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3 avril 2024 3 03 /04 /avril /2024 13:46

L'église de Fillé (72) est dédiée à Saint Martin de Vertou et sa première mention apparaît en 1233 dans le cartulaire de la Couture (Ecclesiam de Filleio). C’est un bâtiment aux éléments architecturaux hétéroclites allant du XIème siècle au XXème siècle. Les traces les plus anciennes du bâtiment sont visibles sur le pignon ouest et correspondent à un appareillage que l’on peut sans doute placer au XIème siècle ou au XIIème siècle. Le chevet avec ses trois contreforts est plutôt du XIIIème siècle. On sait que vers 1735 les habitants sont convoqués car la fabrique doit refaire la pointe du pignon qui menace de s’écrouler. Puis la Libération de 1944 a provoqué un grave incendie; les troupes américaines ont tiré sur le clocher pour y déloger d’éventuels soldats allemands. L’édifice a alors entièrement brûlé.

 

 

La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
Extrait cadastral de 1844 avec l'ancien presbytère à droite de l'église et le cimetière au devant de l'église.

Extrait cadastral de 1844 avec l'ancien presbytère à droite de l'église et le cimetière au devant de l'église.

Le chevet avec les classiques trois contreforts (XIIIème siècle)

Le chevet avec les classiques trois contreforts (XIIIème siècle)

Appareillage roman sur le pignon ouest.

Appareillage roman sur le pignon ouest.

Source : AD72

Source : AD72

L'église de Fillé après l'incendie d'août 1944 (cliché Gaignon).

L'église de Fillé après l'incendie d'août 1944 (cliché Gaignon).

La statue qui nous intéresse ici a réussi à passer au travers de ces destructions. Il s'agit d'une Vierge à l'Enfant en terre cuite d’une hauteur de 1,30 m. et qui a été classée le 16 juillet 1908. On sait qu’en 1761 il existait un autel de la Vierge, mais nous n’avons pas pour le moment trouvé de document attestant la présence de cette terre cuite au XVIIème siècle dans l’église. Il est cependant tentant de penser qu’une œuvre d’une telle qualité soit issue d’un don fait par un personnage riche. Or à cette époque à Fillé, le personnage de haut rang est Jean Leboindre, bourgeois du Maine, conseiller au Parlement de Paris, entre 1647 et 1651, puis exilé en province au moment de la Fronde. Il revient à Fillé dans les années 1650 pour s’occuper de son domaine du Gros Chesnay.

La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)
La Vierge à l'Enfant de l'église de Fillé (Sarthe)

On peut, sans modestie aucune, parler de véritable œuvre d’art. Elle est attribuée à Charles Hoyau, sculpteur décédé en 1644. On sait peu de choses sur lui mais on reconnaît dans plusieurs œuvres du Maine son savoir faire. Plusieurs de ses sculptures, dont certaines sont signées, se trouvent encore dans la Sarthe : la plus célèbre d’entre elles est la Sainte Cécile jouant de l’Orgue et visible dans la cathédrale du Mans. Mais on rencontre d’autres statues à Cérans-Foulletourte, La Flèche, Marolles-les-Braults, etc.

Pour de plus amples renseignements sur la statuaire en terre cuite du Maine, il est conseillé de se rendre sur le site "Sculptures en terre cuite du Maine".

Sainte Cécile (cathédrale du Mans)

Sainte Cécile (cathédrale du Mans)

Sainte Cécile, détail (cathédrale du Mans)

Sainte Cécile, détail (cathédrale du Mans)

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13 mars 2024 3 13 /03 /mars /2024 19:57

Nous reprenons ici une information de l'Association Racines et Patrimoine basée à Mézeray (Sarthe). En effet celle-ci se lance dans un ambitieux projet portant sur la préservation de la race de la poularde de Mézeray.

Les objectifs de ce projet
- Participer à la sauvegarde d’une poule de race ancienne.
- Promouvoir son origine de Mézeray au sein de la Communauté de Communes du Val de Sarthe, en France et à l’étranger.
- Promouvoir le patrimoine vivant de notre commune.
- Mettre en place, pour les enfants des écoles, des ateliers lecture.
- Motiver et aider de jeunes éleveurs pour qu’ils s’engagent dans cet élevage.

 

La poule de Mézeray

Un ouvrage va être édité sur le sujet (voir le document ci-dessous).

Voir également le site https://www.mezeraypatrimoine.fr/ 

La poule de Mézeray
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9 mars 2024 6 09 /03 /mars /2024 21:48
Le château de La Sauvagère à Chemiré le Gaudin (72)

Avant d’arriver à Chemiré le Gaudin (72), sur la droite de la route qui vient du Mans, le château de la Sauvagère domine la vallée du Renom et le bourg. La zone est occupée dès l’Antiquité comme le prouvent divers enclos repérés dans ce secteur géographique.

Carte posdtale ancienne avec le bourg de Chemiré le Gaudin et la Sauvagère au fond.

Carte posdtale ancienne avec le bourg de Chemiré le Gaudin et la Sauvagère au fond.

La terre de la Sauvagère est citée pour la première fois vers 1225/1240 comme étant le logis de Nicolas du Désert1, lequel fut inhumé dans l’église de Chemiré au devant de l’autel saint Michel. L’étude des photographies aériennes et des cadastres anciens ne semblent pas laisser paraître de structures plus anciennes du type motte castrale.

C’est peut-être de cette époque que datent les parties les plus anciennes de l’édifice. En effet, on peut voir dans les caves du château une porte en arc brisée qui n’est pas sans rappeler les portes du logis médiéval de la Perrière à Voivres.

1La Province du Maine, N°42, 1845, p. 3

Porte médiévale à la Sauvagère

Porte médiévale à la Sauvagère

Puis en 1392, la terre appartient à Guillaume du Désert, chanoine de la cathédrale du Mans, petit-fils de Nicolas1. Il décède en 1396 et fut inhumé comme d’autres membres de sa famille devant l’autel saint Michel. C’est sans doute depuis cette époque qu’existe un banc de la Sauvagère dans l’église de Chemiré. Le domaine passe alors à Jean Didon et Guillaume Goupil.

La chapelle du château aurait été fondée en 1443 selon André Latron2. Elle sera ensuite reprise plusieurs fois. Mais la chapelle installée dans un des deux pavillons d’entrée n’est peut-être pas celle du XVème siècle.

1F. LEGEAY, Recherches historiques sur Chemiré-le-Gaudin, Bulletin de la société d’agriculture sciences et arts de la Sarthe, 1885, p. 52

2A. Latron, Les chapelles de châteaux et manoirs dans le Maine, La Province du Maine, 1995, p. 229

La chapelle (au premier plan) et l'aile nord (au fond)

La chapelle (au premier plan) et l'aile nord (au fond)

Le clocheton de la chapelle

Le clocheton de la chapelle

Le lambris peint de la voute de la chapelle

Le lambris peint de la voute de la chapelle

Le lambris de la chapelle

Le lambris de la chapelle

On trouve ensuite en 1458 une déclaration faite par Martin Talluet concernant le domaine de la Sauvagère qu’il a acquit sans doute par sa femme, Jeanne Goupil.

En 1512, Mathurin Talluet, fils de Martin, « rachète partie de la Maison et du Domaine de la Sauvagère à Pierre Trouillart qui les avait précédemment acquis dudit Talluet par contrat à grâce et qu’il y avait lésion ». Puis Perrine Talluet, fille de Mathurin épouse Thibault Teillay apportant ainsi la Sauvagère dans cette famille.

Le 4 juin 1561, le domaine est vendu à Charles Le Vayer, sieur de la Timonière, avocat manceau. Dès lors, une nouvelle époque commence pour le château.

Cette célèbre famille du Maine est également présente à Chemiré avec Philibert Le Vayer, sieur de Lignerolles, écuyer, capitaine de cinquante hommes d’armes, gentilhomme ordinaire du duc d’Anjou, qui devient en 1567 seigneur de Belle Fille, Athenay et Chemiré le Gaudin.

C’est Charles Le Vayer avec son épouse Françoise Dagues qui fait construire le portail d’honneur et, probablement, la grande allée qui va rejoindre la route du Mans. Ce portail, classé Monument Historique, joue sur l’alternance des pierres sombres de roussard et du calcaire clair de Bernay. On retrouve ce type de décor sur la porte d’entrée de la Maison ainsi que sur la porte de l’autre façade. C’est aussi de cette époque que date un écusson de pierre au-dessus de la fenêtre représentant les armes des Le Vayer.

On remarquera à l’intérieur du château le magnifique escalier de bois sans doute installé par les Le Vayer.

Le portail d'accès au château

Le portail d'accès au château

La grande allée qui rejoignait la route (cadastre 1843)

La grande allée qui rejoignait la route (cadastre 1843)

Le grand escalier en bois (XVIIème siècle)

Le grand escalier en bois (XVIIème siècle)

L'accès au logis (côté est)

L'accès au logis (côté est)

L'accès au logis (côté ouest)

L'accès au logis (côté ouest)

C'est en 1618, après jugement réglant partage de succession entre François Le Vayer, lieutenant général en la sénéchaussée du Maine, et Pierre Le Vayer, sieur de la Chevalerie, conseiller en l'élection du Mans, son frère que les terres de la Sauvagère, Champfleury et Béchereau reviennent à ce dernier. Avec son épouse Anne Hubert (ou de Hébert) et leur fils Denis ils font sans doute construire l’aile actuelle du château. Ce sont eux qui font faire la décoration armoriée de la voûte de la chapelle. Et on leur doit sans doute les quatre lucarnes du deuxième étage de la partie centrale du château et les lanternons sur les deux tours de la cour d’honneur.

L'aile nord

L'aile nord

L'aile nord (côté cour)

L'aile nord (côté cour)

En 1642 Denis Le Vayer, Conseiller du Roi en sa cour des Aides à Paris, épouse Elisabeth de La Rivière. La décoration du grand salon reprend leurs initiales « DLV » et « EDLR » comme motifs de décoration.

Le plafond décoré (XVIIème siècle) du grand salon

Le plafond décoré (XVIIème siècle) du grand salon

En 1691, le domaine de la Sauvagère passe dans la famille de Seguin. Puis il est vendu en 1716 à François de Maurepas qui le revend vers 1735 à Bon de Jupilles. La décoration du petit salon, de pur style régence, date probablement de cette époque ainsi que la plupart des cheminées actuelles du château.

Puis en 1755, Jean Baptiste de Jupilles vend le domaine à Etienne de Monceaux. Sa fille Marie-Anne va épouser en 1760 Jean Etienne Rivault. Le château restera dans cette famille jusqu’en 1829, date à laquelle il passe dans les biens de la famille de Tilly.

En 1831, Marie Madeleine Aimée de Tilly épouse Alexandre Edouard de Sarcé, par ailleurs seigneur de Belle Fille à Chemiré le Gaudin. Le domaine reste aux de Sarcé jusqu’en 1920, c'est-à-dire jusqu’à la vente faite à Jean Marie de Montesson qui cède l’année suivante le château (amputé de son allée, de ses terres agricoles et des bois du Belvédère), à Charlotte Cuirblanc.

Le 22 février 1937, Lucien Trouvé et son épouse Suzanne Bodereau acquièrent la Sauvagère puis une partie des bois du Belvédère ainsi que les terres de Béchereau et de Bellefille. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, ils accueillent dans l’aile du château la Croix Rouge Française qui y établit des dortoirs et des salles communes pour quarante jeunes réfugiées brestoises. Viennent aussi se cacher à la Sauvagère des personnes de confession juive et des réfractaires du Service du Travail Obligatoire en Allemagne.

Le 24 mai 1968, la SCI La Sauvagère, dont les associés sont alors Madeleine Trouvé, Pierre Trouvé et Yvette Trouvé, fait don du château à l’Hôpital Hospice de Sablé-sur Sarthe, avec l'obligation morale d’y perpétuer une œuvre sociale et apolitique de jeunes.

Le 8 septembre 2000, l’Hôpital Hospice de Sablé sur Sarthe, devenu Pôle Santé Sarthe et Loir, cesse d'exploiter le domaine. Il le loue pour cinquante ans à l’un des descendants de la famille des donateurs, Jean François Coué-Trouvé qui en fera l’acquisition en 2007 lors de sa mise en vente à la bougie.

Carte de Jaillot (1706)

Carte de Jaillot (1706)

Carte de Cassini (1765)

Carte de Cassini (1765)

Cadastre 1809

Cadastre 1809

Cadastre 1843

Cadastre 1843

Il faut également noter le présence d’un belvédère, à priori édifié en 17451, à quelques centaines de mètres du château et sur les hauteurs. Il est malheureusement en mauvais et l’intérieur a été dégradé par des tirs au fusil de chasse.

1F. LEGEAY, Recherches historiques sur Chemiré-le-Gaudin, Bulletin de la société d’agriculture sciences et arts de la Sarthe, 1885, p. 52

Carte postale montrant le belvédère (début XXème siècle)

Carte postale montrant le belvédère (début XXème siècle)

Le belvédère de nos jours

Le belvédère de nos jours

L'intérieur du belvédère

L'intérieur du belvédère

Une vidéo sur la Sauvagère https://www.youtube.com/watch?v=6lM4WsZ7CvI

Le logis de la Sauvagère au début du XXème siècle

Le logis de la Sauvagère au début du XXème siècle

Le logis de la Sauvagère au XXIème siècle

Le logis de la Sauvagère au XXIème siècle

La cour de la Sauvagère

La cour de la Sauvagère

Le cadran solaire de la Sauvagère

Le cadran solaire de la Sauvagère

Les deux clochetons des pavillons sud et nord

Les deux clochetons des pavillons sud et nord

Le clocheton du pavillon nord

Le clocheton du pavillon nord

Les communs de la Sauvagère

Les communs de la Sauvagère

Le château de La Sauvagère à Chemiré le Gaudin (72)
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3 mars 2024 7 03 /03 /mars /2024 12:22

La métairie de la Livardière à Fillé sur Sarthe (Sarthe)

 

1676 : Pierre Paigeot, marchand demeurant au château du Grochenay, procureur de Jean Leboindre (conseiller au Parlement, seigneur du Grochenay, Fillé, Spay, Buffes, la Beunêche et autres lieux) passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à Pierre Benoist, laboureur.

Le locataire doit payer 200 livres par an.

 

Laboureur (n. m.) : Terme qui revient très fréquemment dans la région de La Suze alors que le mot « métayer » est peu utilisé. Le laboureur est un exploitant agricole qui est plus important que le bordager ; il exploite une métairie.

 

Métairie (n. f.) : grosse ferme exploitée par un métayer ; elle est plus importante qu’un bordage. Dans la région de La Suze, ce n’est pas le faire-valoir qui différencie une métairie d’un bordage mais plutôt la superficie, la métairie occupant une plus grande superficie.

Acte de bail de 1676 (Source AD72)

Acte de bail de 1676 (Source AD72)

1693 : Françoise Bechefert, veuve de monsieur Leboindre (doyen au Parlement, seigneur du Grochenay et autres lieux) demeurant à Paris paroisse de St Sulpice, passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à Jean Blanchard, laboureur.

Le locataire doit payer 200 livres par an et fournir 1 couple de chapons paillés à la Toussaint portés au château du Grochenay.


 

1735 : Marie Françoise Catherine Doujat, femme de Jean Baptiste Leboindre (conseiller en la grande chambre du Parlement de Paris, chevalier, seigneur du Gros Chesnay, Buffes, Spay, Fillé, la Beunêche, Vauguion et autres lieux), demeurant à Paris rue et cul de sac Saint Dominique quartier Saint Michel paroisse Saint Jacques du Haut Pas, passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à Pierre Tuffière, laboureur.

Le locataire doit payer 160 livres par an. Il doit fournir 6 bonnes poulardes grasses à Noël rendues au château du Gros Chesnay.


 

1741 : Jean Joseph Leboindre, chevalier, baron de la Beunêche, seigneur du Grochenay, Buffes, Spay, Fillé, Vauguyon et autres lieux, conseiller au Parlement, demeurant rue St Dominique, quartier St Michel, paroisse St Jacques du Haut Pas, passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à Pierre Tuffière, laboureur.

Le locataire doit payer 165 livres par an et fournir 6 bonnes poulardes grasses à Noël, 8 livres de beurre frais, 1 charrois au Mans.

 

La livardière et son environnement (carte de Cassini, 1765)

La livardière et son environnement (carte de Cassini, 1765)

1748 : Jean Joseph Leboindre, chevalier, seigneur de Vauguyon, Grochenay, Buffes, Spay, Fillé, Guécélard, Roézé et autres lieux, conseiller du roi au Parlement, demeurant à Paris rue St Dominique paroisse St Jacques du Haut Pas, passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à Pierre Tuffière, laboureur.

Le locataire doit payer 160 livres par an et fournir six bonnes poulardes grasses à Noël.


 

1754 : Jean Joseph Leboindre, baron de la Beunêche, seigneur de Vauguyon, Buffes, Grochenay, Spay, Fillé, Guécélard, Roézé et autres lieux, conseiller au Parlement, demeurant rue St Dominique quartier St Michel paroisse St Jacques du haut, passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à Pierre Tuffière.

Le locataire doit payer 175 livres par an et fournir 6 bonnes poulardes grasses à Noël.


 

1762 : Louis François Daniel de Beauvais écuyer seigneur de Grochenay, Buffes, Spay, Fillé, Vauguyon, La Beuneiche et autres lieux,  demeurant ville du Mans paroisse St Nicolas, passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à Pierre Tuffière.

Le locataire doit payer par an 170 livres et fournir 1 oie grasse et 4 poulardes grasses à Noël, 6 livres de beurre frais et 1 charrois au Mans.

Carte de Cassini, 1765

Carte de Cassini, 1765

1777 : description des terres de la Livardière

 : 21

LIEU DIT : La Livardière

TYPE : Métairie

SUPERFICIE : 4067.72 ares

ORGANISATION INTERNE :

63.5 journaux = bâtiments, cours, jardin, terres labourables, pâturages

18 hommées de prés

QUALITE DES FONDS : mauvais et médiocre

VALEUR TOTALE : 173 livres 5 sols

PROPRIETAIRE : De BEAUVAIS

RESIDENCE : Le Mans

PROFESSION : Noble

LOCATAIRE : Pierre TUFFIERE

PROFESSION : Métayer

 

 

 

 

 

1794 : La citoyenne Marthe Plumard veuve de feu Louis François Daniel de Beauvais demeurant ville du Mans baille au citoyen René Mauboussin cultivateur la métairie de la Livardière.

Le locataire doit payer par an 432 livres et fournir 4 poulets, 4 poulardes grasses, 1 oie grasse, 20 livres de beurre, 3 charrois au Mans.


 

1801 : Marthe Plumard, veuve de Louis François Daniel de Beauvais et demeurant Ste Croix Les Le Mans, passe le bail de la métairie de la Livardière à Fillé à René Mauboussin, cultivateur.

Le locataire doit payer 432,50 francs par an. Il doit aussi faire 3 charrois jusqu’au Mans ; il doit fournir 4 poulets, 4 poulardes grasses, 1 oie grasse, 30 livres de beurre.

Cadastre, 1810

Cadastre, 1810

Cadastre 1844

Cadastre 1844

1832 : La métairie de la Livardière, située communes de Fillé-Guécelard et Voivres, sur le bord de la grande route du Mans à la Suze, faite valoir par le sieur Mauboussin, composée de bons bâtiments, de 46 journaux de terre labourable, 20 hommées de pré, 4 journaux de pâture, cours et jardins, est à vendre.

Vue aérienne (1949)

Vue aérienne (1949)

Vue aérienne après l'implantation des carrières (cliché de 1990)

Vue aérienne après l'implantation des carrières (cliché de 1990)

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26 février 2024 1 26 /02 /février /2024 18:53

Le même jour [21] de juillet 1592, maître François Champion lui vivant
Lieutenant de La Flèche a été inhumé dans l’église de céans
Présents Jacques Mallemouche, Maurice Desforges et plusieurs autres
Et a été amené mort de la ville du Mans

Le 2ème jour dudit mois et an susdit [janvier 1593] mourut noble
Pierre de Hardy sieur du Bois de Saint Perre et fut ensépulturé
Dans l’église de ladite Suze présents Monsieur le Marquis et autres

L'église de La Suze sur Sarthe

L'église de La Suze sur Sarthe

Le 20ème jour de juin 1593 mourut et fut
Inhumé dans le grand cimetière de ladite Suze Denis Hervé lequel
Etait de la paroisse de Fercé s’étant venu réfugier à ladite Suze
Et ne peut on le porter inhumer audit Fercé pour le trouble
Des gens d’armes, présents Jacques Mallemouche et autres

Le 29ème jour de juin audit an que dessus [1593] mourut et fut
Inhumée dans le grand cimetière de La Suze Anne Bousseau
Femme de Marin Loriot demeurant en la paroisse de Chemiré le Gaudin
Et étant réfugiés a ladite Suze à cause des Anglais qui étaient
Logés à Vallon, Maigné et Chemiré et autres paroisses circonvoisines

Les guerres de religion dans la région mancelle ont commencé en 1561 par l’assassinat du protestant Jacques Bouju. En 1562, les protestants pillent le mobilier liturgique de la cathédrale du Mans. La mort du roi de France Henri III (1589) et l’arrivée au pouvoir d’Henri IV troublent les esprits.
L’opposition grandit entre les « royaux » (favorables à Henri IV qui n’abjurera le protestantisme qu’en 1593) et les « ligueurs » (les partisans du catholicisme regroupés derrière le duc de Guise, puis derrière Charles de Lorraine, duc de Mayenne).
Le début des années 1590 est marqué par une intense activité des Ligueurs dans le Maine. Ils s’opposent aux armées du prince de Conti dans lesquelles sont des soldats Anglais et Allemands. Il faut attendre l’Édit de Nantes en 1598 pour voir le calme revenir.

Extrait des registres paroissiaux de La Suze (AD72)

Extrait des registres paroissiaux de La Suze (AD72)

Jeanne Buin mourut et fut inhumée dans l’église
A cause que l’on ne pouvait ouvrir le Grand Cimetière
Pour les gelées le vingt troisième jour de décembre
Audit an [1594], présents Mathurin Vallin et Jean Belin

Hélaine Esnault femme de maître Louis Regnard greffier au siège du
Comté de La Suze mourut à onze heures du soir le seizième jour
De mai mil cinq cent quatre vingt seize et fut inhumée dans
Le grand cimetière dudit La Suze le dix septième jour desdits mois et
An que dessus en présence de maître Simon Allix, Guillaume Bellanger,
Jean Pivron, Pierre Esnault et plusieurs autres.


Marin Gaupuceau fut inhumé et ensépulturé au grand cimetière
De La Suze et fut avec la permission et assentiment de la
Justice de cette ville de La Suze d’autant qu’il avait été
Exécuté pour ses fautes le quatrième jour de juin 1597.

Le gibet de La Suze sur la carte de Cassini (1765)

Le gibet de La Suze sur la carte de Cassini (1765)

Jeanne Grassin fille de Guillaume Grassin fut semblablement inhumée derrière l’église
De La Suze, laquelle avait été étranglée par les loups le 24
Octobre 1600.

Maître Jacques Boyton prêtre dit et célébra
Sa première messe dedans l’église de La
Suze la 21ème jour du mois de mai 1602 en
Présence de vénérables et discrets maîtres
Pierre Basourdy prêtre curé dudit lieu,
Michel Huard, Jacques Bruneau prêtres,
Et de Jean Boyton père dudit maître Jacques
Boyton, Joachim Belin, maître Mathieu
Veau, Gaspard Pivron, Michel Boyton
Et plusieurs autres en grand nombre.

Inscription funéraire dans l'église de La Suze

Inscription funéraire dans l'église de La Suze

Maître François Roullin prêtre curé de La Suze fut inhumé
Et ensépulturé le même jour 12 mai audit an [1602]

Maître Jean Corvaisier en son vivant lieutenant du comté
De La Suze fut inhumé et ensépulturé dedans
L’église dudit lieu par Monsieur le curé susdit le ?
De mai an susdit [1604] en présence de maître Mathieu Veau
Et maître Simon Allix et plusieurs autres

Le jeudi 26 février 1615 sur le soleil couchant
Maître Jean Berault prêtre sacriste de cette église
Alla de vie à trépas et son corps fut ensépulturé
En l’église le lendemain 27ème au matin par maître
Pierre Bassourdy curé dudit lieu en présence de maître
Michel Huard, François Miret, René Leporcher,
François Frenauts prêtres et plusieurs autres. Il était
Confrère de la confrérie du Saint Sacrement.

Le 15ème dudit mois et an [janvier 1616] fut ensépulturé le
Corps de défunt René Grignard en son vivant de
La paroisse de Noyen, lequel étant réfugié
En cette paroisse à cause de la guerre et fut inhumé
Au grand cimetière par maître Michel Huard.

Le 29ème dudit mois et an [janvier 1616] que dessus fut ensépulturé le corps de défunte
Françoise Belot femme de défunt Gilles Bruneau et fut
Ensépulturée devant la grande porte de cette église
A cause des gens d’armes qui étaient en cette ville, elle
Etait de la paroisse de Noyen et s’était réfugiée
Ici à cause des gens d’armes.

Implantation de l'église de La Suze sur le cadastre de 1810

Implantation de l'église de La Suze sur le cadastre de 1810

Le 5ème jour susdit mois [février 1616] fut inhumé le corps de défunt
Jacques Malmouche secrétain de céans au grand
Cimetière

Le 18ème février 1616 a été ensépulturé le corps de
Défunt Etienne Mauboussin de la paroisse de Roezé
Lequel est mort à La Suze qui était réfugié à cause
Des gens d’armes et son corps a été inhumé au grand
Cimetière par moi curé de ce lieu


En 1610, Henri IV est assassiné. Son fils Louis est mineur ; la régence est alors assurée par Marie de Médicis. En 1613, Louis XIII devient majeur mais Marie de Médicis garde le pouvoir. Certains grands du royaume, regroupés derrière Condé, se révoltent.
En décembre 1615, les troupes du duc de Vendôme (fils d’Henri IV et de Gabrielle d’Estrées) menacent d’attaquer Le Mans ; en janvier 1616, la ville accepte de verser la somme de 12000 livres pour le ravitaillement des troupes du duc.


Le huitième jour de décembre [1616] jour de la conception
De Notre Dame fut inhumé en la chapelle du grand
Cimetière le corps de défunt Marguerit Lerouye
En son vivant serviteur de monsieur de
Lyvory habitants de
La Ferté Bernard, et a été données quatre livres pour
Ayder à construire ladite chapelle

Le grand cimetière de La Suze sur la route du Mans (cadastre 1810)

Le grand cimetière de La Suze sur la route du Mans (cadastre 1810)

Le 20ème jour de décembre audit an [1616] fut inhumé le
Corps de défunt maître Mathieu Veau en la ville de
Ravigny (?) en Champagne faisant le voyage
Au service de messire le comte de La Suze
Se demeur(ant) à Sedan ou estoit lors led(it) seig(neu)r ledit
Veau tomba malade en ladite ville et y décéda


 

Les de Champagne obtiennent La Suze à la fin du XVème siècle avec Brandélis de Champagne par sa cousine Anne de Champagne, épouse de René de Laval et donc belle-sœur de Gilles de Rais. La famille de Champagne occupe alors une place importante dans le royaume de France, contrôlant de très nombreuses terres, et accédant à des postes importants. Ainsi Baudouin de Champagne devient chambellan de Louis XII puis de François Ier. Puis ce dernier l’envoie traiter avec le Saint Empire de Charles Quint. Son fils Nicolas de Champagne adopte le protestantisme et meurt à la bataille de Saint Denis en 1567. Louis Ier, fils du précédent, poursuit l’engagement familial auprès du Roi de France et termine sa vie âgé d’une trentaine d’années sur le champ de bataille à Coutras. Son fils, Louis II de Champagne, est celui évoqué dans l’acte paroissial ci-dessus. Sa carrière militaire est également bien remplie, en particulier vers les frontières Est du Royaume de France ; il meurt en 1636 et fut inhumé à Berne où on éleva à sa mémoire un mausolée.

Portrait de Louis de Champagne

Portrait de Louis de Champagne

Le vingt et deuxième jour du mois d’avril [1631] fut ensépulturé dans
Le cimetière de La Suze un pauvre homme appelé Rivière

La femme de Julian Leguicheux décéda
Dans le mois d’octobre an [1639] que dessus laquelle
Fut inhumée dans le grand cimetière de céans
Par le curé dudit lieu et peu de temps après
Furent inhumés dans ledit grand cimetière deux
De ses enfants par maître Jean Sauquere
Vicaire dudit La Suze

Le premier jour d’août an que dessus [1640] décéda
Vénérable et discret maître Pierre Bassourdy
Vivant curé de cette ville lequel fut
Inhumé en l’église de Roezé par discret maître
Jacques Bassourdy son neveu à présent curé
De cette dite ville

Inscription funéraire dans l'église de La Suze

Inscription funéraire dans l'église de La Suze

Jean Bodereau meunier de cette ville décéda
Le vingt septième de mai an [1641] comme dessus
Lequel fut inhumé le même jour dans le grand
Cimetière de cette ville par monsieur notre curé

Le moulin de La Suze sur un dessin de 1695

Le moulin de La Suze sur un dessin de 1695

Renée Coiffé veuve messire François Belin vivant sieur
De la Touchettière décéda en la ville du Mans le
Dix huitième jour desdits mois et an [novembre 1642] comme dessus, le corps
De laquelle fut apporté en cette ville le même jour
Mis en repos dans l’église jusqu’au lendemain auquel jour il
Fut ensépulturé dans le grand cimetière par discret
Maître Jacques Bassourdy curé de cette ville.

Guillemine Faifeu veuve Michel Davy décéda
Le second jour des mois et an [mars 1643] comme dessus, le corps de laquelle
Fut inhumé dans la chapelle du grand cimetière de
Cette ville par vénérable et discret maître Jacques
Bassourdy curé de cette ville.

Pierre Moreau épousa Anne Grassin en la chapelle de Notre Dame
Des Bois le samedi 26 aout 1645

Notre Dame des Bois - intérieur de la chapelle au début du XXè siècle

Notre Dame des Bois - intérieur de la chapelle au début du XXè siècle

Notre Dame des Bois

Notre Dame des Bois

Vénérable et discret maître Robert Roussel prêtre
Décéda le seizième jour de février [1646] dans le presbytère
De Crosmière pays d’Anjou, le corps duquel fut
Apporté le jour suivant en cette ville, lequel fut le
Lendemain dix huitième ensépulturé dans cette église par
Maître Jean Sauquere prêtre vicaire avec très grande
Affluence du peuple.

Premier maître Louis Piveron notaire royal mourut le
Quinzième jour de janvier [1647], le corps duquel fut inhumé dans
Le grand cimetière de céans par monsieur le curé de Saint
Nicolas de la ville du Mans.

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11 février 2024 7 11 /02 /février /2024 12:21

Un bail des moulins de Spay – 1747 (Extraits)

Du cinquième jour du mois de mars mil sept cent quarante sept après midi. Devant nous René Bellanger notaire et tabellion royal au Maine demeurant à Roezé, furent présents personnellement établis Monseigneur Jean Joseph Leboindre, baron de la Beuneiche, chevalier, seigneur de Vauguyon, le Groschesnay, Buffes, Spay, Fillé Guécélard, Roezé et autres lieux, conseiller du Roy en sa cour de parlement demeurant ordinairement a Paris rue et cul de sac Saint Dominique, quartier Saint Michel paroisse de Saint Jacques du Haut Pas …

Et Pierre Lefeuvre le jeune maître meunier et Françoise Gaupuceau sa femme de lui suffisamment autorisée devant nous au sujet des présentes demeurant aux moulins du Gué de Maulny paroisse de La Couture d’autre part.

Source AD72

Source AD72

Entre lesquelles parties a été fait ce qui suit. Savoir que … le seigneur Leboindre a par ces présentes baillé à titre de ferme et promis garantir auxdits Pierre Lefeuvre et Françoise Gaupuceau … preneurs pour eux et pour le temps et terme de six années entières, parfaites et consécutives … à commencer du jour et fête de Paques … mil sept cent quarante neuf et finir en pareil temps lesdites années révolues.

Savoir est les grands moulins de Spay situés paroisse du même nom consistant en la maison et bâtiments, domaine, roues, rouets, meules, moulages, tournants et virants … qu’en ont ci-devant jouit et jouiront jusques audit jour de Pâques mil sept cent quarante neuf Michel Lechat et à présent Magdelaine Froger sa veuve …

Le moulin de Spay sur la carte de Cassini (1765)

Le moulin de Spay sur la carte de Cassini (1765)

Le moulin de Spay sur la carte de Jaillot (1706)

Le moulin de Spay sur la carte de Jaillot (1706)

Lesdits Pierre Lefeuvre et Françoise Gaupuceau sa femme preneurs … promettent et s’obligent … d’en faire bailler et payer de ferme chacun an à mondit seigneur Leboindre ou à telles autres personnes qu’il lui plaira leur désigner jusques à trois lieues de distance desdits moulins la somme de trois cent quatre vingt livres … la première demie ferme montant à cent quatre vingt dix livres … au jour de Toussaint mil sept cent quarante neuf et le second qui sera de pareille somme au jour de Pâques suivant et ainsi continuer d’an en an et de terme en terme, outre et sans diminution de ladite ferme de bailler et fournir tous les ans à mondit seigneur Leboindre dans le temps de Noël douze bonnes poulardes grasses rendues audit château de Groschesnay, pour les réparations desdits moulins de faire faire six journées de maçon et six de terrasseur servies et fournies de toutes matières, de faire employer sur iceux deux milliers de bardeaux neuf lesquels leurs seront fournis par mondit seigneur et en faire retourner pareil nombre du vieil à leurs frais le tout une fois pendant le présent bail. Pour ce qui est des haies et fossés d’en réparer quarante toises par an  es endroits les plus nécessaires des terres desdits moulins. Et de planter sur icelles quatre sauvageaux aussi par an, de les enter avec ceux qui y sont à présent lorsqu’ils y seront propres et de les conserver du péril des bestiaux à leur possible en les armant d’épines …

S’obligent en outre lesdits preneurs d’entretenir toutes les ferrures d’iceux moulins en bon état pour leur service sans en prétendre aucune récompense ni paiement de mondit seigneur Leboindre lequel fournira à iceux preneurs le bois nécessaire pour faire les arbres, roues et rouets dont il sera besoin auxdits moulins le prenant par eux dans les endroits qui leur seront marqués jusqu’à demie lieue de distance desdits moulins après qu’il leur aura été fait abattre …

Demeurent tenus lesdits preneurs d’avoir un bateau fort suffisamment pour porter un ou deux chevaux chargés sur la rivière duquel on pourra servir lorsqu’il faudra travailler aux chaussées et autres choses desdits moulins pour charroyer les matières sans aucun dédommagement. Et en outre tenir la porte batelière d’icelles chaussées ouvertes quand besoin sera pour ledit travail, et dans le temps d’hiver lorsqu’il gèlera à glacer la rivière afin d’éviter la ruine desdites chaussées jusqu’à quinze jours de suite dans un an …

Dont de ce que dessus lecture faite auxdites parties, elles en sont demeurées d’accord … Fait et passé audit château du Groschesnay paroisse dudit Fillé es présence de Michel Jamin le jeune et louis Doré marchands sargers demeurant audit Roezé.

Chaussée du moulin de Spay (cadastre 1810, AD72)

Chaussée du moulin de Spay (cadastre 1810, AD72)

Moulin de Spay au début du XXè siècle

Moulin de Spay au début du XXè siècle

LEBOINDRE : La famille Leboindre est originaire de la Ferté Bernard puis migre au Mans où elle occupe quelques offices lui donnant une certaine notoriété. Le plus connu est Jean Leboindre (né en 1620 et décédé en 1693), doyen du Parlement de Paris. Jean Joseph Leboindre, dont il question dans ce bail, est le petit-fils de Jean Leboindre ; il meurt sans héritier (mais ruiné) en 1757. On lira avec intérêt dans Jean Leboindre, Débats du Parlement de Paris pendant la minorité de Louis XIV, présenté par Robert Descimon et Orest Ranum, Honoré Champion Editeur, 1997 l’intéressant commentaire fait sur cette famille.

Les Leboindre possédaient plusieurs métairies et bordages, ainsi que deux autres moulins (la Beunêche à Roezé et les moulins de Fillé).

Ils habitent à Paris mais viennent de temps en temps à Fillé au château du Grochenay. C’est probablement Jean Leboindre qui a fait édifier le château actuel du Grochenay.

Bail du moulin de Spay 1747
Le château du Gros Chesnay à Fillé, édifié par les Le Boindre au XVIIè siècle.

Le château du Gros Chesnay à Fillé, édifié par les Le Boindre au XVIIè siècle.

PIERRE LEFEUVRE : Il prend donc le bail des moulins de Spay en 1747, le renouvelle en 1754 puis quitte le lieu en 1761. C’est sans doute le même Pierre Lefeuvre que l’on retrouve en 1762 lors d’une visite des moulins de Fillé ; il demeure alors paroisse de St Jean de la Chevrie au Mans.

C’est peut être une personne de sa famille que l’on rencontre dans un acte de 1679 sur les moulins de la Beunêche ; il est dit meunier, charpentier et ammouleur. Il réside à Cérans.

MICHEL LECHAT : Il arrive aux moulins de Spay en prenant le bail en 1737. Lui aussi vient de la paroisse de La Couture au Mans. Il renouvelle son bail en 1742. Mais il meurt le 10 mars 1744 à Spay âgé d’environ 42 ans et est inhumé dans l’église.

LIEUE : correspond à 4551 mètres.

POULARDE : La poularde accompagne souvent les baux. Avec le chapon, elle fait partie de ces produits volaillers de qualité élevés dans la Sarthe. Cependant, on doit faire une différence entre la « poularde » et « la poularde du Mans » ; la seconde désigne plutôt une sorte de produit que l’on nommerait aujourd’hui « label rouge » alors que la « poularde » ne désigne qu’une jeune poule engraissée. On peut lire l’article de Jeanne Dufour, La tradition des volailles fermières dans le Maine : des poulardes d’hier aux volailles de Loué d’aujourd’hui, Bulletin de la Société d’Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe, 1993, p. 125 à 146.

La poularde de La Flèche dans le l'ouvrage "Monographie des races de poules par Victor La Perre de Roo" (1882)

La poularde de La Flèche dans le l'ouvrage "Monographie des races de poules par Victor La Perre de Roo" (1882)

TERRASSEUR : Personne qui fait les terrasses (mélange d’argile et de paille pour les constructions en terre).

BARDEAUX : Planchettes de bois servant de couverture sur le toit (comme pour une tuile). Les bardeaux sont souvent en châtaigner.

TOISE : unité de longueur valant 1,95 mètre.

SAUVAGEAU : Pousse sauvage d’un arbre. Cette pousse est ensuite entée (greffée), puis protégée des animaux par une protection d’épines autour du pied de l’arbre.

CHAUSSEE : Levée de terre permettant l’aménagement du site du moulin. Sur l’extrait cadastral de Spay on voit très bien cette chaussée qui partage la rivière en deux morceaux.

PORTE BATELIERE : Porte sur le barrage permettant de faire passer les bateaux.

Le moulin de Spay au début du XXème siècle

Le moulin de Spay au début du XXème siècle

Le moulin de Spay au début du XXème siècle

Le moulin de Spay au début du XXème siècle

Bail du moulin de Spay 1747
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20 janvier 2024 6 20 /01 /janvier /2024 21:41

Registre paroissial de Voivres – année 1787

Lorsque la divine providence nous appella a la conduite de cette
Paroisse le 15 mai 1773 nous vimes avec douleur que le temple
Du Seigneur avoit été négligé d’un tems immemorial qu’il tomboit en
Ruines manquant absolument de tout. Des masses de pierres brutes
Composoient les autels il n’y avoit ni ornemens ni linges point de livres
Un mur servoit d’appui de communion elle n’etoit point lambrisée il n’y
Avoit que trois croisés trois mauvaises portes deparés sur le point en un
Mot tomber tout avoit besoin de reconstruction n’ayant aucun
Revenu a nottre fabrique nous ne pouvions en esperer aucun secours
Nottre cœur etoit dans l’opprestion nous formames des lors le projet
De retablir la maison du Seigneur nous comencames par faire des
La premiere annee plafond le cœur le chancel et la nef de l’eglise
Nous fimes faire un pulpitre et achetames les livres de chant.
Les chappes, la banniere les linges et autres ornemens furent fournis
Quelques tems après. Nous comuniquames au seigneur de cette paroisse
Aux patrons, propriétaires et habitans le projet de faire reconstruire
Les trois autels nous ayants promis de nous aider je recues des
Susdits la somme d’environ 1300tt. Les habitans firent les voitures
Gratis cette somme etoit bien mince pour entreprendre un ouvrage
Qui devoit couter environ 3500tt avec un revenu aussi modique que
Celuy de la cure de Voivres sans patrimoine nous resolumes des
Lors de mettre la main a l’œuvre. Le 27 xbre 1786 la premiere
Pierre du grand autel fut placée avec solennité par maitre
Gui Jacques Livré chanoine sindic de l’eglise roiale de St Pierre
La Cour Sainte Chapelle du Mans au nom des doyens chanoines et
Chapitre de laditte eglise patrons de cette paroisse (cette 1ere
Pierre est derriere le tabernacle) les deux petits autels furent
Elévés en même tems les fonts baptismaux, les benitiers, les
Credences furent placés dans le même tems. Les portes furent relargis
Et faites a neuf. On fit trois croisés neuves et les vitraux des
Autres remis a neuf ; le tabernacle et les statue renouvellés
Le sanctuaire et la sacristie baissés de 18 pouces. Lappui
De communion en fer posés. Toutte leglise carrelée a neuf
Tous les bans neufs et uniformes, le cœur qui ne faisoit qu’un
Avec le chancel et la nef fait a neuf. La banquette pour asseoir
Le prêtre, les cartons de l’autel les six chandelliers argentés, les
Tabourets pour les chantres une superbe aube tout fut fourni
Au même tems. Tout etait achevé a la fin du mois de juillet
1787. Le cinq aoust suivant jour de la fête patronale de
Cette eglise les formalités en pareil cas requises et duement observées
La benediction des trois autels de cette paroisse fut faitte par
Messire Jacques Nepveu de la Manouilliere prêtre chanoine
De l’eglise du Mans et en presence de messire René d’Aux
Chevalier seigneur des paroisses de Chemiré, Louppelande, St Benoist,
Etival et Voivres (marquis d’Aux), lequel faisant pour la premiere fois son entrée
Dans laditte eglise fut receu a la grande porte d’ycelle et com
Plimenté par mondit sieur abbé Nepveu et conduit dans
La chapelle de St Pierre par tout le clergé chantant l’himne
Te Deum. Le seigneur etoit accompagné de sa famille savoir
Mesdemoiselles Renée, Agathe, Sophie et Mélanie d’Aux
Ses filles, de Mlle Olivier et encore en presence et assistance
De messire Daniel de Beauvais ecuyer seigneur de Fillé, Spai, Roisé
Le Groschesnaie, de dame Adélaide Victoire Daniel de Beauvais
Demoiselle epouse de messire de Fontaine chevallier seigneur
Baron de St Victeur, de messire de l’Estangt seigneur de Chantenai
Avocat du Roi au sièges présidial et sénéchaussée du Mans
De messieurs maitres Louis Quiet curé de Pruillé, René Moreau
Curé de Fay, René Bruneau curé de Spay, Jacques Achard curé
De Fillé, Pierre Lejariel du Bari curé de Roissé et La Suze
Nicolas Lebaron curé de Fercé, Louis Branchu curé de Chemiré
Jacques Lecoutteux curé de Maigné, René Peron curé d’Etival
Les Le Mans, Gui Jacques Livré et Guillaume Savare mon frere
Chanoines de l’eglise Roiale de St Pierre la Cour Ste Chapelle
Du Mans, de Jacques Tuffier diacre de l’eglise du Mans, de Julien Blin
Principal du collège de La Suze, de Françoise Gourdin epouse de
Defunt Francois Savare ma mere, de Gervais Savare mon frere
Ancien receveur des aides de Brissac et d’une multitude innombrable
De peuple des paroisses circonvoisines et de maitre René Nicolas
Savare curé de laditte paroisse qui a signé le present
le six janvier 1788
R. N. Savare c. de Voivres
Et pour perpetuer la memoire de la presente erection et rénovation
D’autels nous transcrivons a la suitte dudit verbal une piece de vers
A nous adressée par monsieur maitre Bellanger curé de St Georges
Du Plain et prononcé en presence de nos confreres lesquels ont
Requis la presente déliberation

Carte postale ancienne montrant l'église de Voivres au début du XXè siècle

Carte postale ancienne montrant l'église de Voivres au début du XXè siècle

Ad Rectorem

Ergo tuum completur opus, dignissime Rector,

Ara nitet curis aedificata tuis !

Quam tibi grata dies lucet ! Quam pura voluptas

Pertentat pectus, dulcis amice, tuum !

Applaudunt operi, acclamant juvenesque, senesque,

« Divine ornatum diligit ille domus,

Hic pius exornat templum, pius erigit aras. »

Urget te studium nobile, sanctus amor.

O factum egregium, longi memorabile secli !

Grex tibi commissus, jubilat, ardet, ovat.

Ut tibi meritas gestit persolvere grates

Et vota et memori pectore promit, amans.

Jungimur et turbae concordes, fausta precari

Una est vox cunctis, omnibus unus amor.

« Vivat is extinctum dilectus pastor in aevum.

Vivat is laetos et sine nube dies.”

Une tentative de restauration maladroite du maître-autel en 2005.

Une tentative de restauration maladroite du maître-autel en 2005.

René Nicolas Savare : Comme il le dit lui-même, il prend la cure de Voivres le 15 mai 1773. Il succède ainsi à Jacques Goussault décédé le 4 mai 1773 à l’âge d’environ 52 ans. Lors de « l’arrangement des registres des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse de Voivres » au presbytère le 17 mai, René Nicolas Savare est présent. Le 19 mai 1773, il rédige son premier acte dans les registres paroissiaux.

Signature du curé Savare dans les registres paroissiaux de Voivres

Signature du curé Savare dans les registres paroissiaux de Voivres

Entre le 24 et le 29 mai 1773 se déroule la vente des biens du curé Goussault. René Nicolas Savare y achète quelques biens :

 

2 crémaillères et 1 crémaillon de fer pour la somme de 2 livres.

1 paire de chenets avec 1 paire de pinces, 1 pelle à feu et 1 tire marrons pour la somme de 3 livres 19 sols.

1 gril pour la somme de 1 livre 13 sols.

1 gril, 1 rôti pain, 1 broche à percer, 1 main de fer, 1 soufflet pour la somme de 1 livre 10 sols.

1 barre de fer avec sa boule pour la somme de 3 livres.

1 devant de four en tôle pour la somme de 3 livres 3 sols.

4 coins de fer et 1 grande hache à bûcher pour la somme de 4 livres 19 sols.

1 chandelier de cuivre jaune pour la somme de 4 livres 5 sols.

1 paire de balances de cuivre avec 1 poids d’une livre, 1 autre poids de fer d’une demie livre, 1 autre poids d’un quarteron de potin pour la somme de 3 livres.

1 hachereau, 1 compas, 1 égoïne pour la somme de 1 livre 18 sols.

1 poêle à frire pour la somme de 4 livres 8 sols.

1 boîte à sel pour la somme de 2 livres 10 sols.

1 fusil pour la somme de 8 livres 1 sol.

2 mauvaises poêles à frire pour la somme de 2 livres 1 sol.

1 rôtissoire garni de ses cordes, chaînes, poulies, avec 2 broches et 1 poids de pierre pour la somme de 11 livres et 1 sol.

1 râpe à sucre, 2 lanternes, 1 cuiller à pot en fer, 2 cuillers en fer blanc et en cuivre à arroser le rôti pour la somme de 2 livres.

1 poissonnier de cuivre rouge pour la somme de 3 livres et 1 sol.

2 casses (une de terre et une de tôle), 1 garde casse en fer pour la somme de 1 livre 10 sols.

1 réchaud de cuivre rouge pour la somme de 4 livres 6 sols.

1 paire de bassinoires de cuivre rouge pour la somme de 9 livres 5 sols.

1 passette de cuivre jaune pour la somme de 2 livres 10 sols.

1 casserole de cuivre rouge pour la somme de 3 livres.

1 casserole de cuivre rouge pour la somme de 2 livres 19 sols.

1 petite casserole de cuivre rouge pour la somme de 2 livres 2 sols.

2 tourtières de cuivre jaune pour la somme de 2 livres 10 sols.

1 poêlon de cuivre jaune pour la somme de 2 livres 13 sols.

2 marmites de fonte avec 1 couvercle de tôle pour la somme de 1 livre 10 sols.

1 marmite, 1 cuiller à pot, 1 écumoire et 1 couvercle pour la somme de 2 livres 3 sols.

3 autres marmites de fonte de « peu de valeur » pour la somme de 16 sols.

1 chaudron de fonte de moyenne grandeur pour la somme de 1 livre 19 sols.

1 grand chaudron de fonte pour la somme de 7 livres.

1 mère vache sous poil rouge pour la somme de 87 livres.

1 mère vache sous poil rouge avec un veau de lait pour la somme de 83 livres.

1 taure (génisse) d’un an sous poil rouge brun pour la somme de 27 livres.

1 cheval sous poil souris avec son bas et 1 cordeau pour la somme de 50 livres.

1 selle de cheval couverte de panne bleue, 1 housse d’étoffe et 1 bride pour la somme de 28 livres et 11 sols.

1 autre selle avec sa bride et équipée de ses sangles pour la somme de 8 livres et 5 sols.

2 sangles et 1 mesure pour la somme de 1 livre et 1 sols.

1 fourche, 1 vouge, 1 pelle, 1 volant, 1 croc, 1 pelle à bêcher pour la somme de 7 livres et 1 sol.

1 fourche, 1 broc, 1 tranche, 1 croc et 1 râteau à dents de fer pour la somme de 5 livres 3 sols.

2 draps de toile commune pour la somme de 9 livres.

2 draps de toile commune de chacun quatre aulnes pour la somme de 8 livres 6 sols.

12 essuies mains de grosse toile pour la somme de 6 livres 10 sols.

2 nappes de toile commune de chacune cinq quarts pour la somme de 2 livres.

2 autres nappes pareilles aux précédentes pour la somme de 1 livre 15 sols.

2 autres nappes de toile commune pour la somme de 2 livres 7 sols.

2 draps de toile commune de trois aulnes chacun pour la somme de 4 livres et 15 sols.

6 chaises dans la cuisine pour la somme de 1 livre 10 sols.

1 grande « huge » pour la somme de 4 livres.

1 devant de feu en fonte pour la somme de 12 livres 6 sols.

1 rideau servant de portière à la cuisine avec sa vergette de fer pour la somme de 1 livre 16 sols.

1 table ployante de sapin pour la somme de 1 livre 10 sols.

1 armoire à un battant fermant à clé pour la somme de 10 livres 3 sols.

1 bois de lit garni de ses fonds avec 1 paillasse, 1 couette, 1 traversin, 3 oreillers le tout rempli de plumes mêlées, 1 couverture de laine verte, 4 rideaux, 1 dossier, 1 plafond grandes et petites pentes de damas de coq couleur bleu, 3 vergettes de fer pour la somme de 50 livres 5 sols.

2 seilles, 1 godet, 1 carreau à la cheminée et 1 à la poutre, 2 tamis, 2 triangles de fer et 1 mauvais coffre pour la somme de 1 livre 1 sol.

6 chaises de bois d’aune enfoncées de jonc pour la somme de 2 livres.

1 pelote de ficelle pour la somme de 18 sols.

12 essuies mains de grosse toile pour la somme de 4 livres 1 sol.

1 baratte liée de trois cercles de fer, 1 baratton et 1 « coulouere » de bois, 1 plat de bois et sa cuiller pour la somme de 2 livres et 17 sols.

1 pot rempli de graisse de porc pour la somme de 4 livres 6 sols.

2 fers à repasser pour la somme de 2 livres et 3 sols.

1 dessus de cloche et 1 mortier de fonte pour la somme de 11 sols.

1 garde casse pour la somme de 2 livres.

1 poêle à châtaignes, 1 garde casse de fer, le tout de peu de valeur, 3 mauvais soufflets et 1 bourriche pour la somme de 12 sols 3 deniers.

2 fers à repasser pour la somme de 2 livres 3 sols.

2 draps de toile de brin pour la somme de 8 livres 6 sols.

2 draps de toile de brin de chacun 4 aunes pour la somme de 8 livres.

100 bouteilles de verre de Rouen pour la somme de 24 livres.

1 grande paire d’armoires à deux battants en bois de noyer pour la somme de 37 livres.

1 busse de vin de la récolte dernière (fut et liqueur) pour la somme de 36 livres.

1 buffet à quatre battants et deux tiroirs en bois de poirier pour la somme de 30 livres.

1 huilier de cristal pour la somme de 1 livre 11 sols.

1 douzaine d’assiettes de faïence pour la somme de 2 livres 5 sols.

1 douzaine d’assiettes de caillou dont partie, sont fêlées pour la somme de 18 sols.

2 grands plats de caillou pour la somme de 15 sols 3 deniers.

12 assiettes de faïence pour la somme de 1 livre 15 sols.

3 plats de caillou pour la somme de 1 livre 6 sols.

3 salières de cristal pour la somme de 1 livre 8 sols.

3 petits plats de caillou pour la somme de 1 livre 8 sols.

2 saladiers de faïence pour la somme de 1 livre.

4 assiettes de caillou pour la somme de 15 sols.

9 assiettes de caillou pour la somme de 1 livre 14 sols.

12 assiettes de caillou fêlées pour la somme de 1 livre 4 sols.

1 lot d’assiettes et plats fêlés avec 1 bouteille de verre à liqueur pour la somme de 17 sols.

2 pots et 1 eraigne pour la somme de 1 livre 4 sols.

1 table de sapin avec son ployant pour la somme de 1 livre 3 sols.

2 bonnets de coton pour la somme de 2 livres 16 sols.

2 bonnets de coton pour la somme de 2 livres 9 sols.

3 paires de manchettes pour la somme de 2 livres 4 sols.

2 fûts de boisseaux, 1 pelle « fustière » et 2 cribles pour la somme de 3 livres 1 sol.

1 paire de chenets, 1 pelle à feu, 2 paires de pinces, 1 tire marrons pour la somme de 8 livres.

2 poches de grosse toile pour la somme de 1 livre 16 sols.

4 bissacs pour la somme de 1 livre 1 sol.

6 taies d’oreiller pour la somme de 3 livres 16 sols.

2 nappes de toile commune pour la somme de 3 livres.

2 nappes de toile de brin pour la somme de 3 livres 2 sols.

2 nappes pour la somme de 2 livres 10 sols.

1 nappe de 2 aulnes de toile de brin pour la somme de 2 livres 4 sols.

1 douzaine de serviettes de toile de brin pour la somme de 8 livres 10 sols.

1 grand cuvier avec sa chantepleure de potin pour la somme de 6 livres.

1 petit cuvier avec 1 baquet pour la somme de 2 livres 1 sols.

9 fûts de busses de pipes et quarts vides pour la somme de 11 livres 6 sols.

1 fût de pipe et 1 fût de busse vides pour la somme de 7 livres 6 sols.

2 poulains avec tous les chantiers de la cave, 1 grand baril à vinaigre, 1 garde manger, 1 travouil pour la somme de 3 livres.

1 fût de charnier avec du porc salé pour la somme de 13 livres 3 sols.

2 paires de harasses avec leurs cordes pour la somme de 2 livres.

1 mauvaise civière pour la somme de 16 sols.

1 câble pour monter les gerbes pour la somme de 6 livres 13 sols.

1 petite couette, 1 traversin, 1 lodier piqué servant de couverture, 1 couette, 1 traversin à taie de toile rempli de plumes de poules pour la somme de 9 livres.

1 coffre de bois de chêne fermant de clé pour la somme de 5 livres 12 sols.

1 douzaine de serviettes de toile de brin pour la somme de 9 livres 5 sols.

12 serviettes de toile de brin pour la somme de 12 livres 6 sols.

12 serviettes de toile de brin pour la somme de 19 livres 1 sol.

1 bois de lit garni de ses fonds et paillasse, 1 couette, 1 traversin, 1 oreiller le tout de couetty rempli de plumes d’oie, 1 couverture de laine blanche, 1 courtepointe d’indienne, 1 dossier, 1 plafond, des petites pentes le tout d’indienne, 4 rideaux, 3 pentes de droguet vert, 2 tringles tournantes pour la somme de 163 livres 14 sols.

100 bouteilles de verre pour la somme de 24 livres.

4 carafes et un levrier de caillou pour la somme de 1 livre 6 sols.

2 draps de toile de brin de 6 aulnes pour la somme de 17 livres 10 sols.

4 chandeliers de cuivre ou potin et 1 chandelier à main avec des mouchettes dessus pour la somme de 5 livres.

12 chaises de noyer ou guignier pour la somme de 8 livres.

8 chaises de bois de noyer pour la somme de 2 livres 10 sols.

2 dessus de table dont une a sa rallonge de sapin pour la somme de 7 livres.

1 porte à diner d’étain avec 7 mauvaises fourchettes de fer pour la somme de 5 livres.

1 mauvais van pour la somme de 2 livres.

7 mauvais carreaux avec 1 fût de quart de busse et 1 lot de douelles pour la somme de 3 livres 7 sols.

1 paire d’armoires à deux battants fermant à clé avec un tiroir en bois de chêne pour la somme de 40 livres 1 sol.

1 bois de lit garni de ses fonds et paillasse, 1 couette, 1 traversin, 1 oreiller, 1 petite baillière, deux petites couvertures de laine blanche, des rideaux d’étoffe de couleur verte, 3 vergettes de fer, le tout de peu de valeur pour la somme de 36 livres.

1 busse de vin de la récolte dernière (fût et liqueur) pour la somme de 40 livres.

1 busse de cidre (sans le fût) de la récolte dernière pour la somme de 21 livres 10 sols.

15 livres de vaisselle d’étain pour la somme de 11 livres 12 sols 6 deniers.

 

Il apparaît clairement que René Nicolas Savare s’équipe pour habiter le presbytère de Voivres. Par contre, il n’achète aucun vêtement ni livre religieux.

Le presbytère de Voivres au début du XXè siècle

Le presbytère de Voivres au début du XXè siècle

Très rapidement le curé Savare se soucie de l’état de l’église de Voivres. Ainsi le 11 juillet 1773, le général des habitants est convoqué pour savoir « si ils doivent faire lambrisser ou plafoner leur eglize qui a un besoin de l’un ou de l’autre indispensable, pour la decoration d’icelle ornement et embellissement pour le service divin ». Faute d’argent suffisant, il sera décidé de la plafonner en blanc ; les travaux seront effectués par Jean Dupuy, plafonneur originaire de la paroisse de Bouillancourt en Picardie. Il est également choisi de faire quelques travaux sur le mur du cimetière.

Intérieur de l'église de Voivres (cliché Paul Cordonnier, AD72)

Intérieur de l'église de Voivres (cliché Paul Cordonnier, AD72)

En juillet 1774, Savare demande à ce que soient abattues les ruines d’une maison dépendant de la cure afin de faire construire à la place une écurie.
 

Le 12 février 1780, le général des habitants se réunit. Pierre Ruiller, procureur et syndic de la paroisse «  a remontre aux dits habitans que le cimetiere de la dite paroisse secrouloit meme leglize est en un danger evident de secrouler aussi que leglize etant dénuée dornements convenables pour sa solemnité du service de Dieu pourquoi demande a estre authorize par lesdits habitans a employer pour les refections dudit cimetiere soutien des terres diceluy meme pour le soutien de ladite eglize … surquoy lesdits habitans ont murement confere ensemble et apres mure deliberation ils ont este d’avis et donnent pouvoir audit Ruiller leur procureur de fabrique de conjointement et de l’avis du sieur curé dudit Voevres faire faire un mur autour du cimetiere dudit lieu des escaliers pour y monter, d’achepter des chappes et autres ornements convenables … et faire conjointement et avec lagrement dudit sieur curé tout ce qui conviendra et d’y employer les deniers quil peut avoir entre les mains dont il delivrera des quittances qui luy seront allouees en decharge dans le compte quil rendra de la gestion et administration des deniers de ladite fabrique promettant avoir pour agreable tout ce quil fera pour la construction des murs dudit cimetière, la decoration de leglize et tout ce qui sera necessaire destre fait ». Là encore, le curé obtient des habitans l’autorisation de faire des travaux sur l’église.

 

Le dernier acte des registres qu’il rédige à Voivres est un baptême du 3 septembre 1791.

René Nicolas Savare décède au Mans le 25 mars 1792.

Acte de sépulture de René Savarre en 1792 (paroisse du Crucifix au Mans, AD72)

Acte de sépulture de René Savarre en 1792 (paroisse du Crucifix au Mans, AD72)

Vers 1835, le curé Bichette rédige les « Chroniques de la paroisse de Voivres ». Il apporte quelques renseignements complémentaires mais sans que l’on connaisse aujourd’hui l’origine de ses sources (peut être des documents restés au presbytère). En particulier, il signale que lors de la destruction de l’ancien autel, on aurait trouvé un squelette dans celui-ci.

 

Inauguration de la restauration du retable de Voivres en 2008

Inauguration de la restauration du retable de Voivres en 2008

Restauration du retable de Voivres (2008)

Restauration du retable de Voivres (2008)

Restauration du retable de Voivres (2008)

Restauration du retable de Voivres (2008)

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24 décembre 2023 7 24 /12 /décembre /2023 10:48

1776 –  Visite et montrée sur les moulins de Fillé


 

Page 1/8

En marge

24 avril 1776

Montrée des tournans

Virans et a(utres) du moulin

Ou grands moulins de

Fillé entre Louis

Bigot meunier sortant

Et Michel Menon

Par Mathurin

Houdayer et

Pierre Rousseau

Experts

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Aujourd’huy mardy vingt quatrieme jour du

mois d’avril mil sept cent soixante seize sur les neuf

heures du matin,

Devants nous Hilaire Jean Joseph Raguideau notaire

et tabellion royal au Maine demeurant à Royzé+

etants dans la maizon des grands moulins de Fillé

situés paroisse de même nom y transportés exprest

Sont comparus en leurs personnes Louis Bigot

meulnier fermier desd(its) moulins y demeurant et dont

il quitte demain lexploittation lesquels dits

moulins apartiennent a Louis François Daniel

de Beauvais ecuyer seigneur de Grochenay, Buffes

Spay, Fillé, Vauguyon, La Beuneiche et autres lieux

demeurant ville du Mans d’une

part,

Et Michel Menon aussy meulnier dem(euran)t paroisse

de Coulans fermier entrant auxd(its) moulins d’autre

part,

Carte de Jaillot (1706)

Carte de Jaillot (1706)

Entre lesquelles parties a été fait ce qui suit

Scavoir que led(it) Bigot lors de son entrée en lesd(its)

moulins de Fillé s’etant chargé de meulles

moulages, tournans, virans, et autres ustancilles

diceux pour et moyennant la somme de quattre

cent trente six livres cinq sols de prizée vers

mond(it) s(ieu)r de Beauvais suivant le proces

verbal de montrée recu devant nous le trente

un octobre mil sept cent soixante sept controlé

à La Suze le quattre novembre suivant et sobligea

de rendre le tout a la fin de ses jouissances en

 

Page 2/8

pareil nombre et de la valleur de lad(ite) somme

Ils ont convenu de se regler présentement entreux

fermiers sortant et entrant au sujet desd(ites) meulles

moullages tournans et virans et ustancilles desd(its)

moulins, et a cet effet de faire faire visitte et

montrée sur lesd(ites) chozes avec estimation de celles

qui sestiment, pour laquelle faire ils ont

convenu scavoir led(it) Bigot de la personne de Mathurin

Houdayer, dem(euran)t paroisse de Cerans et led(it) Menon

de celle de Pierre Rousseau dem(euran)t ville du Mans

tous deux juindres et ammouleurs et experts

ordinaires a ce sujet et auxquels ils ont declaré

sen raporter pour lad(ite) visitte et montrée ainsy qua

leurs arbitrations a leurs offres de les faire

comparoir presentem(en)t devant nous pour en

recevoir le serment en tel cas requis.

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Et a linstant sont lesd(its) Houdayer et Rousseau

juindres et ammouleurs ayant par nous

notaire été donné lecture de la convention et

nommination cy dessus faitte de leurs

personnes par lesd(ites) parties pour experts au fait

des presentes ils ont le tout agrée et acceptée pourquoy

nous avons d’eux pris et recu le serment en tel

cas requis lequel ils ont preté et dit nestre

parents allies serviteurs ny domestiques crediteurs

ny obligés desd(ites) parties les connoistre suffisamment

ensembles les chozes qu’ils ont avoir et visitter et

estimer et estre en age de coutume, auquel effet nous

leur avons enjoint de bien et exactem(en)t voir et visitter

les meulles, moulages, roues, rouets, tournans et virans

desd(its) moulins et de faire une juste et sincere estimation

 

Page 3/8

desd(ites) chozes qui sestime et du tout nous en

donner son raport pour estre inscript ensuitte des

presentes ce qu’ils ont promis et juré faire en

leur ame et conscience selon leur connoissances dont les

avons jugés, Et a laquelle visitte et estimation procedant

en présence et ce requerant lesd(ites) parties deument etablies

et sans prejudicier a leurs dus et droits respectifs

lesd(its) experts nous a dit et raporté

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Premierement que la meulle courante du petit moulin

a seigle a cinq pieds huit poulces de hauteur sur

vingt poulces depaisseur surquoy deduisant trois

poulces pour la charge reste dix sept poulces

de bonne meulle estimésll a la somme de cent soixante

dix huit livres dix sols a raizon de dix livres dix

sols le poulces cy…………………………………….178tt…..10s

ll concordamment par lesd(its) experts,

Que le moulage a pareille hauteur que la

meulle courante et a dix poulces d’epaisseur

surquoy deduisant pareillem(en)t trois poulces

pour la charge reste sept poulces de bonne

meulle estimés par led(it) Houdayer a huit livres dix sols le

poulce ce qui fait cinquante neuf livres dix sols cy….59tt…..10s

Et par led(it) Rousseau a cinquante six livres sur le pied de huit

 

livres le poulce cy………………………………………56tt

[en marge] discord 3tt…..10s

La roue et rouet dud(it) moulin a été estimée par led(it)

Houdayer pour les façons seullem(en)t a la somme de

vingt livres cy…………..20tt

Et par led(it) Rousseau celle de seize livres

cy………………………..16tt

L’arbre du même moulin estimé aussy pour la

façon seullem(en)t concordamment par lesd(its) experts a

 

Page 4/8

la somme de dix huit livres cy……………18tt

La roue du grand moulin pour la façon seullement

a eté estimée par led(it) Houdayer seul a la somme de

trente huit livres cy…………..38tt

[en marge] discord 8tt

Montrée au moulin de Fillé (1766)

L’arbre dud(it) moulin aussy pour la façon a eté estimé

par led(it) Houdayer seul a la somme de huit livres

cy……………………………………………8tt

Et par led(it) Rousseau aussy seul a celle de six

livres cy…………………………………….6tt

[en marge] 2tt

Le rouet dud(it) moulin estimé par led(it) Houdayer seul aussy

pour la façon a neuf livres cy……………9tt

Et par led(it) Rousseau aussy seul a cinq livres

cy…………………………………………..5tt

[en marge] 4tt

Le rouet couché dud(it) grand moulin a pareillement

été estimé avec la lanterne pour la façon

par led(it) Houdayer seul a la somme de trente huit

livres cy…………………………………..38tt

Et par led(it) Rousseau aussy seul a trente livres

cy…………………………………………30tt

[en marge] 8tt

Que la meullle courante du grand moulin a seigle

et froment a cinq pieds neuf poulces

de hautteur sur douze poulces huit lignes d’epaisseur

surquoy deduisant les trois poulces pour

la charge reste neuf poulces huit lignes de bonne meulle

estimés par led(it) Houdayer seul a sept livres

le poulce ce qui revient a la somme de soixante

 

Page 5/8

sept livres treize sols quattre deniers cy….67tt…..13…..4d

Et par led(it) Rousseau aussy seul a six livres dix sols

le poulce ce qui revient a celle de soixante deux livres

seize sols huit deniers Cy………………….62tt…..16…..8

[en marge] discord 4tt…..16…..8

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Que le moulage du même moulin a pareille

hautteur que la meulle courante et a vingt un

poulces trois lignes depaisseur surquoy deduisant

aussy trois poulces pour la charge reste dix huit

poulces trois lignes de bonne meulle estimés par

led(it) Houdayer a onze livres le poulce ce qui

revient a la somme de deux cent livres quinze sols

cy…………………………………….200tt…..15

Et par led(it) Rousseau a dix huit livres quinze sols le

poulce ce qui revient a celle de cent quattre vingt quinze

livres dix huit sols neuf deniers cy…195tt…..18s…..9

[en marge] 4tt……16…..3

Qui est tout ce que lesd(its) experts nous ont dit et

raporté de letat actuel desd(its) moulins lecture

a eux donnée de leur present raport et de leurs

arbitrations cy dessus et des autres parts ils ont

chacun en leur egard que le tout contient veritté et y

ont persisté sans y vouloir augmenter ny diminuer

dont les avons jugés et ont requis taxe que nous

leur avons faitte de chacun six livres

Lesquelles sommes leur ont presentem(en)t été payées

par lesd(its) Bigot et Menon dont a ce moyen ils

demeurent quittes

Calcul fait du prix des estimations dud(it) Houdayer

elles reviennent a la somme de six cent trente sept

livres huit sols quattre deniers,

et celles dud(it) Rousseau a celle de cinq cent

 

Page 6/8

quattre vingt dix huit livres cinq sols cinq d(eniers)

ce qui fait de discord entre lesd(its) deux experts la

somme de trente neuf livres deux sols douze deniers

ce que voyants et considerants les frais d’avoir au

tiers ils sont convenus de partager leur

different par moytié ce qui a été accordé entre lesd(its)

Bigot et Menon, au moyen de quoy leurs arbitrations

demeurent fixées a la somme de six cent dix sept

livres seize sols dix deniers, sur laquelle levant

la somme de quattre cent trente six livres cinq sols de

prizée apartenante a mond(it) s(ieu)r de Beauvais

propriéttaire reste la somme de cent quattre vingt

une livres onze sols dix deniers de plus vallue

que led(it) Menon a presentement et a vue de nous notaire et des termoins

cy apres payée aud(it) Bigot dont a ce moyen il demeure

quitte vers luy,

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Item lesd(its) experts nous ont encore dit et raporté avoir

trouvé touttes les garnitures desd(its) moulins mentionnés dans

la montrée des autres parts raportées,

A l’egard de la meulle courante du moulin a froment

de cinq pieds cinq poulces de hauteur sur un pied

sept lignes depaisseur lesd(its) experts ont declaré qu’il

se trouve feslé par le derrière, le moulage a pareille

hauteur que la meule courante sur dix poulces sept

lignes d’epaisseur lequel se trouve cassé en plusieurs

endroits, au moyen de quoy le meulnier actuel sera

tenu de payer de la meulle courante dix livres pour chaque

poulces de moins quelle se trouvera a la fin de ses jouissances

et aussy cinq livres par poulce pour le moulage

Item lesd(its) experts ont estimé les arbres

roues et rouets du petit moulin pour leur valleur actuelle a la somme de

 

 

 

Page 7/8

quattre vingt livres cy………………………80tt

Comme aussi larbre roue et rouets du grand moulin ainsy

que le rouet couché et la lanterne du même a été estimé par led(it)

Rousseau seul pour aussy la valleur actuelle du tout

a la somme de cent vingt livres cy……..120tt

Et a led(it) Menon reconnu que toutes les ferrures desd(its)

moulins sont en bon etat fors lasnielle de la meulle du

moulin a froment que mond(it) sieur bailleur fournira

neufve comme aussy a encore reconnu que les arbres desd(its)

moulins sont garnis de douze fretes de fert de

quattre turillons six frettes sur trois fuzées, une frette

sur la lanterne du rouet couché, trois asneilles, trois

ferts, un fert dans l’arbre du rouet, deux frettes

au poteau dud(it) rouet couché, une goupille a la grande

fuzée, trois autres goupilles aux trois autres fuzées

trois poids et trois poislettes, un crapeau deau sur le

rouet couche trois poteaux de fert dans loeuil des

moulages, un rouet a lever les meulles et deux

lanternes, trois tremés, un cercle de fert

sur chacune des trois meulles courantes qui sont

garnies de quattre crochets et six boucles pour les

lever, des carreaux de couverture aux meulles des

reuzoires, traquets, tracquetoires et augets, trois

huge a recevoir la farine et des carreaux au

plancher desd(its) moulins.

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Calcul fait de la valleur actuelle desd(its) arbres roues

et rouets et lanterne le tout revient a la somme de

deux cent livres que led(it) Menon promet et soblige

payer touttes fois et quantes

a mond(it) s(ieu)r de Beauvais propriéttaire,

payeront a communs frais lesd(its) experts le

 

Page 8/8

cousts du present proces verbal de convention et

raport de visitte et montrée ainsy que d’une

expedition qui en sera delivré a mond(it) s(ieu)r le

propriéttaire

Dont du tout acte et jugé touttes lesd(ites) parties

et experts de leur consentement après lecture faitte

de ce que dessus, fait et dressé le present proceds

verbal de visitte et montrée et iceluy arresté

lieu susd(it) par nous notaire royal et commis susd(it)

et soussigné presents l les s(ieu)rs François La Barre m(archan)d en l’art

de chirurgie dem(euran)t ville de La Suze et Jacques Morillon sarger dem(euran)t aud(it) Royzé

temoins a ce requis avec nous soussignés lesd(ites)

parties fors led(it) Rousseau expert ont déclaré ne

scavoir signer de ce enquis. + ayant commission

de messieurs les greffiers de l’ecritoire de la

ville du Mans soussigné, Glozes et, leur, ils

pour, du petit mouin, aussy, et la lanterne

Rayé quinze mots que sillabes le tout nul

plus encore rayé un autre mot aussy nul

aprouvé ceux surchargés et racommodés comme

bons.

 

[signatures] P. Rousseau, Labarre

J. Morillon

Raguideau

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Quelques informations

 

 

Tournants et virants : Ce sont les pièces mobiles d’un moulin (les meules et le mécanisme).

 

Moulins de Fillé : Les moulins de Fillé appartenaient à la famille Daniel de Beauvais qui possédait le château du Gros Chenay à Fillé ; cette famille acquiert ces biens des Leboindre. Ces moulins étaient nommés « moulins de Buffes » et dépendaient donc de la seigneurie de Buffes sur l’autre rive de la Sarthe. Vers le milieu du 17ème siècle, Jean Leboindre obtient la terre de Buffes ; dès lors les moulins deviennent « moulins de Fillé ».

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Louis François Daniel de Beauvais : Le 4 décembre 1757, Jean François Leboindre, seigneur du Gros Chenay, décède sans héritier direct. En 1759, ses biens sont évalués pour être vendus. En 1760, Louis François Daniel de Beauvais passe le bail du port de Fillé en tant que seigneur du Gros Chenay.

 

Prisée : évaluation des biens fournis par le propriétaire au locataire pour peupler sa location.

 

Juindre : Celui qui travaille sur les meules des moulins.

 

Ammouleur : on dit aussi « amoulangeur ». Le spécialiste de la machinerie du moulin.

 

Meule courante : C’est la meule supérieure ; on dit aussi « tournante », « volante ». Elle est mobile.

 

Rouet : La roue dentée qui transmet le mouvement de l’axe horizontal de la roue vers l’axe vertical du mécanisme.

 

Lanterne : Cylindre dans lequel s’engagent les dents du rouet. Elle permet l’entraînement du mécanisme.

Montrée au moulin de Fillé (1766)

Lasnielle : (l’anille) La pièce métallique qui permet l’entraînement de la meule.

 

Turillon : (tourillon) Extrémité de l’arbre.

 

Fuzée : (fusée) barre à l’extrémité de l’axe.

 

Traquets : pièces de bois sous la trémie pour faire tomber les céréales sous la meule.

 

Huge : (ou huche) meuble bas s’ouvrant sur le dessus.

Montrée au moulin de Fillé (1766)
Montrée au moulin de Fillé (1766)
Montrée au moulin de Fillé (1766)
Montrée au moulin de Fillé (1766)
Montrée au moulin de Fillé (1766)
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3 décembre 2023 7 03 /12 /décembre /2023 12:11

Le domaine médiéval de Buffe semble être attesté dès l’époque carolingienne. Installé en bordure de la Sarthe, il contrôle une courbe de la rivière et peut-être un passage à gué. C’est un schéma classique qui se retrouve sur d’autre sites proches : Grand Mont à Fillé, Mondan à Guécélard, la Beunêche à Roézé, le bourg de Roézé, etc.

Nous ne nous attarderons ici que dans le recensement de quelques documents des XVIIème et XVIIIème siècles.

 

Buffe à Guécélard aux XVIIème et XVIIIème siècles

14 septembre 1616 : Charles Jamin vend à Jullian Mullocheau trois planches de vigne au clos du Gros Chesnay. Une des planches relève du fief et seigneurie de Buffe.

 

3 décembre 1620 : Nicolas Grassin, laboureur demeurant à la Forêt à Roezé, vend à Pierre Clotreau, homme de labeur demeurant au Foullay à Roezé, trois planches de vigne situées au clos du Gros Chesnay. La vigne relève du fief et seigneurie de Buffe.

 

31 mai 1632 : André Mesnager, vigneron demeurant à l’Oliverie à Fillé, vend à Mathurin Clottereau, vigneron demeurant aux Petits Roys à Roezé, une lotie de jardin situé au bas du clos de vigne du Gros Chesnay. Ce jardin relève du fief de Buffe.

 

14 novembre 1643 : François Hervé, prêtre de Guécélard, vend à Jacques Bellenger, marchand à Moncé, deux journaux de terre dans les Grands Jardins de Fillé. Cette terre relève du fief et seigneurie de Buffe.

 

19 septembre 1644 : Thomas Godefray, tisserand en toiles, vend à Michel Niepceron, marchand meunier aux moulins de Fillé, le Champ Escaubuet proche des Gesleries. Il relève censivement du fief et seigneurie de Buffe.

 

31 mars 1645 : Dans les partages de Guillaume Loriot, il est question d’un bien voisin du jardin dépendant du moulin de Buffe.

 

1647 : Dans les partages de Jacques Fouineau, le seigneur de Buffe est dit propriétaire des moulins de Fillé.

 

20 mai 1654 : Izabel Loriot vend à Michel Niepceron, marchand meunier une maison en ruine dans le bourg de Fillé. On parle de la rue qui va du bourg de Fillé aux moulins de Buffe.

Buffe, atlas de Trudaine XVIIIème siècle

Buffe, atlas de Trudaine XVIIIème siècle

28 novembre 1654 : Jean Leboindre, conseiller du Roi en sa cour du Parlement à Paris, se rend au château seigneurial de Buffe pour y prêter foi et hommage entre les mains du marquis de la Paluelle. Arrivé au château de Buffe, il y trouve Agathe Papiel femme de Jean Brossard concierge du logis de Buffe. Devant la porte seigneuriale et principale entrée dudit lieu, Jean Leboindre offre foi et hommage pour ses terres, fief et seigneurie du Gros Chesnay.

 

21 septembre 1656 : Izabel Hertaux vend à Michel Niepceron, marchand meunier à Fillé, une lotie de terre dans les Grands Jardins proches des moulins de Buffe.

 

18 avril 1657 : François Loriot, notaire au Mans, vend à Michel Niepceron, marchand meunier aux moulins de Buffe, une planche de vigne située au clos du Gros Chesnay.

 

28 juin 1659 : Charles Vallée, homme de peine demeurant aux Geleries à Fillé, vend à Charles Regnard, marchand à La Suze, un morceau de terre dépendant de la pièce de la Reuche à Fillé. Elle est tenue censivement du fief et seigneurie de Buffe.

 

12 septembre 1659 : Marie Loriot, demeurant aux Geleries, passe le bail d’un pré sur les bords de la rivière à Martin Loyseau, serger. Ce pré se situe le long de la ruelle à aller du bourg de Fillé aux moulins de Buffe.

 

17 février 1660 : Pierre Belasier, homme de peine, vend à Michel Niepceron, marchand meunier demeurant au bourg de Fillé, trois planches de vigne au clos du Gros Chesnay tenues censivement des fiefs et seigneuries de Buffe et de Gros Chesnay.

 

31 octobre 1660 : François Joze, charpentier demeurant à Fillé, vend à Mathurin Clotereau, marchand demeurant à Fillé, un jardin autrefois en vigne tenu censivement du fief et seigneurie de Buffe.

 

16 novembre 1660 : Jean Leboindre, seigneur du Gros Chesnay, fait un échange de terre avec Georges Sallé, marchand demeurant à Fillé. Georges Sallé cède un clotteau de terre nommé les Bacconnières et tenu censivement de la seigneurie de Buffe.

 

16 mars 1662 : Jean Poirier l’aîné, marchand meunier demeure aux moulins de Fillé dépendant du château de Buffe.

 

11 juillet 1665 : Isaac de la Palluelle marquis seigneur de Buffe fait procéder à l’estimation des meubles et bestiaux qui se trouveront sur les moulins de Fillé dépendant de Buffe.

 

29 juin 1668 : Jean Leboindre est dit seigneur de Buffe.

 

19 novembre 1669 : Marc Bellanger, notaire royal demeurant à Roezé, se déplace au lieu et métairie de la Grange dépendant de la terre de Buffe à la requête de Jean Leboindre. Il y fait une visite des lieux.

Buffe à Guécélard aux XVIIème et XVIIIème siècles

21 décembre 1670 : Anne Morillon échange avec Jean Leboindre une terre. Elle obtient 25 sillons de terre à prendre dans la pièce des Derrières dépendant de la métairie des Grandes Iles ; elle relève du fief et seigneurie de Buffe.

 

12 mai 1671 : Jean Héron, marchand tisserand demeurant au bourg de Guécélard, vend une lotie de jardin et un bâtiment en forme de grange qui sont tenus censivement du fief et seigneurie de Buffe.

 

6 juin 1675 : Jean Brossard, marchand, demeure au château de Buffe. Le « seigneur aura le droit de chasser ou de faire chasser sur les terres de Buffe lorsqu’il sera au pays ». Le seigneur se réserve la chambre verte au bout de l’allée de la maison de Buffe au lieu de celle qui était au précèdent bail car elle a été abattue.

 

15 décembre 1687 : Jean Leboindre, conseiller au Parlement, seigneur du Gros Chesnay, Spay, Fillé, Buffe, la Beunêche et autres lieux, passe le bail de la grande prée du domaine de Buffe à Louis Brossard, marchand au bourg de Guécélard.

 

20 avril 1688 : Marin Beucher, laboureur, prend le bail du lieu et métairie de la Grange de Buffes. Sont cités les douves du château de Buffe, la garenne de Buffe, le portail du château de Buffe, le gué de Buffe.

 

4 mai 1688 : Louis Brossard, sieur de la Rivière, est fermier du domaine de Buffe.

 

27 mai 1688 : Marin Tanchot et René Fisson, maçons, font des travaux à la métairie de la Grange de Buffe. Ils doivent faire un four au pignon de la maison de la même grandeur que celui de la métairie du Gros Chesnay. La voûte sera en tuffeau, les murailles auront dix neuf pouces d’épaisseur.

Carte de Jaillot (1706)

Carte de Jaillot (1706)

1 décembre 1689 : Jacques Houdayer et Pierre Rigollet, maçons à Cérans, Marin et Etienne Tanchot, maçons à Roezé, sont appelés par Jean Leboindre pour faire des travaux au château de Buffe « savoir de démolir le portail en pierre de taille qui est au bas de la cour dudit château avec l’huisserie de la petite porte à côté et rétablir ledit portail de la manière et forme qu’il est dans un autre endroit sur les fondements qui sont tirés au bas de la cour vis-à-vis de la porte dudit château et y faire un pilastre de chaque côté semblable à celui qui est présent d’un côté n’y en ayant point de l’autre à cause de la petite porte laquelle ne sera point rétablie et les pierres de laquelle seront remplacées à faire lesdits pilastres. Plus à rehausser les murailles du petit bâtiment qui est au bout du grand corps de logis dudit Buffe du côté du Nord jusqu’à pareille hauteur que celles dudit grand corps de logis et en faire déposer les croisées et surplus que ledit seigneur désirera faire lesquels tailleront en oculi. Ils arracheront le vieil entablement de tuffeau qui est au pignon du grand corps de logis ».

 

7 janvier 1690 : Pierre Jarossay, bordager, devient concierge du château de Buffe. Il devra « bêcher, dresser et tenir le jardin dudit Buffe, entretenir les allées et bordures de buis qui seront fait faire par mondit sieur dans ledit jardin y aidant même ledit Jarossay de sa personne lesquelles allées pavera et tondra les buis chacun an mondit sieur Leboindre ayant préalablement fait sabler lesdites allées, comme aussi ledit Jarossay tondra et entretiendra les plants d’aubépines qui sont dans ledit jardin et entretiendra les autres plants d’arbres qui y sont et seront mis. Il doit entretenir les fossés qui bordent la grande avenue qui a été faite de neuf. Ledit Jarossay logera dans la boulangerie dudit Buffe  et chambre en appentis au bout dont il jouira et dune petite étable pour y mettre une vache et du revenu dudit jardin tant pour ce qu’il en sèmera et que les fruits d’icelui et d’un petit préau qui est entre l’entrée au gué de la rivière dudit Fillé et les douves dudit Buffe et encore pour et moyennant  deux charges de blé seigle que mondit sieur Leboindre lui livrera chacun an avec une busse de vin ou cidre au choix dudit seigneur lequel homme fera champage audit Jarossay une vache sur le domaine dudit Buffe sans être obligé fournir audit Jarossay aucun foin ni paille pour sa nourriture d’hiver et ledit Jarossay nourrira un cochon ; mondit sieur Leboindre ni pourra rien prétendre. En outre s’oblige ledit Jarossay d’entretenir les arbres qui seront plantés dans le verger qui sera fait, de veiller à empêcher le passage de gens et bêtes par la cour dudit Buffe et au travers de ladite allée neuve ».

 

4 avril 1695 : René Chevallier, prêtre curé de Fillé, procureur de Françoise Beichefert (veuve de Jean Leboindre), passe le bail de la grande prée de la terre de Buffe à Louis Brossard, sieur de la Rivière, marchand demeurant paroisse de Fillé.

Buffe sur la carte de Cassini (XVIIIème siècle)

Buffe sur la carte de Cassini (XVIIIème siècle)

14 février 1702 : Guy Sallier, conseiller au grand conseil, veuf de Marie Françoise Leboindre, est seigneur de la terre, fief et seigneurie de Buffe. Françoise Beichefert, mère de Marie Françoise Leboindre, lui remet les titres de féodalité de la terre, fief et seigneurie de Buffe.

 

13 mars 1721 : Marie Françoise Catherine Doujat passe la bail de la Grange de Buffe à René Angibault, laboureur demeurant lieu et métairie de Buffe.

 

3 décembre 1728 : Marie Françoise Catherine Doujat passe le bail du petit domaine de Buffe et de toutes les chambres basses du château de Buffe à Pierre Gaignon, charpentier demeurant au château de Buffe. Il doit prendre soin du grand jardin du château et en tailler les arbres.

 

5 janvier 1733 : le droit de pêche au dessous des chaussées des moulins de Fillé dépend de la terre de Buffe.

 

28 février 1733 : Marie Françoise Catherine Doujat, épouse de Jean Baptiste François Leboindre, conseiller en la grande chambre du Parlement de Paris, chevalier, seigneur du Gros Chesnay, Buffe, Spay, Fillé, la Beunêche, Vauguion et autres lieux, passe le bail de la métairie de la Grange de Buffe à Marin Alleton, laboureur, mari de Magdelaine Godefroy demeurant audit lieu de la métairie de la Grange de Buffe paroisse de Fillé.

 

22 novembre 1738 : Marie Françoise Catherine Doujat, épouse de Jean Baptiste François Leboindre, conseiller en la grande chambre du Parlement de Paris, chevalier, seigneur du Gros Chesnay, Buffe, Spay, Fillé, la Beunêche, Vauguion et autres lieux, passe le bail de la métairie de la Grange de Buffe à Marin Alleton, laboureur, mari de Magdelaine Godefroy demeurant audit lieu de la métairie de la Grange de Buffe paroisse de Fillé.

 

18 novembre 1739 : Jean Joseph Leboindre passe le bail du petit domaine du château de Buffe à Jacques Tanchot. Il doit prendre soin du grand jardin du château de Buffe et en tailler les arbres. Le verger du petit domaine est à l’abandon depuis 3 à 4 ans.

 

24 septembre 1741 : Jean Joseph Leboindre passe un bail sur un droit de pêche au dessous des chaussées des moulins de Fillé. Ce droit de pêche dépend de la terre de Buffe.

 

17 mai 1744 : Catherine Formage du Plessis, au nom de Jean Joseph Leboindre, conseiller du Parlement, chevalier, seigneur du Gros Chesnay, Vauguion, Buffe, Spay, Fillé, la Beunêche, Guécélard, Roezé et autres lieux, passe le bail de la Grange de Buffe à Marguerite Budan, veuve de Jean Josée, et à son fils Jean Grosbois.

 

10 octobre 1745 : Jean Joseph Leboindre passe le bail du petit domaine du château de Buffe à Jean Degoullet. Il doit prendre soin du grand jardin du château de Buffe et en tailler les arbres. Le bailleur pourra venir prendre des poires à couteau dès leur maturité s’il en a besoin. Le locataire aura les fruits du grand jardin et du verger.

 

Décembre 1746 : inventaire des effets de la communauté entre Jean François Leboindre et défunte Anne Suzanne Tiraqueau son épouse. Jean Degoullet est dit fermier du petit domaine de Buffe, la veuve de Jean Nieceron est fermière des prées de Buffe, François Loizeau est fermier de la rivière de Buffe.

 

26 décembre 1750 : Jean Joseph Leboindre passe le bail du petit domaine du château de Buffe. à René Tuffière, bordager. Il aura soin du grand soin du grand jardin de Buffe, le seigneur s’en réservant les fruits à couteau. Comme le verger est en friche depuis sept à huit ans, le bailleur s’oblige de contribuer de moitié au défrichement de celui-ci.

Buffe

Buffe

14 septembre 1755 : Jean Joseph Leboindre, chevalier, seigneur de Vauguion, Gros Chesnay, Buffe, Spay, Fillé, la Beunêche, Roezé et autres lieux, conseiller au Parlement, passe le bail de la métairie de la Grange de Buffe à Jean Grosbois, laboureur, mari de Jeanne Hulot demeurant dite métairie de la Grange de Buffe paroisse de Fillé.

 

Aout 1759 : Jean Gasnier a passé deux jours à faire un pilier dans l’écurie du château de Buffe qui était prêtre à tomber.

 

30 août 1761 : Louis François Daniel de Beauvais, écuyer, seigneur du Gros Chesnay, Buffe, Spay, Fillé, la Beunêche, Vauguyon et autres lieux, passe le bail du domaine du château de Buffe à René Tuffière, bordager demeurant au château de Buffe. Le domaine est composé du château et autres bâtiments, cours, issues, jardins et vergers, du jardin de la métairie de la Grange en proximité du château, de la pièce de terre nommée la Groye de Buffe,  de la pièce de terre nommée la Groye dépendant de la Grange, d’une pièce de terre nommée la Pierre, d’une portion de terre nommée le Clotteau Bignon, de l’avenue du château de Buffe, d’environ un journal de terre qui sera pris dans la pièce de la Galopière, du petit pré de Buffe, du panage dans le chemin du gué, d’une petite portion du pré du Port, du pré du Verger. Le seigneur se réserve des chambres hautes et un des greniers du château ; il se réserve aussi de pouvoir faire abattre par pied la charmille qui est autour du jardin de Buffe. Le locataire pourra mettre le jardin en trèfle ; il pourra aussi prolonger l’avenue de Buffe jusqu’à la barrière de la première cour du château pour servir de passage et chemin pour exploiter les prairies et en prolongeant ladite avenue, il fera faire un fossé de chaque côté et au bout dans l’alignement des anciens et dont la jetée sera en dedans de ladite avenue.

 

20 septembre 1767 : Le général des habitants de Fillé se réunit. Feu Jean Joseph Leboindre a légué à la fabrique de Fillé « la somme de dix mille livres pour être employée à l’augmentation, décoration, réparation et entretien de l’église de Fillé et notamment à élever un tombeau en mausolée en marbre dans la chapelle dite de Buffe où il a désiré être enterré ».

 

23 mai 1768 : Louis François Daniel de Beauvais passe le bail du domaine du château de Buffe à René Tuffière, bordager. Le propriétaire se réserve deux chambres basses, les chambres hautes et un grenier ; il se réserve aussi de pouvoir abattre la charmille autour du jardin de Buffe. Le locataire devra fournir deux boisseaux des plus belles noix cueillies sur le domaine.

 

14 septembre 1777 : une description des propriétés de la paroisse de Fillé précise la composition de Buffe : bâtiments, cours, jardins, terres labourables et pâtis. Ces biens appartiennent à Louis François Daniel de Beauvais et sont affermés à la veuve Tanchot. Le tout s’étend sur 26,75 journaux et 3 hommées de prés (soit une superficie d’environ 15 hectares).

 

11 septembre 1785 : Marthe Plumard de Rieux, veuve de Louis François Daniel de Beauvais, passe le bail du domaine de Buffe à Jacques Fleury, bordager. La propriétaire se réserve le droit d’avoir un cheval sur le domaine.

 

24 juillet 1786 : Bail des moulins de la Beunêche. Louis Thomas, meunier des moulins de la Beunêche (appartenant à Marthe Plumard de Rieux) doit aller chercher quatre charges de blé dans les greniers de Buffe, les moudre et les porter au château du Gros Chesnay.

 

26 juin 1787 : Bail de la ferme du domaine du Gros Chesnay. Joseph Morillon, métayer, doit fournir chaque année une charge de froment, une charge de seigle et une charge d’avoine mesure du Mans comble ou ras le bois mesure de La Suze rendues dans les greniers du château de Buffe.

 

15 février 1794 : La citoyenne Marthe Plumard, veuve de feu citoyen Louis François Daniel de Beauvais, demeurant au Mans passe le bail du lieu de Buffe à Jacques Fleury, cultivateur.

Archive notariale, 1654

Archive notariale, 1654

Archive notariale, 1689

Archive notariale, 1689

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1 novembre 2023 3 01 /11 /novembre /2023 14:30

Longtemps oublié, l’édifice de la Perrière à Voivres-Lès-Le Mans a été redécouvert il y a quelques années1 ; c’est aujourd’hui une une ferme. Adossé au plateau de Louplande, il domine la vallée de l’Orne Champenoise, ancien lit de la Sarthe, où passait un cheminement ancien. Aujourd’hui, c’est la route reliant Le Mans à La Suze qui passe à cet endroit.

Cet espace géographique est occupé depuis la Préhistoire puisqu’on y a découvert des outils que l’on peut rattacher à l’époque néandertalienne. Par la suite, une villa romaine est implantée. Au Moyen-Age, le bourg de Saint-Léonard devient le siège d’une importante seigneurie dont le personnage le plus connu est sans doute Guillaume des Roches.

1 BOUTON Philippe,  Le logis de la Perrière à Voivres lès Le Mans, Bulletin de la Société d’Agriculture Sciences et Arts de La Sarthe, 1996, p.3-14

 

 

Carte de Cassini (1765)

Carte de Cassini (1765)

UN BÂTIMENT AU PLAN SIMPLE

Un grand rectangle de 16,50 m. sur 8,90 m., voilà à quoi pourrait se résumer le bâtiment de la Perrière. Une sorte de longère améliorée à laquelle on aurait adjoint deux constructions agricoles de part et d’autre. L’entrée se fait par une haute façade en roussard soutenue par trois contreforts et orientée au sud-est. Une fois passée la porte ogivale chanfreinée, on pénètre dans une grande salle éclairée par quatre fenêtres. C’est du moins la première approche que l’on peut avoir du bâtiment.

Façade sud de la Perrière

Façade sud de la Perrière

L'IMPORTANCE DES DÉCORS

Devant cette imposante façade, on devine tout de suite que ce bâtiment n’est pas ordinaire malgré sa rusticité. On a joué avec les décors, modestes certes, mais voulus. Au dessus de la porte d’entrée, entre l’arc ogival et l’arc de décharge tous deux en roussard, on a inclus un arc de pierres en calcaire. Au sommet du pignon, une fenêtre à remplage géminé surmonté d’un oculus trifolié assure l’éclairage mais montre aussi l’importance du lieu. Cette ouverture ouvragée rappelle fortement une autre fenêtre de ce type visible à Asnières-sur-Vègre (72).

Le logis médiéval de la Perrière à Voivres Lès Le Mans (Sarthe)
La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

Asnières-sur-Vègre (Sarthe)

Asnières-sur-Vègre (Sarthe)

En entrant dans la grande salle, la cheminée placée sur le mur ouest, et montant à plus de 6 m. de hauteur, devait marquer le visiteur. Son contrecœur est d’ailleurs décoré de pierres en calcaire alternant des lits horizontaux et des lits en arrêtes de poisson.

Une grande et haute fenêtre à coussièges, preuve d’une certaine aisance, perce le mur sud. Malheureusement la partie haute de cette ouverture a été détruite pour permettre un meilleur accès pour l’activité agricole. En face, sur le pignon nord, la grande fenêtre du haut est composée d’une alternance de pierres de roussard et de calcaire, alors que sur la partie extérieure seul le roussard a été utilisé.

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

UN ÉDIFICE PLUS COMPLEXE QU'IL N'Y PARAIT

Cela semble évident, cette grande salle servait aux réceptions. C’est donc qu’il existait d’autres pièces. Effectivement, une porte sur le mur ouest ouvre aujourd’hui sur une étable. Arrivé dans cette pièce, on voit sur le mur deux piédroits en roussard correspondant à une cheminée adossée à celle de la grande pièce. D’ailleurs en haut le conduit est commun.

 

Pareillement, au fond de la grande pièce sur le mur Est, une porte correspondant aujourd’hui à l’accès de la cave, ouvrait sur une troisième pièce. Dans cette pièce, on voit encore les restes d’une autre cheminée. C’est également de ce côté que se trouve le puits laissant à penser que l’on pourrait être du côté des cuisines.

De même deux rangées de corbeaux en crochet sur les façades avant et arrière montrent qu’il y avait sur les pignons des auvents. On peut justement imaginer sur la façade sud, c’est à dire celle par où on accède à la grande salle de réception, une structure de type large perron ou estrade protégée par une avancée charpentée.

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

La Perrière (Voivres-Lès-Le Mans)

DE QUEL TYPE DE BÂTIMENT S'AGIT-IL ?

Pour certains, cet édifice était une chapelle. Ils étaient influencés par la haute fenêtre sud qui évoque l’architecture des constructions religieuses. Mais ni l’orientation, et encore moins la cheminée ne favorisent cette idée.

Pour d’autres, nous serions en présence d’une grange. Là encore, la cheminée tord le cou à cette hypothèse.

On parle aussi d’une maladrerie mais les documents des différentes époques ne parlent jamais d’une présence religieuse sur le site de la Perrière.

Reste donc la solution de l’habitat, mais un habitat pour qui ?

 

Toujours est-il qu’au XVIIIème siècle, l’édifice est à usage agricole comme le montrent les visites et montrées faites sur le lieu de la Perrière.

1790 : « Sont comparus le s(ieu)r Marin Joubert m(archan)d fermier du lieu de la métairie de la Perrière p(aroi)sse de Voivres de laquelle il est sorty du jour de St Marc dernier lad(ite) métairie apartenante à mons(ieu)r le Marquis d’Aux+, d’une part +dem(euran)t p(aroi)sse de Moncé en Belin Et François Cosnilleau lab(oureu)r fermier actuel d’icelle métairie dans laquelle il a entré led(it) jour de St Marc dernier d’autre part,

Que le ventail de la porte de la grange est garny de pentes et gonds et se ferme de clef et celuy d’entre lad(ite) grange et l’écurie se ferme avec un verrouil seulement, l’aire de lad(ite) grange est en état mais il n’y a point de seuil à la porte, sy trouve une fenestre sans ventail ny aparance dy en avoir eû, Qu’à la porte de l’étable aux bœufs il se trouve deux ventaux de porte garnis de pentes et se ferment avec un valet de fert un loquet poussier et une serrure avec sa clef, les creiches sont construites de vieux bouts de charpentes sans rateliers, le sinas est construit de onze soliveaux de vieilles charpentes et de sept morceaux du bois rond et enfoncés de quelques rameaux pour le soutien des fourages les murs sont en état ainsy que l’aire ; le ventail de la porte d’entre lad(ite) étable et la grange se ferme avec un verrouil lequel est attaché à une vieille plaque de serrure pour mémoire »

DES TEXTES RARES MAIS PRÉCIEUX

Des actes notariés des 17ème et 18ème siècles nous précisent qu’à cette époque la Perrière est une métairie appartenant aux seigneurs de Villaines à Louplande. L’édifice qui nous intéresse est qualifié de grange, fonction qu’il remplissait encore il y a quelques années. Vu le volume qu’il représente, on comprend aisément que telle fut sa fonction pendant de nombreux siècles. Mais la cheminée et les décors montrent bien que ce n’était pas sa vocation originelle.

Une deuxième catégorie de documents apporte des éléments intéressants. Ils appartiennent au cartulaire de Château du Loir[2]. Quel lien y a t-il entre Château du Loir et Voivres ? Il se trouve simplement qu’à un certain moment du moyen age, les seigneuries de Château du Loir et La Suze (ainsi que Louplande) appartiennent à la même famille.

Plusieurs textes de ce cartulaire citent le toponyme « Perrière » mais sans jamais préciser sur quelle paroisse ! Il y est question entre le 12ème et le milieu du 13ème de vassaux des seigneurs de Louplande nommés Guérin et Raoul de la Perrière. Le 29 avril 1288 Béatrix « comtesse de Dreux et de Montfort, dame de Château du Loir », baille à Jean Le Bordier l’hébergement de la Borderie à Roezé. Dans ce texte, la Borderie est dite voisine de la métairie de Guérin de la Perrière. Or, 800 mètres séparent les deux lieux.

29 avril 1288 – Contrat par lequel Béatrix de Monfort baille à Jean Le Bordier, paroissien de Roezé, l’hébergement de la Borderie, en la châtellenie de La Suze.

 

Sçachent tous presens et advenir que en nostre présence en dreit establi, Jehan Le Bordier, de la paroisse de Roezé, requenut et confessa que noble dame Béatrix, comtesse de Dreux et de Montfort, dame dou Chatiau dou Leir, li a baillié a tousjourmes et que il a prins et grantement reeu a soy et a ses heirs de ladicte comtesse, pour ung muy de seigle, a la mesure de La Suze, de anuel et perpetuel rente, le hebergement de la Borderie, si comme il se poursiet, et toutes les terres, tous les prés, toutes les pastures, tous les arbres, tous les fossez et toutes les haies appatenans audict hebergement, lequel hebergement, o toutes les appartenances devantdictes, est assis en la chastellerie de Lassuze, ez fiez à ladicte comtesse, entre la métoierie Guarin de la Perrière et la métoierie au prieur d’Oezé, en ladicte parroisse, sus l’eve que l’en appelle l’Orne si com l’en dit ; lequel blé de rente à ladicte mesure, de autressi bon blé et d’autressi bel come le meillour et le plus bel qui ou temps de checune souste seroit treuvé amendre et vendre ou pais à dous deniers manseis delasche de chacun septier, ledict Jehan promet, pour soy et pour ses hoirs, et est tenu rendre à ladicte comtesse et à ses heirs, ou chastel de Lassuse, au jour de la Toussains chacun an doresnavant, et est tenu rendre et restorer tous cous et tous dommages à ladicte comtesse et à ses heirs, se aucuns en soustenoient par defaute d’aucune souste doudict bled. Desquiex cous et dommages le baillif dou Chatiau dou Leir qui seroit au temps seroit creu tout a son plein dict sans autre preuve. Et a rendre ledict blé audict terme chacun an et les cous et les dommages, si comme dessus est dict et devisé, oblige ledict Jehan à ladicte comtesse et à ses heirs et à lor allouez sey ou ses heirs et à tous ses biens meubles et immeubles présens et avenir à prendre et à vendre. Et est tenu ledict Jehan, par la foy de son corps, que contre lesdictes chouses ne vendre, renunciant en cet faict à toute exception de fraude et de décevance et à toutes autres resons et allégations de faict et de dreit qui li porroient valoir à venir contre la tenor de cestes présentes lettres.

Et nous toutes lesdictes chouses, à la requeste doudict Jehan, sentenciaument adjugeons à tenir et entérigner par le jugement de nostre court dou Mans.

Ce fut donné le jour de joedy après le Sainct Marc l’Evangéliste, en l’an de grâce mil dous cens quatre vingt et oict.

 

Cartulaire de Château du Loir

 

OÙ L'ON AVANCE L’HYPOTHÈSE D'UN PETIT HABITAT SEIGNEURIAL

Nous serions en présence d’un rare vestige d’habitat seigneurial des 13ème et 14ème siècles du type manoir-halle. La puissance n’apparaît plus dans l’importance d’une fortification mais par une construction, certes toujours imposante, où apparaissent de nouveaux éléments tel que les décors. Le bâtiment de la Perrière pourrait être une forme primitive des manoirs qui vont se répandre après la guerre de Cent Ans. 

Il existe en Sarthe d’autres bâtiments laïcs de cette époque : Chenu, Fontenay-sur-Vègre, Les Mées, Saint-Marceau, Saint-Rémy-du-Val, Souligné-Flacé, Vezot, Vivoin, etc.

 

A noter que l’édifice a pu servir au XVIème de temple protestant ; c’est du moins ce que laisse entendre une montrée de 1740. Il faut sans doute appuyer cette idée sur le fait que Nicolas de Champagne, comte de La Suze, mort en 1567, était membre du consistoire du Mans.

Le logis médiéval de la Perrière à Voivres Lès Le Mans (Sarthe)
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