la cave, 1 grand baril à vinaigre, 1 garde manger, 1 travouil pour la somme de 3 livres.

1 fût de charnier avec du porc salé pour la somme de 13 livres 3 sols.

2 paires de harasses avec leurs cordes pour la somme de 2 livres.

1 mauvaise civière pour la somme de 16 sols.

1 câble pour monter les gerbes pour la somme de 6 livres 13 sols.

1 petite couette, 1 traversin, 1 lodier piqué servant de couverture, 1 couette, 1 traversin à taie de toile rempli de plumes de poules pour la somme de 9 livres.

1 coffre de bois de chêne fermant de clé pour la somme de 5 livres 12 sols.

1 douzaine de serviettes de toile de brin pour la somme de 9 livres 5 sols.

12 serviettes de toile de brin pour la somme de 12 livres 6 sols.

12 serviettes de toile de brin pour la somme de 19 livres 1 sol.

1 bois de lit garni de ses fonds et paillasse, 1 couette, 1 traversin, 1 oreiller le tout de couetty rempli de plumes d’oie, 1 couverture de laine blanche, 1 courtepointe d’indienne, 1 dossier, 1 plafond, des petites pentes le tout d’indienne, 4 rideaux, 3 pentes de droguet vert, 2 tringles tournantes pour la somme de 163 livres 14 sols.

100 bouteilles de verre pour la somme de 24 livres.

4 carafes et un levrier de caillou pour la somme de 1 livre 6 sols.

2 draps de toile de brin de 6 aulnes pour la somme de 17 livres 10 sols.

4 chandeliers de cuivre ou potin et 1 chandelier à main avec des mouchettes dessus pour la somme de 5 livres.

12 chaises de noyer ou guignier pour la somme de 8 livres.

8 chaises de bois de noyer pour la somme de 2 livres 10 sols.

2 dessus de table dont une a sa rallonge de sapin pour la somme de 7 livres.

1 porte à diner d’étain avec 7 mauvaises fourchettes de fer pour la somme de 5 livres.

1 mauvais van pour la somme de 2 livres.

7 mauvais carreaux avec 1 fût de quart de busse et 1 lot de douelles pour la somme de 3 livres 7 sols.

1 paire d’armoires à deux battants fermant à clé avec un tiroir en bois de chêne pour la somme de 40 livres 1 sol.

1 bois de lit garni de ses fonds et paillasse, 1 couette, 1 traversin, 1 oreiller, 1 petite baillière, deux petites couvertures de laine blanche, des rideaux d’étoffe de couleur verte, 3 vergettes de fer, le tout de peu de valeur pour la somme de 36 livres.

1 busse de vin de la récolte dernière (fût et liqueur) pour la somme de 40 livres.

1 busse de cidre (sans le fût) de la récolte dernière pour la somme de 21 livres 10 sols.

15 livres de vaisselle d’étain pour la somme de 11 livres 12 sols 6 deniers.

 

Il apparaît clairement que René Nicolas Savare s’équipe pour habiter le presbytère de Voivres. Par contre, il n’achète aucun vêtement ni livre religieux.

Le presbytère de Voivres au début du XXè siècle

Le presbytère de Voivres au début du XXè siècle

Très rapidement le curé Savare se soucie de l’état de l’église de Voivres. Ainsi le 11 juillet 1773, le général des habitants est convoqué pour savoir « si ils doivent faire lambrisser ou plafoner leur eglize qui a un besoin de l’un ou de l’autre indispensable, pour la decoration d’icelle ornement et embellissement pour le service divin ». Faute d’argent suffisant, il sera décidé de la plafonner en blanc ; les travaux seront effectués par Jean Dupuy, plafonneur originaire de la paroisse de Bouillancourt en Picardie. Il est également choisi de faire quelques travaux sur le mur du cimetière.

Intérieur de l'église de Voivres (cliché Paul Cordonnier, AD72)

Intérieur de l'église de Voivres (cliché Paul Cordonnier, AD72)

En juillet 1774, Savare demande à ce que soient abattues les ruines d’une maison dépendant de la cure afin de faire construire à la place une écurie.
 

Le 12 février 1780, le général des habitants se réunit. Pierre Ruiller, procureur et syndic de la paroisse «  a remontre aux dits habitans que le cimetiere de la dite paroisse secrouloit meme leglize est en un danger evident de secrouler aussi que leglize etant dénuée dornements convenables pour sa solemnité du service de Dieu pourquoi demande a estre authorize par lesdits habitans a employer pour les refections dudit cimetiere soutien des terres diceluy meme pour le soutien de ladite eglize … surquoy lesdits habitans ont murement confere ensemble et apres mure deliberation ils ont este d’avis et donnent pouvoir audit Ruiller leur procureur de fabrique de conjointement et de l’avis du sieur curé dudit Voevres faire faire un mur autour du cimetiere dudit lieu des escaliers pour y monter, d’achepter des chappes et autres ornements convenables … et faire conjointement et avec lagrement dudit sieur curé tout ce qui conviendra et d’y employer les deniers quil peut avoir entre les mains dont il delivrera des quittances qui luy seront allouees en decharge dans le compte quil rendra de la gestion et administration des deniers de ladite fabrique promettant avoir pour agreable tout ce quil fera pour la construction des murs dudit cimetière, la decoration de leglize et tout ce qui sera necessaire destre fait ». Là encore, le curé obtient des habitans l’autorisation de faire des travaux sur l’église.

 

Le dernier acte des registres qu’il rédige à Voivres est un baptême du 3 septembre 1791.

René Nicolas Savare décède au Mans le 25 mars 1792.

Acte de sépulture de René Savarre en 1792 (paroisse du Crucifix au Mans, AD72)

Acte de sépulture de René Savarre en 1792 (paroisse du Crucifix au Mans, AD72)

Vers 1835, le curé Bichette rédige les « Chroniques de la paroisse de Voivres ». Il apporte quelques renseignements complémentaires mais sans que l’on connaisse aujourd’hui l’origine de ses sources (peut être des documents restés au presbytère). En particulier, il signale que lors de la destruction de l’ancien autel, on aurait trouvé un squelette dans celui-ci.

 

Inauguration de la restauration du retable de Voivres en 2008

Inauguration de la restauration du retable de Voivres en 2008

Restauration du retable de Voivres (2008)

Restauration du retable de Voivres (2008)

Restauration du retable de Voivres (2008)

Restauration du retable de Voivres (2008)

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24 décembre 2023 7 24 /12 /décembre /2023 10:48

1776 –  Visite et montrée sur les moulins de Fillé


 

Page 1/8

En marge

24 avril 1776

Montrée des tournans

Virans et a(utres) du moulin

Ou grands moulins de

Fillé entre Louis

Bigot meunier sortant

Et Michel Menon

Par Mathurin

Houdayer et

Pierre Rousseau

Experts

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Aujourd’huy mardy vingt quatrieme jour du

mois d’avril mil sept cent soixante seize sur les neuf

heures du matin,

Devants nous Hilaire Jean Joseph Raguideau notaire

et tabellion royal au Maine demeurant à Royzé+

etants dans la maizon des grands moulins de Fillé

situés paroisse de même nom y transportés exprest

Sont comparus en leurs personnes Louis Bigot

meulnier fermier desd(its) moulins y demeurant et dont

il quitte demain lexploittation lesquels dits

moulins apartiennent a Louis François Daniel

de Beauvais ecuyer seigneur de Grochenay, Buffes

Spay, Fillé, Vauguyon, La Beuneiche et autres lieux

demeurant ville du Mans d’une

part,

Et Michel Menon aussy meulnier dem(euran)t paroisse

de Coulans fermier entrant auxd(its) moulins d’autre

part,

Carte de Jaillot (1706)

Carte de Jaillot (1706)

Entre lesquelles parties a été fait ce qui suit

Scavoir que led(it) Bigot lors de son entrée en lesd(its)

moulins de Fillé s’etant chargé de meulles

moulages, tournans, virans, et autres ustancilles

diceux pour et moyennant la somme de quattre

cent trente six livres cinq sols de prizée vers

mond(it) s(ieu)r de Beauvais suivant le proces

verbal de montrée recu devant nous le trente

un octobre mil sept cent soixante sept controlé

à La Suze le quattre novembre suivant et sobligea

de rendre le tout a la fin de ses jouissances en

 

Page 2/8

pareil nombre et de la valleur de lad(ite) somme

Ils ont convenu de se regler présentement entreux

fermiers sortant et entrant au sujet desd(ites) meulles

moullages tournans et virans et ustancilles desd(its)

moulins, et a cet effet de faire faire visitte et

montrée sur lesd(ites) chozes avec estimation de celles

qui sestiment, pour laquelle faire ils ont

convenu scavoir led(it) Bigot de la personne de Mathurin

Houdayer, dem(euran)t paroisse de Cerans et led(it) Menon

de celle de Pierre Rousseau dem(euran)t ville du Mans

tous deux juindres et ammouleurs et experts

ordinaires a ce sujet et auxquels ils ont declaré

sen raporter pour lad(ite) visitte et montrée ainsy qua

leurs arbitrations a leurs offres de les faire

comparoir presentem(en)t devant nous pour en

recevoir le serment en tel cas requis.

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Et a linstant sont lesd(its) Houdayer et Rousseau

juindres et ammouleurs ayant par nous

notaire été donné lecture de la convention et

nommination cy dessus faitte de leurs

personnes par lesd(ites) parties pour experts au fait

des presentes ils ont le tout agrée et acceptée pourquoy

nous avons d’eux pris et recu le serment en tel

cas requis lequel ils ont preté et dit nestre

parents allies serviteurs ny domestiques crediteurs

ny obligés desd(ites) parties les connoistre suffisamment

ensembles les chozes qu’ils ont avoir et visitter et

estimer et estre en age de coutume, auquel effet nous

leur avons enjoint de bien et exactem(en)t voir et visitter

les meulles, moulages, roues, rouets, tournans et virans

desd(its) moulins et de faire une juste et sincere estimation

 

Page 3/8

desd(ites) chozes qui sestime et du tout nous en

donner son raport pour estre inscript ensuitte des

presentes ce qu’ils ont promis et juré faire en

leur ame et conscience selon leur connoissances dont les

avons jugés, Et a laquelle visitte et estimation procedant

en présence et ce requerant lesd(ites) parties deument etablies

et sans prejudicier a leurs dus et droits respectifs

lesd(its) experts nous a dit et raporté

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Premierement que la meulle courante du petit moulin

a seigle a cinq pieds huit poulces de hauteur sur

vingt poulces depaisseur surquoy deduisant trois

poulces pour la charge reste dix sept poulces

de bonne meulle estimésll a la somme de cent soixante

dix huit livres dix sols a raizon de dix livres dix

sols le poulces cy…………………………………….178tt…..10s

ll concordamment par lesd(its) experts,

Que le moulage a pareille hauteur que la

meulle courante et a dix poulces d’epaisseur

surquoy deduisant pareillem(en)t trois poulces

pour la charge reste sept poulces de bonne

meulle estimés par led(it) Houdayer a huit livres dix sols le

poulce ce qui fait cinquante neuf livres dix sols cy….59tt…..10s

Et par led(it) Rousseau a cinquante six livres sur le pied de huit

 

livres le poulce cy………………………………………56tt

[en marge] discord 3tt…..10s

La roue et rouet dud(it) moulin a été estimée par led(it)

Houdayer pour les façons seullem(en)t a la somme de

vingt livres cy…………..20tt

Et par led(it) Rousseau celle de seize livres

cy………………………..16tt

L’arbre du même moulin estimé aussy pour la

façon seullem(en)t concordamment par lesd(its) experts a

 

Page 4/8

la somme de dix huit livres cy……………18tt

La roue du grand moulin pour la façon seullement

a eté estimée par led(it) Houdayer seul a la somme de

trente huit livres cy…………..38tt

[en marge] discord 8tt

Montrée au moulin de Fillé (1766)

L’arbre dud(it) moulin aussy pour la façon a eté estimé

par led(it) Houdayer seul a la somme de huit livres

cy……………………………………………8tt

Et par led(it) Rousseau aussy seul a celle de six

livres cy…………………………………….6tt

[en marge] 2tt

Le rouet dud(it) moulin estimé par led(it) Houdayer seul aussy

pour la façon a neuf livres cy……………9tt

Et par led(it) Rousseau aussy seul a cinq livres

cy…………………………………………..5tt

[en marge] 4tt

Le rouet couché dud(it) grand moulin a pareillement

été estimé avec la lanterne pour la façon

par led(it) Houdayer seul a la somme de trente huit

livres cy…………………………………..38tt

Et par led(it) Rousseau aussy seul a trente livres

cy…………………………………………30tt

[en marge] 8tt

Que la meullle courante du grand moulin a seigle

et froment a cinq pieds neuf poulces

de hautteur sur douze poulces huit lignes d’epaisseur

surquoy deduisant les trois poulces pour

la charge reste neuf poulces huit lignes de bonne meulle

estimés par led(it) Houdayer seul a sept livres

le poulce ce qui revient a la somme de soixante

 

Page 5/8

sept livres treize sols quattre deniers cy….67tt…..13…..4d

Et par led(it) Rousseau aussy seul a six livres dix sols

le poulce ce qui revient a celle de soixante deux livres

seize sols huit deniers Cy………………….62tt…..16…..8

[en marge] discord 4tt…..16…..8

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Que le moulage du même moulin a pareille

hautteur que la meulle courante et a vingt un

poulces trois lignes depaisseur surquoy deduisant

aussy trois poulces pour la charge reste dix huit

poulces trois lignes de bonne meulle estimés par

led(it) Houdayer a onze livres le poulce ce qui

revient a la somme de deux cent livres quinze sols

cy…………………………………….200tt…..15

Et par led(it) Rousseau a dix huit livres quinze sols le

poulce ce qui revient a celle de cent quattre vingt quinze

livres dix huit sols neuf deniers cy…195tt…..18s…..9

[en marge] 4tt……16…..3

Qui est tout ce que lesd(its) experts nous ont dit et

raporté de letat actuel desd(its) moulins lecture

a eux donnée de leur present raport et de leurs

arbitrations cy dessus et des autres parts ils ont

chacun en leur egard que le tout contient veritté et y

ont persisté sans y vouloir augmenter ny diminuer

dont les avons jugés et ont requis taxe que nous

leur avons faitte de chacun six livres

Lesquelles sommes leur ont presentem(en)t été payées

par lesd(its) Bigot et Menon dont a ce moyen ils

demeurent quittes

Calcul fait du prix des estimations dud(it) Houdayer

elles reviennent a la somme de six cent trente sept

livres huit sols quattre deniers,

et celles dud(it) Rousseau a celle de cinq cent

 

Page 6/8

quattre vingt dix huit livres cinq sols cinq d(eniers)

ce qui fait de discord entre lesd(its) deux experts la

somme de trente neuf livres deux sols douze deniers

ce que voyants et considerants les frais d’avoir au

tiers ils sont convenus de partager leur

different par moytié ce qui a été accordé entre lesd(its)

Bigot et Menon, au moyen de quoy leurs arbitrations

demeurent fixées a la somme de six cent dix sept

livres seize sols dix deniers, sur laquelle levant

la somme de quattre cent trente six livres cinq sols de

prizée apartenante a mond(it) s(ieu)r de Beauvais

propriéttaire reste la somme de cent quattre vingt

une livres onze sols dix deniers de plus vallue

que led(it) Menon a presentement et a vue de nous notaire et des termoins

cy apres payée aud(it) Bigot dont a ce moyen il demeure

quitte vers luy,

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Item lesd(its) experts nous ont encore dit et raporté avoir

trouvé touttes les garnitures desd(its) moulins mentionnés dans

la montrée des autres parts raportées,

A l’egard de la meulle courante du moulin a froment

de cinq pieds cinq poulces de hauteur sur un pied

sept lignes depaisseur lesd(its) experts ont declaré qu’il

se trouve feslé par le derrière, le moulage a pareille

hauteur que la meule courante sur dix poulces sept

lignes d’epaisseur lequel se trouve cassé en plusieurs

endroits, au moyen de quoy le meulnier actuel sera

tenu de payer de la meulle courante dix livres pour chaque

poulces de moins quelle se trouvera a la fin de ses jouissances

et aussy cinq livres par poulce pour le moulage

Item lesd(its) experts ont estimé les arbres

roues et rouets du petit moulin pour leur valleur actuelle a la somme de

 

 

 

Page 7/8

quattre vingt livres cy………………………80tt

Comme aussi larbre roue et rouets du grand moulin ainsy

que le rouet couché et la lanterne du même a été estimé par led(it)

Rousseau seul pour aussy la valleur actuelle du tout

a la somme de cent vingt livres cy……..120tt

Et a led(it) Menon reconnu que toutes les ferrures desd(its)

moulins sont en bon etat fors lasnielle de la meulle du

moulin a froment que mond(it) sieur bailleur fournira

neufve comme aussy a encore reconnu que les arbres desd(its)

moulins sont garnis de douze fretes de fert de

quattre turillons six frettes sur trois fuzées, une frette

sur la lanterne du rouet couché, trois asneilles, trois

ferts, un fert dans l’arbre du rouet, deux frettes

au poteau dud(it) rouet couché, une goupille a la grande

fuzée, trois autres goupilles aux trois autres fuzées

trois poids et trois poislettes, un crapeau deau sur le

rouet couche trois poteaux de fert dans loeuil des

moulages, un rouet a lever les meulles et deux

lanternes, trois tremés, un cercle de fert

sur chacune des trois meulles courantes qui sont

garnies de quattre crochets et six boucles pour les

lever, des carreaux de couverture aux meulles des

reuzoires, traquets, tracquetoires et augets, trois

huge a recevoir la farine et des carreaux au

plancher desd(its) moulins.

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Calcul fait de la valleur actuelle desd(its) arbres roues

et rouets et lanterne le tout revient a la somme de

deux cent livres que led(it) Menon promet et soblige

payer touttes fois et quantes

a mond(it) s(ieu)r de Beauvais propriéttaire,

payeront a communs frais lesd(its) experts le

 

Page 8/8

cousts du present proces verbal de convention et

raport de visitte et montrée ainsy que d’une

expedition qui en sera delivré a mond(it) s(ieu)r le

propriéttaire

Dont du tout acte et jugé touttes lesd(ites) parties

et experts de leur consentement après lecture faitte

de ce que dessus, fait et dressé le present proceds

verbal de visitte et montrée et iceluy arresté

lieu susd(it) par nous notaire royal et commis susd(it)

et soussigné presents l les s(ieu)rs François La Barre m(archan)d en l’art

de chirurgie dem(euran)t ville de La Suze et Jacques Morillon sarger dem(euran)t aud(it) Royzé

temoins a ce requis avec nous soussignés lesd(ites)

parties fors led(it) Rousseau expert ont déclaré ne

scavoir signer de ce enquis. + ayant commission

de messieurs les greffiers de l’ecritoire de la

ville du Mans soussigné, Glozes et, leur, ils

pour, du petit mouin, aussy, et la lanterne

Rayé quinze mots que sillabes le tout nul

plus encore rayé un autre mot aussy nul

aprouvé ceux surchargés et racommodés comme

bons.

 

[signatures] P. Rousseau, Labarre

J. Morillon

Raguideau

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Quelques informations

 

 

Tournants et virants : Ce sont les pièces mobiles d’un moulin (les meules et le mécanisme).

 

Moulins de Fillé : Les moulins de Fillé appartenaient à la famille Daniel de Beauvais qui possédait le château du Gros Chenay à Fillé ; cette famille acquiert ces biens des Leboindre. Ces moulins étaient nommés « moulins de Buffes » et dépendaient donc de la seigneurie de Buffes sur l’autre rive de la Sarthe. Vers le milieu du 17ème siècle, Jean Leboindre obtient la terre de Buffes ; dès lors les moulins deviennent « moulins de Fillé ».

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Louis François Daniel de Beauvais : Le 4 décembre 1757, Jean François Leboindre, seigneur du Gros Chenay, décède sans héritier direct. En 1759, ses biens sont évalués pour être vendus. En 1760, Louis François Daniel de Beauvais passe le bail du port de Fillé en tant que seigneur du Gros Chenay.

 

Prisée : évaluation des biens fournis par le propriétaire au locataire pour peupler sa location.

 

Juindre : Celui qui travaille sur les meules des moulins.

 

Ammouleur : on dit aussi « amoulangeur ». Le spécialiste de la machinerie du moulin.

 

Meule courante : C’est la meule supérieure ; on dit aussi « tournante », « volante ». Elle est mobile.

 

Rouet : La roue dentée qui transmet le mouvement de l’axe horizontal de la roue vers l’axe vertical du mécanisme.

 

Lanterne : Cylindre dans lequel s’engagent les dents du rouet. Elle permet l’entraînement du mécanisme.

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Lasnielle : (l’anille) La pièce métallique qui permet l’entraînement de la meule.

 

Turillon : (tourillon) Extrémité de l’arbre.

 

Fuzée : (fusée) barre à l’extrémité de l’axe.

 

Traquets : pièces de bois sous la trémie pour faire tomber les céréales sous la meule.

 

Huge : (ou huche) meuble bas s’ouvrant sur le dessus.

Montrée au moulin de Fillé (1766)
Montrée au moulin de Fillé (1766)
Montrée au moulin de Fillé (1766)
Montrée au moulin de Fillé (1766)
Montrée au moulin de Fillé (1766)
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3 décembre 2023 7 03 /12 /décembre /2023 12:11

Le domaine médiéval de Buffe semble être attesté dès l’époque carolingienne. Installé en bordure de la Sarthe, il contrôle une courbe de la rivière et peut-être un passage à gué. C’est un schéma classique qui se retrouve sur d’autre sites proches : Grand Mont à Fillé, Mondan à Guécélard, la Beunêche à Roézé, le bourg de Roézé, etc.

Nous ne nous attarderons ici que dans le recensement de quelques documents des XVIIème et XVIIIème siècles.

 

Buffe à Guécélard aux XVIIème et XVIIIème siècles

14 septembre 1616 : Charles Jamin vend à Jullian Mullocheau trois planches de vigne au clos du Gros Chesnay. Une des planches relève du fief et seigneurie de Buffe.

 

3 décembre 1620 : Nicolas Grassin, laboureur demeurant à la Forêt à Roezé, vend à Pierre Clotreau, homme de labeur demeurant au Foullay à Roezé, trois planches de vigne situées au clos du Gros Chesnay. La vigne relève du fief et seigneurie de Buffe.

 

31 mai 1632 : André Mesnager, vigneron demeurant à l’Oliverie à Fillé, vend à Mathurin Clottereau, vigneron demeurant aux Petits Roys à Roezé, une lotie de jardin situé au bas du clos de vigne du Gros Chesnay. Ce jardin relève du fief de Buffe.

 

14 novembre 1643 : François Hervé, prêtre de Guécélard, vend à Jacques Bellenger, marchand à Moncé, deux journaux de terre dans les Grands Jardins de Fillé. Cette terre relève du fief et seigneurie de Buffe.

 

19 septembre 1644 : Thomas Godefray, tisserand en toiles, vend à Michel Niepceron, marchand meunier aux moulins de Fillé, le Champ Escaubuet proche des Gesleries. Il relève censivement du fief et seigneurie de Buffe.

 

31 mars 1645 : Dans les partages de Guillaume Loriot, il est question d’un bien voisin du jardin dépendant du moulin de Buffe.

 

1647 : Dans les partages de Jacques Fouineau, le seigneur de Buffe est dit propriétaire des moulins de Fillé.

 

20 mai 1654 : Izabel Loriot vend à Michel Niepceron, marchand meunier une maison en ruine dans le bourg de Fillé. On parle de la rue qui va du bourg de Fillé aux moulins de Buffe.

Buffe, atlas de Trudaine XVIIIème siècle

Buffe, atlas de Trudaine XVIIIème siècle

28 novembre 1654 : Jean Leboindre, conseiller du Roi en sa cour du Parlement à Paris, se rend au château seigneurial de Buffe pour y prêter foi et hommage entre les mains du marquis de la Paluelle. Arrivé au château de Buffe, il y trouve Agathe Papiel femme de Jean Brossard concierge du logis de Buffe. Devant la porte seigneuriale et principale entrée dudit lieu, Jean Leboindre offre foi et hommage pour ses terres, fief et seigneurie du Gros Chesnay.

 

21 septembre 1656 : Izabel Hertaux vend à Michel Niepceron, marchand meunier à Fillé, une lotie de terre dans les Grands Jardins proches des moulins de Buffe.

 

18 avril 1657 : François Loriot, notaire au Mans, vend à Michel Niepceron, marchand meunier aux moulins de Buffe, une planche de vigne située au clos du Gros Chesnay.

 

28 juin 1659 : Charles Vallée, homme de peine demeurant aux Geleries à Fillé, vend à Charles Regnard, marchand à La Suze, un morceau de terre dépendant de la pièce de la Reuche à Fillé. Elle est tenue censivement du fief et seigneurie de Buffe.

 

12 septembre 1659 : Marie Loriot, demeurant aux Geleries, passe le bail d’un pré sur les bords de la rivière à Martin Loyseau, serger. Ce pré se situe le long de la ruelle à aller du bourg de Fillé aux moulins de Buffe.

 

17 février 1660 : Pierre Belasier, homme de peine, vend à Michel Niepceron, marchand meunier demeurant au bourg de Fillé, trois planches de vigne au clos du Gros Chesnay tenues censivement des fiefs et seigneuries de Buffe et de Gros Chesnay.

 

31 octobre 1660 : François Joze, charpentier demeurant à Fillé, vend à Mathurin Clotereau, marchand demeurant à Fillé, un jardin autrefois en vigne tenu censivement du fief et seigneurie de Buffe.

 

16 novembre 1660 : Jean Leboindre, seigneur du Gros Chesnay, fait un échange de terre avec Georges Sallé, marchand demeurant à Fillé. Georges Sallé cède un clotteau de terre nommé les Bacconnières et tenu censivement de la seigneurie de Buffe.

 

16 mars 1662 : Jean Poirier l’aîné, marchand meunier demeure aux moulins de Fillé dépendant du château de Buffe.

 

11 juillet 1665 : Isaac de la Palluelle marquis seigneur de Buffe fait procéder à l’estimation des meubles et bestiaux qui se trouveront sur les moulins de Fillé dépendant de Buffe.

 

29 juin 1668 : Jean Leboindre est dit seigneur de Buffe.

 

19 novembre 1669 : Marc Bellanger, notaire royal demeurant à Roezé, se déplace au lieu et métairie de la Grange dépendant de la terre de Buffe à la requête de Jean Leboindre. Il y fait une visite des lieux.

Buffe à Guécélard aux XVIIème et XVIIIème siècles

21 décembre 1670 : Anne Morillon échange avec Jean Leboindre une terre. Elle obtient 25 sillons de terre à prendre dans la pièce des Derrières dépendant de la métairie des Grandes Iles ; elle relève du fief et seigneurie de Buffe.

 

12 mai 1671 : Jean Héron, marchand tisserand demeurant au bourg de Guécélard, vend une lotie de jardin et un bâtiment en forme de grange qui sont tenus censivement du fief et seigneurie de Buffe.

 

6 juin 1675 : Jean Brossard, marchand, demeure au château de Buffe. Le « seigneur aura le droit de chasser ou de faire chasser sur les terres de Buffe lorsqu’il sera au pays ». Le seigneur se réserve la chambre verte au bout de l’allée de la maison de Buffe au lieu de celle qui était au précèdent bail car elle a été abattue.

 

15 décembre 1687 : Jean Leboindre, conseiller au Parlement, seigneur du Gros Chesnay, Spay, Fillé, Buffe, la Beunêche et autres lieux, passe le bail de la grande prée du domaine de Buffe à Louis Brossard, marchand au bourg de Guécélard.

 

20 avril 1688 : Marin Beucher, laboureur, prend le bail du lieu et métairie de la Grange de Buffes. Sont cités les douves du château de Buffe, la garenne de Buffe, le portail du château de Buffe, le gué de Buffe.

 

4 mai 1688 : Louis Brossard, sieur de la Rivière, est fermier du domaine de Buffe.

 

27 mai 1688 : Marin Tanchot et René Fisson, maçons, font des travaux à la métairie de la Grange de Buffe. Ils doivent faire un four au pignon de la maison de la même grandeur que celui de la métairie du Gros Chesnay. La voûte sera en tuffeau, les murailles auront dix neuf pouces d’épaisseur.

Carte de Jaillot (1706)

Carte de Jaillot (1706)

1 décembre 1689 : Jacques Houdayer et Pierre Rigollet, maçons à Cérans, Marin et Etienne Tanchot, maçons à Roezé, sont appelés par Jean Leboindre pour faire des travaux au château de Buffe « savoir de démolir le portail en pierre de taille qui est au bas de la cour dudit château avec l’huisserie de la petite porte à côté et rétablir ledit portail de la manière et forme qu’il est dans un autre endroit sur les fondements qui sont tirés au bas de la cour vis-à-vis de la porte dudit château et y faire un pilastre de chaque côté semblable à celui qui est présent d’un côté n’y en ayant point de l’autre à cause de la petite porte laquelle ne sera point rétablie et les pierres de laquelle seront remplacées à faire lesdits pilastres. Plus à rehausser les murailles du petit bâtiment qui est au bout du grand corps de logis dudit Buffe du côté du Nord jusqu’à pareille hauteur que celles dudit grand corps de logis et en faire déposer les croisées et surplus que ledit seigneur désirera faire lesquels tailleront en oculi. Ils arracheront le vieil entablement de tuffeau qui est au pignon du grand corps de logis ».

 

7 janvier 1690 : Pierre Jarossay, bordager, devient concierge du château de Buffe. Il devra « bêcher, dresser et tenir le jardin dudit Buffe, entretenir les allées et bordures de buis qui seront fait faire par mondit sieur dans ledit jardin y aidant même ledit Jarossay de sa personne lesquelles allées pavera et tondra les buis chacun an mondit sieur Leboindre ayant préalablement fait sabler lesdites allées, comme aussi ledit Jarossay tondra et entretiendra les plants d’aubépines qui sont dans ledit jardin et entretiendra les autres plants d’arbres qui y sont et seront mis. Il doit entretenir les fossés qui bordent la grande avenue qui a été faite de neuf. Ledit Jarossay logera dans la boulangerie dudit Buffe  et chambre en appentis au bout dont il jouira et dune petite étable pour y mettre une vache et du revenu dudit jardin tant pour ce qu’il en sèmera et que les fruits d’icelui et d’un petit préau qui est entre l’entrée au gué de la rivière dudit Fillé et les douves dudit Buffe et encore pour et moyennant  deux charges de blé seigle que mondit sieur Leboindre lui livrera chacun an avec une busse de vin ou cidre au choix dudit seigneur lequel homme fera champage audit Jarossay une vache sur le domaine dudit Buffe sans être obligé fournir audit Jarossay aucun foin ni paille pour sa nourriture d’hiver et ledit Jarossay nourrira un cochon ; mondit sieur Leboindre ni pourra rien prétendre. En outre s’oblige ledit Jarossay d’entretenir les arbres qui seront plantés dans le verger qui sera fait, de veiller à empêcher le passage de gens et bêtes par la cour dudit Buffe et au travers de ladite allée neuve ».

 

4 avril 1695 : René Chevallier, prêtre curé de Fillé, procureur de Françoise Beichefert (veuve de Jean Leboindre), passe le bail de la grande prée de la terre de Buffe à Louis Brossard, sieur de la Rivière, marchand demeurant paroisse de Fillé.

Buffe sur la carte de Cassini (XVIIIème siècle)

Buffe sur la carte de Cassini (XVIIIème siècle)

14 février 1702 : Guy Sallier, conseiller au grand conseil, veuf de Marie Françoise Leboindre, est seigneur de la terre, fief et seigneurie de Buffe. Françoise Beichefert, mère de Marie Françoise Leboindre, lui remet les titres de féodalité de la terre, fief et seigneurie de Buffe.

 

13 mars 1721 : Marie Françoise Catherine Doujat passe la bail de la Grange de Buffe à René Angibault, laboureur demeurant lieu et métairie de Buffe.

 

3 décembre 1728 : Marie Françoise Catherine Doujat passe le bail du petit domaine de Buffe et de toutes les chambres basses du château de Buffe à Pierre Gaignon, charpentier demeurant au château de Buffe. Il doit prendre soin du grand jardin du château et en tailler les arbres.

 

5 janvier 1733 : le droit de pêche au dessous des chaussées des moulins de Fillé dépend de la terre de Buffe.

 

28 février 1733 : Marie Françoise Catherine Doujat, épouse de Jean Baptiste François Leboindre, conseiller en la grande chambre du Parlement de Paris, chevalier, seigneur du Gros Chesnay, Buffe, Spay, Fillé, la Beunêche, Vauguion et autres lieux, passe le bail de la métairie de la Grange de Buffe à Marin Alleton, laboureur, mari de Magdelaine Godefroy demeurant audit lieu de la métairie de la Grange de Buffe paroisse de Fillé.

 

22 novembre 1738 : Marie Françoise Catherine Doujat, épouse de Jean Baptiste François Leboindre, conseiller en la grande chambre du Parlement de Paris, chevalier, seigneur du Gros Chesnay, Buffe, Spay, Fillé, la Beunêche, Vauguion et autres lieux, passe le bail de la métairie de la Grange de Buffe à Marin Alleton, laboureur, mari de Magdelaine Godefroy demeurant audit lieu de la métairie de la Grange de Buffe paroisse de Fillé.

 

18 novembre 1739 : Jean Joseph Leboindre passe le bail du petit domaine du château de Buffe à Jacques Tanchot. Il doit prendre soin du grand jardin du château de Buffe et en tailler les arbres. Le verger du petit domaine est à l’abandon depuis 3 à 4 ans.

 

24 septembre 1741 : Jean Joseph Leboindre passe un bail sur un droit de pêche au dessous des chaussées des moulins de Fillé. Ce droit de pêche dépend de la terre de Buffe.

 

17 mai 1744 : Catherine Formage du Plessis, au nom de Jean Joseph Leboindre, conseiller du Parlement, chevalier, seigneur du Gros Chesnay, Vauguion, Buffe, Spay, Fillé, la Beunêche, Guécélard, Roezé et autres lieux, passe le bail de la Grange de Buffe à Marguerite Budan, veuve de Jean Josée, et à son fils Jean Grosbois.

 

10 octobre 1745 : Jean Joseph Leboindre passe le bail du petit domaine du château de Buffe à Jean Degoullet. Il doit prendre soin du grand jardin du château de Buffe et en tailler les arbres. Le bailleur pourra venir prendre des poires à couteau dès leur maturité s’il en a besoin. Le locataire aura les fruits du grand jardin et du verger.

 

Décembre 1746 : inventaire des effets de la communauté entre Jean François Leboindre et défunte Anne Suzanne Tiraqueau son épouse. Jean Degoullet est dit fermier du petit domaine de Buffe, la veuve de Jean Nieceron est fermière des prées de Buffe, François Loizeau est fermier de la rivière de Buffe.

 

26 décembre 1750 : Jean Joseph Leboindre passe le bail du petit domaine du château de Buffe. à René Tuffière, bordager. Il aura soin du grand soin du grand jardin de Buffe, le seigneur s’en réservant les fruits à couteau. Comme le verger est en friche depuis sept à huit ans, le bailleur s’oblige de contribuer de moitié au défrichement de celui-ci.

Buffe

Buffe

14 septembre 1755 : Jean Joseph Leboindre, chevalier, seigneur de Vauguion, Gros Chesnay, Buffe, Spay, Fillé, la Beunêche, Roezé et autres lieux, conseiller au Parlement, passe le bail de la métairie de la Grange de Buffe à Jean Grosbois, laboureur, mari de Jeanne Hulot demeurant dite métairie de la Grange de Buffe paroisse de Fillé.

 

Aout 1759 : Jean Gasnier a passé deux jours à faire un pilier dans l’écurie du château de Buffe qui était prêtre à tomber.

 

30 août 1761 : Louis François Daniel de Beauvais, écuyer, seigneur du Gros Chesnay, Buffe, Spay, Fillé, la Beunêche, Vauguyon et autres lieux, passe le bail du domaine du château de Buffe à René Tuffière, bordager demeurant au château de Buffe. Le domaine est composé du château et autres bâtiments, cours, issues, jardins et vergers, du jardin de la métairie de la Grange en proximité du château, de la pièce de terre nommée la Groye de Buffe,  de la pièce de terre nommée la Groye dépendant de la Grange, d’une pièce de terre nommée la Pierre, d’une portion de terre nommée le Clotteau Bignon, de l’avenue du château de Buffe, d’environ un journal de terre qui sera pris dans la pièce de la Galopière, du petit pré de Buffe, du panage dans le chemin du gué, d’une petite portion du pré du Port, du pré du Verger. Le seigneur se réserve des chambres hautes et un des greniers du château ; il se réserve aussi de pouvoir faire abattre par pied la charmille qui est autour du jardin de Buffe. Le locataire pourra mettre le jardin en trèfle ; il pourra aussi prolonger l’avenue de Buffe jusqu’à la barrière de la première cour du château pour servir de passage et chemin pour exploiter les prairies et en prolongeant ladite avenue, il fera faire un fossé de chaque côté et au bout dans l’alignement des anciens et dont la jetée sera en dedans de ladite avenue.

 

20 septembre 1767 : Le général des habitants de Fillé se réunit. Feu Jean Joseph Leboindre a légué à la fabrique de Fillé « la somme de dix mille livres pour être employée à l’augmentation, décoration, réparation et entretien de l’église de Fillé et notamment à élever un tombeau en mausolée en marbre dans la chapelle dite de Buffe où il a désiré être enterré ».

 

23 mai 1768 : Louis François Daniel de Beauvais passe le bail du domaine du château de Buffe à René Tuffière, bordager. Le propriétaire se réserve deux chambres basses, les chambres hautes et un grenier ; il se réserve aussi de pouvoir abattre la charmille autour du jardin de Buffe. Le locataire devra fournir deux boisseaux des plus belles noix cueillies sur le domaine.

 

14 septembre 1777 : une description des propriétés de la paroisse de Fillé précise la composition de Buffe : bâtiments, cours, jardins, terres labourables et pâtis. Ces biens appartiennent à Louis François Daniel de Beauvais et sont affermés à la veuve Tanchot. Le tout s’étend sur 26,75 journaux et 3 hommées de prés (soit une superficie d’environ 15 hectares).

 

11 septembre 1785 : Marthe Plumard de Rieux, veuve de Louis François Daniel de Beauvais, passe le bail du domaine de Buffe à Jacques Fleury, bordager. La propriétaire se réserve le droit d’avoir un cheval sur le domaine.

 

24 juillet 1786 : Bail des moulins de la Beunêche. Louis Thomas, meunier des moulins de la Beunêche (appartenant à Marthe Plumard de Rieux) doit aller chercher quatre charges de blé dans les greniers de Buffe, les moudre et les porter au château du Gros Chesnay.

 

26 juin 1787 : Bail de la ferme du domaine du Gros Chesnay. Joseph Morillon, métayer, doit fournir chaque année une charge de froment, une charge de seigle et une charge d’avoine mesure du Mans comble ou ras le bois mesure de La Suze rendues dans les greniers du château de Buffe.

 

15 février 1794 : La citoyenne Marthe Plumard, veuve de feu citoyen Louis François Daniel de Beauvais, demeurant au Mans passe le bail du lieu de Buffe à Jacques Fleury, cultivateur.

Archive notariale, 1654

Archive notariale, 1654

Archive notariale, 1689

Archive notariale, 1689

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1 novembre 2023 3 01 /11 /novembre /2023 14:30

Longtemps oublié, l’édifice de la Perrière à Voivres-Lès-Le Mans a été redécouvert il y a quelques années1 ; c’est aujourd’hui une une ferme. Adossé au plateau de Louplande, il domine la vallée de l’Orne Champenoise, ancien lit de la Sarthe, où passait un cheminement ancien. Aujourd’hui, c’est la route reliant Le Mans à La Suze qui passe à cet endroit.

Cet espace géographique est occupé depuis la Préhistoire puisqu’on y a découvert des outils que l’on peut rattacher à l’époque néandertalienne. Par la suite, une villa romaine est implantée. Au Moyen-Age, le bourg de Saint-Léonard devient le siège d’une importante seigneurie dont le personnage le plus connu est sans doute Guillaume des Roches.

1 BOUTON Philippe,  Le logis de la Perrière à Voivres lès Le Mans, Bulletin de la Société d’Agriculture Sciences et Arts de La Sarthe, 1996, p.3-14

 

 

Carte de Cassini (1765)

Carte de Cassini (1765)

UN BÂTIMENT AU PLAN SIMPLE

Un grand rectangle de 16,50 m. sur 8,90 m., voilà à quoi pourrait se résumer le bâtiment de la Perrière. Une sorte de longère améliorée à laquelle on aurait adjoint deux constructions agricoles de part et d’autre. L’entrée se fait par une haute façade en roussard soutenue par trois contreforts et orientée au sud-est. Une fois passée la porte ogivale chanfreinée, on pénètre dans une grande salle éclairée par quatre fenêtres. C’est du moins la première approche que l’on peut avoir du bâtiment.

Façade sud de la Perrière

Façade sud de la Perrière

L'IMPORTANCE DES DÉCORS

Devant cette imposante façade, on devine tout de suite que ce bâtiment n’est pas ordinaire malgré sa rusticité. On a joué avec les décors, modestes certes, mais voulus. Au dessus de la porte d’entrée, entre l’arc ogival et l’arc de décharge tous deux en roussard, on a inclus un arc de pierres en calcaire. Au sommet du pignon, une fenêtre à remplage géminé surmonté d’un oculus trifolié assure l’éclairage mais montre aussi l’importance du lieu. Cette ouverture ouvragée rappelle fortement une autre fenêtre de ce type visible à Asnières-sur-Vègre (72).

Le logis médiéval de la Perrière à Voivres Lès Le Mans (Sarthe)
La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

Asnières-sur-Vègre (Sarthe)

Asnières-sur-Vègre (Sarthe)

En entrant dans la grande salle, la cheminée placée sur le mur ouest, et montant à plus de 6 m. de hauteur, devait marquer le visiteur. Son contrecœur est d’ailleurs décoré de pierres en calcaire alternant des lits horizontaux et des lits en arrêtes de poisson.

Une grande et haute fenêtre à coussièges, preuve d’une certaine aisance, perce le mur sud. Malheureusement la partie haute de cette ouverture a été détruite pour permettre un meilleur accès pour l’activité agricole. En face, sur le pignon nord, la grande fenêtre du haut est composée d’une alternance de pierres de roussard et de calcaire, alors que sur la partie extérieure seul le roussard a été utilisé.

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

UN ÉDIFICE PLUS COMPLEXE QU'IL N'Y PARAIT

Cela semble évident, cette grande salle servait aux réceptions. C’est donc qu’il existait d’autres pièces. Effectivement, une porte sur le mur ouest ouvre aujourd’hui sur une étable. Arrivé dans cette pièce, on voit sur le mur deux piédroits en roussard correspondant à une cheminée adossée à celle de la grande pièce. D’ailleurs en haut le conduit est commun.

 

Pareillement, au fond de la grande pièce sur le mur Est, une porte correspondant aujourd’hui à l’accès de la cave, ouvrait sur une troisième pièce. Dans cette pièce, on voit encore les restes d’une autre cheminée. C’est également de ce côté que se trouve le puits laissant à penser que l’on pourrait être du côté des cuisines.

De même deux rangées de corbeaux en crochet sur les façades avant et arrière montrent qu’il y avait sur les pignons des auvents. On peut justement imaginer sur la façade sud, c’est à dire celle par où on accède à la grande salle de réception, une structure de type large perron ou estrade protégée par une avancée charpentée.

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

DE QUEL TYPE DE BÂTIMENT S'AGIT-IL ?

Pour certains, cet édifice était une chapelle. Ils étaient influencés par la haute fenêtre sud qui évoque l’architecture des constructions religieuses. Mais ni l’orientation, et encore moins la cheminée ne favorisent cette idée.

Pour d’autres, nous serions en présence d’une grange. Là encore, la cheminée tord le cou à cette hypothèse.

On parle aussi d’une maladrerie mais les documents des différentes époques ne parlent jamais d’une présence religieuse sur le site de la Perrière.

Reste donc la solution de l’habitat, mais un habitat pour qui ?

 

Toujours est-il qu’au XVIIIème siècle, l’édifice est à usage agricole comme le montrent les visites et montrées faites sur le lieu de la Perrière.

1790 : « Sont comparus le s(ieu)r Marin Joubert m(archan)d fermier du lieu de la métairie de la Perrière p(aroi)sse de Voivres de laquelle il est sorty du jour de St Marc dernier lad(ite) métairie apartenante à mons(ieu)r le Marquis d’Aux+, d’une part +dem(euran)t p(aroi)sse de Moncé en Belin Et François Cosnilleau lab(oureu)r fermier actuel d’icelle métairie dans laquelle il a entré led(it) jour de St Marc dernier d’autre part,

Que le ventail de la porte de la grange est garny de pentes et gonds et se ferme de clef et celuy d’entre lad(ite) grange et l’écurie se ferme avec un verrouil seulement, l’aire de lad(ite) grange est en état mais il n’y a point de seuil à la porte, sy trouve une fenestre sans ventail ny aparance dy en avoir eû, Qu’à la porte de l’étable aux bœufs il se trouve deux ventaux de porte garnis de pentes et se ferment avec un valet de fert un loquet poussier et une serrure avec sa clef, les creiches sont construites de vieux bouts de charpentes sans rateliers, le sinas est construit de onze soliveaux de vieilles charpentes et de sept morceaux du bois rond et enfoncés de quelques rameaux pour le soutien des fourages les murs sont en état ainsy que l’aire ; le ventail de la porte d’entre lad(ite) étable et la grange se ferme avec un verrouil lequel est attaché à une vieille plaque de serrure pour mémoire »

DES TEXTES RARES MAIS PRÉCIEUX

Des actes notariés des 17ème et 18ème siècles nous précisent qu’à cette époque la Perrière est une métairie appartenant aux seigneurs de Villaines à Louplande. L’édifice qui nous intéresse est qualifié de grange, fonction qu’il remplissait encore il y a quelques années. Vu le volume qu’il représente, on comprend aisément que telle fut sa fonction pendant de nombreux siècles. Mais la cheminée et les décors montrent bien que ce n’était pas sa vocation originelle.

Une deuxième catégorie de documents apporte des éléments intéressants. Ils appartiennent au cartulaire de Château du Loir[2]. Quel lien y a t-il entre Château du Loir et Voivres ? Il se trouve simplement qu’à un certain moment du moyen age, les seigneuries de Château du Loir et La Suze (ainsi que Louplande) appartiennent à la même famille.

Plusieurs textes de ce cartulaire citent le toponyme « Perrière » mais sans jamais préciser sur quelle paroisse ! Il y est question entre le 12ème et le milieu du 13ème de vassaux des seigneurs de Louplande nommés Guérin et Raoul de la Perrière. Le 29 avril 1288 Béatrix « comtesse de Dreux et de Montfort, dame de Château du Loir », baille à Jean Le Bordier l’hébergement de la Borderie à Roezé. Dans ce texte, la Borderie est dite voisine de la métairie de Guérin de la Perrière. Or, 800 mètres séparent les deux lieux.

29 avril 1288 – Contrat par lequel Béatrix de Monfort baille à Jean Le Bordier, paroissien de Roezé, l’hébergement de la Borderie, en la châtellenie de La Suze.

 

Sçachent tous presens et advenir que en nostre présence en dreit establi, Jehan Le Bordier, de la paroisse de Roezé, requenut et confessa que noble dame Béatrix, comtesse de Dreux et de Montfort, dame dou Chatiau dou Leir, li a baillié a tousjourmes et que il a prins et grantement reeu a soy et a ses heirs de ladicte comtesse, pour ung muy de seigle, a la mesure de La Suze, de anuel et perpetuel rente, le hebergement de la Borderie, si comme il se poursiet, et toutes les terres, tous les prés, toutes les pastures, tous les arbres, tous les fossez et toutes les haies appatenans audict hebergement, lequel hebergement, o toutes les appartenances devantdictes, est assis en la chastellerie de Lassuze, ez fiez à ladicte comtesse, entre la métoierie Guarin de la Perrière et la métoierie au prieur d’Oezé, en ladicte parroisse, sus l’eve que l’en appelle l’Orne si com l’en dit ; lequel blé de rente à ladicte mesure, de autressi bon blé et d’autressi bel come le meillour et le plus bel qui ou temps de checune souste seroit treuvé amendre et vendre ou pais à dous deniers manseis delasche de chacun septier, ledict Jehan promet, pour soy et pour ses hoirs, et est tenu rendre à ladicte comtesse et à ses heirs, ou chastel de Lassuse, au jour de la Toussains chacun an doresnavant, et est tenu rendre et restorer tous cous et tous dommages à ladicte comtesse et à ses heirs, se aucuns en soustenoient par defaute d’aucune souste doudict bled. Desquiex cous et dommages le baillif dou Chatiau dou Leir qui seroit au temps seroit creu tout a son plein dict sans autre preuve. Et a rendre ledict blé audict terme chacun an et les cous et les dommages, si comme dessus est dict et devisé, oblige ledict Jehan à ladicte comtesse et à ses heirs et à lor allouez sey ou ses heirs et à tous ses biens meubles et immeubles présens et avenir à prendre et à vendre. Et est tenu ledict Jehan, par la foy de son corps, que contre lesdictes chouses ne vendre, renunciant en cet faict à toute exception de fraude et de décevance et à toutes autres resons et allégations de faict et de dreit qui li porroient valoir à venir contre la tenor de cestes présentes lettres.

Et nous toutes lesdictes chouses, à la requeste doudict Jehan, sentenciaument adjugeons à tenir et entérigner par le jugement de nostre court dou Mans.

Ce fut donné le jour de joedy après le Sainct Marc l’Evangéliste, en l’an de grâce mil dous cens quatre vingt et oict.

 

Cartulaire de Château du Loir

 

OÙ L'ON AVANCE L’HYPOTHÈSE D'UN PETIT HABITAT SEIGNEURIAL

Nous serions en présence d’un rare vestige d’habitat seigneurial des 13ème et 14ème siècles du type manoir-halle. La puissance n’apparaît plus dans l’importance d’une fortification mais par une construction, certes toujours imposante, où apparaissent de nouveaux éléments tel que les décors. Le bâtiment de la Perrière pourrait être une forme primitive des manoirs qui vont se répandre après la guerre de Cent Ans. 

Il existe en Sarthe d’autres bâtiments laïcs de cette époque : Chenu, Fontenay-sur-Vègre, Les Mées, Saint-Marceau, Saint-Rémy-du-Val, Souligné-Flacé, Vezot, Vivoin, etc.

 

A noter que l’édifice a pu servir au XVIème de temple protestant ; c’est du moins ce que laisse entendre une montrée de 1740. Il faut sans doute appuyer cette idée sur le fait que Nicolas de Champagne, comte de La Suze, mort en 1567, était membre du consistoire du Mans.

Le logis médiéval de la Perrière à Voivres Lès Le Mans (Sarthe)
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21 octobre 2023 6 21 /10 /octobre /2023 16:57

Volontairement, les sources ne sont pas indiquées. Il suffit de me contacter pour avoir une référence.

On trouvera dans ces listes chronologiques des informations sur la famille de Brossard, très importante famille de gentilshommes verriers très présente dans l'Ouest de la France

 

Août 1311

Anthonin de Brossart, écuyer dit banneret breton et Judith sa femme vendent une pièce de terre à Crescy la Grange => faux

Charlet de Brossart consent la vente => faux

Janvier 1347

Guillaume de Brossard, d’Yeuville, prend état et honneur de chevalerie.

21 février 1365

Un certain Guillaume Brossart de Saint-Saëns dans la forêt d'Eawy (nord de Rouen) s'engagea à livrer 16 fez (faix) de verre à voirre à un bourgeois de Rouen.

11 décembre 1378

Noble homme Jehan Brossart, écuyer, a la moitié de la dîme de la paroisse de Vennecy.

3 mai 1387

Jehan Brossart, écuyer, de la paroisse de Chécy, a la moitié de la dîme de Vennecy.

6 mai 1388

Baptême de Gaucher de Brossard fils de Gaucher de Brossard, seigneur de Lestang près Guise, et de Anne de Proisy.

2 juin 1388

Jean de Brossart épouse demoiselle Anne de Semhansoy => faux

1390

Jean de Brossard, écuyer, fils aîné de Charles de Brossard, réside à Saint Martin au Bosc (76).

11 décembre 1390

Richard de Brossard, fils de Jean de Brossard, est baptisé à Saint Martin au Bosc.

1er juin 1392

Jehan de Brossard, demeurant à Saint Martin au Bosc, fait une donation. Il est fils de Charles Brossard, écuyer, et de Jacqueline Trachys. Son grand-père est Antoine Brossard, écuyer de Madame la comtesse de Ponthieu.

Il avait épouse Anne Semhansoy.

1er juin 1392

Richart Brossart, écuyer, fut nommé par son oncle pour recueillir sa succession.

20 octobre 1392

Jean de Brossard devient seigneur en partie de Saint Martin au Bosc.

Faux pour Chérin

10 juin 1394

Acte dans lequel est cité Jean de Brossard, seigneur de Saint Martin, et son épouse Anne de Semhansoi.

1415

Jean Brossard employé sur l’état de la maison du Roi.

V1415

Gautier de Brossard épouse Marguerite du Rosel

1419

Jean de Brossart sieur de Saint Martin reçoit un transport => faux

30 novembre 1420

Jean de Brossart sieur de Saint Martin au Bosc fait une acquisition => faux

14 novembre 1423

Jean de Brossart et demoiselle Marie de Fonteine sa femme font l’acquisition d’une rente sur une masure => faux

31 décembre 1437

Gaucher de Brossard vend le fief de Lestang => Faux

V1440

François de Brossard, sieur de Saint-Denis, épouse Jacqueline de la Croix.

12 mai 1441

Richard Brossard, écuyer, et son fils Colart Brossard, écuyer, prennent le bail de la verrerie de Saint Martin au Bosc (76).

Dict dit qu’il prend la verrerie d’Eu.

27 janvier 1451

Perrot de Brossard transigea pour la verrerie du Bois Mallet à Alençon.

7 avril 1452

François de Brossard et sa femme Jacqueline de Corday achètent le fief de Saint Denis en la paroisse de Condé sur Noireau. => suspect

1453

Antoine de Brossard, écuyer, sieur de Saint Martin et de Saint Brice, écuyer de Charles d’Artois, comte d’Eu.

1458

Guillaume Caqueray épouse une fille de Colart de Brossard et reçoit le privilège d’une verrerie au comté d’Eu.

3 mars 1458

Colart de Brossart passe un bail à rente d’un bien situé à Sailly => vicié

8 août 1459

Colart Brossart sieur de Saint Martin, maître de la verrerie d’Eu, acquit un demi fief à Saint-Martinau Bosc => faux

16 juin 1463

François de Brossard, sieur de Saint-Denis, acquiert la Louvetière à Condé. => faux

10 août 1466

Perrot de Brossard, écuyer, passe contrat devant les tabellions de Mortrée.

V1470

Jean de Brossard, sieur de Saint-Denis et de la Louvetière, épouse Jeanne le Foullon de Vire.

12 août 1472

François, comte de Dunois et de Longueville, concède une rente de dix livres à Jean et André Brossard, écuyers, verriers, avec un emplacement en forêt de Fréteval.

10 août 1473

Le comte de Dunois cède à André et Jean Brossard, verriers, une place de verrerie à Mauvoisin en forêt de Fréteval.

16 novembre 1474

Colart de Brossard rend aveu au comte de Brabant.

Nicolas selon Chérin : copie informe environ de 1510 => on ne peut en faire usage

20 décembre 1480

Mathurin de Brossard, seigneur de la Celle (Saint-Symphorien).

1486

Colart de Brossard est maître de la verrerie de Saint Martin au Bosc (76).

31 janvier 1486

Collart Brossart, écuyer (retouche, il y avait verrier) obtient une adjudication.

10 février 1486

Noble homme Nicolas Brochart, écuyer, sieur (retouché, il y avait maître) de la voirrerie d’Eu consent un accord sur la terre et seigneurie de Saint Martin au Bosc => suspect parce que vicié

23 avril 1486

Jean de Brossard et ses frères, fils de Perrot de Brossard, avaient des héritages à Carrouges.

1487

Colin de Brossart, gentilhomme verrier habitant le Chatelleraudais, est taxé pour ne pas s'être rendu aux armées bien qu'il soit noble.

7 février 1489

Antoine de Brossard, écuyer, seigneur de Saint-Martin, fils de Colart de Brossard, obtient une sentence sur les impôts.

7 février 1489

Feu maître Collart Brossart, sieur de Saint Martin au Bosc, et maître de la verrerie d’Eu. Est cité Antoine Brossard. (copie informe d’environ 1560)

1490

André Brossard, sieur de Mauvoisin, possède la Métairie de la Louvetière à Chauvigny.

2 mars 1490

Jean Brossard, verrier, fait don de 40s de rente à l’église Saint Sauveur de Carrouges.

30 septembre 1490

Jean de Brossard obtient saisine du bailli de Caen.

7 février 1491

Antoine de Brossard sieur de Saint Martin du Bosc passe plusieurs baux à ferme.

1493

Mathurin de Brossard, écuyer, sieur de la Celle (Saint-Symphorien) est propriétaire de la lande de Vauferré.

14 février 1493

Noble homme Antoine Brossart, écuyer, seigneur de Saint Martin au Bosc, demeurant à Martigny fait un transport à Emond son fils (il y avait frère) => vicié

15 juin 1493

Collette des Essarts, veuve de Nicoulas Brochart vivant maître de la Verrie de le forest passe bail à ferme => original mais retouché

15 juin 1493

Anthoine Brochart, écuyer (retouché), représenté par sa mère, passe un bail à rente => vicié

1er septembre 1493

X Broissart comme père d’Antoine de Brossart et de Emond de Brossart dans une vente => vicié

1er septembre 1493

Noble homme Anthoine Broissart, écuyer, maître de la verrerie de Martigny, seigneurie de Saint Martin fit une vente à son (il y avait frère) Emond => vicié

5 avril 1494

Richard Brossard cité dans un partage à Esmon sont petit-fils =>faux

5 avril 1494

Antoine de Brossard, écuyer, donne partage à son frère => faux

9 avril 1495

Jean de Brossard fut fait capitaine de l’Isle de Sulmone par le roi Charles VIII.

27 décembre 1495

Noble homme Antoine Broissart, écuyer, sieur de Saint Martin au Bosc, maître de la verrerie de Martigny, passe un bail à rente => bon

20 mai 1496

Partage entre les petit-fils de défunts Gaucher de Brossard, sieur de Lestang, et demoiselle Marguerite du Rozel sa femme soit Jean de Brossard sieur de la Louvetière et de Saint-Denis, Thomas de Brossard et Guillaume de Brossard. => suspect

1497

Edmond de Brossard est propriétaire de la verrerie d’Eu à Saint Martin au Bosc (76).

2 février 1497

Jean de Brossard, sieur de Saint Denis et de la Louvetière, et son épouse Margurite Germain achètent une maison à Condé sur Noireau.

26 juillet 1497

Emond Brossart, écuyer, maître de la verrerie d’Eu acquiert une masure à Saint Martin au Bosc => bon

1498

Michel de Brossart, écuyer, sieur des Sartons, cité pour la première fois jusqu’en 1526.

18 janvier 1499

Robert Brossard, écuyer, est cité dans un acte notarié.

Extrait des généalogies établies par Chérin pour les preuves de noblesse (source Archices Nationales)

Extrait des généalogies établies par Chérin pour les preuves de noblesse (source Archices Nationales)

Le Vaillant de La Fieffe, une des premières études sérieuses sur le sujet

Le Vaillant de La Fieffe, une des premières études sérieuses sur le sujet

Extrait d'un document faisant référence aux verriers de la Charnie en 1457 (source AD72)

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17 août 2023 4 17 /08 /août /2023 08:16

La destruction prochaine de l’ancien bureau de poste de Spay, sans doute en octobre 2023, pour implanter une médiathèque est l’occasion de revenir sur Maurice Levesque, prolifique architecte manceau.

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Spay, bureau de poste

Il est né au Mans le 7 décembre 1877 de François Alexis Levesque, négociant demeurant rue Montoise, et de Angelina Louise Morand son épouse. A noter que dans l’acte le prénom est orthographié « Morice ». Il se marie à La Suze le 24 août 1909 avec Lucie Devic et décède au Mans le 13 octobre 1976. Il est inhumé à Roézé.

Acte de naissance de Maurice Levesque

Acte de naissance de Maurice Levesque

Maurice Levesque

Maurice Levesque

Ses études d’architecte débutent dans les dernières années du XIXème siècle. Il exerce ensuite au Mans de 1907 jusqu’en 1942 ; l’activité sera poursuivie par l’architecte Raymond Baroin. Il aurait d’abord exercé au 52 rue Gambetta, puis au 50 de la rue Montoise et enfin au 51 de la rue Auvray où il réside depuis 1926 ; c’est d’ailleurs cette maison qu’il occupait encore lors de son décès.

On lui doit de nombreuses constructions aussi bien privées qu’administratives ; il avait ainsi parfois plusieurs chantiers en même temps. Citons par exemple au Mans la maison du 26 rue de Constantine avec une belle façade ornée. Ou encore l’atelier de ganterie Neyret rue de la Crochardière, mais aussi le bureau de poste de Brains-sur-Gée. Il est pareillement l’architecte de la mairie de Torcé-en-Vallée construite en 1926. Il a également réalisé des monuments aux morts comme ceux de Spay ou de Loué ou encore de Laigné-en-Belin par exemple.

Le Mans, rue de Constantine

Le Mans, rue de Constantine

Le Mans, rue Auvray

Le Mans, rue Auvray

Le Mans, entreprise Neyret

Le Mans, entreprise Neyret

Spay, monument aux morts

Spay, monument aux morts

Spay, monument aux morts

Spay, monument aux morts

Laigné en Belin, monument aux morts

Laigné en Belin, monument aux morts

Torcé en Vallée, mairie

Torcé en Vallée, mairie

Brains sur Gée, mairie (ancien bureau de poste)

Brains sur Gée, mairie (ancien bureau de poste)

Son travail est souvent caractérisé par l’utilisation de la brique qui devient un élément de décor que ce soit par ses dispositions géométriques ou par le contraste des couleurs ; la brique sert pour les linteaux, les pieds-droits, les bandeaux, etc. Mais ce n’est pas systématique ; il construit en même temps des bâtiments entièrement en pierre. C’est peut-être cela qui a fait sa réussite et son succès : la capacité à comprendre et à s’adapter aux désirs des clients.

Le Mans, rue des Muriers

Le Mans, rue des Muriers

Le Mans, rue de la Rose

Le Mans, rue de la Rose

Le Mans, rue Auvray

Le Mans, rue Auvray

Le Mans, rue Auvray

Le Mans, rue Auvray

Le Mans, rue de Constantine

Le Mans, rue de Constantine

Maurice Levesque est assurément un des plus grands architectes de la région mancelle. On se félicitera de la sauvegarde sur la commune de Fillé il y a quelques années de l’école des filles construite par Levesque. Au lieu de raser le bâtiment, la municipalité avait opté pour une intégration dans l’aménagement du restaurant scolaire. Il faut bien admettre que ce fut une bonne idée et que cette mise en valeur donne du cachet au quartier.

Fillé sur Sarthe, ancienne école des filles

Fillé sur Sarthe, ancienne école des filles

Maintenant que vous avez vu le travail de Maurice Levesque, il est fort probable que vous repériez ses réalisations au détour d’une rue.

 

Voir aussi : https://www.patrimoine.paysdelaloire.fr/maurice-levesque-architecte-manceau/?highlight=levesque

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30 juillet 2023 7 30 /07 /juillet /2023 15:26

La "chapelle" de Flacé offre un aperçu intéressant concernant l’aspect d'une église rurale de la période romane. Même si tous les éléments visibles ne datent pas de cette époque, l'allure générale reste celle d'une église entre les Xème et XIème siècles.

Le hameau de Flacé de nos jours

Le hameau de Flacé de nos jours

La chapelle de Flacé

La chapelle de Flacé

Cette construction se situe en bordure d'un chemin ancien venant d'Etival-Lès-Le Mans et se poursuivant vers Athenay (aujourd'hui sur la commune de Chemiré-le-Gaudin). Sur le cadastre de 1809, le cimetière est au Nord et à l'Est de l'église. Il est difficile d’affirmer que l’implantation médiévale est liée à un abandon de la villa des Fourneaux au détriment d’un nouveau site situé plus en contrebas un peu au-dessus de la confluence des ruisseaux du Renom et de Pont Tore ; mais l’hypothèse vaut la peine d’être évoquée.

Carte de Jaillot (1706)

Carte de Jaillot (1706)

Cadastre 1843

Cadastre 1843

Cadastre 1809

Cadastre 1809

La paroisse de Flacé sera rattachée à celle de Souligné-sous-Vallon le 8 octobre 1810 (Souligné-sous-Vallon est devenue Souligné-Flacé en 1935). Elle apparaît pour la première fois en 1169 dans le cartulaire de la Couture du Mans à propos d’un problème de dîme où un certain Herbert est cité comme prêtre de Flacé. Il existe bien un « Flaciacum » cité à la fin du VIIIème siècle, mais il est difficile de pouvoir assurer qu’il s’agit de Flacé.

Délibération municipale (1810)

Délibération municipale (1810)

LA NEF

La nef semble avoir gardé ses dimensions originelles : 14 m. le longueur sur 7 mètres de largeur. L'appareillage des murs nord et sud semble le confirmer. Sur ces deux murs, le système classique de cette époque est utilisé : petit appareillage de moellons en roussard et calcaire. Cependant, il n'est pas homogène sur toute la longueur.

Le mur nord est composé dans sa partie occidentale de lits réguliers de moellons. A la base, on compte une dizaine de lits de calcaire ; puis au dessus arrive une dizaine de lits de roussards. Puis on repart sur une série de calcaire. Plus haut il ne parait pas y avoir d'organisation si claire. Faut-il envisager deux phases de construction ? Dans la partie haute des murs se trouvent trois petites meurtrières, dont l’arc sommital est gravé pour simuler des claveaux, peu visibles car elles ont été bouchées puis recouvertes par un enduit et la litre. La partie orientale de ce mur est plus difficile à lire mais il ne parait pas y avoir de continuité dans la technique de construction. On retrouve bien des petits moellons mais les matériaux semblent différents. On remarquera que la bande de roussard se termine, du moins pour certains d'entre eux, non pas par des moellons carrés par des moellons rectangulaires. Que s'est-il passé ? Cela est difficile à expliquer. On pourrait imaginer un rallongement de la nef mais cette explication ne tient pas lorsque l'on regarde le mur sud. Le chaînage oriental alterne roussard et calcaire, créant un décor.

On peut encore y apercevoir l’ancienne litre seigneuriale.

Le mur nord.

Le mur nord.

Le mur sud, comme souvent, a connu un certain nombre de modifications. Mais il n'a pas été abattu comme le prouvent les trois baies romanes toujours présentes et placées comme sur le mur Nord. On retrouve sur la partie orientale du mur l'alternance entre les lits de moellons en roussard et en calcaire. Il semblerait donc y avoir un décor jouant sur des bandes claires et foncées. Un portail existait au sud. A l'extérieur cela se remarque par les changements d'appareillage ; l’œil exercé y repérera un morceau de colonnette et quelques autres pierres aménagées.

Nous n'avons pas d'éléments pour dater cette porte ni la raison du bouchage de ce passage, permettant pourtant un accès plus aisé puisque le chemin principal d’accès à Flacé passait au pied du mur sud. Il a du avoir lieu assez tôt lorsque l'on regarde la chronologie relative de ce mur. Les fenêtres actuelles sont donc les dernières creusées ; on peut penser qu'elles furent ouvertes au XVIème siècle lors de la modification du portail ouest, voire même pour éclairer les fonts baptismaux, et aussi au XVIIIème siècle pour éclairer les retables. A proximité immédiate se trouve une fenêtre bouchée, visible par l’utilisation d'un matériau de rebouchage de module différent. Cette fenêtre appartient donc à un état antérieur. Or ce rebouchage s'appuie sur le rebouchage de la porte. Il semble donc que cette porte pouvait remonter au moyen-âge et a été bouchée assez rapidement. Cette ouverture devait surtout correspondre à une entrée. On pourrait penser qu'il s'agissait de la porte du cimetière mais cela n'est pas logique puisque ce dernier se situe au Nord. La porte sud est-elle devenue l'entrée principale et la porte de la façade a-t-elle servi d'accès au cimetière. C'est probable vu la configuration des lieux.

 

Alain Valais, dans sa thèse sur les églises du premier âge roman soutenue en 2021, propose une datation qui pourrait être antérieure à 1050 pour les parties les plus anciennes de la nef.

Le mur sud.

Le mur sud.

Un linteau de fenêtre romane à claveaux simulés.

Un linteau de fenêtre romane à claveaux simulés.

Le mur sud avec le fantôme du portail.

Le mur sud avec le fantôme du portail.

Un élément architectural.

Un élément architectural.

L'examen du pignon Est montre clairement que la charpente a été réorganisée. On ne trouve pas les moellons irréguliers mais des assises de calcaire plat. La corniche de ce pignon correspond à un travail de l'extrême fin du moyen-âge, peut être en même temps que le portail ouest.

On y remarquera également quelques joints en relief du côté du chaînage d’angle sud qui pourraient appartenir à une très ancienne phase du bâtiment.

Des vestiges de jointoyage.

Des vestiges de jointoyage.

LA FAÇADE OUEST

La façade n'est pas celle d'origine. On retrouve le petit appareillage cubique mais sans grande organisation. On a réutilisé le matériau de la première façade pour remonter celle-ci. Le portail est de l'extrême fin du moyen-âge. On retrouve de chaque côté et en bas des monogrammes : du côté nord, celui de Jésus sous la forme d’une IHS entrelacé ; celui du côté sud, endommagé, peut-être interprété comme « am » pour « ave maria ».

On peut penser que cette porte correspond au moins à un second état de la façade. Le premier état, celui d'origine, a disparu. Au dessus du portail se trouve un arc de décharge composé de pierres calcaires placées sur le champ. La porte actuelle n'est pas centrée sur cet arc ; il devait donc servir pour un état antérieur. Au dessus du portail, on remarque une baie à arc brisé qui renfermait une statue mutilée de Jean Baptiste.

Auparavant, elle devait être ouverte et permettre un éclairage de la nef. Le chaînage avec les murs latéraux de la nef est réalisé essentiellement en calcaire.

La partie haute de la façade ouest.

La partie haute de la façade ouest.

Le monogramme IHS

Le monogramme IHS

Le monogramme am.

Le monogramme am.

Jean Baptiste dans son ancien emplacement.

Jean Baptiste dans son ancien emplacement.

Le portail ouest.

Le portail ouest.

La façade ouest

La façade ouest

LE CHEVET

Le chevet parait plus récent que la nef même si à certains endroits il est chaîné avec elle. Par contre la technique d'appareillage est différente. On retrouve bien un petit module mais les moellons ne sont pas clairement lisibles.

Les baies sont aussi intéressantes à étudier. Celle de la partie Nord est en roussard et ressemble techniquement à celles visibles sur la nef. La meurtrière sud a été remplacée par une baie plus importante. Par contre la fenêtre axiale est plus importante et n'utilise pas la même technique de construction que les autres meurtrières. Cette fenêtre avait sans doute une fonction d'éclairage plus importante en relation avec la pratique cultuelle (éclairage de l'officiant, d'une peinture ou d'une statue ?).

Le chevet pourrait être postérieur à la nef avec une datation à situer au tournant des XIème et XIIème siècles.

La fenêtre sud du chevet.

La fenêtre sud du chevet.

La fenêtre axiale du chevet.

La fenêtre axiale du chevet.

Le côté nord du chevet.

Le côté nord du chevet.

L’INTÉRIEUR

L’intérieur de l’édifice a peu évolué et garde donc un aspect proche de ce qu’il était sous l’Ancien Régime.

Des fresques des XVème et XVIème siècles ornent l'intérieur de cette église : saint Jean l’Évangéliste, saint Martin partageant son manteau, saint Michel terrassant le dragon, saint François recevant les stigmates, sainte Barbe, saint Pierre, messe de saint Grégoire, saint Nicolas et la résurrection des trois enfants, saint Jean et la coupe empoisonnée, saint Michel terrassant le dragon.

Saint Nicolas.

Saint Nicolas.

Saint Martin.

Saint Martin.

Trois retables ont été ajoutés au XVIIIème siècle.

Le retable central en bois sculpté est agrémenté d'un panneau en terre cuite représentant le baptême de Jésus. Des niches reçoivent des statues en terre cuite : saint Jean-Baptiste à gauche et la Vierge à l'Enfant à droite. L'ensemble de ce retable est couronné par le Père Éternel bénissant.

  • Marque d'auteur : DURAND FE. Date : 1718.

  • Luc Durand est né en 1652 à Beaumont. En 1673, il rentre comme apprenti chez Jean II Mongendre dit Le Jeune. Il s'installe successivement paroisse de la Couture et paroisse Saint-Pavin-de-la-Cité (en 1721), toujours au Mans.

     

Retables latéraux du XVIIIème siècle.

  • Les retables comportent chacun deux panneaux peints sur bois, dont un au dessus de l'autel et un en retour dans l'arc d' accès au chœur. Côté nord : L' Ange gardien et saint Julien. Côté sud : saint Michel et saint Sulpice. Les statues, en terre cuite polychrome, se trouvent dans les niches supérieures des retables.

  • Ces deux retables latéraux datent probablement de la même époque que le retable du maître-autel ; ils ont donc été exécutés vers 1718.

On peut voir d'ailleurs à l'extérieur de l'église la pierre de l'ancien autel démonté lors de l'installation des retables.

Le retable central (baptême de Jésus par Jean Baptiste).

Le retable central (baptême de Jésus par Jean Baptiste).

La Vierge à l'Enfant.

La Vierge à l'Enfant.

Saint Julien faisant jaillir une source.

Saint Julien faisant jaillir une source.

Panneau central du retable.

Panneau central du retable.

Jean Baptiste.

Jean Baptiste.

L'ancienne pierre d'autel.

L'ancienne pierre d'autel.

On y voit aussi une dalle funéraire de Élisabeth de la Rivière, épouse de Anne François de Couterne, seigneur du Bois de Maquillé et aussi de la paroisse de Flacé. Fille de François de la Rivière, seigneur de la Groirie à Trangé, elle est décédée au château de la Roche à Sceaux-sur-Huisne mais a été inhumée à Flacé en 1695. Elle avait épousé Denis Le Vayer au château de la Sauvagère à Chemiré-le-Gaudin en 1642, puis Anne François de Couterne en 1684, également en la chapelle de la Sauvagère. A noter qu’elle et son mari avaient nommé la grosse cloche de l’église de Sceaux-sur-Huisne en 1693.

Plusieurs mots de la dalle ont été piquetés, sans doute au moment de la Révolution Française.

La dalle funéraire de Elisabeth de la Rivière.

La dalle funéraire de Elisabeth de la Rivière.

Acte d'inhumation de Elisabeth de la Rivière.

Acte d'inhumation de Elisabeth de la Rivière.

Les monogrammes de Denis Le Vayer et de Elisabeth de la Rivière au château de la Sauvagère.

Les monogrammes de Denis Le Vayer et de Elisabeth de la Rivière au château de la Sauvagère.

Quelques terres cuites du Maine présentes à Flacé :

La poutre de gloire possède trois statues du XVIIème siècle : Vierge de douleur, Christ, saint Jean l’Évangéliste.

On trouve aussi une sainte Barbe (protectrice contre les incendies) du XVIème siècle repeinte à plusieurs reprises, ainsi qu’un saint Sébastien (protecteur contre les maladies).

Sainte Barbe.

Sainte Barbe.

Saint Sébastien.

Saint Sébastien.

La poutre de gloire.

La poutre de gloire.

Fonts baptismaux

En tant qu’église paroissiale, Flacé avait bien évidemment des fonts baptismaux. En général la zone baptismale se situe à l’entrée des églises ; elle marque justement l’arrivée dans le monde des chrétiens. A Flacé, elle est encore entourée d’une balustrade de bois. La cuve octogonale en calcaire, chiffre symbolique de la résurrection, date peut-être de la fin du Moyen-âge ou du XVIème siècle. Elle servait à pratiquer le baptême par aspersion ou infusion. Quant à la petite cuve, elle contenait l’eau bénite qui allait servir audit baptême. Les deux cuves sont protégées par un couvercle de bois afin d’éviter de souiller l’eau bénite.

En général, les rituels des diocèses sont très explicites sur la manière dont on procède au sacrement du baptême. L’eau est bénite le samedi saint ou la veille de la Pentecôte ; puis elle doit ensuite être conservée dans les fonts baptismaux d’où l’importance d’un système de fermeture. L’ouvrage précise également comment procéder au renouvellement de l’eau bénite.

Les fonts baptismaux de Flacé.

Les fonts baptismaux de Flacé.

Bancs

L’église de Flacé garde également ses antiques bancs. Les paroisses plus aisées ont souvent procédé au renouvellement de ceux-ci à la fin du XVIIIème siècle, au cours du XIXème siècle voire même au XXème siècle. On a alors fait une certaine amélioration de ce mobilier.

A Flacé on conserve une version très basique des bancs puisqu’il s’agit de simples madriers rabotés et vernis. Sous l’Ancien Régime, les places sont mises à la location par la fabrique qui gère l’église et ses biens. Souvent à l’issue de la grande messe du dimanche, le procureur syndic qui est responsable de la gestion de ces biens, assisté par le notaire, organise la mise aux enchères des places. Celles de devant sont souvent acquises par les gens d’importance (nobles locaux, artisans, laboureurs, etc.) ; les moins riches prennent les autres places. C’était une forme de participation volontaire au financement de l’entretien de l’édifice .

Les bancs avec les font baptismaux à l'entrée.

Les bancs avec les font baptismaux à l'entrée.

Inscriptions

Deux inscriptions en écriture gothique sont gravées sur des dalles de pierre afin de garder en mémoire la fondation de messes. Elles concernent Mathurin Ricordeau, chapelain de la chapelle saint René et Guillaume Lecoq.

L'inscription concernant Guillaume Lecoq.

L'inscription concernant Guillaume Lecoq.

L'inscription concernant Mathurin Ricordeau.

L'inscription concernant Mathurin Ricordeau.

Registres paroissiaux

Malheureusement, les registres paroissiaux les plus anciens ne remontent qu’à 1673. Signalons tout de même ici quelques actes un peu particuliers :

 

Le dix septième jour dud(it) mois de decembre 1703 est

né un enfant pendant le mariage de Jean Fouque et

de Renée Bachelot sa femme epouses dans notre église

de Flacé le cinquième jour de juillet dernier+, lequel

Fouque nous estant venu trouver nous a requis de ne

pas baptizer led(it) enfant en son nom n’estant de ses

œuvres, apres quoy led(it) enfant ayant esté

aporté a l’église aujourd’huy dix neufieme jour dud(it)

mois de decembre et presenté par René Bachelot pere

de lad(ite) Renée Bachelot demeurant paroisse d’Auvers sous

Monfaucon qui nous a declaré de la part de lad(ite) Bachelot

sa fille mere dud(it) enfant que led(it) enfant n’est pas du

fait dud(it) Fouque son mary mais de celuy d’Estienne

Langlois garcon demeurant dans la paroisse de Lognes

avant le mariage dud(it) Fouque et d’elle, Led(it) enfant

a esté par nous curé soussigné baptizée et nommée

Marguerite par led(it) René Bachelot et Marguerite

Michelin de cette paroisse ses parein et mareine

+ de cette paroisse lesd(its) jour et an que dessus, lesd(its)

Bachelot et Michelin ont declaré ne savoir signer

enquis, signé Renvoysé

 

 

 

Le seziême jour d’octobre an que dessus mourut de

grand matin en la maison seigneurialle du Bois de

Maquilly m(aît)re Thomas Jolivet p(rê)b(t)re chanoine de l’Eglise

de S(ain)t Pierre du Mans et chapelain de la chapelle de lad(ite)

maison seigneurialle du Bois et le mesme jour son

corps fut inhumé sur les six heures du soir dans l’Eglise

de Flacé par m(aît)re Jacques Guyon p(rêt)re curé de Souligné

[signature] F Maudet

 

 

Le dix neufiezme jour d’avril l’an mil six cens

quatre vingt quinze mourut en sa maison du Verger

située en la paroisse de Viviers haute et puissante

dame Anne de Moulins veuve de messire René

de Couterne chevalier# seigneur de cette paroisse

et le lendemain son corps fut inhumé en l’Eglise

de Flacé proche la fosse de sond(it) mary par

monsieur le curé de Torcé en Charnie

Extrait du registre parroissial de Flacé.

Extrait du registre parroissial de Flacé.

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24 mai 2023 3 24 /05 /mai /2023 13:39

A l'occasion de l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale en Europe, nous présentons ici l'exposition que nous avions réalisée et montrée dans divers lieux du département au début des années 2000. Nous mettrons plusieurs pages concernant les aérodromes américains installés en Sarthe.

Nos remerciements à tous ceux qui nous ont prêté les documents : les vétérans américains, les familles Brier, Champroux, Cosnard, Dupas, Dutertre, Gaignon, Guittet, Jarry, Lelasseux, Leroux, Lochet, Magne, Richard, Samson, Serceau, Trouvé, la Mairie de Louplande, les Archives Départementales de la Sarthe, le Service Technique de l'Aviation Civile, ainsi que ceux que nous aurions pu oublier.

Et enfin les personnes qui souhaitent en connaître plus sur la Libération de la Sarthe peuvent consulter l'imposant ouvrage de Fabrice Avoie, Sarthe, août 1944, histoire d'une Libération, 1ère édition mai 2009.

 

L'aérodrome A-43 se situe dans une boucle de la Sarthe au nord-est de la commune de Saint Jean d'Assé; mais comme sur les cartes la commune la plus proche est Saint-Marceau, cet aérodrome prend le nom de cette dernière sur les plans américains. Lorsqu’on emprunte l’autoroute A28, on en traverse le terrain entre Saint-Marceau et Teillé. Il a été aménagé dans la seconde quinzaine d’août par le 820th Engineer Aviation Bataillon.

Y stationneront les 474th Fighter Group  (428th, 429th, 430th) et 441st Troop Carrier Group (99th, 100th, 301st, 302nd).

Le plan américain dessiné par le 819th Engineer Aviation Battalion

Le plan américain dessiné par le 819th Engineer Aviation Battalion

Août 1944 : l'aérodrome américain A-43 à Saint Jean d'Assé/Saint-Marceau (Sarthe)
Août 1944 : l'aérodrome américain A-43 à Saint Jean d'Assé/Saint-Marceau (Sarthe)
La piste est encore perceptible sur les photographies aériennes de 1949.

La piste est encore perceptible sur les photographies aériennes de 1949.

La piste est restée sur le plan cadastral.

La piste est restée sur le plan cadastral.

Après le passage de l'autoroute, le parcellaire a été réorganisé. Mais il reste un toponyme "La Piste".

Après le passage de l'autoroute, le parcellaire a été réorganisé. Mais il reste un toponyme "La Piste".

Voici ce qu’en dit le lieutenant Carl Milliken dans ses mémoires : « Le nouvel aérodrome, A-43, porte bien son nom. Tout était en herbe et le quartier général du groupe était situé dans un ancien château près de Saint-Marceau en France. Connu comme un terrain d'atterrissage avancé (terme donné aux aérodromes avancés temporaires construits par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale pour soutenir l'invasion de l'Europe), l'A-43 était proche de Saint-Marceau dans la région des Ardennes en Belgique (sic). Il consistait en une seule piste préfabriquée de 5 000 pieds. De plus, des tentes ont été utilisées pour le cantonnement et aussi pour les installations de soutien. Une route d'accès a été construite : une zone de ravitaillement, de munitions et de fûts d'essence, ainsi que de l'eau potable et un réseau électrique minimal pour les communications et l'éclairage de la station ont été aménagés. Le 474th Fighter Group utilisa cette base du 29 août au 6 septembre 1944. Les tentes à l'extrémité est de la piste abritaient l'ingénierie, l'approvisionnement technique, les locaux pour les parachutes, les communications, les opérations, l'armement, les munitions et d'autres unités administratives. Le mess des pilotes, la salle des rapports et l'approvisionnement de l'escadron étaient plus loin sur la route principale. Des sanitaires extérieurs étaient isolés et parfaitement visibles à l'extrémité sud du camp. Les toilettes étaient équipées du strict nécessaire, mais sans écran ni murs. Un jour, alors que Bob était assis là à profiter de la vue, plusieurs jeunes femmes sont venues flotter sur la rivière. Elles l'ignoraient poliment et détournaient le regard, ou du moins c'est ce qu'ils semblaient faire. »

La famille Lochet devant un P-38 Lightning (cliché Lochet).

La famille Lochet devant un P-38 Lightning (cliché Lochet).

Un P-38J "droop snoot" transformé en Angleterre pour loger un opérateur bombardier (cliché Champroux).

Un P-38J "droop snoot" transformé en Angleterre pour loger un opérateur bombardier (cliché Champroux).

Rappel de la législation en vigueur : L'utilisation des détecteurs de métaux est strictement interdite sur ces sites historiques. En cas de problème, prévenir la gendarmerie.

Code du Patrimoine,

Art. L. 542-1 - Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d'objets métalliques, à l'effet de recherches de monuments et d'objets pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche.

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17 mai 2023 3 17 /05 /mai /2023 10:57

A l'occasion de l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale en Europe, nous présentons ici l'exposition que nous avions réalisée et montrée dans divers lieux du département au début des années 2000. Nous mettrons plusieurs pages concernant les aérodromes américains installés en Sarthe.

Nos remerciements à tous ceux qui nous ont prêté les documents : les vétérans américains, les familles Brier, Champroux, Cosnard, Dupas, Dutertre, Gaignon, Guittet, Jarry, Lelasseux, Leroux, Lochet, Magne, Richard, Samson, Serceau, Trouvé, la Mairie de Louplande, les Archives Départementales de la Sarthe, le Service Technique de l'Aviation Civile, ainsi que ceux que nous aurions pu oublier.

Et enfin les personnes qui souhaitent en connaître plus sur la Libération de la Sarthe peuvent consulter l'imposant ouvrage de Fabrice Avoie, Sarthe, août 1944, histoire d'une Libération, 1ère édition mai 2009.

L'A-44, dit aussi de Peray puisque c'était le village le plus proche, est à cheval sur les communes de Saint-Aignan et de Courcival. Construit par le 819th Engineer Aviation Battalion dans la deuxième quinzaine d'août 1944, il entre en service début septembre. Là encore, la modernité du génie américain a marqué les populations locales ; les témoins évoquent la différence avec la construction d’un aérodrome allemand sur la commune de Saint-Aignan mais dont les travaux se faisaient avec des outils manuels. Les habitants se remémorent également le troc qui se faisait avec les soldats américains friands de produits frais tels que les œufs ou les légumes.

Les unités présentes sont le 367th Fighter Group, avec ses P38 Lightning, et le 442nd Troop Carrier Group avec ses C47 Dakotas. Là aussi, les avions attirent les curieux. Les clichés montrent des mécaniciens s’affairant à l’entretien des aéronefs alors que les habitants se promènent au milieu des appareils et du matériel.

Il reste marqué dans le paysage puisqu’on le voit toujours sur les photographies aériennes actuelles et que le tracé de la piste sert aujourd’hui de chemin.

Le plan américain du 819th Engineer Aviation Battalion réalisé en 1944.

Le plan américain du 819th Engineer Aviation Battalion réalisé en 1944.

Août 1944 : l'aérodrome américain A-44 à Saint-Aignan et Courcival (Sarthe)
Août 1944 : l'aérodrome américain A-44 à Saint-Aignan et Courcival (Sarthe)
La piste de l'A-44 est encore bien visible sur le cliché de l'IGN réalisé en 1949.

La piste de l'A-44 est encore bien visible sur le cliché de l'IGN réalisé en 1949.

La piste de l'A-44 est encore bien visible sur le cliché de l'IGN réalisé en 1957.

La piste de l'A-44 est encore bien visible sur le cliché de l'IGN réalisé en 1957.

Une pelleteuse dans une carrière proche de l'aérodrome.

Une pelleteuse dans une carrière proche de l'aérodrome.

Un scraper préparant la piste.

Un scraper préparant la piste.

Une niveleuse sur le terrain de Saint-Aignan/Courcival.

Une niveleuse sur le terrain de Saint-Aignan/Courcival.

Une dameuse.

Une dameuse.

Un C-47 Dakota du 304th Troop Carrier Squadron sur l'A-44.

Un C-47 Dakota du 304th Troop Carrier Squadron sur l'A-44.

La foule sur la piste.

La foule sur la piste.

Un P-38 Lightning sur l'A-44.

Un P-38 Lightning sur l'A-44.

Jauzé

Jauzé

Stèle de Saint-Aignan.

Stèle de Saint-Aignan.

Rappel de la législation en vigueur : L'utilisation des détecteurs de métaux est strictement interdite sur ces sites historiques. En cas de problème, prévenir la gendarmerie.

Code du Patrimoine,

Art. L. 542-1 - Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d'objets métalliques, à l'effet de recherches de monuments et d'objets pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche.

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