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25 décembre 2024 3 25 /12 /décembre /2024 09:52
  1. D. Divers camps en Sarthe

    1. Le Mans

Le Mans concentre plusieurs camps. Les plus importants sont dans la zone sud de la ville à proximité de la gare de triage, point d'arrivée et de départ des différentes divisions vers les ports d'embarquement. En effet, de là on peut se connecter sur Tours, et donc sur Bordeaux, sur Saint-Nazaire et Brest.

Le plus important d'entre eux est le Forwarding Camp (le camp de renvoi) installé au niveau de l'actuel aéroport du Mans et qui servait déjà à loger les soldats avant leur montée sur le front. Cependant les structures étaient assez minimalistes et les hommes dormaient sous leurs petites tentes individuelles (pup tents).

Après l'armistice il deviendra le plus grand camp de France. C’est l’ultime passage avant d’aller à destination de sports. Le Jewish Welfare Board rapporte que les hommes y montrent des signes d’impatience liés au retour vers les Etats-Unis1.

Les soldats se plaignent du terrain sableux qui rend l'installation pénible. Y étaient logées de petites unités et les divisions qui s’apprêtaient à partir vers les ports d'embarquement. La vie y était plutôt compliquée comme le rapportent les témoignages américains. Le YMCA s'y est trouvé dans une situation difficile, devant gérer dans l'urgence l'afflux de soldats2 avec un personnel et du matériel trop rares. Début octobre 1918 est érigée la première baraque surnommée « Hurrah hut » et mesurant environ 20 m. X 60 m. Ce fut pendant quelques mois la seule structure en dur du camp, donc ce fut aussi le seul endroit chauffé et il n'y a rien de surprenant à ce qu'elle soit qualifiée de sanctuaire tant le réconfort qu'elle apportait était grand. Les animations consistent en la diffusion trois fois par semaine de films ou alors de petits spectacles présentés par les soldats. Gros succès pour ces activités où les places assises sont occupées longtemps à l'avance. L’approvisionnement en eau , en plus de puits, se fait depuis une installation à Pontlieue qui puise l’eau dans l’Huisne3.

1The Reform Advocate, 15 février 1919, p. 451

2Summary of service YMCA in the Embarkation Center, From december 1918 to july 1919, The Arcady press and mail advertising Co, Portland, 1920, p. 20

3Jack J. Hinman Jr, A water supply of the service of supplies, A.E.F., Journal (American Water Works Association), Vol. 7, No. 2,1920, p. 180

On peut se faire une idée de l'arrivée au camp grâce au journal du 105th Regiment of Engineers qui après avoir remis en état une partie du réseau routier sarthois migre en mars 1919 vers le Forwarding Camp pour préparer son départ1. Le 4 mars, le bataillon quitte ses quartiers généraux (Souligné-sous-Ballon et Montbizot) en camion mais également à pied. En arrivant, les soldats sont logés sous les tentes. Le lendemain, alors que le 1er bataillon en a terminé avec l'épouillage, c'est le 2ème bataillon qui arrive et prend la place du 1er bataillon qui passe vers les baraques alors que les nouveaux arrivants prennent les places vacantes sous les tentes.

En janvier 1919, une deuxième baraque voit le jour. Ce ne fut pas un luxe alors qu'environ 30 000 soldats fréquentaient le camp. Puis le YMCA fit construire Georgia Hut avec une cantine, une bibliothèque, un piano et une scène qui a accueilli entre janvier et juillet 3000 soldats quotidiennement. Le YMCA a aussi construit un immense hangar ainsi qu'un auditorium que l'on disait être une des plus belles salles de France. On y jouait chaque jour des représentations et on estime qu'environ 450 000 hommes sont passés par cette salle. Les hommes de la 28th Division construiront également la « Keystone Hut », érigée en un temps record de 17,5 heures et fort appréciée des hommes car étant juste à côté de la zone d'épouillage. Les hommes disent d'ailleurs de cette baraque que c'est « un oasis dans le désert ».

Il y a même des cas où les soldats qui attendent au camp leur départ vers les ports doivent retourner ailleurs. Le capitaine Sylvester Benjamin Butler écrit une lettre à sa mère le 3 juin 1919 et lui dit qu'il était au Forwarding Camp mais a dû être transporté vers le Belgian Camp car les transports n'étaient pas prêts et que les troupes en attente étaient beaucoup trop nombreuses2.

1Willard P. Sullivan et Harry Tucker, The history of the 105th Regiment of Engineers, George H. Doran Company, New-York, 1919, p. 273

2http://www.cromwellbutlers.com/sbb_0619.htm

Construction du Forwarding Camp en janvier 1919 (source NARA)

Construction du Forwarding Camp en janvier 1919 (source NARA)

Construction du Forwarding Camp en janvier 1919 (source NARA)

Construction du Forwarding Camp en janvier 1919 (source NARA)

La zone d'épouillage au Forwarding Camp en janvier 1919 (source NARA)

La zone d'épouillage au Forwarding Camp en janvier 1919 (source NARA)

Camp Etat, dans le quartier du Maroc, tient son nom de la cité « Camp État » où logeaient les cheminots de la compagnie de l’État à proximité de la gare de triage. Il sera doté d'une baraque nommée « Texas » en l'honneur du major Maxwell officier commandant Le Mans Division. Bénéficiant de l’électricité et décorée en bleu et gris, elle servira de salle de spectacle, de salle d'écriture, de cuisine et de bibliothèque1.

1Summary of service YMCA in the Embarkation Center, From december 1918 to july 1919, The Arcady press and mail advertising Co, Portland, 1920, p. 43

Quartier du Maroc (carte postale collection particulière)

Quartier du Maroc (carte postale collection particulière)

Toujours dans la zone sud du Mans et à proximité de la gare de triage se trouvait le Spur Camp. C'était un camp bien équipé avec 25 entrepôts métalliques, 85 baraques, 8 écuries avec une capacité de 100 chevaux chacune et des corrals pour des milliers d'autres chevaux, une centrale électrique et de gaz, une boulangerie pouvant cuire 62 000 pains par jour. Le YMCA y a installé des structures pour le quotidien et le confort des soldats1. Il semble que ce soit de cet endroit que les troupes stationnées au Forwarding Camp partent vers les ports d'embarquement2.

1Summary of service YMCA in the Embarkation Center, From december 1918 to july 1919, The Arcady press and mail advertising Co, Portland, 1920, p. 48

2Willard P. Sullivan et Harry Tucker, The history of the 105th Regiment of Engineers, George H. Doran Company, New-York, 1919, p. 273

Spur Camp (collection particulière)

Spur Camp (collection particulière)

Classification Camp est installé sur le lieu de la caserne Chanzy, endroit où se situe aujourd'hui le Parc Monod et connu anciennement sous le nom de « 117ème ». La caserne avait servi aux troupes américaines avant l’armistice et on y trouvait déjà le YMCA dès le mois d'août 1918. Mais à partir de novembre 1918, le nombre de soldats est si important qu'ils sont obligés de coucher dans leurs tentes individuelles sur le terrain de sport devenu une véritable pataugeoire. On a alors compté 60 000 hommes en attente de partir au front.

Classification Camp (source NARA)

Classification Camp (source NARA)

Salvage Camp (littéralement le camp de récupération) s'occupait des effets des soldats américains. Le YMCA y a installé une baraque pour apporter un peu de réconfort aux soldats qui travaillaient dans un environnement pas facile. Il est situé dans le secteur de Pontlieue et puise l’eau nécessaire aux laveries dans l’Huisne1.

1Jack J. Hinman Jr, A water supply of the service of supplies, A.E.F., Journal (American Water Works Association), Vol. 7, No. 2,1920, p. 180

Salvage Camp (source NARA)

Salvage Camp (source NARA)

Overhaul Park était le parc de révision pour le matériel. Y sont stockés divers véhicules militaires : camions, voitures, camionnettes dont les fameuses Tin Lizzies. C'était une véritable ruche où plus d'un millier d'hommes s'affairaient autour des engins.

Overhaul Park en avril 1919 (source NARA)

Overhaul Park en avril 1919 (source NARA)

Overhaul Park atelier en avril 1919 (source NARA)

Overhaul Park atelier en avril 1919 (source NARA)

Overhaul Park hangar en avril 1919 (source NARA)

Overhaul Park hangar en avril 1919 (source NARA)

Overhaul Park camions en avril 1919 (source NARA)

Overhaul Park camions en avril 1919 (source NARA)

Une du journal du Overhaul Park en avril 1919 (collection particulière)

Une du journal du Overhaul Park en avril 1919 (collection particulière)

En ville, plusieurs lieux servent aux soldats américains. Il y avait sur la place des Jacobins un campement dont la figure emblématique était la YD (Yankee Division) Hut installée par le YMCA non loin de la cathédrale. Cette baraque, inaugurée le 17 mars 1919, était différente de celles qui existaient dans les camps. Elle était recouverte d'un treillis de bois vert sur fond blanc lui donnant l'aspect d'une folie dans un jardin et l'intérieur avait été décoré par un artiste manceau. On voulait reconstituer l’image d’une demeure de Nouvelle-Angleterre. Ajoutez à cela des jardinières ainsi qu'une vigne grimpante et vous donnerez une excellente image des troupes américaines en ville. Ce foyer pour les soldats avait été financé par des habitants de York Harbor dans le Maine et qui avaient envoyé en France Grace Thompson pour superviser sa construction. Ce sont les soldats du 101st Engineers (26th Division) qui l’ont monté en une trentaine d’heures1. Il y avait aussi Central Hut dans la vieille ville ou encore Kansas Hut dans les jardins des Jacobins.

1 Emerson Gifford Taylor, New England in France, 1917-1919, A history of Twenty-Sixth Division USA, Houghton Mifflin Company, 1920, p. 300

Baraquements place des Jacobins (source YMCA)

Baraquements place des Jacobins (source YMCA)

A la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Sarthe se trouvait le quartier général de l'armée américaine. On trouvait aussi sur la route d’Yvré-L’Evêque un camp d’ingénieurs américains.

  1. En dehors du Mans

La zone « American Embarkation Center » est divisée en huit secteurs : Montfort-le-Rotrou1, La Ferté-Bernard, Ballon, Conlie, La Suze, Sablé, Château-Gontier et Écommoy. Ce sont les sièges des quartiers généraux des divisions de passage. A l’intérieur de ces secteurs, les petites villes ou villages sont les bases des brigades et régiments2. La Suze est signalé comme étant un camp important en dehors de la zone mancelle, alors que les sept autres villes ne semblent accueillir les troupes américaines que dans des châteaux ou maisons particulières.

1Aujourd’hui Montfort-le-Gesnois.

2Jack J. Hinman Jr, A water supply of the service of supplies, A.E.F., Journal (American Water Works Association), Vol. 7, No. 2,1920, p. 180

Camp de La Suze (collection particulière)

Camp de La Suze (collection particulière)

Les cantonnements dans la région d'Ecommoy (source History of Richardson Light Guard)

Les cantonnements dans la région d'Ecommoy (source History of Richardson Light Guard)

Les divisions sont souvent éclatées comme le précise le rabbin Lee J. Levinger1 : « La division [...] était logée dans quarante villages [autour de Montfort le Rotrou], largement dispersés dans les campagnes, et notre artillerie, qui avait combattu dans le secteur américain, était contenue par dix autres, situées près de Laval, à environ cinquante milles de distance. »

Certains camps militaires vont accueillir ces troupes. C'est le cas du camp d'Auvours à Champagné qui avait accueilli auparavant des soldats belges et britanniques. D'ailleurs pour les Américains, c'est le « Belgian Camp » dont ils réutilisent les infrastructures. Là encore, le YMCA va prendre en charge une partie de l'occupation des soldats. Ainsi à Noël 1918, les soldats aideront à la décoration de sapins pour les enfants de réfugiés. Les conditions ne sont pas très agréables (cantine et théâtre trop petits). On comptait environ entre 3000 et 4000 hommes dans ce camp2. Il faut attendre le mois de février et l'annonce des premiers transferts vers les États-Unis pour que le moral remonte. Neuf nouvelles baraques seront édifiées et au mois de juin l'installation sous les arbres donne l'illusion d'un camp d'été. Il faut dire que la grande rencontre de tir en mai ne pouvait pas se dérouler dans un endroit trop sordide.

En avril 1919, le sergent Daniel Fels3 qui rédige l’histoire de la compagnie A du 138th Infantry, raconte l’arrivée et l’installation du régiment après avoir passé environ deux semaines à Tuffé. La première chose qu’il évoque est la présence de couchettes, rudes certes, mais cela faisait bien longtemps qu’il n’avait dormi dans une chose qui ressemblait vraiment à un lit. Ensuite il évoque le rôle efficace des associations d’aide au bien-être des soldats ; en particulier il apprécie le réfectoire qui peut faire passer environ mille hommes en une vingtaine de minutes. Puis les hommes se retrouvent sous un vaste hangar équipé de tables permettant de manger debout.

Le capitaine Butler en juin 1919 trouve que le camp d'Auvours est beaucoup plus agréable que le terrain sableux et mal organisé du Forwarding Camp4. On a là le ressenti d'un soldat qui dans une lettre à sa mère fait apparaître très clairement la différence entre les camps de passage et cette énorme usine de préparation à l'embarquement qu'était le Forwarding Camp. Pour lui, le Belgian Camp est un modèle de propreté et d'ordre où on a laissé les arbres ; il est sous le charme des robiniers blancs en pleine floraison et qui bordent les routes.

1Lee J. Levinger, A jewish chaplain in France, The MacMillan Company, New-York, 1921, p. 59

2The Newark Unin-Gazette, volume XLVII, n°49, 6 décembre 1919

3Fels (Daniel M.), History of "A" Company, 138th Infantry, St. Louis, Woodward & Tiernan Printing Co., 1919, p. 77

4http://www.cromwellbutlers.com/sbb_0619.htm

Belgian camp (collection particulière)

Belgian camp (collection particulière)

Américains à Auvours (carte postale collection particulière)

Américains à Auvours (carte postale collection particulière)

Mais la place disponible au sein des infrastructures militaires est largement insuffisante1 et il faudra créer des camps temporaires pour les troupes américaines.

Ces camps sont souvent installés dans les chefs-lieux de canton et une partie des troupes de passage logeaient dans les villages voisins.

Le camp de Parigné-l'Evêque est la réutilisation de l'ancien camp belge installé dans la commune lorsque le camp d'Auvours s'est avéré être trop petit. Il accueillera peu de temps après l'armistice les troupes du 3rd Provisional Transport Regiment dépendant de la 86th Division Blackhawk. Puis le site deviendra l'école de police militaire. Là encore le YMCA va installer une structure d'accueil permettant aux soldats de profiter d'une cantine et d'une baraque pour les activités2.

Par exemple, la 30th Division s'installe à Ballon3 en novembre 1918. D'autres régiments de cette division sont basés à Beaumont avec une répartition des bataillons4 sur les communes de Ségrie, Vernie, Mézières, Assé le Riboul, Saint-Christophe, Sainte-Sabine, etc. La vie n'est pas toujours facile comme le montre une lettre du soldat Skinner5, écrite depuis Ballon, à ses parents en janvier 1919 ; comme souvent la revue des troupes par le général Pershing est un signe d'espoir. Il relate aussi dans sa missive la joie de prendre un premier vrai bain depuis son arrivée en France.

 

La 35th Division était dans la région de Montfort-le-Gesnois au mois de mars 19196 et la 80th Division était à Ecommoy en avril 19197. A noter qu'on trouvait dans la 35th Division le 129th Field Artillery dont un des capitaines était un certain Harry S. Truman8, futur Président des États-Unis, qui logea au château du Chesnay à Courcemont9. Le 129th F.A. était descendu à la gare de Connerré pour ensuite répartir ses soldats sur Courcemont et Beaufay10. Les soldats ont gardé une bonne image de la région mettant en avant les beautés de la nature préservée des ravages de la guerre. Il faut dire aussi qu'on était alors aux portes du printemps et que la situation était plus enviable que ce qu'avaient vécu leurs camarades au cours de l'hiver dans les grands camps autour du Mans. Le 128th Field Artillery, quant à lui, loge au château de Mortrie à Savigné L’Évêque où on apprécie le cadre et la place disponible pour le cantonnement11 ; ce régiment y restera jusqu’au 30 mars 1919 date où il quitte les lieux sous une tempête de neige afin de rejoindre Connerré avant de s’embarquer pour Brest.

La 36th Division arrivée en Sarthe au printemps 1919 est basée à Montfort-le-Gesnois et une partie de ses troupes est répartie sur les communes de Torcé-en-Vallée et Thorigné sur Dué12. Ce temps d'attente avant le départ vers les ports d'embarquement permet de vérifier les états de service, de procéder aux visites médicales, de refaire le paquetage ou encore d'épouiller les soldats.

1Stéphane Tison avance le chiffre de 1 650 000 soldats et 127 000 véhicules entre décembre 1918 et juillet 1919. Stéphane Tison, Avant le retour des soldats américains at home. Le Mans area, 1919, Maine-Découvertes, septembre-novembre 2011, n°70, p. 27 à 32.

2Summary of service YMCA in the Embarkation Center, From december 1918 to july 1919, The Arcady press and mail advertising Co, Portland, 1920, p. 45

3"Lest We Forget" The Record of North Carolina's Own, North Carolina World War History 112 , s.d., p. 17

Operations Thirtieth Division Old Hickory, s. d., p. 10

4Major John O. Walker, Major William A. Graham, Captain Thomas Fauntleroy, Official History of the 120th Infantry "3rd North Carolina" 30th Division, From August 5, 1917, to April 17, 1919. Canal Sector Ypres-Lys Offensive Somme Offensive, 1919, p. 31

6Brief Histories of Divisions, U.S. Army, 1917-1918, juin 1921, p. 45

7Brief Histories of Divisions, U.S. Army, 1917-1918, juin 1921, p. 65

8http://www.trumanlibrary.org/whistlestop/study_collections/ww1/129roster.shtml

9David McCullough, Truman, Simon and Schuster, 2003, p. 139

10Jay M. Lee, The artilleryman; the experiences and impressions of an American artillery regiment in the world war. 129th F.A., 1917-1919, Kansas City, Mo., Press of Spencer Printing Company, 1920, p. 243-244

11The "Orphan Battery" and operations, 128th U.S. Field Artillery (1st Missouri F.A.), Cleveland, O., H.M. White, 1921, p. 110-111

12Lonnie J. White, Panthers to Arrowheads : the 36th (Texas-Oklahoma) Division in World War I, 1984, p. 208

Pont de Gennes 54th Inf poste de commandement (source NARA)

Pont de Gennes 54th Inf poste de commandement (source NARA)

Le rabbin Lee J. Levinger était chapelain au front, puis après l'Armistice il est envoyé au Mans travaillant pour le Jewish Welfare Board. Il s'installe à Montfort le Rotrou (le Gesnois aujourd'hui) où « les minuscules maisons grises semblaient toutes datées de l'époque d'Henri de Navarre ». Il explique comment sont logés les soldats : « Les hommes vivaient principalement dans des granges, comme les maisons étaient occupées par les paysans, qui avaient besoin de leurs propres pièces. [...] Parce que nous étions dans une région peuplée, seules des unités plus petites pouvaient être logées dans un seul village, ce qui signifiait moins d'accès aux lieux de divertissement. Le village typiquement français n'a pas de salle assez grande pour le cinéma, à l'exception du seul lieu d'assemblée, l'église; apparemment, les agriculteurs et les villageois n'ont pas d'amusements sauf boire, danser (dans les petites salles bondées) et la fréquentation de l'église1» Et d'ajouter que « le soldat moyen ne rencontrait pas la meilleure classe de Français, seuls les paysans et les prostituées des villes. Il avait peu de goût pour les merveilleux trésors architecturaux et historiques du pays. Il ne pouvait parler la langue au-delà de ses besoins élémentaires. »

 

Certains éléments de 81st Division sont installés au nord du Mans2. Le 321st Infantry arrive en Sarthe en mai 1919, installe son quartier général à La Guerche et réparti ses bataillons sur les communes de Souligné-sous-Ballon, La Bazoge, Joué l'Abbé, Neuville. Comme ailleurs, on occupe le temps par des inspections et des revues. Début juin, les soldats partent vers Saint-Nazaire afin d'embarquer vers les États-Unis.

La 83rd Division occupe des villages du sud et de l'ouest de la Sarthe : le 49ème d'infanterie à Conlie, le 329ème d'infanterie à Ecommoy, le 330ème d'infanterie à Laigné-en-Belin, le 331ème d'infanterie à La Suze, et un régiment d'artillerie à Mayet.

1Lee J. Levinger, A jewish chaplain in France, The MacMillan Company, New-York, 1921, p. 59

2Clarence Walton Johnson, The History of the 321st Infantry, The R. L. Bryan Company, Columbia S. C., 1919, p. 102

A SUIVRE Partie 3 Les conditions de vie

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